Qu'on comprenne bien, ce que je reproche à Benoît XVI et à son prédécesseur, sur la théorie de l'évolution, c'est de s'avancer un peu trop, d'apporter leur caution à une hypothèse encore trop peu étayée… Chaque nouvelle théorie pour expliquer la mutation des êtres vivants depuis Lamarck est battue en brèche par la suivante ! Et lorsqu'on cause de déterminisme "épigénétique", c'est vachement classieux, mais en s'avançant dans cette direction on n'a encore fait qu'enfiler ses chaussures de marche avant de commencer une longue randonnée…
La théorie de l'évolution n'en est encore qu'à ses premiers pas, elle marche encore à quatre ou cinq pattes et il faut faire la part de l'enthousiasme, bien naturel, des paléontologues, des zoologues, des sociologues-éthologues et autres spécialistes de la biologie moléculaire…
Le pape cède ainsi à ce qu'il faut bien appeler "le politiquement correct" scientifique. Étant donné mon expérience, je ne doute pas un seul instant qu'il puisse se trouver des athées d'assez mauvaise foi pour reprocher le cas un jour à l'Église son excès de conformisme dans ces circonstances…
Aux pharisiens évolutionnistes, il n'y a qu'une seule réponse à faire : « Rendez à Dieu ce qui est à Dieu et à Darwin ce qui est à Darwin ! »
La mauvaise foi des athées est si solide que si les chrétiens faisaient preuve de la même rage de conviction qu'eux, on peut penser qu'il s'en suivrait une chute brutale du cours de la haine dans le monde. Que ceux qui doutent de la profondeur de la mauvaise foi des athées entendent cette parabole jusqu'au bout ! (Les autres devront s'en contenter car je n'ai rien d'autre à raconter aujourd'hui.)
Cette parabole, c'est la parabole des couilles de singe de Charles Maurras…
En préliminaire, je tiens à préciser que je ne partage pas les idées de Maurras ; en effet, Maurras est contre les idées de la Révolution, beaucoup trop contre à mon humble avis, au point que ces idées révolutionnaires ont imprimé leur marque sur ses propres sentiments. Or, la science moderne révèle que la Révolution de 1789 ne fut pas tant la cristallisation de certaines idées qu'un conflit d'intérêts privés avant tout. Il y a donc un malentendu de la part de Maurras, qui accorde une importance exagérée à des idées rudimentaires.
Mais, pour l'approximatif Michel Onfray, grand manitou de l'athéisme, peu importe Maurras et ses idées ; Maurras n'est qu'une cible ; tout est bon pour faire parler de lui et accéder à une reconnaissance médiatique supérieure. Pour cela, il n'a pas hésité à répandre l'information saugrenue selon laquelle Charles Maurras s'était fait greffer des couilles de singe par un savant russe nommé Voronoff. C'est gros, mais auprès du public de l'université populaire d'Onfray, ou auprès des auditeurs de France-Culture, ça passe comme une lettre à la poste. Ce genre de singeries, ils en redemandent ! D'ailleurs, lorsqu'on sait l'hégémonie de Charles Maurras et de ses disciples sur la pensée en France aujourd'hui, le public d'Onfray ne pourra qu'applaudir le courage de ce croisé antifachiste.
Mais le plus important n'est pas là. Ce qui me paraît grave, c'est qu'un historien sérieux et honnête, Y. Chiron, ait jugé bon de réfuter point par point ce ragot selon lequel Maurras se serait fait greffer des couilles de singe… Où va-t-on si on prend au sérieux les philosophes de France-Culture ? Où va-t-on si le discours politique et religieux d'un gugusse comme Onfray oriente la recherche scientifique ?
Commentaires
Et pourquoi pas des couilles de lapin pour baiser plus souvent pendant qu'on y est ?
Ce qui est bien avec vous, Driout, au moins, c'est que vous me tendez des perches, vous ne pensez pas qu'à faire le malin devant les gonzesses. En effet, on peut penser que si Voronoff, authentique savant titré, a pensé au singe et pas au lapin, c'est qu'il a été influencé par les hypothèses anthropomorphiques qui avancent que nous serions cousins du babouin.
