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Le pétrole et les idées

Il y a un autre aspect de la civilisation yankie dont j'ai oublié de parler. Non pas la question de la politique étrangère néocolonialiste des États-Unis : je crois que quiconque compare avec honnêteté les méthodes coloniales françaises en Algérie aux méthodes néo-coloniales yankies en Irak est capable de tirer les conclusions qui s'imposent dans ce domaine.

La question du melting pot yanki me revient en feuilletant un magazine pro-américain, papier de luxe, maquette soignée, avec beaucoup de photographies en quadrichromie ; Le Spectacle du Monde, ça s'appelle ; on nous promet du recul.
On pourrait dire aussi de ce canard que c'est un canard "libéral de droite". Comment peut-on être libéral et de droite ? Mystère. C'est comme comment peut-on être démocrate et chrétien ? Remystère… La partition démocratique de la société en clans rivaux a produit des formules idéologiques assez bizarres, il faut bien dire.
Peut-être Patrice de Plunkette - avec sa bonne tête de GI yanki -, a-t-il la réponse, lui qui incarne toutes ces contradictions ?

Donc d'après un article dans le Spectacle du Monde, le melting pot est en voie de réussir aux États-Unis où les populations de races différentes se mélangent de plus en plus. Et de souligner le bénéfice de la politique de discrimination positive dans ce domaine, dont Sarkozy entend s'inspirer. Les gros sabots, quoi…
La société yankie est à peu près stable, malgré les ghettos - ghetto homosexuel, ghetto noir, ghetto latino, ghetto chinois -, c'est vrai. Mais ce que l'auteur de cet article flatteur pour le melting pot oublie de dire, c'est que les bons sentiments, la morale démocratique ne sont pour rien dans cette stabilité. En fait d'amitié entre les races, c'est de manne en dollars dont il s'agit. Ce qui entretient la bonne humeur au États-Unis, c'est la croissance, la fameuse bulle spéculative. Qu'elle éclate et on verra ce qu'il reste des bons sentiments. Que les GI, en majorité des "blacks", contrairement à Patrice de Plunkette, se fassent massacrer en Irak, en Iran ou ailleurs, et on verra ce qu'il en est de la cohésion yankie. Il y a un autre pays métissé, plus au sud, et beaucoup moins riche, c'est le Brésil, et c'est un des pays les plus racistes au monde.

Commentaires

  • Une façon commune d'essayer d'avoir l'air intelligent consiste à jongler avec les paradoxes de prisunic. Oscar Wilde pratiquait ce jeu de façon systématique, ce qui lui permettait statistiquement de faire un bon mot pour cent mauvais.

    Ce qui différencie idéologiquement la droite de la gauche, si tant est qu'on soit attaché à donner un sens aux mots - ce dont je doute en ce qui vous concerne - c'est la notion de responsabilité. La droite privilégie la responsabilité individuelle, la gauche tend à la diluer dans une responsabilité collective dans laquelle les comportements sont considérés dans leur aspect "déterminé par le système". Comme souvent, on fonde un clivage sur une dichotomie de points de vue qui ne sont que deux aspects des choses.

    Il est donc naturel que le libéralisme, dont tout l'édifice philosophique se fonde sur la responsabilité individuelle, se classe plutôt à droite. A noter que le "liberal" américain a un tout autre sens, mais j'ose espérer que vous ne jouez pas sur cette confusion.

    Quant à la démocratie, elle est une invention de chrétiens, il ne saurait donc y avoir de contradiction dans l'expression "démocrate chrétien", qui frise au contraire le pléonasme. La démocratie s'est inventée d'abord dans l'Europe protestante, pour organiser pratiquement la coexistence de sectes concurrentes dans la société; puis dans l'Europe catholique, de façon plus idéologique, sur la base de la conception chrétienne de la liberté de l'homme. Ensuite ça s'est mélangé, notamment dans la Déclaration d'Indépendance. Enfin pour faire très court.

    Je ne crois pas trop au succès du melting pot américain. En revanche je ne suis pas sûr qu'il y ait un lien si fort entre prospérité et racisme. L'Angleterre est à la fois plus prospère et plus raciste que la France.

  • Cher Lapinos, je tiens à tout de même à rappeller à votre souvenir que Le Spectacle du Monde fut de droite il y a quelques années, voire décennies de cela. En témoigne une superbe ré-impression des "Deux Etendards" de Lucien Rebatet en un seul volume due à ce magazine. Une réédition beaucoup plus satisfaisante esthétiquement parlant que la réédition Gallimard en "Mille Soleils" de la même époque.

