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Splendeur de la Vérité

Je me suis amusé, pour comparer, à feuilleter au même moment dans un supermarché un bouquin de BHL, American vertigo, rapport qui se veut circonstancié mais n’est que redondant d’une tournée de BHL en Amérique du Nord, essai avorton de science politique.
Autant Drieu est visionnaire, puis, tout d’un coup, extrêmement poétique, d’une profonde mélancolie, autant BHL, malgré les airs de d’Artagnan qu’il se donne, est commun, sa cartographie des États-Unis n’a aucun relief - des courbes de niveaux tracées empiriquement.
« Pendant que j'écris il pleut dehors ce qui est délicieux et la rose qui est dans le verre sur ma table semble reprendre vie. » Voilà Drieu qui dépasse en poésie Nimier et Brasillach, sans conteste. On peut chercher, on ne trouvera pas un once, pas un dollar de vrai lyrisme chez BHL.

Pour le moment, l’image que j’ai de Drieu, c’est cette image contrastée, celle d’un croisé qui enfile son heaume bravement, après l’avoir bien astiqué, fait quelques moulinets avec son épée au-dessus de sa tête, et puis d’un coup s’effondre sur un tabouret, touché par le désespoir : il va devoir laisser sa mie derrière lui, et puis, surtout, les croisades sont terminées, la guerre se fait maintenant à l’aveuglette, à l'américaine, des bombardiers lâchent des bombes du ciel sur des civils, c'en est fini de la virilité guerrière.

*

Par exemple, Drieu, malgré les victoires épatantes d’Hitler au début de la guerre, reste assez lucide. L’espoir qu’il place en Hitler, qu’on peut voir alors comme la seule tentative de s’opposer à la morale crapoteuse des marchands et des agioteurs anglo-saxons, l’espoir de Drieu est faible. Non pas dans la victoire des Allemands, l’issue du conflit est incertaine en 1940, mais la bannière idéaliste brandie par le führer ne le trompe guère. Finalement, pour Drieu, Hitler est assez banal, pas si différent que ça de ses adversaires anglo-saxons (Pour Drieu, la France et les Français sont frappés de paralysie depuis 1870, neutralisés, velléitaires, manipulables) ; Hitler a été porté au pouvoir par l’oligarchie bancaire et industrielle de son pays, plus encore que par les urnes, et il se bat pour élargir l'espace économique et industriel allemand.
Bref, Drieu se trompe parfois dans ses analyses, la force sournoise des soviétiques est difficile à évaluer, mais il est conscient des enjeux, des données, il sait le nombre des divisions par cœur, ce n'est pas comme les purs idéologues auxquels on a affaire désormais.
Dire dès 1937 que Hitler est banal (Simone Weil le pensait aussi), c’est faire preuve de lucidité ; le dire seulement après la guerre comme Jeanne Arendt, après avoir baisouillé avec un des profs de philo. les plus navrants qui soit et les plus naïvement entiché d’Hitler, Martin Heidegger, petit bourgeois sans profondeur qui ne doit sa gloire qu’à sa nullité particulière, le dire après la guerre c’est un truisme. Le succès de Jeanne Arendt dans le public démocrate-chrétien est donc parfaitement logique. Les démocrates-chrétiens aiment se prosterner devant des truismes, ils confondent - volontairement - l’évidence du moment avec la Vérité, et préfèrent les publicitaires aux prophètes.
(Quant à faire de Hitler la réincarnation de Satan comme Mgr Aron Lustiger ou tel journaliste yanki, afin de se faire bien voir des médias, c’est de la théologie à l’usage des gosses qui lisent Pomme d’Api… ou plutôt Harry Potter, car Pomme d’Api c’est quand même moins chiant qu’Harry Potter ou un sermon de Lustiger, n’est-ce pas ?)

Commentaires

  • Vous êtes en forme: le dernier paragraphe est exceptionnel.

  • La banalite hitlerienne peut fort bien se concilier avec une conception metaphysique de son apparition. Le Mal aussi est banal. Satan est l'ordinaire même. Judas aussi. L'entourloupe apparaît lorsqu'on veut nous confiner, pour nous preserver du Mal, au laicisme consumeriste et moutonnier. Le Mal combattu par le supermarche, voilà l'os.

  • "Dire dès 1937 que Hitler est banal (Simone Weil le pensait aussi), c’est faire preuve de lucidité ; le dire seulement après la guerre comme Jeanne Arendt, après avoir baisouillé avec un des profs de philo. les plus navrants qui soit et les plus naïvement entiché d’Hitler, Martin Heidegger, petit bourgeois sans profondeur qui ne doit sa gloire qu’à sa nullité particulière, le dire après la guerre c’est un truisme."

    Oui d'un comique exceptionnel. Manifestement vous n'avez lu, ni Arendt, ni Heidegger...

  • En 1937, Arendt avait dit qu'Hitler n'était "pas banal"? C'était une affaire entendue dans les années 50-60 qu'Hitler et Eichman était banal? Ca l'est encore aujourd'hui?

    Il ne auddrait plus rien dire sur Hitler sous pretexte que Drieu a porté des jugements lucides en 1941?

    Mettre l'engagement fugace d'Heidegger sur la table et le fait qu'Arendt fut sa maîtresse sur la table dans un dégagement dans lequel ils n'ont rien à voir pour les discréditer, ça, pour le coup, c'est du pomme d'Api.

    Vous êtes en toute petite forme, Lapinos.

  • Que Satan ou même Judas soient banals, je ne le pense pas.
    Mais vous avez raison, la théologie de Lustiger peut se concilier avec n'importe quoi, puisqu'elle est précisément destinée à ça. C'est un truc bancal pour concilier morale chrétienne et morale contemporaine issue de la choa, entre lesquelles Lustiger, piètre penseur démocrate, ne sait pas choisir, ne veut pas choisir.

