Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'inconfort intellectuel

medium_neron.gif

En passant devant la gare RER ce matin, je me félicitai d'avoir emporté avec moi mon bob kaki. Il me protégeait de ce petit crachin breton qui s'était mis à tomber vers huit heures, sans m'empêcher de lire dans le regard de tous ces banlieusards se bousculant pour regagner leur lieu de travail dans un arrondissement encore sûr au cœur de la capitale, la détresse en plus de l'habituelle apathie du lundi. Notamment dans le regard de cette banlieusarde blonde et qui portait des bas - à notre époque c'est devenu assez rare à la fraîche quand on n'exerce pas un métier qui l'exige pour le souligner.

La petite lueur triste qui flottait dans ses yeux pers disait assez qu'elle avait dû perdre sa voiture au cours de ce week-end agité. J'imagine que c'est un modèle qui lui donnait toute satisfaction et dans lequel elle s'offrait le petit plaisir grisant d'une pointe de vitesse à 160 km/h le dimanche lorsque les gendarmes étaient au repos, pour aller voir sa mère à Sens ou à Orléans.
J'aurais voulu la consoler, lui dire qu'elle n'était pas la seule, que des milliers d'honnêtes citoyens comme elle avaient perdu leur moyen de locomotion préféré dans les mêmes circonstances dramatiques, que tous ceux qui avaient négligé de prendre une assurance multirisque partageaient son désarroi…

Il ne paraît pas abusif de qualifier ces événements de "tragédie nationale". Car si la France d'en-bas est désemparée, que dire de tous ces responsables politiques pris au piège ? Ils pensaient que les subventions pour acheter des tables de ping-pong, des tables de mixage, etc. (tout ce sur quoi on peut tabler pour distraire un jeune adolescent d'origine maghrébine dans un contexte difficile), suffiraient à leur assurer un minimum de marge de manœuvres jusqu'aux prochaines échéances et qu'ensuite on aviserait… Leur avenir s'annonce beaucoup moins rose ou bleu désormais, selon l'étiquette, et la carrière de certains prend une tournure incertaine.

Même l'opposition est gênée pour tenir des discours de progrès, c'est dire ! On ne comprendrait pas qu'elle réclame que les CRS fassent usage de leurs matraques, seule solution pratique pour dissuader rapidement ces gamins de continuer à s'en prendre à un des droits fondamentaux de la République moderne : la propriété privée à crédit. Ce serait en effet, quelque part, collaborer avec les forces du mal que les CRS incarnent malgré eux depuis 1968.

Ayons aussi une pensée pour les journalistes, la situation d'inconfort intellectuel dans laquelle ils se retrouvent ! Ils annonçaient la grippe aviaire, et c'est la fièvre du samedi soir qui se propage dans tout le pays…
Et puis ils sont trop intelligents pour ne pas sentir le reproche qu'on pourrait leur faire d'exciter cette "jeunesse des banlieues" en lui tendant des micros et des caméras. Celles-ci furent conçues tout de même à l'origine pour qu'on fasse le pitre devant dans le but d'amuser la galerie (songez aux Frères Lumières).

Je n'ose même pas imaginer la situation de nos brillants éditorialistes, de Jacques Julliard en passant par Claude Imbert, François-Régis Hutin, Bertrand Poirot-Delpech, etc., etc. Tout ce gratin de signatures prestigieuses va être bien embêté pour résumer cette situation complexe à son lectorat et lui donner à penser le restant de la semaine au-delà du banal fait divers.

Ah, si le Général avait été là !! Lui au moins se serait précipité à Baden-Baden avec son État-major pour organiser la Résistance contre cette chienlit !

Commentaires

  • Effectivement il n'y pas d'autre mot que dramatique pour ces évenements d'actualité du moment. L'amertume se li dans les visages villages et quartier. Que pouvons nous faire contre les sentiments inhumain. Vla que j'entend qui crame les églises bon ça et a quand les mosqué?

  • Voilà qui est bien dit, Lapinos. Si l'Etat cède devant ce genre de barbarie, c'est l'Etat de droit et la démocratie qui perdent. Le problème, c'est qu'à l'heure actuelle une réponse adéquate serait forcément impopulaire, et il y a peu de politiciens prêts à courir ce risque...

  • En parlant de journalisme, Inter n'a mis qu'une petite dizaine de jours pour enfin présenter un témoignage représentatif de l'état d'esprit des séquano-dyonisiens, à savoir la pétoche. Jusque là ça n'était que "ah, ils ont raison d'être en colère ces jeunes, je suis d'accord avec eux etc...". Ne serait-ce que Mermet le démago en chef et ses messages triés sur le volet, c'était à vomir.
    Tu parles d'une tragédie nationale, ça oui, les discours sont beaux quand on est au chaud devant sa télé, que ce sont toujours les mêmes qui trinquent dans le trou à rats, et qui en feront évidemment les frais aux prochaines élections.