Ah, encore faut-il préciser, Driout, à l'attention des bonobos de la pensée, Gloups, Slothorp et Tlön, échappés de je-ne-sais-où, et qui viennent s'amuser à jeter des peaux de banane sur mon blogue, que la greffe de couilles de singe, s'ils en sentent la nécessité, n'est d'aucune efficacité - pas plus que la greffe de cervelle de lapin.
Incroyable, cette histoire de xénogreffe. Je pensais que Lapinos plaisantait mais non :
http://www.aletheia.free.fr/chiron/6/xenogreffe.htm
Onfray n'est pas réputé pour le sérieux de son information. Il croit sincèrement que le Christ n'a jamais existé et il préface même des livres qui mettent en doute la réalité de Jésus. Quand on est athée, on ne cesse pas de croire pour autant, mais on croit en n'importe quoi.
La confusion du sérieux avec l'apparence du sérieux, c'est bien le problème que soulève l'envahissement des ondes par tous ces philosophes approximatifs, Sébastien - à "France-Culture" ils battent des records, il faut dire qu'il y a chez les auditeurs des radios plus populaires une certaine réticence à gober tous ces bobards abstraits.
Quant à la sincérité d'Onfray, encore faut-il la prouver ; je le crois parfaitement conscient que toutes les balivernes qu'il répand sur la choa, le tombeau du Christ ou la xénogreffe de Maurras, trouvent un large écho dans la population. Quand on n'a pas le talent de Dan Brown, on est bien obligé de donner dans la surenchère.
Vous vous attendez à quoi? A ce que je défende la thèse des couilles de singe?
Je me demande de quelle "science moderne" vous parlez, au sujet de la révolution... Si c'est celle qui réduit tout, et pas seulement la Révolution, à des "conflits d'intérêts", je crains que ce ne soit une "science moderne" qui remonte au XIXe siècle.
La Révolution a aussi été une guerre de religions, on ne peut pas le nier. Ce qui n'empêche pas Maurras d'être un con et de sentir la naphtaline, je vous l'accorde.
Elle remonte en effet au XIXe, Gloups, depuis on a surtout inventé des gadgets.
Où diable avez-vous appris que la Révolution française fut une guerre de religion ? À l'université populaire d'Onfray ? Dans les livres de Max Gallo ? Mon pauvre c'est pas la naphtaline que vous sentez, vous, c'est le bonbon.
Gaxotte l'exprime bien, Burke l'avait vu dès le départ, les ambassadeurs vénitiens de l'époque l'ont vite perçu, enfin ça me paraît difficilement discutable. Ca n'empêche pas d'analyser aussi les questions d'intérêts.
Vous êtes sûr que vous ne confondez pas avec les rois mages ?
Cette affirmation, lancée à la légère, en 2001, par la plus importante revue d'histoire médicale française, a été reprise et amplifiée par un éminent professeur de médecine, spécialiste de la transplantation rénale, et par un philosophe à la mode, Michel Onfray
De toute évidence les dires de Onfray se basaient sur des documents supposés sérieux. On ne peut vérifier toutes ses informations. Et supposer au moins certaines vérités à partir de ce genres de documents officiels ou tout du moins reconnus.
J aime bien Onfray . Meme s' il est parfois discutable et non exempt d erreurs dans ses discours. Et vos critiques sont justifiées. Mais il s agit tout de meme de faire la part des choses entre erreur involontaire et tromperie.
Quant à parler d une secte. Je ne crois pas qu on organise des partouzes cosmiques (ou alors j irai bien y faire un tour) ou des collectes de soutient à Onfray.
L'implication de Maurras dans ces expériences un peu absurdes n'a jamais reposé sur des indices sérieux. L'éminent prof de médecine dont vous parlez a lui-même reconnu qu'il s'était contenté de colporter un ragot (Cf. Y. Chiron).
Il lui reste ses compétences médicales, à ce toubib. Onfray, lui, a la prétention d'être sérieux sur le plan historique, cela implique quelques vérifications dans les archives. Pas d'"erratum" non plus. Je ne crois pas à la bonne foi d'Onfray, auteur de "best-sellers" qui brassent des idées fixes dans le vent et qui se soucie rarement d'exactitude.