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Scène de ménage

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Percutante, la campagne du Secours populaire contre la violence “maritale” ! Quel esprit ne sera pas frappé par ces affiches, dans le métro, qui disent en un ou deux dessins toute la haine d’un mari pour sa femme (ou d’un mec pour sa meuf, à la rigueur, mais c’est surtout les femmes mariées qui trinquent avec leurs moitiés alcooliques, si l'on s'en tient aux statistiques). Les dessins sont d’un certain Davis, pas de Vuillemin, comme c’est dommage…

Je me demande si le Secours populaire vient aussi en aide aux bourgeoises battues par leurs maris, sans distinction de classe, malgré leurs sacs Hermès et leurs talons-aiguilles (qui peuvent servir à se défendre) ? Paraît-il aussi que la violence conjugale n’est pas l’apanage de la femme pauvre. Eh oui, qu’on se le dise, histoire de mettre un poing sur des cris, tous les hommes sont des salauds en puissance ! Depuis la nuit des temps, ils préfèrent la bagarre aux persiflages, c’est plus fort qu’eux, sans qu’on parvienne tout à fait à les refaire à l’image de leurs faibles femmes.

Alors que faire, Mesdames, Mesdemoiselles ? Épouser une tapette ? Aïe, non, c’est impossible, car si cette espèce rare est aimable, cultivée et élégante, dans son immense minorité respectable, vous le savez bien, hélas, vous n’avez pas l’heur de lui plaire… Reste plus que le close-combat… ou le célibat.

Si j’avais mis un coup de castagnettes à Isabelle le jour de son anniversaire, c’est sûr je serais passé pour un beau salaud, d’autant qu’elle n’a rien fait ce jour-là de septembre pour me déplaire, au contraire. De toute façon, comme les vraies brutes, je sais bien que c’est au ventre qu’il faut frapper – c’est très efficace et ça ne laisse pas de trace, comme une bonne lessive.

Une fois n’est pas coutume, je prends le risque de vous choquer ; en effet, je crois qu’il y a pire qu’une femme battue, c’est, je vous le donne en mille… un homme battu ! Eh oui, car aux bleus vient s’ajouter l’humiliation de se faire tabasser chroniquement par une femme. Un homme battu, on en ricane dans les chaumières et même dans les appartements en ville, voyez-vous. Pas question d’avouer ça. L’homme battu reste seul avec sa plainte.

J’ai longtemps douté de l’existence des hommes battus ; plus maintenant, puisqu’il en est au moins un, autour de la bibliothèque que je fréquente (le moins souvent possible), un qui placarde des affichettes poignantes sur les murs, depuis des mois sans se lasser, témoignant de son cas douloureux. Ce pauvre bougre me fait vraiment pitié et je l’inviterais bien à noyer son chagrin dans un verre en ma compagnie si je le surprenais en train de coller, mais il doit faire ça la nuit, je suppose, pour pas se faire poisser.
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Commentaires

  • Très heureuse de lire ce message Lapinos. C'est marrant que tu parles de ça, j'ai souvent défendu cette idée qu'il faut penser à l'homme battu.
    L'humiliation est double, en plus de devoir ravaler sa virilité, le type est souvent méprisé par les autres mecs. Tout ce qui fait de lui un homme est totalement détruit par ces coups.
    Mais sans penser uniquement à ce genre d'extrêmité, je pense aussi à la perversité et à la violence verbale de certaines femmes, dont l'unique but est de castrer leur mec. Ces femmes là, que je deteste, que je connais, mériteraient bien une bonne correction.
    Attention hein, je ne parle pas de ces violentes disputes qu'il peut y avoir dans un couple, où, certains gestes peuvent partir (de part et d'autre).........

    Enfin, je me suis toujours demandée si ce genre d'affiche touchaient les violents. Le mec qui bat sa femme, dans le fond, trouve ça normal.

  • Je suis sûr que tu saurais dompter la pire brute de sexe masculin, toi, Kouka…

  • Rires, c'est côté Madona qui te fait dire ça ?

