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Baudelaire s'éloigne

À la limite, contre Céline, la position de Charles Dantzig, le chouchou des lectrices de Elle en 2006, qui juge que Céline écrit comme un chauffeur de taxi, ça vaut mieux que tous ces hypocrites qui font le distinguo subtil entre l’homme, auquel on doit refuser de serrer la main, et l’écrivain, dont la jactance fait passer Gide ou Camus pour de vieilles momies à côté.
Ils veulent gagner sur tous les tableaux, tandis que Dantzig, lui, il n’aime pas les idées de Céline, alors il essaie de l’égratigner, c’est logique, quitte à se discréditer en tant que critique (sauf auprès des lectrices de Elle, bien sûr).
Il fait ça pour tous les écrivains un tant soit peu politiquement incorrects, Dantzig, au passage, de Bloy à Céline en passant par Waugh, Aymé, Barbey - peut-être pour être sûr d’obtenir la voix de Jean d’Ormesson quand il se présentera à l’Académie, il a le profil.

*

Sinon j’ai écouté un type interviouvé par ce lèche-bottes de Frédéric Taddéi, un “agent littéraire”, un certain "Samuelson". Paraît que c’est l’agent de Houellebecq, en particulier ; comme si c’était pas assez moche que des types comme ça existent, il faut en plus qu’on les invite à causer à la radio, et de littérature en plus ! Donc Houellebecq prépare vraiment un film, financé par Lagardère ; Baudelaire s’éloigne de plus en plus, on dirait ; comme si les navets existentialistes de Catherine Breillat ou de BHL, ça ne suffisait pas…

Commentaires

  • Voui, je crains de ne pas aimer non plus la forme dans les bouquins de Céline. Trop "jactant" justement.

    Pour le reste, vous avez une notion drôlement large du politiquement correct ou c'est une idée ? Comme si l'antisémitisme, l'interdiction de l'avortement et autres accointances politiques (pour reprendre quelques thèmes qui semblent vous obnubiler) n'étaient pas devenus follement "tendance" dans certains milieux pseudo-intellectuels.

  • Les chauffeurs de taxi écrivent ? Bon, pourquoi pas puisque même les présentateurs météo proposent leurs mémoires !

  • L'antisémitisme peut donner lieu à des poursuites judiciaires, Jeanette, donc je n'en parle même pas. Traiter Simone Weil d'antisémite, par exemple, c'est la charger du péché le plus grave qui soit aujourd'hui ; comme elle est elle-même juive, et décédée, ça allège un peu la charge, vous comprenez, mais si elle ne l'était pas…
    L'antisémitisme en particulier ne m'obnubile pas, je veux simplement dire que la liberté de penser et de s'exprimer en France est moins grande aujourd'hui qu'elle n'était au XVIIIe siècle.

    Quant à l'interdiction de l'avortement, je suis curieux que vous me disiez quel intellectuel en France ose la prôner publiquement ; oui, je suis vraiment impatient d'entendre ça.

  • Tout s'éloigne, tout s'éloigne! Il faut avoir l'estomac bien accroché!

  • Oui, peut-être étais-je en partie hors sujet. J'essayais juste de dire que vous classez dans la catégorie des politiquement incorrects un grand nombre d'auteurs qui me semblent plus trainer une odeur de moisi que de soufre. (En tous les cas dans leurs écrits. Pour le contexte, je suis toute disposée à reconnaître mon inculture crasse.)

    Parce que vous pensez sérieusement que je puisse connaître des intellectuels français ? Soyons sérieux ! La France n'expatrie que ses navets.

  • exporte même

  • Tout dépend, ce terme de "moisi" sert souvent à discréditer des auteurs dont les idées ne collent pas avec les moeurs dites "libres" de la société de consommation ; de qui voulez-vous parler au juste, Jeanette ?

  • Je vais vous faire un aveux difficile. Je n'aime tout simplement pas les "livres à idées". Dès que je peux identifier un passage philosophique, religieux ou politique, je le passe allègrement.
    Je suis totalement hermétique à ces livres d'autant plus qu'ils sont déguisés en romans et pour le peu que j'en aie lu, c'est de ce dont il s'agit.
    Maintenant, libre à vous de me jetter dans la fosse aux abruties si ce n'est déjà fait.

    (Je ne sais d'ailleurs pas bien pourquoi je laisse un commentaire. En ayant apparement les mêmes dégoûts, nous n'avons absolument pas le même registre de plaisirs littéraires. C'est peut-être ça la virilité ?)

  • Lapinos, vous êtes absurdement injuste envers Dantzig.
    Son Dictionnaire égoïste de la littérature française fut mon GRAND LIVRE de la rentrée littéraire 2005 ! Je le dis en toute sincérité.
    L'on y trouve par exemple ceci : défendant avec ferveur l’œuvre de Maurice Sachs (Maurice Sachs !), Charles Dantzig nous rappelle que « la vie serait plus simple si tous les braves gens écrivaient de bons livres… » (255). Maurice Sachs n'est pas le seul auteur décrié que Dantzig "sauve" dans ces pages qui sont non seulement intelligentes et fines, mais aussi somptueusement écrites.
    Tout un art du roman, et tout un art de vivre, se devinent entre les lignes du Dictionnaire égoïste.
    Tout ça pour dire que Dantzig a bien le droit de critiquer Céline, si tel est son goût. Ce n'est certainement pas pour se faire bien voir de Jean d'Ormesson !

  • - Jeanette, tant que vous ne me dites pas que vous kiffez Harry Potter, je ne vous jetterai pas dans la fosse aux abruties.
    - Je ne dis pas qu'on ne trouve pas ici ou là quelque remarque juste dans la compil de Dantzig, sur le style de tel ou tel, mais il est assez évident que ses idées politiques ont orienté son jugement. Quand Poulet ou Daudet découvrirent Céline et "Le Voyage", le fait que Céline ne partageait pas leurs idéaux n'a pas interféré dans leur jugement. Certes Dantzig a bien mérité son prix des lectrices de "Elle" !

  • Dantzig est à la critique littéraire ce qu'Orsenna est à la linguistique. Ou Petitrenaud à la gastronomie. Poseurs, phraseurs, branleurs.

  • Notez quand même qu'à tout prendre, Copronyme, je préfère encore le bouquin de Dantzig à celui de Fernandez, chez le même éditeur et du même poids, pour tenter de décrocher le prix des lectrices de "Elle" 2007, probablement ("Elle" pèse un demi-million de lectrices, ce n'est pas rien aux yeux d'un éditeur contemporain).
    Ce sont les mêmes poncifs contre Barbey, trop aristocrate, trop réactionnaire, comme si Barbey ne faisait pas exprès d'aller contre son temps et que ce n'était pas là une part de son talent original, mais sans les petites "trouvailles" de documentaliste de Dantzig.

  • (C'est surtout comme navigateur et marin qu'Orsenna est le plus ridicule, au mieux il est capable de faire le tour de l'Ile de Bréhat en optimiste.)

  • Méchant !

  • L'optimiste c'est une marque de canot ?

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