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La fille de l'Est

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À cette jeune Morave engageante, qui étudie la sociologie et les sciences-politiques, je demande son avis sur les Français. Peut-elle les caractériser ? Je n’ai pas fait, moi, d’études de sociologie, n’empêche que je suis assez curieux.

Sabrina-Maria me répond qu’elle trouve les Français “diplomates”. « Hein, diplomates ?! », ça m’interpelle, je m’attendais plutôt à ce qu’elle dise “arrogants” ou “radins”… D’autant plus que je viens juste de lui avouer mon préjugé défavorable vis-à-vis de ses compatriotes. De fait, je les ai trouvés peu amènes, les Tchèques, l’air blasé, sauf en discothèque où ils ont l’air cons, mais ça c’est partout pareil.
Je me rappelle aussi un pourboire catégoriquement refusé sur un ton offensé par un guide à la sortie d’un château des environs de Telc.
J’ajoute ensuite tout le mal que je pense de Kundera et de ses romans prétentieux pour gonzesses. Jamais vu de roman de Kundera entre les mains d’un mec dans le métro, quand Kundera était à la mode, il y a trois ou quatre ans.

Sabrina-Maria m’écoute sagement en opinant du chef… Si elle est du genre maso, j’ai peur de m’attacher à elle. Je pourrais lui proposer de lui servir de cobaye pour ses études de sociologie. Je me suis toujours considéré comme un Français prototypique.
Bon, mais attention, faut pas se laisser attendrir. D’ailleurs sous la douceur de Sabrina, je devine un tempérament de fer. Je replonge donc le nez dans ma chope de bière noire.

Et puis Sabrina m’entraîne au centre culturel tchèque, rue Bonaparte, où sont organisées des soirées, il paraît, mais nous trouvons porte close. Ouf, je sais pas si j’aurais pu rester platonique très longtemps au milieu d'un parterre de femmes tchèques ! Les femmes tchèques ont un visage plutôt large, certes un peu hiératique et inexpressif, mais quelle peau, et surtout quels bras, et quelles jambes !

Commentaires

  • Le centre tchèque...
    Je vous recommande tout particulièrement les soirées jazz. Une sorte de mix improbable entre une fête de la beat generation, Vienne à la grande et belle époque de l'empire et un rassemblement sauvage de manequins en moins pimbêches.
    Enfin, c'est en tout cas le souvenir assez précieux que j'ai en gardé.
    Toute la jeunesse de l'est s'y retrouve en fait.

  • Lapin, tu ne crains pas de déclencher mes foudres en avouant ouvertement t'être laissé séduire par le centre tchèque alors que je t'en proposais une visite il y a qq mois ... avec de toutes aussi jolies jambes ?

  • Réouverture du Centre à la rentrée.
    Soirée Jazz : tous les vendredis soirs de 19h30 à 24h00.
    Entrée : 5€.
    Cadre : caves de St-germain.
    Boissons : Bière Tchèque naturellement ... :-(
    Ambiance : décontractée et rythmée

  • Bien sûr que j'ai pensé à vous, Jolies Jambes, avec le Centre tchèque plus les jolies jambes, ça faisait deux coïncidences d'un coup.

  • Et que penses tu des Maghrébins, Lapinos? (dure comme question).

  • "Hier soir, j’ai travaillé chez Max à mon journal parisien. Dans la pénombre de la Rittergasse, la R. que nous n’avions jamais vue que vêtue de sa blouse d’été et d’une mince veste bleue, vêtements finalement pires que la nudité pour une fille dont le physique n’est pas tout à fait sans défauts, me paraît grosse et chaude dans son costume d’automne. En été, on voyait plus que jamais son grand nez dans un visage exsangue dont on aurait pu longtemps presser les joues sans y faire apparaître de rougeur, le fort duvet blond amassé sur sa joue et sa lèvre supérieure, la poussière du train qui s’était logée dans les coins de son nez et le blanc maladif dans l’échancrure de la blouse. Mais aujourd’hui, nous l’avons suivie plein de respect, et, après avoir dû prendre congé d’elle à l’entrée d’un passage, devant la Ferdinandstrasse, parce que je n’étais pas rasé et que j’avais de toute façon un air minable, j’ai ressenti pour elle quelques petites poussées de penchant. Et quand je me suis demandé pourquoi, je n’ai trouvé à me donner que cette raison : elle était si chaudement vêtue !" (Kafka)

    C'est ça aussi les filles de l'Est!

  • Je dois dire que je préfère les Maghrébines, Gretel, bien sûr, d'abord. Les Maghrébins, eux, je te parle de ceux qui vivent en France et qui ont été mal élevés - à qui on a pas mis des baffes dans la gueule quand ils faisaient des conneries comme mon père m'en mettait - eh bien je sens dans leur regard qu'ils se sentent mal-aimés. Si on commence par les embrasser fraternellement, ça va beaucoup mieux ensuite. L'autre jour par exemple, il y en a un qui traverse la rue pour venir me dire que je l'ai mal regardé, il commence donc par être assez agressif. En fait c'est dû à ce que je suis un peu bigleux, du coup je lance des regards assez perçants. Comme il a pas l'air trop sournois, je lui explique. Ça l'a rassuré, il était même ravi que je ne l'ai "pas mal regardé", du coup il a commencé à me raconter sa vie, son séjour en prison qui lui avait curieusement laissé un bon souvenir.

    Comme je veux éviter de porter un jugement trop général sur les Maghrégins que je connais assez mal, je me tuyaute. Je bouquine en ce moment un livre sur l'Algérie du temps d'Hamirouche-le-sanglant, c'est très instructif.

  • On peut savoir quel est ce livre, au juste?

  • Je comprends un peu le désarroi des Maghrébins, Lapinos, l'humiliation dans le foyer, des parents incapables de leur apprendre à s'adapter, car eux-mêmes sont mal intégrés.

    En tout cas, tu peux pas imaginer ce qu'un ministre de l'éducation nationale de chez nous, a fait pour nous rendre stupide

    Préviens moi au cas ou tu voudras l'histoire du Maroc (ou du Maghreb).

  • Je ne crois pas que les parents soient trop mal intégrés, Gretel, ils ne gobent pas le discours qui est servi à leurs enfants comme quoi ils sont des victimes du racisme des Français et que s'ils votent pour le Parti Socialiste un monde meilleur va s'ouvrir à eux. D'ailleurs, même les jeunes Maghrébins y croient de moins en moins à ce discours, mais ils s'en servent, c'est différent. Après, il faudrait rentrer dans le détail selon que ce Maghrébin vient de Kabylie, qu'il est fils de harki, etc.

    Il paraît évident que ceux qui pâtissent le plus de la violence des voyous, ce ne sont pas les bobos. Je serais Maghrébin moi-même, Gretel, j'en aurais ras-le-bol d'être manipulé, j'irais sans doute bouter le feu aux bagnoles des bobos dans le centre de Paris pour obliger les pouvoirs publics à réagir. Car les pouvoirs publics, Gretel, ne réagiront que le jour où les bobos se sentiront menacés, eux-mêmes ou leurs voitures, leurs investissements immobiliers, à partir de ce moment leur discours hypocrite sur le métissage, je peux te dire qu'ils le ravaleront illico.

    ("Une guerre au couteau", c'est le titre de mon bouquin, le témoignage d'un Pied-Noir qui a fait la guerre d'Algérie.)

  • Sinon, j'ai entendu parler d'un film récent "le grand voyage" ça parle du décalage entre un père immigré de la première génération et son fils. Peut etre que, les parents intégrés dont tu parles, Lapin, sont issus cette deuxième génération.

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