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Où sont les hommes ?

Je veux pour preuve de la féminisation de l’Église cette jeune femme brune qui s’agenouille un rang devant moi à la messe, avec son mari. Elle porte une jupe de tulle blanc si légère qu’elle laisse apparaître un string surligneur et le reste. Comme si de rien n’était, comme si je n’étais pas là, à quelques centimètres derrière, à essayer de me recueillir, de chasser mes pensées profanes, dans une église et non dans un boxon !

Nulle intention de provoquer de la part de cette gonzesse ; c'est ça qui est significatif ; le couple montre en effet tout les signes extérieurs de piété, ce ne sont pas des touristes.

Avec un peu de recul, le mari aurait dû dissuader sa femme de pénétrer dans cette tenue, voire de circuler dans un tel accoutrement sur la voie publique.
“Aux purs tout est pur” ; à la limite, je suis assez bien placé pour comprendre ce qui a pu passer par la tête de cette paroissienne qui s'est sapée comme une pute pour se rendre à l'office. Son buste, ses hanches, ses jambes sont bien dessinés ; son corps a toute la fermeté, la santé que requiert la beauté, tandis qu’elle a un visage assez ingrat, les joues creuses, les yeux ternes. Il a dû lui paraître inconséquent de cacher ce qu’elle avait de plus beau…
Mais, manifestement, elle ignore tout de la façon dont sont faits les hommes et les caractéristiques de leur instinct - malgré son mari (Il faut dire que celui-ci a un peu un physique de démocrate-chrétien à la François Mauriac.)

L’Église ne devrait pas laisser les paroissiennes faire la loi. Ici l’adultère est encouragé dans les murs mêmes de l’Église. Il faut retrouver le bon sens perdu au profit de discours fuligineux. Les hommes ne sont pas faits pour être des chevaliers servants.

Commentaires

  • Etait-ce une messe tridentine ?

    Du reste, Catherine Millet — l'auteur de la Vie sexuelle de Catherine M — a été aperçue cet été lors d'un office célébré selon le rite de saint Pie V. Rien ne va plus.

    Aujourd'hui, fête de la Croix glorieuse, le motu proprio entre en vigueur, sans provoquer trop de remous. Tant mieux.

  • Ce n'était pas du tulle ; une jupe de tulle blanc c'est un tutu. Même en plein carnaval une femme comme celle que vous décrivez, et surtout avec un mari pareil, n'irait pas à l'église en tutu.

    Moi aussi je remarque les strings à la messe. C'est lamentable, je n'ai même pas l'excuse d'être un lapin au sang chaud. La dernière fois c'était une jolie femme très enceinte, avec des fesses à string.

    Votre problème (et le mien), c'est que vous n'avez pas admis que puisque tout le monde laisse voir ses sous-vêtements, string y compris, tout ça était désérotisé au possible. Pour ces gens nous sommes aussi ridicules que leurs arrière grands-parents qui s'exaltaient pour une cheville ou un bras entr'aperçus par hasard. La solution, c'est de se mettre au premier rang, ou de séparer les hommes et les femmes comme dans les synagogues sérieuses.

  • Non, c'était chez des "benoîtseizistes". Mais les différences de mentalités ne sont pas si grandes que l'on veut bien dire entre les uns et les autres. Marx a raison, on n'échappe pas à son époque.

    Ne vous braquez pas trop sur le "motu proprio". C'est peut-être une victoire sur l'esprit libéral et l'improvisation de sketches liturgiques selon la fantaisie de tel ou tel, mais c'est une victoire à la Pyrrhus.
    D'ailleurs dans beaucoup de diocèses les évêques benoîtseizistes avaient anticipé cette décision ; et il est trop tôt pour dire si dans les autres elle sera appliquée ou sabotée. Dans le diocèse de Mgr Vingt-trois, le plus important, il me semble que celui-ci a A CONTRARIO décidé du "statu quo", bien qu'on puisse s'attendre à ce que de nombreux groupes de fidèles lui réclament plus d'offices en latin, vu la densité de population à Paris.

    Pour ma part je n'attends rien des évêques de France, à une ou deux exceptions près, il y a longtemps que je suis fixé sur leur courage politique.
    J'attends éventuellement du pape qu'il définisse les modalités pratiques de la raison et de la dissidence catholiques.

    (Quant à Catherine Millet, il est assez logique qu'après avoir baigné dans la pornographie et le gadget capitaliste elle s'intéresse à l'érotisme et à la liturgie - les contraires s'attirent. Mais il y a peut-être erreur sur la personne, car on ne peut pas dire qu'elle a un physique très marquant.)

