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Chacun son style

Sur le blogue d'Alain Juppé, il y a des "Coups de cœur", mais aussi des "Coups de gueule", et des "Réflexions". Au mois de mai, par exemple :
« (…) J'avance lentement dans la lecture du roman de Jonathan Littell, "Les Bienveillantes".
Récit insoutenable de l'extermination des Juifs, au fur et à mesure de l'avancée de la Wehrmacht et des Waffen-SS en Ukraine. Nausée!
De la cime à l'abîme. »


Vous remarquez comme c'est habile ; tandis que les crétins, se disent : « Ô, "de la cime à l'abîme", comme c'est beau ! et puis cette compassion pour les Juifs ! Quand même, on a perdu là un humaniste et un grand poète gaulliste ! », les types comme moi, qui ont du mal à avaler le "business de la choa" à la sauce charabia franglais de Littell se disent : « Ouais, il avance lentement, ça veut dire qu'il a du mal à dépasser la page 2 du pensum. Hypocrite MAIS lucide… »
Une chose est sûre, Juppé a tout compris à l'usage commun du blogue : en remettre une couche dans le politiquement correct et les bons sentiments qui ne mangent pas de pain.
Décidément, la société française est trop injuste vis-à-vis des grands chauves brillants. Ce qui est bien, c'est que maintenant Juppé va avoir tout le loisir d'achever les "Bienveillantes".

Commentaires

  • Pourquoi donc achèverait-il ce pensum ? Comme vous l'avez très justement fait observer, il a accompli son rituel (public, thanks be to blog) politiquement correct. Il peut donc passer à autre chose.

  • Tu sais je le connais bien le coco Juppé ! Si tu regardes sa notice sur le Who's who (il faut savoir qu'elles sont rédigées par les impétrants) il marque profession des parents "exploitants agricoles", en fait c'étaient de tout petits paysans, ce type a honte de ses origines, il n'en peut plus d'être normalien et énarque, de se sentir si supérieur à sa condition d'origine ...

    Quand il venait chercher sa femme au lycée - sa première Christine - professeur de Lettres, une femme très bien, il ne disait bonjour à personne ... quand on veut faire carrière en politique ça la fout mal !

  • En passant, l'avancée de la division von Kleist en Ukraine polonaise, "Blumenstrassen für uns":

    http://i12.tinypic.com/6atxzdv.jpg

  • Oui, il y a vraiment eu des fleurs en Ukraine (la population sortait d'un génocide XXXXX-bolchévique) ... mais ça n'a pas duré longtemps. La géniale politique de racisme anti-slave (les Français n'ont AUCUNE idée de ce qu'est réellement être occupé par des méchants nazis) a garanti un retournement des populations locales en quelques mois à peine. Avec les résultats ultimes que l'on sait.

    Si on ajoute les conséquences indirectes de la défiance de Franco à l'égard des conceptions "ethnistes" du national-socialisme (et au vu de l'arbre généalogique - côté paternel ET maternel) du Caudillo, on comprend ce dernier), au premier rang desquelles l'impossibilité pour les Allemands de traverser la péninsule ibérique pour étendre sans mer interposée leur domination à l'Afrique du Nord, il est possible de dire que les obsessions hitlériennes sont largement à l'origine de l'Untergang. (pour les handicapés linguistiques : "La Chute")

    Ledit Untergang ayant garanti pour longtemps la décrédibilisation/diabolisation de tout discours identitaire européen (au sens ethnique du terme), il est possible sans extrapoler excessivement, de dire que nous payons chaque jour davantage les fantaisies ukrainiennes (et autres) de certains.

  • "Oui, il y a vraiment eu des fleurs en Ukraine (la population sortait d'un génocide XXXXX-bolchévique) ... mais ça n'a pas duré longtemps. La géniale politique de racisme anti-slave (les Français n'ont AUCUNE idée de ce qu'est réellement être occupé par des méchants nazis) a garanti un retournement des populations locales en quelques mois à peine."