  • Je suis assez d'accord avec ton analyse de lapin effrayé que tu es devant les phares brulants de voitures incandescentes. La politique sociale est mise à l'épreuve. Les imams ont pris plus de place que les travailleurs sociaux. Au lieu de pondre des lois sur le voile, l'Etat aurait surement du redonner du poids et de l'influence à ceux qui se battent sur le terrain. Le spolitiques vont peut-être arrêter de croire au mythe du grand frère animateur et de l'imam catahlyseur. Les imams sont débordés, l'état est coulé.

    En outre, je pense que ces évènements sont la conséquence de cette loi sur les signes religieux. On veut renforcer le joug de l'état, là où il n'est plus. Si seulement, les hommes crocodiles, panthères, virgules et pumas avaient d'autres méthodes que celles de la crèpe au grand marnier. Il suffirait d'intelligence, d'éducation pour organiser des oéprations médiatiques plus fédératrices. Le PS serait bien heureux de commenter la pose d'une casquette géante sur l'obélisque de la concorde.

    Mais pour avoir de l'éducation, encore faut-il aller à l'école. Pardon à la ZEP. Concept moderne et révolutionnaire. Ah, si seulement on avait garder la méthode syllabique pour leur apprendre à lire, disent les vieux aigris de la langue française.

    Pour les journalistes, que je représente (assez mal évidemment, n'étant pas doté de la calvitie de PPDA, et du sex appeal de Schoenberg), je trouve qu'il faut dissocier, les journaliste télé, les journalistes "oui à l'europe", et les autres. Ces derniers font leur métier soulignant que ces évènements sont une affaire d'état à double titre.
    -Des jeunes pensent brulent des bagnoles, tirent à balles réelles sur les forces de l'ordre, détruisent la vie de banlieusards qui triment pour gagner un minimum conventionnel.
    -La politique sociale et la politique de la ville en France sont une faillite totale.

    Un peu long...

  • Je me demande bien ce qui t'autorises, Pierre, à critiquer la crèpe au Grand-Marnier. J'ai un ami angevin rue du Quinquonce à qui elle réussit plutôt pas mal.

  • "En outre, je pense que ces évènements sont la conséquence de cette loi sur les signes religieux." Non, pas si simple, mais tu en parles après.

    "Mais pour avoir de l'éducation, encore faut-il aller à l'école." Non, pas si simple non plus. L'un des gros soucis de l'école, entre autres, est justement le fait que beaucoup trop de parents font reposer de leur responsabilités d'éducation sur l'école (tout milieux sociaux confondus ceci étant).

    "il faut dissocier, les journaliste télé, les journalistes "oui à l'europe", et les autres" hein?! Tu veux pas expliquer un peu là, j'ai du mal à trouver ton fil d'ariane monsieur le journaliste. Puis dans "les autres" n'y a t-il donc aucun journalistes "oui à l'Europe"? J'ai dû rater un truc moi...

  • La crèpe au grand marnier est une belle invention, tout dépend du dosage, du savoir-faire. Si je peux te confesser un secret lapin. *** Moi, la crèpe grand marnier me réussit mieux que la crèpe nutella banane***

  • Mon petit doigt bien informé m'a murmuré à midi que certains chatelains ont laissé la situation dégénérer à dessein pour d'obscures raisons politiciennes ; en clair pour que le microbe de la Place Beauvau se prenne les pieds dans le tapis. C'est pitoyable. L'histoire regarde du côté des palais républicains et attend une réponse. Las! Leurs occupants ont autre chose à faire : jouer aux "maroquins musicaux".

  • Madame de l'Assemblée, je vous suggère plutôt de prendre la tangente dans votre carrosse avec vos bijoux, votre mari et vos enfants tant qu'il est encore temps plutôt que de vous perdre en conjectures qui dépassent votre sexe charmant.

    Cette dernière remarque vaut aussi pour Pim, mais comment faire taire une sans-culotte ?

