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muray

  • Name dropping

    En ce moment le duo Zemmour-Naulleau inventé par Laurent Ruquier cartonne à la télé. Il fonctionne sur le même principe que Le Pen ou que la tarte à la crème de Le Gloupier, ou encore que les sous-pulls roses de Philippe Katerine, un pet dans une galerie d’art contemporain :
    Le poids des conventions bourgeoises est devenu tel, les prêchis-prêchas démocratiques, la cinéphilie, les communiqués de presse de l’Élysée, la rebellion certifiée non conforme par le groupe Pinault-Printemps-Redoute, les rediffusions de Louis de Funès, les soldes, les campagnes d’Aides contre le sida, l'amour de l'humanité de Bernard Kouchner, tout le bazar, qu’on est prêt à se jeter sur la moindre parcelle de sincérité et de fraîcheur.

    Ainsi quand Zemmour et Naulleau dézinguent la “culture Télérama” à travers Catherine Breillat, par exemple, on en redemande (L’appât du gain est tel que la mère maquerelle du cinéma d’auteur franco-français n’a pas eu l’intelligence d’éviter le traquenard qui lui était tendu.)

    Quand Zemmour et Naulleau dézinguent Jacques Chancel, vieux mou consentant à toutes les tartufferies du PAF, on en redemande aussi !

    Et quand Naulleau (Zemmour ne sait pas lire) taille un costard à Pascal Bruckner, ex-philosophe de station balnéaire qui aimerait bien le redevenir, énième Philippe Muray de gauche (un peu plus à gauche que Muray), on applaudit aussi.

    C’est diffusé au milieu de la nuit, comme il se doit, mais on doit pouvoir se procurer des extraits sur le ouaibe.

    Les possibilités du conformismes bourgeois étant à peu près illimitées, des Chancel, des Breillat, des Bruckner, c’est pas ça qui manque, notre duo de justiciers n’est pas menacé par la pénurie. Mais pour renouveler vraiment son sketche, il faudrait que Naulleau s’en prenne non seulement au style des auteurs pour magazines féminins, Labro, Sollers, PPDA, BHL, Nothomb, Eric-Emmanuel Schmitt, c’est un peu facile, mais aussi carrément aux idoles bobos sur papier Bible : Gracq, Camus, Malraux, etc.
    Ah, que la critique est un art difficile aujourd’hui !

  • Mort aux cons en 2007 !

    En redescendant du sanctuaire de Montmartre où j’avais décidé d’aller réciter deux dizaines d’avés pour le salut de l’âme du raïs Saddam Hussein - cet homme a fait montre d’une dignité exemplaire, surtout dans les derniers mois, une dignité à laquelle nous ne sommes guère habitués sous nos latitudes -, en redescendant par Pigalle, surpris par la tiédeur des marchandes d’amour surchargées, aussi par celle de cette nuit de la Saint-Sylvestre, je songeai à mes vœux du Nouvel An. Pas très original…

    On peut penser dans un premier temps : “À quoi bon appeler de ses vœux l’abolition de la peine de mort pour les assassins si c’est pour désapprouver ensuite mollement qu’on pende le premier aristocrate persan gênant après un simulacre de procès ? Cette coutume des vœux ne fait qu’ajouter aux mille petites hypocrisies d’une époque qui ne songe qu’à se décerner des satisfecits en bouffant de la dinde ! Point à la ligne.”

    Soit, il y a un fond de vérité là-dedans, je n’en disconviens pas, mais l’éducation modérée que j’ai reçue me pousse toujours, après avoir jeté l’indispensable anathème : “Mort aux cons !”, à y ajouter un bémol. S’il y a des vœux pieux, à hauteur de 99,9 % environ, qui n’engagent à rien ni personne, c’est pas une raison pour oublier les 0,1 % restants.

    Ainsi, je ne peux m’empêcher de souhaiter à mes quelques lecteurs sincères d’être, en 2007, beaucoup moins approximatifs qu’en 2006. De grâce, arrêtez de vous payer de mots, ou faites-vous poètes, bordel (mais attention, c’est une profession encore plus sinistrée que celle de pute) !

    Je m’engage à vous y aider le plus possible - disons autant qu’il est permis à un esprit peu patient de faire avancer une mule rétive à travers un col escarpé à l’aide d’une carotte et d’un bâton virtuels.
    Le premier exercice que je vous demande, dès aujourd’hui, c’est de fuir les salles de cinéma où sont diffusés des films français, les pires, et celles où sont diffusés des films américains. Il faut commencer par garder la tête froide, et puis ensuite, des faits, des faits, et encore des faits !

    Beaucoup plus pieusement cette fois-ci, je souhaite qu’après une année 2006 plus favorable encore que les précédentes à la catégorie de "ceux qui ont eu raison après tout le monde" (de Philippe Sollers à Jean Clair en passant par Norman Finkelstein, Guy Sorman, Max Gallo, Renaud Camus, Philippe Muray, Dieudonné, etc.), l’année 2007 soit enfin dédiée aux authentiques pionniers : de Jean Madiran à Nabe en passant par Simon Leys, Tintin, Dominique Venner, Louis-Ferdinand Céline, François Brigneau, Maurice Mazo, Jacques Tati, Baudelaire, Evelyn Waugh, Ezra Pound, sans oublier Karl Marx… il y en a pour tous les goûts, toutes les bourses, y compris les moins déliées.

    Certains de ces "authentiques pionniers" sont décédés, diront les plus attentionnés avec dégoût. Ça prouve bien qu’ils n’ont pas attendu 2007 pour avoir raison, et c’est pas parce qu’ils sont morts qu’il faut les enterrer !