    Le hic, lorsqu'on fait d'Hitler l'incarnation ou l'instrument du diable, c'est qu'on peut faire avec Staline, Mao, John Kennedy, George Bush, Fidel Castro, Pinochet, suivant le parti où on se place, la même chose… voire avec Le Pen, comme Lustiger faisait volontiers. On peut dire à la fois que c'est malin et pas du tout.
    Pour moi Mgr Lustiger contribuait à la tentative des démocrates-chrétiens de mettre la morale classique augustinienne en pièce.

  • Connaissez-vous beaucoup d'autres écrivains à qui l'on pardonne aujourd'hui, comme on pardonne à Heidegger, d'avoir loué Hitler sans nuances ? Il n'y en a pas. Certains peuvent penser que c'est parce qu'on ne peut pas se passer d'Heidegger comme penseur ; c'est ceux-là qui ne l'ont pas lu. Je pense au contraire que si l'adhésion d'Heidegger au parti nazi ne dérange pas, c'est parce que sa pensée, d'une nullité profonde, est parfaitement adaptée au capitalisme, comme le kantisme d'ailleurs d'où Heidegger vient, sans parler du freudisme ou de l'évolutionnisme ; c'est pas ça qui risque de nuire au business et à l'idéologie libérale. Tandis que Céline, Drieu, Marx, Bloy, Péguy, c'est autrement "explosif", et c'est pour ça qu'on les enterre ou qu'on les momifie, sans qu'il y ait de complot pour autant, l'instinct mercantile suffit pour cette censure, à quoi vous ajoutez la bêtise insondable de l'instituteur contemporain, la seule couche sociale où on adhère encore à la vieille franc-maçonnerie ringarde.

    Demandez à un disciple de Marx ou de Péguy, voire de Hegel ou de Maurras, ce qu'il tire de l'enseignement de son maître, il pourra vous le dire à peu près ; interrogez un disciple d'Heidegger, il n'en sortira que des truismes. Et le lyrisme d'Heidegger ! À faire rougir de honte toute la poésie allemande !

    Même chose avec Jeanne Arendt : habituellement les gonzesses qui couchent avec des hommes plus âgés et légitimement mariés par ailleurs n'ont pas la faveur des démocrates-chrétiens conciliaires, protestantisés, américanisés, qui préfèrent le divorce aux débordements de virilité, qui n'hésitent pas par ailleurs à se faire actionnaires de l'économie capitalisme, pourtant largement fondée sur la pornographie.
    Dans le cas de Jeanne Arendt, comme par hasard, ils l'absolvent : c'est parce qu'elle est à la mode.

  • Vous parlez d'Heidegger, vous ne l'avez pas lu. Il vient du kantisme ? Ah, ça m'intéresse que vous me prouviez ça, parce que Kant (que j'ai lu contrairement à vous qui parlez sans cesse de ce que vous ignorez) c'est le contraire d'Heidegger, pour Kant, la philosophie NE PEUT pas s'occuper de l'ETRE. Heidegger vient d'Husserl pour la phénoménologie. Puis, d'un retour au pré-socratique qui fut unique à l'époque. Voir l'admiration et l'amitié de Paul Celan (dont toutela femille est morte en camp, mais lui avait lu les textes de son ami) pour Heidegger. Mais P.Celan, le plus grand lyrique allemand depuis Holderlin, vous ignorez, là encore. Vous êtes symptomatique d'une époque ignarde, vous racollez en salissant, comme tous les impuissants.

  • "Dans « Le péril » (L’infini, n° 95 été 2006) Heidegger décrit la manière dont on été assassinés les victimes des camps d’extermination. (…) Henri Cretella parle de « La tentative –renouvelée tous les vingt ans- de proscrire la seule œuvre permettant d’accéder à la compréhension de ce dont le nazisme fut la manifestation (...) Comme en attestent tous les témoignagnges le travail hautement libérateur qu'Heidegger a mené notamment à travers un dialogue constant avec la poèsie de Holderlin n'échappait à aucun des élèves présents aux cours et ne manqua pas d'éveiller l'hostilité des instances du parti nazi qui n'a cessé d'aller grandissant de 1934 (date de la démission d'Heidegger de son rectorat) jusqu'à la fin en 1944, (date à laquelle le parti nazi empêcha dès la deuxième heure la poursuite du cours penser et poétiser ». Hadrien-France Lanord, Μήδεν άγαν , La démesure de « l’affaire Heidegger ».

    N’oublions pas que le grand père de Philippe Arjakovsky, (l’un des meilleurs traducteurs d’Heidegger aujourd’hui), le Père Dimitir Klepinine, a péri dans les camps de la mort. Raison ? Il avait sauvé des juifs en fabriquant de faux papiers.

    Mais qu’est que cela peut bien faire à un petit produit puant de l’analphabétisme moderne qui ne pardonnera jamais à Heidegger de lui donner l’impression d’être bête parce qu’Heidegger lui reste fermé ? Alors, très supérieur à Georges Steiner, à René Char et tutti quanti, la pauvre bestiole bat son petit tambour Duracel. Et notre esprit libre en peau de lapin de crier « au nazi »,.

    Lui qui il y a peu (« les belles histoires de l’oncle François », voyez les archives) nous vantait le Mussolini de ce "maudit " (lapin dixit) de François Brigneau, Brigneau ancien de la Milice, auteur d’une apologie de Faurisson. Mais ça, ça ne le dérange pas, ben tiens. Brigneau, c’est sa mesure.

  • PS Faut-il préciser que Steiner et Char sont des admirateurs d'Heidegger? Et que Char(médaille de la résistance) fut de plus son correspondant et l'un des ses appuis en France?
    Oui, vaut mieux...

  • Sans compter que reprocher à Arendt d'avoir été la maitresse de quelqu'un qui a té nazi un an pour mieux faire l'apologie de Drieu, c'est asse fort...Mais Lapinos va nous revenir en forme...L'air de la montagne...