  • Cher Pimpeleu. Tout être humain qui fait action d'aller à l'école, n'e ressort pas instruit. Ca je l'ai bien compris. Quand je dis "aller à l'école", je pense à la démarche d'apprentissage, forcé ou non. L'argument sur les parents qui fuient leurs reponsabilités et laisse l'école éduquer seule leurs enfants me paraît d'une faiblesse bonnet d'aniesque. Cet argument peut-être retourné. l'école qui faillit dans sa mission, estime que les parents ne foutent rien. Je ne crois ni à une version ni à une autre. L'école pourrait faire mieux en banlieue. Il suffirait d'avoir une administration moins bornée. Des enseignants gauchistes développent des initiatives intéressantes (malgré tout) auprès d'élèves, qui sont retirées. D'autres ne foutent rien et sont dans une sécurité de l'emploi angoissante. Les mauvais parents ont existé de tous temps.

    Pour les jouranlistes, je reconnais l'opacité de mes propos. Pour moi, il y a les journalistes télé, qui ne font pas du journalisme mais de la télé, c'est à dire de l'image. Exemple. Pour certains déplacements ministériels, la presse écrite n'est pas prévenue. les attachés de presse disent "faire de l'image". On met un ministre dans une école oou une ANPE, on fait de l'image. Nous n'avons plus le même métier. La télé ne fait plus d'analyses, ou alors elle s'analyse elle -même. (médiateur de la chaine publique, arret sur image, face à l'image). La deuxième catgéorie, c'est les éditorialistes. Des journalistes qui se prennent encore pour rouletabille, qui sont d'un optimisme déconcertant. alors que le journalisme maintenant c'est trois-quart de desk et une bonne dose de cynisme, si j'en juge mes jeunes collègues. Les éidtorialistes sont ceux qui ont dit oui à l'europe. Certes, d'autres journalistes, simples rédacteurs sont rpo-euroépens, mais ils n'avaient pas cette vision dramatiquement bisounouresque de la situation. Je pense que certains journalistes font bien leur métier, mais je suis encore jeune.

    Encore un peu long

  • Cher Lapin, je n'ai ni carosse, ni bijou, ni mari, ni enfant. Je porte la culotte car bien obligée. Et fille ou garçon on ne fait qu'un temps, chacun bien obligé de vivre avec.

  • Quand à me faire taire Lapinos, tu n'as qu'à demander.

  • ... et laisser la France au mains des infidèles ?
    Vous plaisantez Garenne ? L'histoire a montré qu'en terme de courage et de détermination, certaines femmes pouvaient tenir la dragée haute à quelques freluquets. Faites moi la grâce de laisser de temps en temps au vestiaire votre panoplie du parfait misogyne. Elle me contraint à la minauderie et m’attire les foudres de Sainte Justine du Coup de Grâce.

  • Pierre, puis-je vous demander de m'expliquer le lien que vous faites entre les journalistes (je vous cite) "qui ont dit oui à l'Europe" et la façon dont ceux-ci analysent/présentent/commentent les évènements actuels ?

  • Je ne te crois pas, Pim (pour les bijoux), mais seule ma dernière remarque à Madame t'était destinée.
    Non, ne pars pas, Pim, je manque un peu d'interlocuteur sérieux lorsque je parle cuisine, surtout depuis que Pierre a évoqué cette pâte immonde à la noisette dont se délectent généralement les bobos qui refusent de vieillir.

  • Chère madame de...

    Les journalistes qui ont dit oui à l'europe sont des éditorialistes, âgés, fatigués. Ils estiment détenir la vérité, celle de l'information. Hors leurs papiers ne sont que des prises de position vaseuses et subjectives. Ceci se confirme face à tout type d'évènements. Référendum, laïcité, ou crises des banlieues. Il ne faut donc pas lire uniquement les billets d'humeur, les éditos. Exemple, si vous lisez la chronique société de Laurent Greilsamer dans le monde de ce jour, (page 2), vous verrez un papier san intérêt sur le caractère incendiaire du mot racaille. Un papier qui ne peut qu'attiser la crise... Par contre quelques pages plus loin, un papier de Pascal Ceaux signale que les habitants de Grigny se mobilisent pou protéger les lieux publics. C'est une information et qui ouvre à réflexion. Par exemple, va -t-il y avoir un affrontement entre "racailles" (pardon c'est trop bon) et citoyens.

    Clair? Je n'en suis pas convaincu. A force de galipettes sur le net, je serais plus concis et plus compréhensible. Que madame ne m'en tienne pas rigueur, à moins que rigueur soit le nom de ma...

  • Si vous me laissez un jour m'introduire dans votre boudoir, Madame, je vous conterai la légende dorée de sainte Justine du Coup de grâce pour me faire pardonner ces crises de misogynie imprévisibles contre lesquelles il n'existe aucun remède, ma mie, hélas.

