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mgr williamson

  • Le Petit Will

    J’ai bravé l’interdit et les barrages de police ; je me suis rendu sur le blogue de Mgr Williamson, l'ex-ennemi public médiatique n°1. L'homme qui piétine les tabous d'une société qui n'en a pas, pas même des tabous fiscaux : un vrai personnage de polar catho.

    Et qu’est-ce que j’ai découvert sur le blogue dudit prélat paracatholique ? Rien qu’un banal curé, plus papiste que le pape, et professant sur l’histoire de l’Eglise des opinions pas très historiques. Décevant comme un polar catho.

     

    Une idée vague anime Mgr W., c'est que le Concile de Vatican II prône une sorte de « religion de l’homme » étrangère au catholicisme, idée qu’on peut retourner comme une chaussette en disant que la religion n’est pas faite d’abord pour Dieu. Le comique tient à ce que c'est une idée du christianisme qui emprunte beaucoup à la morale juive dont Mgr W. fait la promotion sur son blogue. Il justifie donc le rapprochement entre lefébvristes et papistes autant qu’il l'a fait échouer ! puisque la théologie de J. Ratzinger est animée exactement par la même idée "archaïsante", "janséniste", peu importe le terme exact (seul Tartuffe est à cheval sur les étiquettes, et il est précisément lui aussi janséniste.)

    Ce n'est donc plus « Ubu roi » mais « Ubu pape » ou « antipape » qu’on joue désormais.

     

     

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    Il semble que par sa manœuvre sur la choa, Mgr W. a voulu saboter l’accord entre Rome et la frange lefébvriste scindée depuis vingt ans, accord qui planait dans l’air depuis quelque temps.

     

    Rien n’est plus facile que de manipuler un torchon capitaliste comme « Der Spiegel », dont le seul mobile est d’engranger le pognon sans se soucier du reste. On a assez d’exemples en France de tels torche-culs qui rivalisent de crétinisme et de cynisme en Une et à l'intérieur, pour deviner sans peine d'ici les ingrédients du « Spiegel ».

    Un frisson a parcouru la bourgeoisie boche quand Benoît XVI a été élu pape, je me souviens ; mi-figue mi-raisin que les Boches étaient, de voir un de leur compatriote élu. Le pressentiment que le nazisme, que la bourgeoisie allemande fait tout pour faire oublier, avec un pape allemand catholique forcément "exposé" aux attaques médiatiques, le nazisme reviendrait immanquablement avec la choa sur le tapis, remuant la vase que la société civile allemande rêverait plutôt d'épandre une bonne fois pour toute comme un banal compost fertilisant sur une idéologie boche rénovée et moins "moustachue".

    Il suffit de goûter l'art contemporain berlinois pour constater que l'Allemagne nouvelle ne risque pas "l'excès de culture", qui a tant nui à Hitler, Speer, Goering, Krupp, Von Papen (tiens, encore un !), Thyssen, Goebbels & Cie. "Ach ja, wie interessant ist die französische Litteratur von Celine und Sartre!" : c'est bien fini ce temps-là puisque désormais les Boches se pâment devant les bouquins de Houellebecq et Beigbeder, qu'ils prennent même pour des philosophes.

     

     

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    En définitive les adversaires les plus farouches de Mgr W., opposés eux-mêmes au ralliement de la "secte lefébvriste", ne peuvent que se féliciter du résultat de cette manœuvre perfide.

    La vraie raison qui rend l'accord impossible entre les deux camps cathos opposés, maintenant, la voici, pour réduire la "fracture" à ce qu'elle est réellement, un sujet de conversation ou d'édito dans "Le Figaro" ou "Famille chrétienne", un sermon à Saint-Nicolas du Chardonnet : à "gauche" comme à "droite", on perdrait son identité dans la réunification. Les lefébvristes prospèrent surtout sur leur différence avec les « modernistes », et les « modernistes » prospèrent surtout sur la différence avec les lefèbvristes. Bref c'est le ping-pong ou le train-train, au choix.

     

    Pour le reste, que celui qui n’a jamais utilisé la « choa » à des fins personnelles jette la première pierre au « petit Will ».

     

    La vraie leçon à tirer de cette affaire, c’est que seul le diable parvient vraiment à être « médiatique ». S'il y a bien une chose qui rehausse la dignité du prélat Williamson, c'est la haine des médiats à son égard, haine qui, pour le coup, ne paraît pas feinte mais pure et parfaitement convulsive.