    Ce n'est pas historiquement exact, il y a eu de larges éléments de la population ukrainienne qui ont soutenu l'occupant allemand jusque tard dans la guerre (il y a même eu une escadrille de volontaires ukrainiens intégrée dans la Luftwaffe), sans compter de nombreuses milices locales.

    http://i11.tinypic.com/68mjjom.jpg

    Il n'en reste pas moins que si l'Allemagne avait su mieux utiliser la sympathie ou la neutralité des populations libérées du joug soviétique, elle n'aurait pas perdu la guerre à l'est.

  • Ne pas oublier non plus que l'Ukraine est une terre compliquée: il y eut par exemple des résistants ukrainiens qui combattirent à la fois les allemands et les soviétiques, tout en pogromant, de ci de là, les juifs et les polonais, lesquels, en retour, agissaient de même.

  • "La géniale politique de racisme anti-slave....si on ajoute les conséquences indirectes de la défiance de Franco à l'égard des conceptions "ethnistes" du national-socialisme "

    Oui, trois fois oui, Hitler fut avant tout un jacobin pangermaniste, tandis que Franco n'était qu'un ultra-conservateur. Alors qu'il aurait, déjà à l'époque, fallu avoir une vision ethniquement euro-centrée, sans se perdre, notamment, dans un antisémitisme techniquement contreproductif, notamment contre le "lobby".

  • Quand tous les sectateurs et publicistes de la "Chaud Ah !" - et autres enculades à gogos - seront morts ou n'auront plus d'argent pour vivre (ce qui est sur le point de se faire, si ce n'est fait) les Européens se découvriront à nouveau "paysans" - ce qu'ils n'ont jamais cessé d'être dans leur inconscient.
    Ils verront alors que c'est avec une terre, un climat et des récoltes que l'on fait une nation et non avec des mots, des livres sacrés ou non, du fric, des guerres, des lois ou des pixels. On bouffe avant de penser et on ne pense pas longtemps sans bouffer. Même ches Mac Do, ils savent ça.

  • J'ai lu un petit passage intéressant chez vous sur Juppé, Driout ; mais d'après mes sources il serait au contraire issu d'une famille de paysans qui aurait plutôt réussi, du moins ses parents. Il est vrai que comme Villepin, et contrairement à Chirac, Juppé multiplie les références culturelles BCBG. Ce qu'ils admiraient chez Chirac, les Villepin, Juppé, Balladur et cie, c'est son aptitude à flatter le populo sans vergogne. Sarkozy c'est différent, il a les médias derrière lui.

    Sur la 2e guerre, je ne vois pas trop où vous voulez en venir, Denis. Le métissage comme panacée universelle fait partie de la propagande yankie ; elle est plus ou moins remise en question avec l'afflux d'immigrés mexicains.
    Pour ce qui est des pays qui ont été occupés et par les troupes nazies et par les troupes soviétiques, comme la Bulgarie, la Pologne, il n'est pas bien difficile de savoir quel a été le souvenir le plus cuisant.

  • La Wehrmacht en Bulgarie :-)))

    http://i11.tinypic.com/6chuhr7.jpg

  • Lapinos, je ne voulais en venir nulle part, et surtout pas à une apologie du métissage... L'étroitesse nationaliste-"racialiste" de tonton A. et son antisémitisme obsessionnel lui ont fait perdre, selon moi, la guerre. C'est une histoire plutôt morale. Surtout si l'on est chrétien.

    J'ajoute qu'il n'y a pas plus anticommuniste que moi, mais il faut reconnaître que pour une bonne part des Européens de l'Est, le principal motif de haine à l'égard de l'Armée Rouge, fut d'être restée aussi longtemps sur leur sol - pas de les avoir débarrassés des Allemands. Une vieille amie à moi a connu l'entrée des Russes à Budapest en Hongrie (puissance alliée du Reich) : guère de pillages ni de viols. Ils se réservaient pour Vienne...