  • Je l’espère comme vous malgré les gracieuses épithètes dont je l’ai orné. Et puis, si il y a une chance sur ∞ que Drewerman ait raison pour l’immortalité des animaux il nous faut être bon avec les bêtes. N’empêche qu’on se lasse de déminer le mensonge, la distorsion des pensées, cette fausse monnaie de la réflexion qui pollue l’esprit et la langue. L’apprenti honnête homme (au sens du 17ème ) n’ayant encore rien lu ingurgitera les préjugés et dupliquera les fabulations du ravi de la crèche. Ainsi, Heidegger a débuté notamment par une critique radicale de Kant qui lui valu les attaques de Cassirer à la célèbre controverse de Davos. Et s’il est un penseur qui a opéré une critique définitive des concepts fondant le libéralisme, c’est bien l’écrivain de la Lettre sur l’humanisme ‘ «(…)dictature propre de la publicité. C’est pourquoi le langage tombe au service de la fonction médiatrice des moyens d’échange (…) .() Le langage tombe ainsi sous la domination de la publicité. Celle-ci décide d’avance de ce qui est compréhensible, et de ce qui, étant incompréhensible, doit être rejeté. » (Question III (première édition Gallimard), p.80-81). Mais j’avoue être découragé, car se tromper, c’est humain, mais rester collé les deux pieds dans la glu par mauvaise foi, c’est de la bêtise.

    Et ce n'est pas son compère en crétineries qui le décrassera de ses préjugés. Quand je lis que le Salut par les juifs (« Le seule de mes livres que j’oserai présenter à Dieu », Bloy », du grand Léon est un « brûlot antisémite », je pense à l’article de Bernard Lazare (oui, celui de l’Affaire) à loa gloire de ce même livre. quand à ceux qui me brandiraient certaines pages du début du Salut, je les renvois au Journal du 24 Novembre 71 où Bloy conte sa visite au grand Rabbin « J’explique la violence de certaines pages par le dessein d’épuiser l’objection. "

    Je pense aussi que les antisémites, eux, ne s’y trompent pas, témoins Rebatet dans Les décombres :
    "Les judéolâtres allaient chercher leur référence chez cet être de boue et de bave, Léon Bloy (…) véritable juif d’adoption par la geinte (sic) l’impudeur, l’effronterie, la distillation de la haine et la crasse"( Les décombres, P.110) et Rebatet cite immédiatement après, pour s’en indigner, la phrase célèbre du Salut par les juifs : « l’histoire des juifs barre l’histoire du genre humain comme une digue un fleuve pour en élever le niveau».

    Enfin je me souviens de la lettre de Bloy à Jean de Laurencie : « Les juifs sont toujours le peuple de Dieu et tout leur est promis » (Journal, t.2, p.239-240 ) ou encore à ceci « l’antisémitisme est le soufflet le plus horrible que Notre Seigneur ait reçu dans sa Passion qui dure toujours, (…) le plus sanglant et le plus impardonnable »(cité par Hubert Juin , Salut par les juifs, 10/18, 1983, p.Après ça, allez donc maquiller les textes.

    Et j’ai une pensée pour le petit fils de Bloy, Alexis Galpérine que j’ai eu le bonheur de rencontrer et qui me racontait comment lors de ses concerts (c’est un violoniste mondialement connu) des rabbins venaient lui parler du Salut par les juifs. J’évoque tout cela et je me dis que l’ignorance arrogante et sûre d’elle est la grande plaie du monde.
    Décidément, le catho ( ?) marxiste est une race étrange. J’ai une petite question : dans la Critique du programme de Gotha Marx exige l’élimination du « droit bourgeois », c'est-à-dire le « droit égal » pour tous. Est-ce que notre chrétien ( ?) cautionne ça ? L’opium du peuple au service de l’Evangile, pour moi ça sent l’arlequin, au grand décroche moi ça des idées, on prend un costume seyant, ça permettra toujours de rebondir. Eternel La Fontaine, « "Voyez ma croix, je suis chrétien, oyez ma praxis, vivent les marxistes"

    PS @ XP, j’ai lu avec deux mois de retard vos posts sur Guénon. Beau combat ; quelle ténacité ! Ayant dévoré le Hitler m’a dit de Rauschning et quelques autres bouquins connaissant la parfaite conduite du Pape je conçois votre énervement devant le couple diabolique malhonnêteté/ duplicité. Merci d’ avoir pris le temps (oh combien) de réfuter tous cette désinformation.

  • N.B Sur la visite au Grand Rabbin : PAGE 71, journal T.1,
    Et pardon pour l'orthographe un peu vacillante, surtout pour le 2ème paragraphe rajouté in extremis. Tout ceci fut écrit (trop) vite.

    Ref oubliée du Salut : p.9

  • « (…) "Aujourd'hui que le christianisme a l'air de râler sous les talons de ses propres croyants et que l'Église a perdu tout crédit, on s'indigne bêtement de voir en eux [les juifs] les maîtres du monde, et les contradicteurs enragés de la Tradition apostolique sont les premiers à s'en étonner. On prohibe le désinfectant et on se plaint d'avoir des punaises. Telle est l'idiotie caractéristique des temps modernes."
    Je ne vois pas le moyen de changer un quart de ligne à cette page gracieuse. Plus que jamais il est clair pour moi que la société chrétienne est empuantie d'une bien dégoûtante engeance et c'est terrible de savoir qu'elle est PERPÉTUELLE par la volonté de Dieu.
    Au point de vue moral et physique, le Youtre moderne paraît être le confluent de toutes les hideurs du monde. »
    Léon Bloy, "Le Salut par les Juifs".