  • Tss ! tss ! gloups ! gloups !... La démocratie est née à Athènes ! — d'où son nom.

  • Faut pas confondre les mots et les réalités, Mme Pallas... Le système électif, ceci dit, a effectivement été inventé et expérimenté à Athène puis à Rome, et les mécanismes sont toujours les mêmes, avec les mêmes dérives.

    N'oublions pas par ailleurs que le christianisme est une synthèse des héritages judaïque et grec. Pas de contradiction entre christianisme et Grèce Antique, mais pure continuité.

  • Bien sûr je suis conscient que les étiquettes sont secondaires, Gloups, je ne suis pas marxiste pour rien. Ce que les démocrates-chrétiens libéraux défendent, au-delà des étiquettes, c'est leur mode de vie bourgeois ; de la même façon que les libéraux de gauche (Voyez Philippe Val déguisé en anarchiste qui se range du côté des puissants pour assurer la pérennité de son hebdo.)

    Mais, au plan de l'histoire et de la philosophie, il est évident que ce sont les Anglo-saxons qui sont les plus cohérents, le libéralisme est une idée de gauche. D'ailleurs la droite n'a pas d'idées, elle a des principes ; elle tient au principe d'autorité, notamment, qui va complètement à l'encontre de l'idéologie libérale. La responsabilité individuelle ? Vous avez d'autres blagues dans ce genre ? Pour un "homme de droite", il n'y a qu'un responsable, c'est le chef. Je mets entre guillemets "homme de droite", parce que cette vision symétrique, simplificatrice et manichéenne a été inventée par des philosophes libéraux. Ça me fait toujours marrer quand on essaie de faire passer Tocqueville, par exemple, pour un penseur "de droite". Ou Alain Madelin.

    Ce que vous semblez ne pas voir, Gloups, c'est pour ça que je vous incite à lire Marx, commencez par l'abbé Galiani si Marx vous rebute trop, c'est la propension des régimes démago-capitalistes à bâtir leur propagande sur le terrain des idées et d'obliger leurs adversaires à entrer dans cette grille idéologique. Mais l'égalité n'est pas dans les Évangiles ("Il y a beaucoup d'appelés mais peu d'élus"), et la fraternité n'est qu'un slogan dans les régimes démocratiques ; Strauss-Kahn ne couche pas très souvent avec des SDF.

    Pour en finir avec vos hérésies, les princes allemands se sont appuyé sur les idées de Luther pour mettre en place des dictatures sanglantes, pas des démocraties. Les colons protestants qui ont fondé les États-Unis "ex nihilo" étaient sans foi ni loi, ils se sont jeté sur une idéologie à la mode pour habiller leur oligarchie toute neuve ; vous gobez vraiment cette histoire d'antiracisme yanki ? L'argent n'a pas de couleur, voilà tout l'antiracisme yanki.

  • Les G.I. ne sont pas en majorité des "blacks" mais des "whites". Les "whites" sont même sur-représentés dans les forces armées US. Du 01/05/03 au 25/06/05, sur 1592 morts en Irak, on comptait :

    - 1181 Whites
    - 162 Blacks
    - 172 Latinos
    - 29 Asians
    - 15 Hawaians, 13 Indians et 20 "Multiple races"

    Source : CRS Report for Congress - Juillet 2005.

  • Ce n'est pas la démocratie qui a été inventée par les Grecs, mais l'idée de démocratie, parmi tant d'autres idées - quelle idée les Grecs n'ont-ils pas eue ? L'exercice du pouvoir par le peuple n'a jamais eu de réalité politique que dans la tête d'un philosophe comme feu Jean-Pierre Vernant. La Grèce de Périclès est une Grèce oligarchique, avec des assemblées délibérantes, certes, mais elle n'est pas plus démocratique que la France de Louis XV avec ses (maudits) parlements de province arc-boutés sur leurs privilèges.

    Comme d'habitude Gloups réduit tout à une formule magique. La réalité grecque que le christianisme a rencontré a peu de rapports avec la démocratie. L'Église s'est d'ailleurs toujours bien accommodée des régimes dits monarchiques, tandis qu'elle a toujours eu des réticences vis-à-vis de la démocratie qui, historiquement, entend substituer à la morale chrétienne une morale athée et politiquement y est parvenue grâce à la faiblesse des démocrates-chrétiens, notamment, cette espèce nouvelle qui se fabrique des saints bourgeois comme Frédéric Ozanam, mais qui reste une espèce nouvelle de chrétiens.

  • Tss ! tss ! Invention ne veut pas dire application. Cf. prototype. Appliquée ou pas (je vous laisse la responsabilité de votre opinion), la démocratie est née à Athènes, et la petite cité avec son agora n'a pas grand-chose à voir avec la France de Louis XV et ses parlements.