  • J'ai eu le privilège d'assister aux derniers offices où les femmes étaient séparés des hommes à la messe. C'était à la campagne. Probable que la persistance de cette vieille méthode était imposée au curé par ses ouailles rugueuses.
    Bien que tout gosse, j'étais déjà misogyne et j'avais le pressentiment du bon sens de cet ordre des choses.

    Je crois, Nadine, qu'il ne faut pas mettre le saphisme dont vous parlez et le problème que j'évoque sur le même plan.
    Par ailleurs, le raisonnement que vous tenez (qui me fait un peu penser à un raisonnement de Finkielkraut), ne vaut pas quand on sait qu'au Cap d'Agde les deux sexes sont à poil et ne s'en rencontrent pas moins à qui mieux mieux dans les dunes.
    On peut lui préférer une autre suggestivité, il n'empêche que le string est fait pour être porté de façon suggestive par les femmes.
    (Pour le tulle, vous avez sûrement raison.)

  • Quoique… il y a le tulle de coton et le tulle de soie.

  • À titre personnel, je suis en outre assez partisan du string ou de rien du tout, à condition qu'il ne soit pas apparent ; c'est toujours mieux que ces culottes lourdes et disgracieuses qui saillent sous des tissus synthétiques. C'est le problème de la mode conçue pour des planches à pain par Karl Lagerfeld et portée par de vraies femmes ensuite par conformisme social.

  • Hélas ce n'est pas du saphisme mais de la vulgaire malveillance, chose très ordinaire entre femmes, plus que le saphisme en tout cas. "Oh la honte, on voit sa culotte, et en plus c'est un string", voyez le genre, niveau sixième.

    Je connais beaucoup de femmes pour qui le string n'a plus rien de polisson, je vous assure. Evidemment elle savent que bien porté, ça excite le mâle, mais ni plus ni moins que tout autre sous-vêtement. Elles disent que c'est commode, invisible, blabla. Ca me paraît aussi bizarre que de dire qu'on porte un décolleté parce qu'on a besoin d'air frais sur la poitrine, mais bon elles font bien semblant d'y croire. Des jeunes et des beaucoup moins jeunes d'ailleurs.

    Effectivement rien du tout est plus facile à cacher.

    Je présume que si Finkielkraut pense que deux et deux font quatre et moi aussi, ça va vous paraître louche !

    Séparer les hommes des femmes me gênerait moins (à condition qu'on partage les enfants équitablement évidemment) que porter ces grotesques carrés de soie et autres mantilles que conservent certaines dans les églises tradi. Vieilles, elles sont déjà vieilles, jeunes elles sont le plus souvent affreuses et très mal peignées, et belles, ça les embellit. Bilan médiocre s'il s'agit de préserver la pureté de ces messieurs.

  • La mode d'emmener les enfants en bas âge à la messe est assez récente, le problème de la répartition des enfants ne se posait pas, ils étaient scindés selon leur sexe.
    Dans la paroisse dont je vous parle, ils étaient regroupés dans les trois premiers rangs, les garçonnets à gauche, les fillettes à droite.

    Ensuite je crois qu'on se comprend mal, comme d'habitude, malgré nos efforts mutuels. Le string en tant que tel n'était pas pour grand-chose dans mon trouble, en l'occurrence c'était qu'une belle femme vienne s'agenouiller devant moi dans une robe qui ne cachait rien ou presque de ses formes. Même chez les conciliaires ce n'est pas la majorité des paroissiennes !

    En ce qui concerne le voile, étant donné mon goût pour la peinture de la Renaissance et ses drapés émouvants, mon empathie pour Delacroix et les orientalistes, qui retrouvent dans le costume et le port musulman la beauté perdue de la tournure occidentale, vous ne serez pas étonnée que j'y sois attaché.
    Vous, vous êtes plutôt du côté de la petite peinture toute dénudée de Manet ou de Corot, n'est-ce pas ?

  • Pour le voile, je parlais de pureté et non de beauté. Ce n'est pas votre ami Baudelaire qui aurait fait mine de confondre ! Le poème favori de ma grand-mère était "Suivant Pétrarque" de Heredia ; voyez le genre de modèle de beauté qu'on m'a proposé. On est loin de Manet. Pour Corot je ne saurais dire, je n'avais souvenir que de jolis paysages sous le ciel d'Italie ?

    Que croyez-vous que les gens faisaient de leurs gosses pendant la messe, au temps où on ne les y menait pas ? Les femmes étaient-elles dispensées d'y assister, au nom de leur devoir d'état (comme les juives d'ailleurs aussi me semble-t-il) ? Ceci est une question sérieuse.

    (en tout cas, les garçons avec les hommes, ça m'irait très bien, toujours pas de fille ici !)

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