    Sûrement cette page "gracieuse" et bien d'autres, jusqu'à la fin du pamphlet, vaudraient à Léon Bloy et à toute sa famille une condamnation en justice aujourd'hui. Ou Rebatet ne gobe pas l'antisémitisme mystique de Bloy, ou il n'a pas lu "Le Salut" "in extenso".
    Que des rabbins aiment Bloy n'y change rien, c'est leur droit le plus strict de le trouver plus biblique et moins déconnant que Mgr Lustiger ou ce trissotin morne de G. Steiner. Il y avait des rabbins aussi au Congrès des historiens révisionnistes organisés en Iran avec Faurisson cette année.

  • "L'Être existe-t-il et non pas plutôt rien ?", c'est le titre d'une fameuse conférence d'Heidegger. Bergson s'est moqué mieux que je ne saurais le faire de ce genre de méthode antiscientifique et bien peu "phénoménologique", contrairement à sa prétention.
    La philosophie d'Heidegger rejoindra sans doute vite le néant des petites spéculations bourgeoises ou monastiques qu'elle n'aurait jamais dû quitter - en attendant les hommes de bonne volonté doivent se farcir la clique des ineptes heideggeriens !

    (Kant, plus encore que Descartes, est le père du rationalisme moderne allemand imbécile, d'où découle la phénoménologie de Husserl et Heidegger. La caractéristique de cette bande de phénoménologistes, c'est lorsqu'ils abordent des phénomènes concrets de dire n'importe quoi, des bêtises plus grosses qu'eux. Ce n'est pas le cas de Marx et des penseurs anglais. Même Rousseau, pourtant largement emporté par ses rêveries, a compris que tout se ramène au politique.)

    Sur Drieu, enfin : celui-ci n'ayant jamais gobé la mystique de Hitler, comme Heidegger, il n'a pas être excusé. Il n'y a pas chez Drieu non plus le désir de faire une carrière et de plaire à tout crin aux autorités en place.
    Drieu admirait l'armée allemande, sa force comparée à celles des armées anglo-saxonnes, italienne ou française débandées. Pour le reste, il ne fait pas une différence fondamentale entre Churchill et Hitler.
    Ce que Drieu souhaite, c'est le renouveau de l'art et de la politique, rien à voir avec l'ontologie stupide d'Heidegger.

  • Le passage que vous citez est tiré du Désespéré et replacé au début du Salut par un Bloy qui, en pleine affaire Dreyfus, prend ses précautions avant de défendre les juifs. Mais vous l’ignoriez sans doute. Dommage que vous ne répondiez rien à ce que dit Bloy de sa technique d »épuiser l’objection »

    Il est également intéressant de vous voir passer sous silence tous les témoignages du profond mépris de Bloy pour l’antisémitisme. Encore un : « L’antisémitisme, dont j’ai la DOULEUR d’apprendre que vous n’êtes pas exempt. J’avais pourtant orné votre bibliothèque d’un bel exemplaire du Salut par les juifs. Qu’en avez-vous fait ? ».(Journal, t.2, p.234) Ainsi pour Bloy, la présence d’un exemplaire du Salut est incompatible avec l’antisémitisme. Dites-moi, l’avis de Bloy, ça compte un peu pour vous ou bien êtes vous plus à même que lui d’expliquer son œuvre ?
    Et votre silence sur la phrase de Bloy « l’antisémitisme est le soufflet le plus horrible que Notre Seigneur ait reçu dans sa Passion qui dure toujours, », on appel pas ça du trollage ce type de silence radio ? On pourrait également citer ce passage où Bloy parle de cette « adorable extraction » (la race juive) « qu’il ( Jésus) convoitait probablement depuis le commencement ». C’est dans le Journal, si vous y tenez, je vous donnerais page et tome.
    C’est quand même extraordinaire de voir que, muré dans votre passion, vous ignorez totalement ce que peut dire l’auteur. A croire que, contre les textes, vous voulez un Bloy antisémite pour des raisons peut être un brin douteuses. Pourquoi Bloy appelait-t-il la juive Raïssa, épouse de Maritain sa « fille chérie » ? Et le petit fils de Bloy, Alexis Galpérine, est, je vous l’apprends sans doute, juif.

    Quand au témoignage de Rebatet il est plus important que vous le croyez. Il ne raconte pas simplement une soi disante « mauvaise compréhension » du dit Rebatet comme vous feignez de le croire (sinon, apprenez à lire). Il TÉMOIGNE de ce qu’en 1939, les « judéôlatres » pour parler comme Rebatet – c'est-à-dire Maritain et tous les chrétiens qui le suivait ( Mauriac, Bernanos qui part, la très grande majorité des fidèles) n’étaient pas racistes. Et que les amis de Maritain utilisaient le Salut pour défendre les juifs. Ce qui mettait en fureur les gens de Je suis Partout.. Mais Maritain, Rebatet Brasillach ou Pierre Glaudes (rénovateur des études bloyennes et éditeur du Journal) tout ça ne compte pas, puisque Lapinos, en dépit des paroles de Bloy, est là pour nous expliquer que le dit Bloy est un antisémite. Un antisémite si bien caché que les racistes le haïssent alors qu’ils se délectent de Bagatelles. (Allez make my day, dite moi que Céline a raison, on vous comprendra définitivement).

    « En conséquence, les juifs, si prodigieusement harmoniques à l’Esprit-Saint dont on entend perpétuellement la voix juive dans le contrebas de nos liturgie, parce que cette esprit a soufflé sur eux comme un ouragan ». Mais de toute façons, que pouvez vous comprendre au symbolisme extrêmement complexe de Bloy. Lisez donc le Léon Bloy romancier de Pierre Glaudes (740 p ne sont pas pour vous effrayer, et c’est autre chose que Bardèche). Vous qui méprisez les romans de Bloy, vous y apprendrez 2 ou 3 choses ainsi que toute sa formation intellectuelle. Rajoutez-y le doctorat de Bernard Sarrazin, l’Interprétation symbolique de la bible par Léon Bloy (Presse universitaire de Renne), on pourra commencer à causer sérieusement. Je vous dis ça en passant, et plutôt gentiment. Mais n’allez pas fuir en bottant en touche la dessus. Ce sont les paroles de Bloy citées ici (qqlq unes…), sa fureur quand on le taxait d’antisémitisme qu’il faudrait « expliquer ».

