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L'honneur du vieillard

En vingt ans de spectacles divers et variés, je n'ai recueilli si ma mémoire est bonne qu'une seule réaction de bon sens. À la sortie d'une pièce d'Anouilh, Becket ou l'Honneur de Dieu, un vieillard à sa petite-fille qui le soutenait : « C'était très mauvais, surtout cet acteur, là, Giraudeau, il déployait des efforts ridicules. » ; celà après une "standing ovation" et trois ou quatre "rappels" de la foule enthousiaste.

Il faut dire que, comme le laisse deviner le titre de la pièce, le théâtre d'Anouilh est médiocre et les acteurs avaient peu de chance de sauver le morceau.

Commentaires

  • Il semble que le théâtre de Jean Anouilh ne vous plaise pas. Soit, personne ne vous conteste la possibilité de faire étalage d'un goût discutable. Mais, de grâce, Lapinos, ne faîtes pas votre petit maître en disant du haut d'une morgue déplaisante "le théâtre d'Anouilh est médiocre ..."
    Sans doute par rapport au votre ? Allez, monsieur Lapin, continuez à encensez Marx, réjouissez nous de vos clichés du quotidien, mais ne vous posez pas en critique.

  • L'argument démagogique "De coloribus..." est connu. Reste qu'Anouilh a mal vieilli et que l'argument de son "Becket" est du niveau d'une fête de patronnage, d'une bonne fête de patronnage si vous voulez - par comparaison avec Claudel par exemple, créateur immortel d'images. Idem pour le théâtre de Montherlant ou pour celui de Marcel Aymé, mais ces deux derniers, contrairement à Anouilh, on laissé des romans qui tiennent encore la route.

  • Que vous considériez que Becket ait mal vieilli, bon, en revanche, que vous rameniez tout Jean Anouilh à cette pièce est très discutable (d'ailleurs, je discute, je discute).
    Enfin, je note que pour vous, afin d’être un auteur de théâtre, il faut avoir écrit des romans "qui tiennent la route". Soit. Et pour être reconnu comme marathonien, il faut être un véliplanchiste de renom ?

  • Vous discutez, mais sans avancer le titre d'une pièce d'Anouilh qui vous paraisse meilleure.

    Je ne dis pas qu'il faut être un bon romancier pour être un bon auteur de théâtre, au contraire, ce sont sans doute deux genres dans lesquels il est difficile d'exceller simultanément, et les romans de Marcel Aymé ou de Montherlant ont mieux vieilli que leur théâtre. Même si j'ai relu récemment "La Jument verte" et j'ai trouvé qu'il y avait un peu trop de "gras". C'est pour ça que j'aimais bien les éditions scolaires, avant qu'elles ne soient "politiquement correctes" et après qu'elles étaient tombées dans le domaine public, et que les éditeurs n'hésitaient pas à faire quelques "sacrifices" dans les oeuvres, pour le bien des lecteurs. Aujourd'hui il n'y a plus que des embaumeurs de cadavres dans le milieu de l'édition, qui pue la momie.

  • Pour ma part, rare sont les pièces d'Anouilh que je n'ai pas aimé lire. Oui, j'ai pratiquement tout lu, mais je n'en ai vu qu'une ou deux.
    Et j'aime bien "Becket ou l'honneur de Dieu", en particulier, je suis sensible à l'humanité du roi, pour sa tendresse même pour Thomas alors qu'il va lui envoyer les deux saxons.

  • Ah non, ne me racontez pas la pièce, une fois ça suffit !

  • ouf, je ne suis pas la seule à ne pas "adorer" Anouilh! (J'ai fait du théatre et vraiment, sur ce coup là, j'ai pas pu! Pourtant j'ai joué du Feydeau...au moins, c'est parfois drôle!

  • Maintenant que vous le dites, vous avez un petit côté Sophie Marceau...

  • "Cher Antoine" et "L'Alouette" - mais aussi, dans un autre genre, "Pauvre Bitos" -, sont de très bonnes pièces ! A peine moins gaies et profondes que du Giraudoux.

  • Gai et profond, Giraudoux ? Je le vois plutôt comme un prof plein de culture et de références, assez désabusé et limite superficiel.
    J'ai vu jouer "L'Alouette" également, par des acteurs plutôt moins mauvais que Giraudeau, et le lendemain j'avais tout oublié.

  • Tu devrais aller voir "Mort d'un anarchiste" de Dario Fo ! C'est bien au-dessus de toutes ces mièvreries !

  • Giraudoux, je le dirais plutôt joueur (dans tous les sens du terme), peut-être un peu désabusé en effet. Mais de lui, les romans me paraissent là encore bien plus intéressants que le théâtre.

  • Mon propos c'était surtout de dire que si le bourgeois de Zola était conformiste, alors que dire des bobos d'aujourd'hui qui applaudissent quand on leur dit d'applaudir, se précipitent comme des moutons sur le dernier Harry Potter, le dernier Goncourt ou le dernier Nothomb, vont avec piété se prosterner devant les gadgets capitalistes du musée Pompidou ?

  • Ouf, selon vos critères de boboïtude, je ne serais pas bobo.
    You've made my day Lapinos.

  • Vous ne lisez pas Amélie Nothomb ? Je ne vous crois pas.

  • Je vous demande un minimum de respect Môssieur Lapinos: nan, je ne lis pas ça.

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