    Le christianisme ne peut pas être démocratique : "Enseignez les nations" (Pentecôte) : = la langue de feu vient d'en haut, tombe sur quelques apôtres (qui ont tout de même d'abord fait l'effort d'aller vers Dieu). Il n'en demeure pas moins que le missionnaire est chargé d'aller à la rencontre du demos, non de l'aristos.
    La suite, évidemment, pas facile d'être à la hauteur...

  • Pour te faire plaisir un petit texte sur l'Althing à Thingvellir :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Al%C3%BEing

  • Gloups, vous devriez essayer votre propre site. Je sens que vous êtes mûre. Et vous verrez autant de Craon et autres herboristes venir vous astiquez C'est vrai, quoi! Lapinos se décarcasse chaque jour vous nous servir un nouveau civet et vous faites la fine gueule. Jamais content, toujours à râler. C'est fatiguant, à la fin. Vous ne devriez pas abuser ainsi de la gracieuse hospitalité de maître de céans.

  • Sur votre réponse au sujet de Grèce et démocratie:

    - 1er paragraphe: vous redites ce que j'ai écrit, à savoir que les athéniens ont inventé le système électif plus que la démocratie au sens d'exercice du pouvoir par le peuple. Au-delà de l'idéologie, la pratique démocratique a toujours consisté en une légitimation du pouvoir d'une oligarchie par l'élection. L'élection est une sorte de tirage au sort qui permet de changer régulièrement, parmi les élites, ceux qui exercent le pouvoir. C'est un système qui n'a pas que des vices. A cet égard cependant la comparaison avec la France de Louis XV ne me paraît pas très pertinente.

    L'Eglise est une monarchie, et s'entend mieux avec les monarchies, c'est logique. Mais l'Eglise ne se confond pas avec le christianisme.

    L'Evangile ne contient pas de programme politique. Le christianisme s'est développé dans un cadre politique qui était celui de l'Empire Romain. Dans l'Evangile, il n'est pas question de renverser ce cadre. Que les pays chrétiens aient fini par réinstaurer un ordre politique du même type ne me paraît pas absurde. L'environnement politique "naturel" du christianisme est bien cette sorte de "libre marché des consciences" qu'était l'Empire Romain - et qu'aspirent à redevenir, au moins théoriquement, nos démocraties modernes.

    Sur la gauche et la droite, vous jouez sur des mots qui ne sont pas très bien définis. La droite autoritaire à laquelle vous réduisez la droite est extrêmement minoritaire en France. Sur l'échiquier politique français, c'est bien le primat de la responsabilité individuelle qui définit le mieux la droite. Si tant est qu'on puisse vraiment définir ces agrégats identitaires un peu absurde autour desquels on s'obstine à articuler nos discours.

    Il n'y a évidemment pas de contradiction entre libéralisme et autorité, je ne sais pas où vous allez chercher ça.

    Je ne me souviens pas avoir parlé d'antiracisme yanki, à vrai dire je ne savais même pas que ça existait. Il me semble que la société yanki est assez pragmatiquement raciste.

    Qu'entendez-vous au juste par "mode de vie bourgeois"?

  • Eh, Craon, je fais l'honneur à Lapinos de venir dans son terrier commenter sa prose de jeune normalien rêveur et vaguement dissident, ne me découragez pas. D'ailleurs si vous cherchez j'ai déjà un blog: http://blog.gloups-news.info/

  • Eglise catholique : monarchie élective (grands électeurs : cardinaux désignés en général par le Pape précédent s'il a régné assez longtemps).

  • Bien entendu je parle du Vatican ! pas des anglicans qui se disent soi-disant catholiques mais qui sont en fait protestants.
    L'archevêque de Canterbury primat d'Angleterre est nommé par le Premier Ministre.

  • "Je vous laisse la responsabilité de votre opinion" : voilà une manière de parler bien "américaine", Iphigénie !
    Ce n'est pas MON opinion, les historiens le disent (F. Chamoux, par ex.), la démocratie grecque est très circonscrite dans le temps et dans le principe, le pouvoir est loin d'être entre les mains des citoyens - à égalité, sans tenir compte même des métèques, que les Grecs aussi ont "inventés".

    Je conviens qu'on peut trouver dans les Évangiles des passages qui contredisent le principe d'autorité et de propriété, Flaubert s'y est amusé, mais le "Enseignez les nations" du Maître à ses disciples n'est pas spécialement démocratique, Iphigénie. Le principe d'autorité ne signifie pas qu'on ne tient aucun compte de ce qui est subalterne, l'aristocratie au sens grec, ça n'est pas la haine du peuple. Ce rapport ce sont les libéraux ou les communistes qui le font.

