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joseph ratzinger

  • Le cas Bergoglio

    La démission de Joseph Ratzinger (Benoît XVI) au profit d'un nouveau pape évoque la démission d'un général après l'échec de son plan de bataille. Les discours publics de celui qui fut l'éminence grise de Karol Wojtyla (Jean-Paul II) rencontraient l'hostilité des médias du monde entier, qui ne manquaient jamais une occasion de rappeler son adhésion aux jeunesses hitlériennes.

    On peut penser que J. Ratzinger n'a jamais souhaité devenir pape, sachant que ce "péché de jeunesse" ne manquerait pas d'être mentionné par les médias, le rendant pratiquement inaudible.

    La réaction des médias et leur attitude comptent beaucoup du point de vue catholique ; le nier, c'est ignorer l'histoire de cette Eglise, ou encore refuser de prendre la mesure des efforts considérables de Jean-Paul II pour devenir une star planétaire, ce qui constitue un triomphe ou un sacre médiatique.

    Interrompue par l'inaptitude de Benoît XVI dans ce domaine, la marche en avant de l'Eglise romaine pour la reconnaissance médiatique a repris sous l'impulsion dudit "Pape François" (Jorge-Mario Bergoglio). L'Eglise romaine accuse un certain retard dans ce domaine, en comparaison de la religion dite "réformée" et des différentes sectes protestantes, déployées d'abord dans des pays du Nord de l'Europe où le journalisme est beaucoup plus moderne et efficace qu'en France ou en Italie. En France, la presse et les médias n'ont pratiquement aucune indépendance vis-à-vis de l'appareil d'Etat, sur le modèle soviétique (ou vice-versa).

    L'action du Pape François rencontre une certaine hostilité de la part des milieux catholiques français, ce qui était sans doute le cas aussi de son prédécesseur, pour des raisons et dans des milieux un peu différents. Le Pape François n'a sans doute cure des réticences françaises à son discours. D'abord parce que l'indiscipline française est presque une tradition multiséculaire; si la France n'a jamais rompu avec le pape, elle n'a jamais cessé de lui être infidèle, le trompant tantôt avec le roi, l'empereur ou la République.

    Et puis, surtout, ces catholiques français capricieux ne sont plus qu'une poignée, pas ou peu représentée directement sur l'échiquier politique. Le premier soin des candidats démocrates-chrétiens en France est de minimiser (au maximum) leur foi afin d'élargir leur audience.

    L'hostilité d'une partie des catholiques français s'explique par des raisons politiques. En effet, tandis que Benoît XVI semblait s'adresser d'abord aux Européens, le Pape François s'adresse aux pays en voie de développement, représentatifs de l'avenir, tandis que la situation démographique de l'Europe, son vieillissement, n'offre guère de perspective.

    (Pas question pour le pape d'approuver le "mariage gay", qui du point de vue du tiers-monde est perçu comme un caprice d'enfants gâtés ; pas question en revanche de condamner fermement l'avortement ou la contraception, qui dans le tiers-monde apparaissent comme le meilleur moyen de lutte contre la misère.)

    Sur certains points, le discours du pape François a même presque une tonalité "anti-occidentale", ce qui s'explique assez bien à cause du sentiment d'agacement, voire de colère, qui prend de l'ampleur dans les pays du tiers-monde et les pays en voie de développement, compte tenu des privilèges de l'Occident et de leur domination politique. Le pape trouve là une occasion de gommer l'image "d'Eglise des nantis et des patrons", qui colle à l'Eglise catholique depuis le XIXe siècle et les pamphlets prolétariens, dont les dommages en termes de propagande ont sans doute été considérables, et au moins comparables à l'affront de la Réforme protestante.

    En définitive, ce ne serait pas un paradoxe si grand de constater que la mondialisation se présente du point de vue de Rome comme une aubaine, c'est-à-dire comme le moyen de s'exprimer pleinement "urbi & orbi" (ce qui n'est pas encore le cas aujourd'hui, compte tenu de la puissance des médias occidentaux).

    Il n'en reste pas moins vrai que toute propagande se heurte à la défense expresse du Sauveur d'utiliser son message pour la défense d'une cause terrestre quelconque, que celle-ci soit nationale, prolétarienne, élitiste, économique, humanitaire. Le plan social, dans l'apocalypse, se confond avec l'enfer. 