    Ensuite, j'aimerais que vous vous mettiez au clavecin et me jouiez un air pas trop grave dans le goût français ou italien pendant que je fais votre portrait de profil.

  • C'est que vois-tu Lapinos, j'ai une digestion difficile en ce moment, quelle que soit la tambouille. Je ne doute pas que la tienne soit bonne, mais dans le fond tu as raison, les plats trop épicés c'est pas pour moi, trop d'aigreurs qui remontent.
    Bon après-midi.

  • Vous êtes très clair Pierre, merci. Finalement ce que vous dénoncez (arrêtez-moi si je me trompe) c'est un certain "parisianisme" - confinant au pharisianisme - une bien pensance journalistique qui serait le fait de quelques uns contre tous les autres. Il y aurait les journalistes "d'en haut" et les journalistes "d'en bas" [pouah] ; ceux de la "Une" et ceux de l'intérieur. Les premiers déconnectés du terrain, hauts perchés dans leur bulle et bien accrochés à leur première colonne, les seconds embourbés dans la glaise mais point écoutés. De tout temps cela a été ainsi et cette dichotomie vous la retrouvez partout. Vous avez le député de base contre le ténor, le général d'Etat-major et le bourlingueur de la légion...
    Certains sont plus dangereux que d'autres car ils savent manier les mots. Je suis d’accord.
    En revanche, sur l’Europe, je ne vous suis pas. En l’occurrence, je trouve que les vieux singes avaient raison. Mais ceci est un autre débat. Quoique…

  • Vous jouez du crayon Garenne ? Vous devenez fichtrement intéressant savez-vous ? J'ai hâte de connaître la légende dorée de Sainte Justine mais je crains de vous décevoir : je ne sais pas jouer du clavecin, tout juste un peu de pipeau.

  • 1 père de famille lynché devant sa femme et da fille
    1 handicapée brulée dans le bus
    1 retraité assassiné a coups de poings...


    Aux armes citoyens,
    Formez vos bataillons
    Marchons, marchons
    Qu'un sang impur
    abreuve nos sillons !!

  • Chère madame...

    Comme cela est doux de commencer ainsi...

    Je ne me suis pas exprimé sur le projet de constitution. comme vous le dites, c'est au autre débat. Quoi qu'il en soit, il aurait mieux valu pour les éditorialistes adopter une autre position, que celle du j'ai tout compris, je vous explique.

    Heureux d'avoir été compris.

  • Quoi ! des cohortes étrangères
    Feraient la loi dans nos foyers ?
    Quoi ! ces phalanges mercenaires
    Terrasseraient nos fiers guerriers {2x}
    Grand Dieu ! par des mains enchaînées
    Nos fronts sous le joug se ploieraient,
    De vils despotes deviendraient
    Les maîtres de nos destinées ?

  • Constat que le racisme républicain ne demande qu'un prétexte pour sortir de derrière le sectarisme où il se cache d'habitude.
    Une fois n'est pas coutume, je partage votre dégoût, Madame, pour le nationalisme étriqué.

    À part ça je pensais que vous jouiez quand même d'instruments plus majestueux que le pipeau, très chère.

  • Cet inconfort intellectuel est bien pire vu de loin et de dehors, Lapin, loin des visages et des yeux pers croisés qui finalement disent et signifient l'essentiel...

    Les mots en ce moment, parce qu'il sont sur le devant de la scène médiatique (un peu comme des images), parce qu'il faut sans cesse aussi les peser (voire les compter comme on compte ce qui s'enflamme) ne servent absolument à rien.

  • Finalement, les mots ont aussi du bon. Votre allégorie ci-dessus m'illumine le visage d'un sourire, et cette trouvaille autour de Debray aussi : j'avais oublié que la "médiologie" était "l'étude des véhicules" - et vos à propos, Lapinos, sont d'or !

  • Les enfants ont soufflé dans les fifres de Guere, ils ont soufflé si fort que la bète a tremblé.

  • Lapin, on peut rire de tout, et même avec qui l'on veut. Mais rire de la barbarie, c'est rire avec le barbare. Cela vous plaît-il ? Vous ne dîneriez même pas avec un barbare...

  • Vous ne seriez pas contre l'"auto"dafé de quelques quatquat bobiïsant Garenne non ?

    Serait-ce Néron contemplant son oeuvre ? Le bouffeur de tête de veau n'a pas sa classe...

  • Rire aux larmes, Cavalier, c'est pleurer un peu...

  • Mon meilleur guerrier contre le fou ? Y a pas photo : ma flèche dans le coeur !

  • Je ne dînerais pas avec un député, vous voulez dire, Uhlan. Malheur aux élites qui ont laissé leurs enfants devenir des Barbares.