    Je sais bien que les disciples de Pélage n'aiment pas les principes hiérarchiques de l'Église et du péché originel, Iphigénie, mais cette hiérarchie aussi est dans les Évangiles ("Tu es Petrus…")

  • L'Empire romain n'était pas "un libre marché des consciences", votre formule est moderne et ridicule, Gloups.
    Le principe d'autorité et de hiérarchie s'oppose évidemment au libéralisme des mœurs comme à celui du commerce. Ne serait-ce que parce que le libéralisme est un masque. Pendant qu'il prône la liberté, Voltaire fait le commerce des esclaves. Les libéraux sincères sont très rares, et ce sont les plus cons. Pendant qu'il prône la liberté de conscience, Philippe Val prêche l'athéisme à la télé et insulte tout ceux qui pensent différemment (Cf. Saint-Just, le libéral absolu).

  • Ma formule est peut-être moderne et ridicule, mais elle est particulièrement bien adaptée à la réalité de l'Empire Romain.

    Je ne comprends pas un mot à votre charabia sur le libéralisme. Vous confondez visiblement autorité et autoritarisme. Le libéralisme politique accorde par exemple beaucoup d'importance à la formation, qui s'appuie sur l'autorité des maîtres. Lisez John Stuart Mill. Le libéralisme politique suppose un cadre politique régulé et ordonné, impensable sans autorité.

    Mais je suppose que pour vous, le "libéralisme" se limite à la liberté d'enculer qui l'on veut. Quand on ramène l'adversaire à sa caricature, il est aisé de le ridiculiser.

    J'ignorais que Philippe Val était libéral. Par ailleurs, le fait qu'il prône l'athéisme et insulte ceux qui pensent autrement n'a rien d'incohérent avec la défense de la liberté d'expression, bien au contraire. Vous attaquez Val sur le point où il est le plus cohérent. (pas cohérent jusqu'à l'excès, cependant: j'ai lu un entretien de lui où il sacrifie quand même sur l'autel de la loi Gayssot sur le négationnisme, il me semble).

    "Saint-Just, le libéral absolu". Bon là ça devient vraiment n'importe quoi.

  • Amusant comme régulièrement un nouvel intervenant tente de ramener notre ami Jojo dans les voies, non de la raison, mais de la simple conversation, c'est à dire sur un consensus minimun quant à la définition des mots ( Saint-Just, le libéral absolu !!!) puis de guerre lasse quitte le champ de bataille sur la pointe des pieds. Jusqu'à ce qu'un nouvel arrivant soit attiré dans ce terrier (l'ami Jojo a quelquefois un joli brin de plume) et ainsi de suite... laissant Jojo béat dans ses certitudes.
    Pour l'instant seul Driout semble persévérer...

  • "La société yankie est à peu près stable..."

    Sauf que la société "à peu près stable" tourne vite à l'Ile du Docteur Moreau, dans les derniers chapitres, quand de simples digues cèdent et que les flots envahissent une ville côtière.

    Et c'est normal: le si beau sentiment de "common decency" ne peut simplement exister dans une société ethniquement diverse.


    "Il y a un autre pays métissé, plus au sud, et beaucoup moins riche, c'est le Brésil, et c'est un des pays les plus racistes au monde."

    L'année passée, il y a eu plus de morts par crime au Brésil que de victimes de la guerre civile en Irak.

  • L'orgine du mot "melting-pot" est également assez amusante ;-)

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Melting_pot

  • T'as vu Lapinos c'est contagieux ...

  • Cette liberté des consciences dans l'Empire romain allait si loin que les autorités politiques et religieuses se sont liguées pour crucifier Jésus ; vous êtes un rigolo, Gloups.

    La liberté de conscience, c'est une invention de Philippe Val qui ne masque qu'aux yeux des crétins que Philippe Val est soutenu par toutes les autorités dans ce pays et que c'est pas demain la veille que Tariq Ramadan ou Le Pen rédigeront des éditos dans "Le Figaro".

    Pour Tlön, des petites définitions, car je sais qu'il les collectionne comme certains collectionnent les aphorismes : "Pas de liberté pour les ennemis de la liberté !", c'est en effet la devise absolue du libéralisme pour qui est informé que derrière les jolis drapeaux des révolutionnaires bourgeois se cachait la Terreur sanglante. Les Yankis s'en sont inspirés, avec : "Des barrières douanières pour les ennemis des États-Unis !" Les soixante-huitards aussi, qui ont fini par interdire tout ce qui ne relevait pas de leurs mœurs de petits bourgeois.