  • Le faux prophète Benoît XVI

    Que le dernier évêque de Rome soit bien intentionné quand il prêche la paix ou la pauvreté, cela importe peu, car l'enfer est pavé de bonnes intentions. Il doit y avoir aussi des apôtres bien intentionnés de la démocratie, qui ne se contentent pas de faire miroiter l'enrichissement aux pauvres : cela ne fait pas moins d'eux des imbéciles dangereux, servant l'intérêt des cyniques à faire gober aux peuples l'utopie démocratique.

    L'évangile ne départage pas les imbéciles des cyniques, car au fond c'est la même bêtise qui les anime.

    La parole de Dieu ne plaide pas ; elle ne cherche pas à convertir comme le pape : elle est un glaive, une arme entre les mains du Juste pour qu'il frappe l'iniquité.

    L'incitation à la paix, au mépris de l'argent : tous les beaux discours du pape n'ôtent rien au fait que je suis Français, vivant dans un pays dont les édiles se disent athées ET guéris des vieilles croyances désuètes, MAIS pourtant n'hésitent pas à faire garder leurs biens et entreprises colonialistes par des officiers catholiques romains, confortés dans leur superstition par un clergé appointé par l'Etat. Que fait le pape, si ce n'est prêter son sceau et son goupillon à un tel crime contre l'Esprit ?

    - Faisant le constat de l'ignominie du monde actuel, pas une fois l'évêque de Rome dans son homélie de Noël ne mentionne Satan, ni l'apocalypse, qui fournit aux apôtres le sens de l'histoire.

    - L'homme est tout entier empli de lui-même et ne laisse pas de place à Dieu, critique le pape. Bon sang, mais l'homme moderne est ainsi fait à cause de l'Eglise romaine, dont les plus terribles idéologies modernes portent la marque : Rome est la première cause de l'enivrement de l'homme par ses propres oeuvres, aussi nulles soient leurs causes et leurs buts.

    Le pape prône la paix et la pauvreté, quand on retrouve à l'avant-poste de la violence militaire et de la finance ploutocratique... le parti démocrate-chrétien, grand pourvoyeur de charniers, par qui essentiellement le pape conserve le peu de crédit qu'il a.

    Que l'évêque de Rome démissionne donc incessamment de cette charge pontificale ubuesque, s'il y a un peu de responsabilité dans sa caboche, et puisque ses ouailles ne l'applaudissent que pour mieux rester sourdes à ses exordes sur la pauvreté et la paix. En France, le parti démocrate-chrétien, plus limité qu'ailleurs dans son crédit, est la lie de la société civile française, de sorte que chaque fois qu'un démocrate-chrétien ouvre la bouche il en sort un mensonge, à commencer par cet accouplement insane de la démocratie et du christianisme.

    Si le Messie avait trompé le peuple avec la promesse mensongère d'une démocratie "à venir", il serait un prophète semblable à Staline, Hitler ou Barack Obama. Si les démocrates-chrétiens n'étaient des chiens serviles, ils ne cèleraient pas que la démocratie est une pure spéculation libérale, indexée à la pire doctrine économique de tous les temps.

    Benoît XVI ne dit mot de Satan parce que celui-ci est confortablement installé dans Rome, d'où s'est répandue une parodie de christianisme de plus en plus grossière, jusqu'au plaidoyer pour la fornication dont les encycliques des derniers papes sont ourlées, plaidoyer pire au regard de l'Esprit que les viols ou les attentats isolés. Ce plaidoyer en faveur de la fornication est à peu près du niveau de la rhétorique psychanalytique, dont peu savent qu'elle n'a rien de juif, mais correspond à la subversion du christianisme par la philosophie catholique romaine.

    - Enfin l'évêque de Rome parle dans son discours de "l'hypothèse dieu" : c'est une expression théologique réservée à Satan ou à l'homme, sur qui pèse la lourde hypothèque de son conditionnement naturel, doublé de l'argument totalitaire du droit naturel ou de la morale pure antichrétienne.

    Cette expression trahit de la part de Joseph Ratzinger qu'il est lui-même beaucoup trop empli, non de dieu mais d'une fonction juridique antichrétienne. C'est l'auto-persuasion qu'il a un rôle ou une fonction à jouer sur la scène du monde qui rend principalement l'homme aveugle à dieu, et l'en détourne pour se conformer inconsciemment au destin. On ne peut entrer dans la Jérusalem céleste que par la voie de l'histoire et de l'apocalypse ; l'ordre ou l'équilibre humain trouve sa solution finale dans l'étang de soufre et de feu. La sous-estimation de Satan : c'est en résumé le rôle joué par l'Eglise romaine dans l'histoire ; le sort de la bête et du faux prophète sont bel et bien liés dans l'apocalypse.