    Mais vous n’aimez pas répondre. Ainsi j’ai posé une question sur ce que Marx a écrit du « droit bourgeois » (doit égal pour tous) qui devait être supprimé. Approuvez-vous ou non ai-je demandé ? Silence…

    Pour Heidegger, libre à vous de traiter de Trissotin cet excellent chercheur de Georges Steiner qui fut un modèle d’humilité. Que voulez vous, tout le monde ne peut pas être Lapinos, c’est une gloire qui n’appartient qu’à un. Mais si vous parlez de Steiner, silence radio sur Paul Celan. Que le plus grand poète allemand depuis Hölderlin ait admiré Heidegger ça a peut être un sens pourtant… et Char. Mais bon, ils n’ont pas eu la chance de naître avec de grandes oreilles.


    Marx disait de Kant qu’il était « la théorie allemande de la révolution française ». Le chercheur Denis Collin montre des parentés entre Marx et Kant. Tout simplement parce que toute la philosophie a subi son influence. Ce qui n’empêchait pas le Kantien de stricte observance Cassirer de hurler au meurtre du père au séminaire de Davos. Je suis convaincu que ça ne vous dit rien. Mais le comique, c’est de vous voir annexer Heidegger au « rationalisme », quand tous les reproches qu’on lui fait visent l’irrationalité de sa pensée.
    J’y pense soudain, vous répondez à un contradicteur, parlant d’Heidegger « c’est vous qui ne l’avez pas lu ». En bon français cela sous entend, clairement, que vous, vous l’avez lu. Alors au lieu de me citer un pastiche de Bergson – qui est loin d’avoir aujourd’hui le poids d’Heidegger -, dites moi quels textes vous posent problème, pourquoi, et nous en débattrons. Si vus fuyez encore (le totem choisi, il est vrai, annonce la couleur), j’en déduirais que vous avez menti et que vous n’avez pas lu une seule de ses œuvres intégralement. Tant pis pour vous, le « maître secret de l’époque » (Hanna Arendt, rien à côté de la pensée lapinienne) vous échappe.

    Après tout, il y a tant à lire… Moi-même je prend plus de plaisir à Saint Simon qu’à Heidegger, mais la pensée, c’est aussi un muscle, ça s’entraîne. Ainsi - excuser moi de me mettre en avant - je viens de m’offrir la phénoménologie de l’esprit, qui me prendra bien 10 mois, ça ne m’amuse pas, mais au moins je commencerai à avoir le droit de parler de Hegel. Rien ne vous force à lire un philosophe qui vous déplaît, mais ne jugez pas de ce que vous ignorez. Ca se voit presque à chaque mot : ainsi vous parlez d’ «ontologie » heideggérienne – pourriez-vous m’expliquer ce qu’elle est ? Heidegger pense la condition d’émergence d’un questionnement sur l’être à travers une interrogation révolutionnaire sur le langage, mais on n’est pas chez Platon, il n’y a pas à proprement parler d’ontologie heideggérienne. Il ne peut pas y en avoir tant que l’être ne peut être pensé.

    Enfin merci Lapinos, grâce à vous je suis en train de reprendre Etre et temps. A propos, vous savez que les travaux sur Heidegger ne cessent d’augmenter ? Une linguistique heideggérienne, la Das sein thérapie, toute l’école gadamérienne de l’interprétation et combien d’autres disciplines. Je crois que votre prophétie sur l’avenir du grand Martin est mal partie.

  • Séminaire de Davos où Heidegger sapait Kant.

    Mais je vous lis : "tout est politique". C'est marxiste, c'est ce qu'on pensé tous les totalitaires, communistes, nazis fascistes, mais ce n'est pas CHRETIEN. J'enappel au témoignage des croyants qui nous liraient -"Rendez à César..."

    ( que cela ne vous soit pas une excuse pour vous défiler encore une fois .Que faites vous des phrases de Bloy condamnant définitivement l'antisémitisme? Que pensez-vous du droit selon Marx tel que je l'ai cité et l'approuvez-vous? )

  • J'oubliais, 3) : puisque vous prétendez-avoir lu Heidegger,quels textes avez vous lu, desquels voulez-vous parler? Et ne nous jouez pas encore le coup de la pirouette, la couardise n'a qu'un temps.

  • - "Rendez à César…", cette pirouette de Jésus pour déjouer le piège tendu par les pharisiens - même dans l'habileté il les surpasse sans effort -, signifie que le Royaume de Dieu n'est pas de ce monde, que César est inférieur à Dieu, que la loi de César est inférieure à la loi de Dieu. Jésus ne dit pas qu'il FAUT payer l'impôt à César.

    Pas étonnant qu'un heideggerien comme vous fasse une interprétation opposée de l'Évangile, démocrate-chrétienne et qui a abouti à soumettre les lois divines aux lois humaines, en définitive.
    Seule une cervelle frappée de kantisme peut concevoir la vie privée comme indépendante de la vie politique, la vie intérieure comme indépendante de la vie extérieure. Même Rousseau est moins naïf.

    - Je ne vois pas le paradoxe qu'il y a à trouver que Céline, imprécateur largement maudit, autodidacte, dont le style est comme libéré des manies de la Sorbonne, a une verdeur quasiment médiévale, est plus proche de Bloy que Maritain, fonctionnaire gaulliste ou philosophe amoureux de la casuistique.
    D'ailleurs Céline n'admettait pas non plus qu'on dise de lui qu'il était antisémite.
    (Glaudes est un érudit, intéressant en tant qu'érudit, mais qui ne me paraît pas adhérer à Bloy ni parfois même le comprendre. Je ne parle même pas de Steiner, qui n'intéresse que les auditeurs de "France-Culture".)