  • Je disais ça pour rigoler, t'es beaucoup plus jolie que Madonna et son sex-apeal bas de gamme.

    Sinon ça m'étonne pas que t'aies froid chez toi, Kouka, moi la déco de ton appart' me fiche carrément le glaçon (sauf le platane), et pourtant je suis pas frileux.

  • Perso je trouve qu'on ne parle pas assez des hommes violés par leurs femmes...

  • Non, non, je t'assure, chez moi, c'est très chaleureux au contraire....ça doit être les photos qui font cet effet.

    Merci de ce gentil compliment..........

  • C'est vrai, on n'en parle pas beaucoup, Maz'elle, sauf au Kenya. Cette histoire vraie rien que pour toi :

    "Voilà trois mois, John Irungu, marié, père de deux enfants, a demandé le divorce parce qu’il ne supportait plus d’être frappé par sa femme. L’employé municipal a expliqué à une cour de justice « amusée », rapporte le quotidien kenyan The Nation, comment sa femme s’en est gratuitement prise à lui, le 15 janvier dernier, à son retour de travail, : « Alors que j’étais étendu sur le lit, elle est entrée et m’a frappé avec une barre de métal sur la bouche. Je ne sais pas pourquoi elle s’en est prise à moi puisqu’elle refuse de me parler. J’ai souffert pendant cinq ans et je ne veux plus la voir. » Plus récemment, le 16 octobre dernier, c’est la femme d’un jeune Kenyan âgé de 21 ans qui a été arrêtée pour l’avoir agressé physiquement. « Cette fois, elle m’a frappé et m’a laissé pour mort », explique George Angwenyi, qui avoue avoir été violenté durant des années. En 24 heures, Melen Kerubo, sa femme, était devant la justice. « Les autorités devraient justement montrer autant de célérité à traduire les hommes en justice lorsqu’ils agissent de façon criminelle », estime Anne Gathumbi, qui souhaiterait un traitement égal des violences conjugales."

    (sur www.afrik.com)

  • Cours vite lire cette page, lapin, c'est drôlement triste !
    http://www.sos-papa.net/pages/cruaut%C3%A9s.htm

    Bise,
    E.

  • Hier soir je t’ai écrit tout un pavé en réponse à l’une de tes notes de septembre (« pitié pour les bobos »), je me suis bien appliquée pour finalement me rendre compte ce matin que t’avais clôt les commentaires de la fameuse note. Alors, ça n’a vraiment aucune importance, mais comme je me suis bien fais chier à construire un texte correct et que je n’ai même pas ton e-mail pour te le filer, je le colle ici. Ici ou ailleurs, tu pourras l’effacer complètement, le mettre là où il se doit, t’en faire des boutons de manchette si tu veux, peu importe. Le voici.

    Cher Lapinos,

    Comme tu sais je parcours ton blog depuis peu de temps, très peu. Mais ce que j’ai lu m’a suffisamment interpellée pour que je reprenne le feuilleton depuis le début. J’ai donc lu toutes tes proses ces derniers jours. Ce qui m’a permis de constater que je pouvais arrêter de te réclamer une note sur les bobos.

    Dans ta réponse au mec-qui-voulait-te-coller, non seulement ta démonstration laisse sceptique, mais elle laisse carrément sur sa faim. Je ne sais pas si tu traites tes multiples amantes de cette façon, mais là c’est plutôt inconsistant, à peine du survol quoi…

    J’aime te lire, ton cynisme et ton ironie me font rire. Si bien que je me suis attachée à ton personnage crâne, tour à tour odieux et fantasmatique, souvent les deux.
    Certes le bobo n’est pas un sujet des plus palpitants, ni des plus essentiels, et même pas novateur avec ça… Mais bon sang, je viens de lire ton journal de bout en bout, pas besoin d’être statisticien pour remarquer que c’est de ta cible privilégiée dont on cause là. Alors bêtement je me sens déçue, à mon sens ça méritait de te sortir un peu les tripes, de fourrager un peu dans ta tête bien pleine (et néanmoins bien faite, si tu y tiens).