  • Charcuterie chrétienne

    L'école de philosophie de Francfort, dont Joseph Ratzinger a subi l'influence, est le haut-lieu de la charcuterie chrétienne moderne. Le dernier pape romain est considéré par beaucoup comme un conservateur. Ceux-là ignorent que la modernité est le principe religieux le plus conservateur, c'est-à-dire le plus efficace à empêcher le progrès de l'esprit. 

    "Pour l’autocompréhension normative de la modernité, le christianisme a représenté plus qu’un simple précédent ou canalisateur. L’universalisme égalitaire - dont on découlé les idées de liberté et de solidarité sociale, conduite autonome de la vie et émancipation, conscience morale individuelle, droits de l’homme et démocratie – est un héritier direct de l’éthique juive de la justice et de l’éthique chrétienne de l’amour. Ce legs a fait l’objet d’une appropriation constante et d’une interprétation critique, sans subir de transformations substantielles. À l’heure où nous sommes, il n’existe aucune alternative."

    Jürgen Habermas, Conversation sur Dieu et le Monde, 2006.

    Ne croirait-on pas tous les personnages de Molière réunis dans ce cacouac démocrate-chrétien : Trissotin, le bourgeois gentilhomme, Tartuffe, Sganarelle, Don Juan, etc. ?

    Heureusement l'esprit français prédispose à flairer l'hypocrisie dans le style même du prêcheur. Je me demande quel genre d'imbécile une formule telle que "l'autocompréhension normative de la modernité" est censée impressionner ? Un des usages les mieux attestés de la modernité est de servir l'autojustification du chien de guerre qui assassine son prochain au nom de l'éthique. Si un chrétien vous parle de "modernité", vous pouvez être sûr qu'il s'agit d'un faisan.

    - La modernité est comme la musique. Je veux dire par là, d'abord, que la production musicale obsède les inventeurs de la modernité : l'antichrist Nitche, comme le possédé Baudelaire ; or la musique, pas plus que la norme juridique, n'a pour fonction d'élucider le monde, mais de le conforter. Si bien qu'on peut parler d'"arcanes" de la musique ou du droit.

    La bande de cervelas de Francfort a la prétention de combattre le nazisme, mais comme par hasard elle se soucie peu de souligner l'arrière-plan musical et juridique du nazisme. Il est si flagrant qu'on peut voir dans Hitler l'incarnation parfaite du muscien de Hamelin (le diable), qui débarrassa les bourgeois qui avaient signé un pacte avec lui des rats qui mangeaient leurs biens... avant que le pacte des bourgeois ne se retourne contre eux.

    L'effort le plus certain de l'école de Francfort est donc pour blanchir la bourgeoisie allemande qui a "fait" Hitler.

    - L'universalisme égalitaire : même Lénine ne croit pas à cette hénaurme tartufferie, puisqu'il conçoit le socialisme comme une étape vers l'abolition de l'Etat, principale source moderne du droit. Lénine a de bonnes raisons de ne pas gober l'attrape-couillon égalitaire, puisque Marx en a dénoncé la vocation de subterfuge républicain ou national-socialiste.

    L'égalitarisme occupe en effet dans la théogonie républicaine la place du purgatoire romain. De fait, on peut voir le clergé républicain prêcher l'égalité dans un monde manifestement soumis aux règles de la concurrence sexuelle ou commerciale les plus lourdes. L'arcane juridique consiste ici à dissimuler que le droit ne fait qu'enregistrer des rapports économiques a posteriori : autrement dit, l'égalité est une utopie juridique dont l'économie bourgeoise ou libérale ne peut se passer, pas plus qu'elle ne peut se passer d'un Etat. L'égalité est parfaitement hypothétique, comme l'infini algébrique : c'est un préambule et non un but concret. Compte tenu de l'appui du droit sur la biologie, on peut parler d'aspiration macabre du droit. Plus un régime est proche de la folie ou de la mort, plus il raisonne en termes de droit ; la même monomanie est perceptible chez l'aliéné, marqué des stigmates de la mort.