    Même s'il est vrai que Saint-Just était sans doute "pressé" par le temps, le libéralisme voltairien est beaucoup plus habile, il faut bien dire : "Je défendrai mes opinions jusqu'à ma mort, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez défendre les vôtres.", c'est beaucoup plus malin (Rappelons que Voltaire a dénoncé "L'Émile" aux autorités pollicières.)
    Sans Saint-Just et Voltaire, que serait Philippe Val aujourd'hui ? Un comptable de province, sans doute.

    Il n'aura pas échappé à ceux qui ont quelques notions d'histoire et qui se foutent du consensus comme de l'an quarante que la Révolution russe a obligé la gauche française, historiquement libérale, a changer d'étiquette pour ne pas paraître "américaine".

    Quand on n'est pas rivé aux conventions du langage, comme Tlön et Gloups, on peut parfaitement voir Ségolène Royal comme une femme politique "de droite", et Sarkozy comme un homme politique "de gauche". D'autant plus que la valse des étiquettes, c'est très "tendance" en ce moment.

  • Dictionnaire Lapinos:

    Liberté de consciens: faculté laissée à un individu de rédiger un éditorial dans Le Figaro.

    La liberté de conscience des Romains n'était limitée que par leur sens de l'ordre public, et non par une volonté totalitaire d'imposer une vérité d'Etat. D'où leur insistance sur le respect des rites civiques. Nous avons un peu le même système, avec les mêmes paradoxes et les mêmes limites.

    Les "conventions du langage" est un pur pléonasme. Je définis les termes que j'emploie, en restant dans le cadre de l'intelligible, c'est-à-dire du majoritairement admis en matière de définition. Ce n'est qu'à cette condition qu'on peut discuter. Votre dernière phrase reprend ce que je dis plus haut, au passage.

  • S'il faut rédiger un bréviaire du Lapinos je veux en être ! Mais attention il y a plusieurs écoles, les orthodoxes, les schismatiques, les hérétiques, les vaticanistes ...

  • Ma dernière phrase s'accorde à peu près à ce que vous pensez, en effet, Gloups. C'est parce que je ne suis pas TOTALEMENT en désaccord avec vous sur tout. Et je voulais vous faire admettre que Sarkozy est de gauche.

  • La société américaine pas plus que la société britannique ne sont métissées. Le métissage qui est de l'idéologie républicaine remise au goût du jour avec nos errements moraux contemporains, implique qu'il y ait des interactions entre différentes communautés (culturelle ou biologique) comme la France qui détient le plus haut taux de "métissage" visible d'Europe.

    Le métissage américain que l'article décrit s'apparente en fait à une cohabitation quasi hermétique, et le simple fait de visionner une série américaine lambda ou un film gros budget, nous apprendra que le métissage est un tabou aux États-unis. La coexistence est en revanche perçue comme un geste de tolérance quasi mystique (réf. aux tribus d'Israël), lié au partage du territoire (Vous noterez l'esprit colon qui est encore de mise). Fréquenter un coéquipier afro-américain dans la même voiture, n'offre aucune conceptualisation du métissage. En revanche se fiancer avec un individu provenant d'une autre communauté, si.

    NB : Les soldats en Irak proviennent essentiellement de la communauté hispanique et non de la communauté afro-américaine comme vous l'avancez, il me semble que vous décrivez dans vos propos les caractéristiques de la guerre du Vietnam.

  • L'article que j'évoque soulignait l'accroissement du nombre des mariages inter-ethniques au États-Unis. Ce sont après les conclusions optimistes de l'auteur de cet article que j'en ai, pas après ses chiffres. Il est évident qu'on ne peut juger de la cohésion d'une société que dans la difficulté, pas dans la période d'abondance que connaissent les États-Unis (au prix d'une dette inquiétante.)

    Ce relatif métissage pose d'ailleurs une question : qu'en est-il d'un métis d'afro-américain et de latinos, dans quelle catégorie est-il comptabilisé ?
    Deux points plus importants : les afro-américains ne représentent que 15 % de la population ; je maintiens qu'ils sont sur-représentés dans l'armée yankie, même si, deuxième point, l'État-major qui mène une guerre médiatique n'a pas intérêt à les envoyer en première ligne. Pour le moment la guerre en Irak n'a fait "que" 1000 ou 2000 morts officiellement dans les rangs américains (Il y aurait 50000 mercenaires en Irak). On verra ce qu'il en est lorsque les pertes seront plus sévères.

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