    UnOurs, nous sommes globalement d'accord.

  • La comparaison de D. Venner entre les guerres d'Hitler et celles de Louis XIV me paraît plus convaincante que la vôtre, Denis. Il y a d'ailleurs eu plusieurs dizaines de milliers de soldats juifs aryanisés dans la wehrmacht, dont des officiers supérieurs, ce qui "tempère" un peu l'antisémitisme des dirigeants nazis, vous en conviendrez.
    Un historien juif émigré aux États-Unis a témoigné que la société yankie était plutôt plus antisémite dans les années trente que la société allemande.

    Pourquoi croyez-vous que les guerres ont une conclusion "morale", Denis ? Je ne crois pas que la répression sanglante des révoltes de paysans allemands par les princes fraîchement luthériens soit très "morale", par exemple.

  • Pour connaître Dominique Venner, et surtout le décalage (inévitable ne serait-ce que pour raisons légales) entre ce qu'il écrit et ce qu'il pense réellement, vous m'autoriserez un sourire en coin, Lapinos...

    Vous connaissez mal les Allemands : il n'y avait pas de soldats allemands "juifs aryanisés" dans la Wehrmacht, mais simplement des Allemands - comme Helmut Schmidt - dont la proportion de "sang juif" n'était pas vue comme problématique par les autorités nazies (mais qui aurait été vue comme problématique dans la S.S., conçue comme un réservoir génétique... jusqu'à sa tardive ouverture à des non-Germains, puis à des non-Blancs). Et ce n'était pas du tout le genre des Nazis que d"aryaniser" qui que ce soit, si l'on excepte... des exceptions vraiment très exceptionnelles (du genre de Fritz Lang, à qui l'on proposa de rester avec le statut d'"Aryen d'honneur" - ce qu'il refusa).

    J'aime votre candeur, Lapinos. J'ai failli écrire : "vous connaissez mal les XXXXX". L'essence d'un "historien XXXX émigré aux Etats-Unis", c'est d'expliquer aux Goyim locaux qu'ils sont vraiment les pires. S'il avait émigré en Afrique du Sud ou en France, il se serait, si j'ose dire, adapté à son auditoire. Comment croyez-vous donc que ce "petit" peuple (que je respecte souvent et admire parfois, et qu'en tant que Chrétien j'ai le devoir de protéger... malgré tout) a pu demeurer (globalement) intact, noyé dans des masses "gentiles" soit hostiles, soit assimilatrices ? Si ce n'est en en cultivant, discrètement, la haine ? La haine de l'enraciné pour le nomade, dont on nous rebat les oreilles, est bien réelle, certes. Mais la haine réciproque, dont on ne nous parle jamais, ne l'est pas moins. Et mieux vaut ne pas débattre de leurs intensités respectives, car je ne veux pas de mal à votre blogue...

    Ceci étant dit, je suis le premier à défendre le peuple allemand contre les accusations d'antisémitisme massif. Les Allemands ont voté pour Hitler, non pour commettre la Shoah, mais pour bien d'autres raisons.

    Merci de ne pas m'attribuer votre propre penchant pour la généralisation. Je ne crois en rien que les guerres ont une conclusion morale. Je notais tout bonnement (d'ailleurs en partie dans une perspective chrétienne) que tonton A. avait souffert (et malheureusement nous avec) par où il avait péché.

    Merci encore pour votre petite provocation interconfessionnelle... et j'insiste sur le fait que ce qui suit n'est PAS une provocation en retour. Je suis convaincu du caractère intrinsèquement moral de la répression - certes sanglante - des "révoltes" (c'était bien autre chose, et c'était bien pire) de paysans allemands. Je n'ai pas toujours été chrétien, Lapinos, et si je me suis, pour citer Nietzsche critiquant Wagner, "prosterné devant la Croix" au sein de l'Eglise luthérienne, c'est notamment parce que la doctrine des deux règnes m'a rendu le christianisme digeste.