    - L'éthique juive de la justice ? Ici on voit que cet Habermas n'a probablement jamais ouvert une Bible, et que la démocratie "judéo-chrétienne" est entièrement "sui generis" - un vrai formol. Il y a deux illustrations de la justice juive dans les testaments juif et chrétien. La loi de Moïse, qui ne donne lieu à aucune éthique, puisqu'elle est surnaturelle. Le livre de la Genèse illustre que la voie spirituelle ou surnaturelle est à l'opposé de la voie naturelle, dont l'éthique participe. La loi de Moïse NE PEUT PAS SERVIR à justifier le meurtre ou la propriété. L'éthique est, elle, entièrement asservie à cette fonction, dans un but d'équilibre social. L'autre illustration de la justice juive est le procès truqué de Jésus. Celle-ci est exemplaire du mécanisme de l'éthique, puisque c'est au nom de la secte des pharisisiens que le Christ a été condamné, puis au nom de l'état civil romain.

    Nitche est un professeur d'éthique ou de morale bien moins débile que Habermas, puisque parfaitement conscient de la menace que la vérité représente pour l'éthique comme pour l'esthétique, ou bien encore pour ce que le païen moderne nomme "culture de vie". Mon opinion est que Nitche, en revanche, feint de ne pas comprendre Bacon alias Shakespeare, et que le voile derrière lequel Polonius-Copernic se dissimule symbolise l'éthique, que Hamlet transperce de son épée. F. Bacon emprunte cette métaphore au nouveau testament chrétien, qui nous montre le rideau du temple de Jérusalem se déchirant.

    - L'éthique chrétienne de l'amour ??? Si la charité chrétienne est la plus distante de l'éthique, c'est pour la raison que la charité ne répond à aucune nécessité ni obligation humaine ou terrestre, tandis que l'éthique est censée répondre au besoin de l'intérêt général. Pas plus que l'éthique, les sentiments ne sont libres et gratuits. Ceux qui croient se tenir à l'avant-garde de la morale ou de l'esthétique, mouvement similaire, ne s'aperçoivent pas qu'ils ne sont que les cobayes de la société, qui tour à tour prend un cap plus libertin ou plus puritain, en perpétuelle recherche d'équilibre. Si le puritanisme a le vent en poupe actuellement, qu'il soit musulman, écologiste, chrétien-démocrate, républicain, etc., c'est d'abord parce que la parenthèse du gaspillage libéral et du libre-échangisme, qui reflétait la morale de la caste dominante, se referme à cause du scandale, non pas de façon délibérée ou afin de partager des biens dont l'Occident a perdu le profit. L'éthique est donc aussi oscillante que l'esthétique et ne déborde pas le motif de la décoration d'intérieur. La France est redevable à Molière de l'avoir débarrassée de la saloperie éthique.

    L'éthique démocrate-chrétienne est un stratagème afin d'inclure dans l'amour la sexualité, et par conséquent le commerce, quand l'amour chrétien exclut le rapport humain, et ne peut s'expliquer par lui. Le suicide d'Ophélie est celui de l'"éthique chrétienne".

    L'éthique démocrate-chrétienne participe bien comme le nazisme ou le libéralisme à la mise en valeur de l'instinct. Comme le nazisme, l'éthique démocrate-chrétienne mérite la qualification de pornographie.


  • Censure chrétienne

    Depuis quelques années que je surfe sur le ouaibe, je constate que je suis censuré presque systématiquement, et souvent dès le premier commentaire sur les blogues de publicistes démocrates-chrétiens, voire de clercs.

    Je cite toujours l'exemple de Patrice de Plunkett parce que c'est le plus grossier fourgueur de camelote démocrate-chrétienne auprès d'un public de dévotes paroissiennes que je connaisse ; mais Plunkett n'est pas le seul exemple. J'estime que cette censure est significative ; elle l'est à double titre :

    - d'abord parce qu'elle dit toute l'hypocrisie du "dialogue oecuménique" et de la tolérance dont les démocrates-chrétiens se targuent généralement pour n'être pas en reste par rapport au dogme laïc qui invite à confronter des idées certifiées conformes à d'autres idées du même tonneau, et à se féliciter ensuite qu'une telle liberté d'expression soit permise ;

    - secundo, et c'est le plus important, cette censure vient du fait que la démocratie-chrétienne, précisément d'où émane la revendication absurde des "racines chrétiennes" de l'Europe, n'a aucun fondement historique ; intuitivement, les démocrates-chrétiens savent que leurs fables ne résistent pas à la critique historique, et que leur chapitre est posé sur le sable. Autrement dit, il n'est pas difficile de démontrer que le christianisme romain n'est plus qu'une filiale, une chapelle latérale de la grande nef laïque.