    « La sympathie pour les Juifs est un signe de turpitude, c'est bien entendu (…). Je m'embarrasse peu, quant à moi, de ce que les théologiens ou les économistes leur reprochent. Il me suffit de savoir qu'ils ont commis le Crime suprême, en comparaison duquel tous les crimes sont des vertus, le Péché sans nom ni mesure qui touche à l'Intégrité divine et qui n'aurait aucune chance de rémission si la prière insensée de Jésus, ivre de tourments sur sa Croix folle, n'intervenait pas. ILS ONT DÉTESTÉ LE PAUVRE, d'une détestation infinie. Ils l'ont tellement détesté, que pour l'outrager et le torturer à leur convenance, il a fallu qu'ils rassemblassent de partout et qu'ils appelassent à leur secours l'énergie du feu souterrain des ressentiments héréditaires contre un Sabaoth qui châtiait si terriblement, autrefois, leurs transgressions. »
    L. Bloy - "Le Salut par les Juifs"

    Je vous rappelle qu'avant même sa projection, le film de Mel Gibson, "La Passion", inspiré de la mystique Anne-Catherine Emerich (Ça vous dit quelque-chose, je pense.), a été taxé d'antisémitisme dans les médias et les communautés juives du monde entier ou presque.
    Pour un Juif aujourd'hui, ou un démocrate-chrétien, les propos de Bloy constituent un véritable scandale.
    Peu m'importe la biographie ratée de Bardèche ou le petit-fils NATUREL de Bloy, c'est la parenté spirituelle qui compte.

  • Et voilà, on botte en touche sur un ajouté de dernière minute. Mais vous ne répondez RIEN aux paroles, aux témoignages de Bloy lui-même; Quid de l’Antisémitisme « soufflet atroce » ect, de tout ce que vous ai cité ? Céline n’était là qu’en passant (au reste, dans la correspondance de Céline, cité dans le Dossier H Bloy, on lit qu’il n’avait pas encore lu Bloy quand il était au Danemark. Il ne peut donc être un descendant de Bloy).
    Pierre Glaudes ne « comprend pas Bloy » ? C’est amusant, quand on sait que P .Glaudes est le spécialiste mondial de Bloy, que sans lui nous n’aurions pas le Journal en
    Bouquins, le Journal inédit, les nouveaux cahiers Bloy chez Minard etc. Il a consacré déjà 20 ans de sa vie à Bloy, je crois qu’il le comprend infiniment mieux que vous, puisqu’il tient compte de toute la correspondance, de l’intégral du Journal inédit qu’il est un des seuls à avoir lu, enfin de l’œuvre entière de Bloy.

    Encore une fois – il faut taper sur le clou avec les fuyards) QUE faites-vous des paroles de Bloy condamnant fermement l’antisémitisme comme jamais Céline ne l’a condamné (et donnez vos sources quand vous citez quelqu’un, on connaît votre propension à déformez, inventez, voire carrément changez le texte (cf sa manipulation sur S.Weill à qui il faisait inventer la TV ).

    Le chrétien doit d’abord penser au salut de son âme. Ce que vous appelez une « pirouette » du Christ – on voit votre respect à travers votre vocabulaire – a servi de modèle à l’occident chrétien, notamment à Bossuet pour promouvoir le Gallicanisme. Je n’ai pas la source exact sous la main mais en « googlant » vous trouverez ça.

    J’ai posé 3 questions, vous n’avez répondu à aucunes. Ceux pour qui le débat est autre chose qu’une pure empoignade gratuite apprécieront.

    Au fait, vous me traitez de « démocrate », et certes je suis pour la liberté d’argumenter, sans soutenir pour autant un modèle libéral qui met cette liberté même en danger. Mais vous, partagez-vous les idées de Marx sur la justice, qui ne doit pas être la même pour tous ? Vous répondez quand ?
    De même, vous avez eu la prétention de dire que vous aviez lu Heidegger, alors je répète : quels textes ? Quels passages vous posent problème, pourquoi ? Et votre erreur sur l »’ontologie » Heideggérienne ? (On pourrait discuter sur ce qu’on entend par ontologie, mais j’ai bien peur que vous soyez largué, et puis il faudrait passer par Lévinas, autre penseur que vous mépriser.) En tous cas, quel silence sur la haine des fascistes et futurs collabos de 39 pour BLoy

    Mais j’ai tort d’ajouter ça. Vous usez de la moindre incise pour fuir les questions qui dérangent, les exemples qui vous accablent. Quelle couardise ! Mais soyez un peu un homme, non de D…, répondez. Et allez jusqu’au bout de votre logique. Si tout est politique, le chrétien n’a pas à se soucier de son âme en PREMIER lieu. Et le libre arbitre n’est qu’une farce.
    Bon, j'ai peu de temps aujourd'hui. Je laisse aux lecteurs de bonne foi le dernier mot. Qu’ils lisent, s’ils ont du temps pour ça, mes questions et votre absence de réponse. C’est concluant en soi.

    Ps Rappellons que Maritain et sa femme furent les filleuls de BLoy, leur parrain mystique, et qu'il les appelait "ses enfants chéris ". Et que BLoy avait la plus grande admiration pour la rénovation thomiste de J .Maritain, lire le Journal des dernières années.

  • J’ai quelques minutes devant moi. Je vais en user fort simplement. Vous m « accusez » d’être un Heideggérien. C’est faux, je suis un chrétien qui s’intéresse à la pensée d’un homme, Heidegger. Vous, vous adorez un homme, Marx. Bultmann a pu construire une théologie à partir d’Heidegger, à partir de Marx, le plus aberrant des scribouillards ne s’y est pas risqué, tant Marx est incompatible avec Dieu. L’homme pour qui la religion n’est que l’opium du peuple, une nuisance qui doit être supprimée avec la dernière énergie ne peut servir de maître à penser à un chrétien. D’ailleurs, un chrétien n’a aucuns maître à penser, seul l’Evangile. Dieu premier servi (et ce qui m’intéresse chez Heidegger, ce sont les points de convergence, après tout, Martin parle de Maître Eckhart comme « du vieux maître de sagesse et de vie ».