  • Lapin, vous confondez l'irresponsabilité et la barbarie. L'irresponsabilité est celle des élites, la barbarie celle des casseurs. L'irresponsabilité, on la condamne ; la barbarie, on la combat. Ne vous trompez pas d'ennemis...

  • Il ne suffit pas de connaître quelques poèmes de René Char par cœur et d'admirer Napoléon-le-boucher pour être un homme civilisé.
    Et si c'est vous qui confondiez, Uhlan, brutalité et barbarie ?

  • Et si vous ignoriez la différence entre brutalité et barbarie ? Lorsqu'il y a saccage, viol et meurtre, on est dans la barbarie. Laissez la brutalité à ceux qui maltraitent à l'occasion leurs enfants ou leurs animaux..

  • Uhlan, je vous trouve les poses et les mots d'un grand homme - voire d'un héros. Si je ne craignais la jalousie de votre Dame, je vous épouserais d'ailleurs sur le champ (de bataille).

    Lapin, tout le monde sait bien chez Epinal que tout est de votre faute !...

  • Coquine Salomé, un grand homme certainement non, seulement un homme à cheval qui se désespère de l'état de son pays. Et qui n'a envie de jouer ni au nihiliste ni au dernier homme, avec un mauvais clin d'oeil fait aux nouveaux barbares...

  • Vous êtes allemand, Uhlan, et moi je suis français, il est donc normal que le désordre vous désole plus que moi. Tenez, je trouve bien plus barbares, moi, et assurément ils tuent plus d'innocents, les départs aux sports d'hiver que cette guerre des boutons avec des boulons.

    Soyons sérieux, le principal danger de la "barbarie des banlieues", Uhlan, c'est de compromettre la campagne du Don Quichotte en costume gris perle et du shériff de Neuilly qui lui donne la réplique.

    Aussi s'entendent-ils pour interdire à leurs CRS de faire usage de leurs gourdins pour faire passer le goût du feu d'artifice à tous ces mal-élevés. Protéger les maisons est une bonne tactique, mais je ne vous dis pas l'effet déplorable qu'aurait une charge violente de CRSS sur l'opinion. Une arcade sourcilière qui gicle parce qu'on a mal visé le ventre n'est pas télégénique du tout, une rombière qui se fait piétiner parce qu'elle a voulu regarder le film de trop près, non plus, je vous assure. Même les électeurs de Nicolas Sarkozy n'y tiendraient pas, ses électrices iraient vomir.

    Le thatchérisme fonctionne assez bien aussi, qui consiste à occuper les mains des lanceurs de pavés, de rétroviseurs et autres débris urbains ; mais comme c'est toujours à contrecœur qu'un Français imite une Anglaise, vous devez vous résoudre, cher ami, à ne pas voir retomber tout de suite ces fumerolles. À force, vous verrez qu'ils vont finir par relancer l'industrie automobile ! (cette remarque est faite pour toucher un Allemand, non ?)

  • Décidément, vous les aimez bien vos Allemands ! Vous croyez-vous encore en 1918 ? Certes, le 11 novembre approche, mais tout de même. Et puis méfiez-vous des Allemands qui peuvent cacher des Français...

  • Préférer l'esprit français à la philosophie allemande ne m'empêche pas, Uhlan, d'être lucide sur les défauts des Français et leur République orgueilleuse et imbécile me paraît la pire d'Europe. L'antiracisme et la laïcité, il faut être au moins évêque de St-Denis pour gober de telles couleuvres.

  • La nouvelle bigoterie n'a rien à envier à l'ancienne : c'est une évidence. Pour le reste, n'en voulez pas trop à votre Uhlan s'il a une faiblesse coupable pour la philosophie allemande et notamment pour ces philosophes allemands bien connus que sont Voltaire, Stendhal et Nimier...

  • J'ai eu moi-même dans ma jeunesse une attirance coupable pour Mme de R., donc je ne vous jette pas la première pierre.

  • Vous avez pourtant gardé toute votre tête, cher Julien...

  • ... après l'avoir perdue.

  • Je demanderai volontiers à l'un de vous de nous parler un jour de Mme de R. Je ne connais quant à moi que la Sanseverina, qui m'apparait comme l'un des plus beaux personnages de la littérature française.

  • Suzette, te sens pas obligée de mettre de l'huile sur le feu, c'est vraiment pas le moment.

  • Marrant, cette mode des feux de joie ...

  • Oui, ça ne me déplaît pas non plus complètement parce que j'ai gardé de bons souvenirs de colo.

Les commentaires sont fermés.