    D'une part la religion laïque ne veut pas -ou peu- entendre parler de ses origines chrétiennes, alors même que le slogan du "judéo-christianisme" est incompréhensible en dehors du phénomène laïc, puisque c'est la longe qui permet d'arrimer la barque chrétienne au navire laïc. Dès le XVIIIe siècle Voltaire fustige déjà ce judéo-christianisme ! Et c'est pourquoi Voltaire est l'ennemi de tous les "judéo-chrétiens".

    D'autre part la religion chrétienne libérale tente de faire croire, bien que ça soit plus difficile, à son autonomie ; alors même qu'on peut constater que sur un sujet par principe déclaré étranger à la religion chrétienne, à savoir la recherche scientifique en général, et le darwinisme en particulier, élément-clef de la religion laïque, le pape est obligé de fournir des gages de soumission.

    Ainsi sur le plan historique, les quelques chrétiens qui continuent de pratiquer sont littéralement médusés par le clergé, et, il faut bien le dire, par le pape d'abord, le Boche comme le Pollack précédent, dont l'injonction lancée à la jeunesse : "N'ayez pas peur !" est parfaitement odieuse, donne un relief spécial à des siècles de lâchetés cléricales, de bénédiction des entreprises militaires les plus diaboliques.

    - J'entame ce jour la publication régulière de commentaires censurés sur des blogues démocrates-chrétiens.

    Commentaire censuré sur le blogue de l'abbé Letourneau, théologien membre de l'"Opus Dei".

    Cité par D. Letourneau, sous le titre : "Relativisme religieux"

    "Il existe des formes de religion dégénérées et malsaines, qui n'aident pas l'homme à se construire, mais l'aliènent : la critique marxiste de la religion n'est pas seulement dénuée de tout fondement." Card. Ratzinger, "Foi, vérité, tolérance", Paris, 2005, p. 218-19.

    Commentaire : "Le fondement de la critique marxiste de la religion est d'abord historique. Manifestement Joseph Ratzinger ignore à peu près tout de la critique marxiste. On ne peut pas réfuter le marxisme comme s'il s'agissait d'une équation mathématique, mais en proposant une synthèse historique contradictoire.

    Si Benoît XVI connaissait Marx un tant soit peu, il saurait que sa critique de la religion est d'abord dirigée contre une religion très "spéciale", à savoir la religion laïque "judéo-chrétienne" telle que G.W.F. Hegel en a tracé le contour idéologique, ou encore l'ex-camarade de promo de J. Ratzinger, Hans Küng.

    Marx a bien vu notamment comme les principes et valeurs laïques, leur supposée "neutralité", ouvre la voie à un fanatisme plus grand encore.

    Marx et Engels tiennent la religion laïque dominante qui les préoccupe pour une "mutation" du christianisme (proches en cela de G.K. Chesterton) ; la religion chrétienne ne survit plus aux yeux de Marx et Engels qu'à l'état de relique.

    L'Histoire confirme Marx et Engels puisque même dans le domaine restreint de la morale désormais, à une assemblée de fidèles très réduite, le clergé romain ne parvient plus à imposer sa morale qu'avec difficulté. Sans compter la picrocholine bataille sur le point de savoir s'il vaut mieux célébrer la messe dos ou "face au peuple".

    On peut pousser jusqu'à dire que le rôle politique essentiel du clergé romain consiste à parer les valeurs laïques nouvelles, fondamentalement basées sur la prostitution, des atours de la "modernité". Il y a probablement un aspect des choses qui fait trembler le clergé romain de peur, dans la critique historique en général et celle de Marx en particulier, un aspect qui explique pourquoi cette critique est pour l'Eglise romaine comme une boîte de Pandore : la critique révèle que l'Eglise n'est autre que la mère des nations, qu'on peut tenir pour "néo-païennes" ou "néo-chrétiennes" suivant le bord d'où on cause."

