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harry potter

  • Poupée russe

    Débat sur le thème du totalitarisme sur "France Télévision". N'y sera pas abordé -bien entendu- le rôle primordial de la télévision ou de la cinématique en général dans la diffusion de la bêtise, de loin la meilleure arme au service d'un Etat totalitaire. Remarquable en effet la servilité accrue du journaliste par rapport à tous les clergés antérieurs, sa dévotion extrême aux mécanismes politiciens, plus grande encore que celle du politicien lui-même. C'est peu de dire que Hegel ou Maurras triomphent, puisque c'est "politique d'abord"... et surtout rien de plus à côté.

    Il suffit de prendre le train ou le métro, d'entendre les gosses y causer des personnages de films ou de séries télé comme de personnes réelles pour comprendre comment l'infantilisation et l'iconoclasme au cours des cinquante dernières années passent par le cinéma. Des adultes (plus de douze ans) lisant "Harry Potter" dans le métro, les soirées Casimir au "Grand Rex", c'est "1984" d'Orwell accompli, avec toujours le trait de caractère pédophile marquant dans la morale capitaliste.

    Le cinéma c'est l'ultime architecture romantique ; elle conclut l'esthétique nationale-socialiste de Hegel en démontrant que l'architecture c'est la ruine. Le cinoche c'est le sommeil éveillé de l'impuissant. Or ce qui distingue la meilleure architecture, la plus gratuite, la moins politisée, du plus médiocre compilateur de cahier des charges urbaines, c'est que ce dernier tend vers un maximum d'âme, au nombre d'or.

    Nul n'est d'ailleurs plus contraint de croire à la survie de l'âme que le citoyen au milieu d'une dictature ou d'une théocratie, perfusé d'information. Le cinéma par ses hologrammes dispose à la mort.

    Un débat à la télévision sur le totalitarisme, voilà le totalitarisme.

  • Au rayon enfants

    J'ai ouï-dire d'un best-seller écrit par un auteur de best-sellers yanki comme il en existe des dizaines aux Etats-Unis. Son principe consiste à imaginer ce que le monde serait devenu si les nazis avaient triomphé des Russes et des Etats-Unis.

    Ainsi voilà typiquement le genre de bouquin "à suspense" dont on devine d'emblée la fin et dont les Yankis raffolent pourtant. Chacun sait que si les nazis l'avaient emporté, le monde serait peu ou prou devenu ce qu'il est aujourd'hui. Peut-être en un peu moins pourri ?

    Entre Harry Potter et ce genre de roman débile à suspense, on peut se demander si la littérature pour adultes existe vraiment aux Etats-Unis ? 

  • FRENCH ATTACKS

    I HAVE HEARD ABOUT A SUCCESS-BOOK WRITTEN BY A U.S. SUCCESS-BOOK AUTHOR AS YOU CAN FIND PLENTY IN THE U.S. THE PLOT IS: WHAT THE HELL WOULD THE WORLD HAVE BECOME IF NAZIS WOULD HAVE WON AGAINST RUSSIANS AND THE U.S.??

    TYPICAL OF THIS LITTERATURE THAT U.S. PEOPLE LIKE EVEN IF YOU CAN GUESS THE END BEFORE READING! IN FACT NO DOUBT THAT THE RESULT WOULD HAVE BEEN THE SAME IF NAZIS WOULD HAVE WON. MAYBE BE A LITTLE BIT LESS PUTRID?

    AFTER THE BIG SUCCESS OF HARRY POTTER AND THIS KIND OF USELESS NOVEL, THE QUESTION IS: DOES ADULT LITTERATURE REALLY EXIST IN THE U.S.?

  • Splendeur de la Vérité

    Je me suis amusé, pour comparer, à feuilleter au même moment dans un supermarché un bouquin de BHL, American vertigo, rapport qui se veut circonstancié mais n’est que redondant d’une tournée de BHL en Amérique du Nord, essai avorton de science politique.
    Autant Drieu est visionnaire, puis, tout d’un coup, extrêmement poétique, d’une profonde mélancolie, autant BHL, malgré les airs de d’Artagnan qu’il se donne, est commun, sa cartographie des États-Unis n’a aucun relief - des courbes de niveaux tracées empiriquement.
    « Pendant que j'écris il pleut dehors ce qui est délicieux et la rose qui est dans le verre sur ma table semble reprendre vie. » Voilà Drieu qui dépasse en poésie Nimier et Brasillach, sans conteste. On peut chercher, on ne trouvera pas un once, pas un dollar de vrai lyrisme chez BHL.

    Pour le moment, l’image que j’ai de Drieu, c’est cette image contrastée, celle d’un croisé qui enfile son heaume bravement, après l’avoir bien astiqué, fait quelques moulinets avec son épée au-dessus de sa tête, et puis d’un coup s’effondre sur un tabouret, touché par le désespoir : il va devoir laisser sa mie derrière lui, et puis, surtout, les croisades sont terminées, la guerre se fait maintenant à l’aveuglette, à l'américaine, des bombardiers lâchent des bombes du ciel sur des civils, c'en est fini de la virilité guerrière.

    *

    Par exemple, Drieu, malgré les victoires épatantes d’Hitler au début de la guerre, reste assez lucide. L’espoir qu’il place en Hitler, qu’on peut voir alors comme la seule tentative de s’opposer à la morale crapoteuse des marchands et des agioteurs anglo-saxons, l’espoir de Drieu est faible. Non pas dans la victoire des Allemands, l’issue du conflit est incertaine en 1940, mais la bannière idéaliste brandie par le führer ne le trompe guère. Finalement, pour Drieu, Hitler est assez banal, pas si différent que ça de ses adversaires anglo-saxons (Pour Drieu, la France et les Français sont frappés de paralysie depuis 1870, neutralisés, velléitaires, manipulables) ; Hitler a été porté au pouvoir par l’oligarchie bancaire et industrielle de son pays, plus encore que par les urnes, et il se bat pour élargir l'espace économique et industriel allemand.
    Bref, Drieu se trompe parfois dans ses analyses, la force sournoise des soviétiques est difficile à évaluer, mais il est conscient des enjeux, des données, il sait le nombre des divisions par cœur, ce n'est pas comme les purs idéologues auxquels on a affaire désormais.
    Dire dès 1937 que Hitler est banal (Simone Weil le pensait aussi), c’est faire preuve de lucidité ; le dire seulement après la guerre comme Jeanne Arendt, après avoir baisouillé avec un des profs de philo. les plus navrants qui soit et les plus naïvement entiché d’Hitler, Martin Heidegger, petit bourgeois sans profondeur qui ne doit sa gloire qu’à sa nullité particulière, le dire après la guerre c’est un truisme. Le succès de Jeanne Arendt dans le public démocrate-chrétien est donc parfaitement logique. Les démocrates-chrétiens aiment se prosterner devant des truismes, ils confondent - volontairement - l’évidence du moment avec la Vérité, et préfèrent les publicitaires aux prophètes.
    (Quant à faire de Hitler la réincarnation de Satan comme Mgr Aron Lustiger ou tel journaliste yanki, afin de se faire bien voir des médias, c’est de la théologie à l’usage des gosses qui lisent Pomme d’Api… ou plutôt Harry Potter, car Pomme d’Api c’est quand même moins chiant qu’Harry Potter ou un sermon de Lustiger, n’est-ce pas ?)