    Autre accusation : « un démocrate comme vous ». Mon Dieu, si préférer vivre dans la France d’aujourd’hui plutôt que dans L’Allemagne d’Hitler, l’Espagne de Franco, l’Italie de Mussolini (le plus propre, le moins dangereux le pauvre sot qui s’est perdu à suivre le germain) ou l’URSS de Brejnev, alors oui. Dites nous si vous, vous préféreriez vivre dans un de ces pays, on saura quel régime vous avez en tête. Et si l’Italie me paraît moins gravement atteinte, ses meurtres de masse en Ethiopie, son alliance avec l’Allemagne nazie et son attaque ignoble de la France la discrédite entièrement à mes yeux. Alors, vous choisissez quoi ? Quant à ma modeste personne, si je préfère la démocratie à ces tristes exemples, sachez que la monarchie de Louis XVIII (pas les Orléans !) me semble une bonne solution. J’aimerai simplement un Roi moins voltairien, mais mieux vaut ça que la bêtise de son successeur conseillé par un Polignac à qui la vierge apparaissait.

    Pour Bloy (je ne donnerais plus mes sources fautes de temps. Au reste, on trouve les principales dans les posts précédents. Si certains doutent, je leur donne tout ça dès qu'achevé un article -sur Léon justement).
    Donc, pour une œuvre, Le salut par les juifs en l’occurrence, ce qui compte, c’est le statut que lui donne son auteur, l’avis qu’il porte sur l’œuvre qu’il a écrite. Hors, lorsque Bloy se rend chez les Rothschild pour leur demander de l’argent (qu’ils lui donneront) c’est du Salut dont il se munit comme preuve de ses qualités de défenseur de la race juive.
    Quand il se rend chez le grand Rabbin, de même, il lui présente le Salut comme lettre de créance et lui explique la violence de certains passages par sa technique d « épuiser l’objection ».

    Enfin, ce qui me semble le plus convaincant : Quand Bloy découvre que son ami Jean de La Laurencie est raciste, il lui écrit précisément ceci « L’antisémitisme, dont j’ai la douleur d’apprendre que vous n’êtes pas exempt. J’avais pourtant orné votre bibliothèque d’un bel exemplaire du Salut par les juifs. Qu’en avez-vous fait ? ». En bon Français cela signifie bien : moi, l’auteur, je trouve qu’on ne peut pas être antisémite et avoir le Salut dans sa bibliothèque.
    Vous avez déjà lu du Céline disant ça ? Et vous pouvez, honnêtement, contester ma lecture ? REPONDEZ!
    Pour Bloy, on ne peut être chrétien et antisémite, c’est une réalité. Je ne vais pas reprendre toute la citation sur l’antisémitisme qui « est le soufflet le plus horrible que Notre Seigneur ait reçu dans sa Passion », je pense que cet extrait suffit. Mais sachez que la phrase continue, allez voir p.239-240 du t.2 du Journal.

    Après ça, vous avez le droit de trouver que le Salut est antisémite et que Bloy ce trompe, qu’il n’a pas mesuré le sens de son texte. Et il est certain que si quelqu’un sortait ça aujourd’hui, il serait lynché. Mais c’est que depuis Bloy, mort en 1917, il s’est passé 2-3 évènements, ça ne vous a pas complètement échappé je pense ? Et bien évidemment je condamne absolument les soupçons contrez Gibson et contre une immense mystique, mais il ne faut pas non plus apporter du blé au moulin des négationnistes marxistes de la Vieille Taupe et de l’AAARGH qui essayèrent en vain de promouvoir un Bloy antisémite (il semble qu’ils y aient renoncés devant les textes. Avec le Journal inédit ….)

    Réveillez-vous, a défendre les pires mensonges par pur entêtement vous finirez par perdre toute intelligence.

  • La pensée de Marx, mystique et religieuse, universaliste, politique, se concilie beaucoup mieux avec le christianisme (comme la pensée d'Aristote), que les spéculations d'Heidegger, ou celles de maître Eckhart, intraduisibles coupeurs de cheveux en quatre dont la prose ne fait qu'illustrer la notion d'"obscurantisme".
    Simone Weil l'avait bien compris. Lorsque vous demandez à un marxiste de vous dire ce qu'il y a de neuf dans la pensée marxiste, il est capable de vous l'expliquer de façon à peu près synthétique, les heideggeriens, eux, ne font qu'étaler leur confusion et leur manque d'esprit scientifique.

    Je n'ai pas dit que Céline avait été directement influencé par Bloy, mais qu'ils ont des points communs et qu'il n'est pas certain que Bloy ne se fut pas fâché de voir son disciple Maritain virer au "philosophe chrétien".
    Je n'ai pas contesté non plus les compétences de P. Glaudes.
    L'antisémitisme de Bloy est certes paradoxal et difficile à comprendre aujourd'hui où la définition d'un "antisémite" est : "Quelqu'un qui veut exterminer les Juifs." Bloy n'est pas ce genre d'antisémite, bien sûr. Mais Céline l'est-il, lui ? Je ne crois pas non plus.
    Vous invoquez la sollicitation d'un Rothschild par Bloy. Mais Bloy fut naîf au point de solliciter Zola même ! Est-ce à dire qu'il ne condamne pas catégoriquement ce bourgeois hypocrite pour autant ?
    Il y a aussi des Juifs "antisémites" (S. Weil), ou des Juifs "révisionnistes", la réalité est plus complexe que des propagandistes tel que vous veulent le faire croire, R.