    - Supplément : "L'idée que le but d'un homme soit de "se construire" vient probablement d'un mauvais manuel de psychologie boche ; elle ne figure en aucun cas dans le Nouveau Testament."
  • Le Petit Will

    J’ai bravé l’interdit et les barrages de police ; je me suis rendu sur le blogue de Mgr Williamson, l'ex-ennemi public médiatique n°1. L'homme qui piétine les tabous d'une société qui n'en a pas, pas même des tabous fiscaux : un vrai personnage de polar catho.

    Et qu’est-ce que j’ai découvert sur le blogue dudit prélat paracatholique ? Rien qu’un banal curé, plus papiste que le pape, et professant sur l’histoire de l’Eglise des opinions pas très historiques. Décevant comme un polar catho.

     

    Une idée vague anime Mgr W., c'est que le Concile de Vatican II prône une sorte de « religion de l’homme » étrangère au catholicisme, idée qu’on peut retourner comme une chaussette en disant que la religion n’est pas faite d’abord pour Dieu. Le comique tient à ce que c'est une idée du christianisme qui emprunte beaucoup à la morale juive dont Mgr W. fait la promotion sur son blogue. Il justifie donc le rapprochement entre lefébvristes et papistes autant qu’il l'a fait échouer ! puisque la théologie de J. Ratzinger est animée exactement par la même idée "archaïsante", "janséniste", peu importe le terme exact (seul Tartuffe est à cheval sur les étiquettes, et il est précisément lui aussi janséniste.)

    Ce n'est donc plus « Ubu roi » mais « Ubu pape » ou « antipape » qu’on joue désormais.

     

     

    *

     

     

    Il semble que par sa manœuvre sur la choa, Mgr W. a voulu saboter l’accord entre Rome et la frange lefébvriste scindée depuis vingt ans, accord qui planait dans l’air depuis quelque temps.

     

    Rien n’est plus facile que de manipuler un torchon capitaliste comme « Der Spiegel », dont le seul mobile est d’engranger le pognon sans se soucier du reste. On a assez d’exemples en France de tels torche-culs qui rivalisent de crétinisme et de cynisme en Une et à l'intérieur, pour deviner sans peine d'ici les ingrédients du « Spiegel ».

    Un frisson a parcouru la bourgeoisie boche quand Benoît XVI a été élu pape, je me souviens ; mi-figue mi-raisin que les Boches étaient, de voir un de leur compatriote élu. Le pressentiment que le nazisme, que la bourgeoisie allemande fait tout pour faire oublier, avec un pape allemand catholique forcément "exposé" aux attaques médiatiques, le nazisme reviendrait immanquablement avec la choa sur le tapis, remuant la vase que la société civile allemande rêverait plutôt d'épandre une bonne fois pour toute comme un banal compost fertilisant sur une idéologie boche rénovée et moins "moustachue".

    Il suffit de goûter l'art contemporain berlinois pour constater que l'Allemagne nouvelle ne risque pas "l'excès de culture", qui a tant nui à Hitler, Speer, Goering, Krupp, Von Papen (tiens, encore un !), Thyssen, Goebbels & Cie. "Ach ja, wie interessant ist die französische Litteratur von Celine und Sartre!" : c'est bien fini ce temps-là puisque désormais les Boches se pâment devant les bouquins de Houellebecq et Beigbeder, qu'ils prennent même pour des philosophes.

     

     

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    En définitive les adversaires les plus farouches de Mgr W., opposés eux-mêmes au ralliement de la "secte lefébvriste", ne peuvent que se féliciter du résultat de cette manœuvre perfide.

    La vraie raison qui rend l'accord impossible entre les deux camps cathos opposés, maintenant, la voici, pour réduire la "fracture" à ce qu'elle est réellement, un sujet de conversation ou d'édito dans "Le Figaro" ou "Famille chrétienne", un sermon à Saint-Nicolas du Chardonnet : à "gauche" comme à "droite", on perdrait son identité dans la réunification. Les lefébvristes prospèrent surtout sur leur différence avec les « modernistes », et les « modernistes » prospèrent surtout sur la différence avec les lefèbvristes. Bref c'est le ping-pong ou le train-train, au choix.

     

    Pour le reste, que celui qui n’a jamais utilisé la « choa » à des fins personnelles jette la première pierre au « petit Will ».

     

    La vraie leçon à tirer de cette affaire, c’est que seul le diable parvient vraiment à être « médiatique ». S'il y a bien une chose qui rehausse la dignité du prélat Williamson, c'est la haine des médiats à son égard, haine qui, pour le coup, ne paraît pas feinte mais pure et parfaitement convulsive.