    Ma petite opinion là dessus, tu t’en tapes sûrement, et à raison, mais puisqu’il m’est offert la possibilité de commenter tes idées, je prend maintenant le temps de m’appliquer pour te la donner.

    « Bourgeois bohème » c’est un peu comme « développement durable ». C’est pas des mots, c’est des instruments dont on se saisit à son propre bénéfice, d’autant plus facilement qu’ils baignent dans le flou le plus total, d’autant plus souvent qu’ils ont le vent en poupe.

    Pour moi, le bobo est un parisien, d’origine ou non, mais bien né, jeune, comme tu l’écris, la masturbation intellectuelle à ce sujet étant quand même récente.

    Il a du fric, et il le claque, en douce comme tu le dis. Car paradoxalement il ne manque jamais de fustiger la société de consommation « crasse », allant même jusqu’à l’anti-capitalisme pontifiant dans bien des cas.

    Il est bien né, et a donc accès à la culture. Il a évolué dans un environnement qui lui est favorable. Cette culture peut s’accompagner d’une intelligence profonde, mais pas forcément. Le vrai soucis, c’est qu’il en fait étalage. Car il se veut fin, « au courant », dupe de rien… Parfois il le fait avec beaucoup de subtilité, d’humour et d’intelligence comme c’est ton cas.
    [petit aparté : je ne connais pas la moitié des personnages dont tu parles dans tes notes, et je suis bien souvent obligée d’ouvrir mon dictionnaire. Je ne t’en blâme aucunement. Les bons prétextes pour rompre avec ma paresse intellectuelle sont tellement rares, que je t’en suis même reconnaissante. Ma culture est à l’image de mes origines : prolo et rurale. Je ne le revendique pas, simplement, les faits sont là.]

    Mais surtout le point fondamental, le label garanti bobo, rejoint la citation que t’a laissé « bobo ». Le bobo critique ses semblables. Il passe son temps à essayer de se distinguer d’eux par ce biais (ou de se justifier par ce biais…?). Non content de se vouloir anti-capitaliste, il se veut anti-conformiste. Il prétend généralement être les deux mais y échoue visiblement. Quoi de plus conforme pour un parisien bien né, qui a fait des études supérieures, que de se proclamer anti-capitaliste (et anti-bush par la même occase)…

    Ces paradoxes, je les ai compris tout en réalisant que je devenais bobo moi aussi, malgré toute la vache folle que j’ai bouffé pendant ma croissance. Un soir, une amie bobo journaliste (je crois que les journalistes qui n’en sont pas constituent un bien précieux pour la recherche en sociologie), m’a dit avec beaucoup d’ironie que parce que j’habitais la Goutte d’Or j’avais le droit de dire que tout les autres quartiers parisiens faisaient « bobo ». Je l’ai pris en pleine gueule, je venais de déplorer le côté bobo de Belleville et de Ménilmontant, où elle habite.

    Je travaille dans l’éducation à l’environnement, pourtant je serais bien en peine d’expliquer clairement le développement durable sans passer par des exemples concrets. Concernant les bobos, tu en a donné toi-même. J’ajoute tout de même quelques repères à la volée.
    Le bobo lit télérama et écoute france inter. Ceux qui prétendent à une culture musicale branchée, comme c’est mon cas, écoutent aussi nova et lisent les inrocks. Sauf que comme je suis une bobo mélomane snob, je chie sur les inrocks (et sans jamais leur filer un centime !).
    Il y a aussi les bobos artistes, ceux-là se rencontrent souvent dans des endroits comme le Point Ephémère, le Main d’œuvre, les Instants Chavirés à Montreuil, le Batofar ou le Glaz’art, qui proposent par ailleurs de sacrément bons programmes. Le profane les croise plus généralement du côté d’Oberkampf, ou penchés sur un coin de table dans les troquets les moins touristiques de Montmartre.