  • Vous faites semblant de ne pas comprendre où vous êtes vraiment bloqué du compteur ? Le problème n’est pas que Bloy ait été voir Zola pour une demande d’argent, ça n’a rien à voir. Ce qui compte, ce qui a un sens, c’est que Bloy allant voir Rothschild, le grand Rabbin ou écrivant à Jean de Laurencie présente à CHAQUE FOIS le SAlut comme s’opposant avec virulence à l’antisémitisme de son époque. Ce qui compte, c’est le REGARD que Bloy porte sur SON livre, sur le statut de ce livre. C’est Bloy LUI-MEME qui condamne définitivement l’antisémitisme comme non chrétien, comme « le soufflet le plus horrible « reçue par le Christ".

    Vous pouvez tortiller du croupion tant que vous voudrez, vous ne changerez pas les textes, comme vous ne changerez pas les témoignages de Bloy sur SON livre. C’est hallucinant – répondez à ce que Bloy écrit de sa « douleur » devant l’antisémitisme de La Laurencien , de son étonnement de voir un lecteur du Salut être antisémite. A vous lire on dirait que ces mots n’existent pas ; silence complet, aucun commentaire. Mais répondez ! au moins UNE fois. Et arrêtez de couler comme un savon gluant en dérivant sur la définition de l’antisémitisme aujourd’hui.

    J’ai été le premier à écrire que depuis la mort de Bloy « 2 ou 3 petites choses s’étaient passés. Je me fous des réactions que pourraient avoir la Licra d’aujourd’hui, je m’esbigne pas comme vous moi, je me dégonfle pas, j’en reste à ce qui a été dit : vous présentez le Salut comme étant AUX YEUX DE BLOY un pamphlet antisémite, et moi je vous PROUVE que c’est faux, point. Je vous parle de Bloy à son époque, arrêtez de vous débiner. Vous n’avez aucun honneur ou quoi ?

    Vous « n’avez pas contesté les compétences de Pierre Glaudes ». Non ! Vous écrivez juste qu’il ne « comprend pas Bloy », ça n’a rien d’une contestation, sûr. Mais est-ce que le langage a encore un sens pour vous ?

    Je n’ai jamais contesté qu’il puisse y avoir des juifs révisionnistes. Où ai-je dit ça ? Citez-moi donc, je vous en défie! Vous n’avez pas honte d’utiliser des truquages de bobos visant à accuser les gens de discours qu’ils n’ont jamais tenus ? Ca ne vous gêne pas, vous pouvez-vous regarder dans une glace quand vous faites ça ?

    Pour Céline, je veux croire qu’il n’aurait pas massacré. N’empêche, quand il parle dans une lettre de 53 des « magiques chambre à gaz » il fait jouir Faurisson qui a publié un « Céline révisionniste ». Malheureusement, bien qu’opposant complet aux révisionnistes, cette belle démocratie m’empêche de vous donner mes sources. Et s’il est quelqu’un qui regrette la liberté de l’époque de Bloy, c’est bien moi, qui travaille à faire rééditer le maximum d’écrivains « maudits ».

    Bon, je pense que ce débat est clos. Vous n’avouerez jamais vous être planté, quand bien même vous auriez, au fond de vous, de sérieux doutes. Je vous assure, sans provocation, vérité, je me trouve plus honnête que vous et j’ai plus de fierté à être dans ma peau.

  • Ce que Bloy condamne, c'est la haine du peuple juif en tant que peuple, d'où sort Jésus, mais il loue dans le même temps le moyen-âge qui parquait les Juifs, les brimait parfois, les protégeait souvent. C'est parfaitement clair.

    Ou, si vous préférez, Bloy renvoie dreyfusards et antidreyfusards dos-à-dos, rien à voir avec votre délire sur Auschwitz et le Vendredi saint qui n'est ni mystique ni historique, votre délire exactement contraire à Bloy.

  • Ce n'est pas "mon délire" sur le vendredi Saint, âne bâté. C'est juste un rappel historique, un fait : telle était la prière du vendredi de Pâques jusqu’à Vatican 2 « Seigneur, prions pour les juifs perfides". Vous l’ignoriez sans doute ? Mais ça fait décidément beaucoup de choses que vous ignorez, faut pas foncer comme ça quant on sait pas. Mon « délire » c’était juste de la culture. Je comprends que ça vous dépasse.

    Il se trouve que cette prière, L'Eglise l'a supprimée, et je pense (c'est une hypothèse mon bon) qu'Auschwitz n’ y est pas pour rien. Ca a quelque chose de "délirant" ça ?

    Bloy renvoie Dreyfusard et antidreyfusard dos à dos, parfaitement exact. Même position que Remy de Gourmont, son introducteur au Mercure de France, soi dit en passant - je vous gaverais de culture comme une oie, (l’image s’impose) , ça peut servir. Car –évidemment - vous ne l’avez pas lu Remy, vous connaissez même pas Ponge, l'auteur du Parti pris des chose.

    Enfin, Dreyfus etc, là non plus je ne vois pas ce que ça change au fait que Bloy désigne le Salut comme une oeuvre qui pourfend l'antisémitisme? BLoy préfère le moyen âge, ben oui, c'est bien pourquoi je l'ai cité - en premier : "tout ce qui est moderne vient du démon". Là encore vous noyez le poisson. Je vous le rappel mon doux coeur, la question n’est pas : Bloy aime-t-il le moyen âge, mais : quel statut Bloy donnait-il à son texte.
    Je suis pas comme vous, moi, j’essaye d’être honnête, je maquille pas les brèmes.

    Bon arrêtons là. En tous cas, vous pour qui « tout est politique » (vous l’avez écrit, hein, vous allez pas le nier) je ne vois vraiment pas comment vous pouvez comprendre un écrivain qui déclarait « Je me fous de la politique ».

  • Ps Je ne voudrais pas vous priver du plaisir d'avoir le dernier mot. Donc, on ferme. D'ailleurs, je voulais juste préciser mon soi disant"délire", et j'aurai dû m'arrêter après le 2ème paragraphe.

    Good night, sweet prince

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