  • L'essence de la laïcité

    La théologie catholique dans le régime laïc est tombée "plus bas que la morale", au niveau "génital" ; la doctrine du mariage chrétien de droit divin est la meilleure illustration de ce naufrage intellectuel.

    Quand la guerre d'agression n'est pas carrément justifiée par des journalistes du "Figaro", improvisés théologiens, journalistes complices du système corrupteur capitaliste, on a droit "en chaire" à de vagues discours tiers-mondistes de la part du clergé.

    Le pape Benoît XVI prétend revenir à la raison et sa théologie matrimoniale antédiluvienne est la plus sentimentale qui soit. Il est vrai que les Boches ne font pas vraiment la différence entre la raison et les sentiments. Leur faire comprendre que le romantisme découle du cartésianisme relève même carrément de la gageure.

    La tactique des curés consiste à opposer hypocritement le mariage bourgeois, disons d'"ancien régime", mariage fondé sur l'intérêt dont l'illustrateur Forain fit ressortir les fondements, au mariage démocrate-chrétien "moderne", fondé sur l'amour. Vaste blague. Un tel mensonge historique a pu s'imposer comme une vérité dans l'Eglise, ça mérite d'être souligné, en raison notamment de sa "féminisation" au cours du XIXe siècle. D'une certaine façon, les hommes qui avaient déserté l'Eglise sous l'Empire, n'y sont jamais réellement retourné, sauf dans certaines régions agricoles de l'Ouest de la France. L'institution maritale, conçue au Moyen âge pour protéger les femmes de certains abus de pouvoir, a été "conservée" jalousement par ces femmes.

    Mais l'évolution du mariage dit "de raison" au mariage sentimental actuel n'a aucun fondement théologique véritable. Il est même beaucoup plus contestable théologiquement que l'organisation monachiste ou sacerdotale de l'Eglise, contestées assez fortement à la fin du Moyen âge et au cours de la Renaissance, et par des savants et des théologiens un peu moins crétins que ceux du "Figaro" - quiconque possède une carte de bibliothèque municipale peut vérifier l'indigence intellectuelle de gugusses comme Sébastien Lapaque, Fabrice Hadjadj, imbécile promoteur du cinéma, Patrice de Plunkett, etc., comparés au plus petit humaniste de la Renaissance.

    Qu'on soit pour ou contre, l'organisation sacerdotale ancienne était évidemment moins hypocrite que cette organisation matrimoniale que l'Eglise tente d'imposer depuis que les séminaires sont vides.

    Le véritable mobile de l'évolution du mariage dit "de raison" au mariage sentimental actuel, badigeonné de christianisme ou pas, est bien sûr économique et non théologique. Ce sont les conditions économiques du contrat de mariage ancien, pacte entre familles, qui ont disparu avec la généralisation du salariat, non la théologie ou les sentiments qui se seraient "raffinés".

    Pour purger complètement l'hypocrisie, on voit bien d'ailleurs que les mariages entre un salarié cadre supérieur et un ou une caissière de supermarché, par exemple, même dans le contexte prédendûment "sentimental" sont assez rares.

    Sur le plan juridique, les promoteurs du divorce et du PACS sont dans le vrai ; incontestablement leurs nouveaux contrats sont accordés à l'évolution économique capitaliste et totalitaire de la société.

    Il n'y a pas d'exemple dans l'histoire qu'un contrat social précède une évolution économique ou morale, même si c'est l'essence du droit laïc totalitaire, ainsi que Marx l'a démontré, de tendre à le faire croire.

    myriam toulza myriam toulza myriam toulza myriam toulza myriam toulza myriam toulza myriam toulza myriam toulza myriam toulza

     

  • Capri c'est fini

    Peut-être je n'ai pas bien cherché, mais sur internet je n'ai rien trouvé, aucune réaction franche venant d'Italie à la théologie archaïsante du Pape...

    S'il est logique qu'un Français se scandalise de l'iconoclasme de Joseph Ratzinger, de ses attaques contre la science, assimilée aux gadgets de mort de l'ingéniérie allemande ou yankie, que dire d'un Italien ? Non pas un Vénitien, puisqu'il y a beau temps que Venise a perdu sa vraie couleur, mais un Napolitain, un Sicilien, un Florentin (Je comprends qu'un Romain soit un peu gêné à cause des gardes suisses) ?