    J’en termine sur le pourquoi de ce pavé. Ma première intervention sur ton site concernait déjà ce thème si superficiel. Pourquoi celui-là plutôt que les plumifères, les politicards, la peinture ou la bite ? Et bien d’une part, je me considère encore trop novice pour me montrer posée et objective dans ces domaines-ci. D’autre part, je pense simplement que j’ai été piquée au vif. Tes critiques sur les bobos m’ont touchée, parce qu’en bonne bobo, je peux pas les piffer. Et c’est d’autant plus vexant que je suis vraiment devenue assidue au blog du lapinos, un journal de bobo à l’attention des bobos. (tu pourrais ouvrir de nouveau un concours de slogan tiens, j’y gagnerais pas mais celui sur pink tv était assez rigolo). Enfin, faute de remédier à ma « boboïsation » en cours, tu m’a convaincue d’y réfléchir à deux fois si on me conseille de lire Schmitt et autre Moix. Tu m’a confortée dans mon mépris pour Delerm et Biolay. Enfin tu m’a détournée irrévocablement de la téloche, que j’avais abandonnée depuis quelques années déjà, et donné envie de louer du divin marquis à la bibli.

  • Chère Pimpeleu,

    Si tu m'aimes, ne me taxe pas de cynisme.

  • Apparemment, le qualificatif de bobo te dérange moins que celui de cynique... Tu me fais douter tout à coup, j'en ouvre une fois de plus mon dico. Ah, et bien oui, cynisme a pour origine le mot « chien » comme tu le savais et comme je m'en rends compte à l'instant. Je te comprends.
    Alors d'accord, comme je t'aime je ne te taxerai pas de cynisme, même s'il m'avait semblé que tu étais du genre à "braver ostensiblement les principes moraux et les conventions sociales", mais il y avait aussi un "brutalement" dans la définition, et ça serait mentir ça aussi.
    Une dernière chose, finalement de voir mon laïus sur les bobos au bas d'un article sur la violence conjugale me dérange beaucoup. C'est moi qui l'y ai mis, donc je l'ai bien cherché, mais pourrais-tu l'enlever de là s'il te plait? Ou carrément le virer, le message est transmit après tout, t'en fais ce que tu veux.

  • Et puis quoi encore, Pimpeleu ? Tu me traites de bobo et tu réclames ensuite des faveurs… Tu veux pas non plus que je décore tes messages d'enluminures ?

    À part ça, dis-moi, comment es-tu faite Pimpeleu ? (je ne suis pas un pur esprit)

  • "Je ne suis pas un pur d'esprit", ça je l'avais remarqué. Et bien je ne suis pas faite comme toi mon cher. Je suis un esprit rêveur et je suis très joueuse. Mais comme tu ne l'es pas, je vais te répondre avec franchise. Ma beauté n'est pas celle avec un grand B. Et ce n'est pas mon charme et mes formes généreuses qui la remplaceront à tes yeux je pense, bien que pas mal d'hommes n'y restent pas insensibles. Mes mensurations s'approchent plus de celles d'une nageuse des pays de l'est que de celles d'un petit rat de l'opéra, un brin de laisser-aller en prime. Toutefois j'ai un visage fin et des lèvres charnues qui font diversion en général. Comment te dire... mon corps est plutôt un atout dans le domaine relationnel, sans être une arme non plus. Surtout quà 28 ballets, je n'en joue pas encore aussi bien que je le pourrais, sans doute en souvenir d'une adolescence difficile. Sinon l'un de mes gros défauts c'est mes tendances narcissiques, malgré ce tableau d'une banalité affligeante, d'ailleurs l'idée des enluminures n'est pas pour me déplaire...
    Te voilà renseigné, même si ça ne t'avance pas à grand chose. Pour ma part je préfère ne pas savoir à quoi tu ressembles, mon physique n'étant souvent pas à la hauteur de mes prétentions en matière de séduction.
    ---
    Faveur faveur, tu n'a qu'à cliquer "supprimer", faut pas exagérer non plus. Et puis si tu n'es pas content de te voir traiter de bobo, tu n'a qu'à t'en défendre.

  • Merci, Pimpeleu, je vais accrocher ce portrait aux cimaises de mon blogue.

  • oh toi alors, tu sais parler aux femmes! (et leur couper le sifflet)

  • SEX

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