    Pour finir et dans la même logique - mais ceci est à la fois une conviction et une provocation : je suis viscéralement versaillais, Lapinos - au sens politique (je déteste la ville de Versailles). Le socialisme m'est totalement étranger, le nationalisme me consterne et j'abhorre la Commune de Paris. J'aurais aimé m'appeller Galliffet (sauf pour son anticléricalisme ultérieur).

  • Tu crois vraiment que c'est la chaleur humaine et la modestie du bonhomme Juppé qui l'a perdu c'est pourquoi il s'est fait dévorer par une grande requine de Bordeaux ?

  • Après avoir admis, mine de rien, que vous fréquentiez le blogue d' Alain Juppé, démontrant quel pervers vous êtes, je pense qu'il va être difficile d'aller plus loin dans le style "blogue qui fait réagir"

  • L'information la plus drôle de la semaine sans conteste c'est de voir les rédactions des Echos et de La Tribune en grève parce que l'un va être racheté et l'autre vendu !

    Ah ! là là c'est bien la peine d'adorer le capitalisme de loin pour en avoir si peur de près ...

  • "De la cime à l'abîme" voilà qui trahit surtout l'ancien premier de classe qui connaît son Bled par coeur, au point qu'à la lecture d'un roman ce sont des exemples de cours d'orthographe qui lui viennent à l'esprit ("le chapeau de la cime est tombé dans l'abîme"). Quelle tristesse. Pitié pour les bons livres, qu'il s'en tienne aux mauvais.

    Croyez-vous, monsieur Driout, que les journalistes de ces rédactions soient sincèrement capitalistes ? La plupart d'entre eux ne rêvent-ils pas d'écrire des romans, ou au moins de bosser au Figaro littéraire ?

  • Oui le grand écart ça fait toujours mal à l'entre-jambes !

  • A ceux qui aimeraient lire l'un des livres les plus captivants (et capitaux) qui soient sur le nazisme, je conseille "Hitler m'a dit" d'Herman Rauschning (Poche, collection Pluriel). Membre du parti nazi de 1926 à 34, président du sénat de Dantzig de 33 à 34, Rauschning a vu l'essence du nazisme, entendu les révélations d'Hitler sur l'émergence d'un monde que seul les "initiés" comprendraient. Littel passe complètement à côté de la singularité du nazisme, il reprend Arendt, point. Je ne sais si Denis connais le sublime livre de Léon Bloy "Le salut par les juifs", chef d'oeuvre qui explique pourquoi le chrétien doit défendre le juif. Je m’étonne de ton admiration pour les Versaillais de Thiers. Sais tu qu’il refusa la capitulation des communards ? Je ne suis pas du côté de ceux-ci, loin de là, et je n’oublie pas les oeuvres qu’ils ont détruites, les archive »s historiques ect. Mais ces dizaines de milliers de fusillés, ces déportés, c’étaient là choses bien inutiles. Admirateur de D’Aurevilly, de de Maistre (qui vient de ressortir chez Bouquins),je n’en ai pas moins lu l’admirable « Insurgé » de Valles, les romans de Darien et de Mirbeau. Dieu nous protège des convaincus, des fanatiques, certains d’appartenir au camp des « bons ». . Aimes-tu Kierkegaard Denis? Aussi grand que Nietzsche, il le surpasse par bien des points. Pessoa se souviendra de lui. Dis-moi Lapinos - simple curiosité, anar chrétien je ne suis pas un juge – vois tu le moindre intérêt dans l’entreprise hitlérienne ? « Hitler à déshonoré l’antisémitisme disait Bernanos ; derrière la boutade, une grande vérité : une censure s’est abattue sur l’expression de la pensée, censure qui n’est pas près de passer. Nicolas.

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