    Si même en Italie il n'y a plus un communiste, plus un catholique, alors rien ne s'oppose à ce que les Russes nous envahissent enfin.

  • Bicéphale

    "L'Allemagne russe et l'Allemagne yankie", "la Prusse et la Bavière", "le noir et le rouge", "le nationalisme et le socialisme", "le feu et le ruisseau", "la démocratie et le christianisme", "l'aigle à deux têtes", "le sens de l'Histoire et la fin de l'Histoire", "l'antisémitisme et le philosémitisme", "le clair et l'obscur", l'Allemagne est forcément pour un catholique français de souche un pays de contradictions, un royaume désuni.

    Ce que l'Allemand appelle "raison" n'est bien souvent aux yeux d'un Français qu'une contradiction stérile.

    Ainsi la première proposition, positive, du pape Benoît XVI est de nous dire qu'il ne conçoit pas bien l'Esprit-Saint ("Ma compréhension de la troisième Personne restait faible") et qu'il entend donc éclaircir ce point ("J'ai décidé d'étudier les grands témoins de l'Esprit dans l'histoire de l'Eglise"), pour ensuite prétendre trouver dans la théologie de saint Augustin des éclaircissements sur le mystère de la Trinité ! Autant s'enfermer dans le noir pour trouver la lumière, tant les spéculations d'Augustin sur la Trinité s'enlisent dans les syllogismes. En guise de progrès c'est un grand bond en arrière.

    Le scandale est grand pour un Français. Y a-t-il plus de raisons aujourd'hui d'accueillir la philosophie allemande avec bienveillance que naguère, du temps de Bloy, de Péguy, de Bernanos ou de Claudel, qui l'ont vomie de toutes leurs forces ? Aucune. Et d'autant moins qu'une bande de démocrates-crétins sous la bannière de Benoît XVI n'hésite pas à s'en prendre à Bloy, Bernanos et Claudel, pour tenter de les rayer de la carte de France.

  • Marcher sur la tiare

    Ancien condisciple de Joseph Ratzinger, Hans Küng a tenté dans un bouquin de persuader le pape du progrès théologique que représente Hegel (en vain).
    De fait il serait temps pour l’Eglise catholique d’abandonner les ratiocinages juridiques dépassés, inspirés de Thomas d’Aquin, et à plus forte raison encore l'épistémologie inepte de Kant, de Popper, ou l’existentialisme crétin. Même le ludion Sartre a jugé plus prudent de se convertir peu avant de mourir plutôt que de tout miser sur le néant.
    Si l’Eglise catholique reste paralysée sur son grabat de préjugés démocrates-chrétiens, on peut penser que les catholiques seront balayés en Occident par le fanatisme orthodoxe, allié à la raison communiste. Il ne manque plus qu’un Savonarole, un saint Paul, pour redonner aux Russes entièrement confiance en eux et dans le destin de la Russie.

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    Hegel anticipe notamment avec lucidité la métamorphose de l’art en une sorte de prurit philosophique qu'on ne peut éviter aujourd'hui, la moindre réclame aujourd'hui constituant un petit sophisme mesquin.
    N’importe qui est un peu sensible est à même de comprendre le dynamisme spécial de Hegel. Mais les démocrates-chrétiens sont de véritables Philistins.

    À la décharge de Benoît XVI, et comme Marx l’a remarqué, la pensée de Hegel reste marquée par l’idéalisme bourgeois. Hegel "marche sur la tête” et ses efforts louables pour être en prise avec la réalité historique auraient été insuffisants si Marx n’avait pas révolutionné la dialectique de Hegel. Par conséquent les propositions politiques, pratiques, de Hans Küng portent le plus souvent la marque d'un idéalisme idiot, pas très convaincant.
    La vérité finit toujours par s’imposer par sa force au plus grand nombre ; ainsi le christianisme s’est imposé dans l’empire romain comme une traînée de poudre, les vieilles idoles païennes n'ont pas résisté au progrès chrétien.
    D’une certaine façon le nouvel alliage entre christianisme et communisme a déjà pris en Amérique du Sud et en Russie. Quel intérêt le pape peut-il avoir à s’accrocher aux vieux fétiches de l’Occident bourgeois, la laïcité positive, les séries télévisées américaines, le cinéma français, la religion de la Choa, l’existentialisme ? Laissons ça aux abonnés du “Monde” et du “Figaro”, entrés en phase terminale.