J'ai l'odorat très fin. Je serais capable de renoncer à une femme rien qu'à cause de son parfum, et je préfère de loin l'odeur des nègres à celle d'une femme qui s'est aspergée de Gaultier, de Mugler ou de Lacroix après le p'tit-déj' pour aller au turbin. Je change de wagon. Gênant aussi une jeune gonzesse qui porte le même parfum que ma grand-mère ou que la voisine cacochyme.
Le métro, lui, il a plusieurs odeurs. La ligne 14, par exemple, qui permet de contourner les grèves, sent le soufre, rapport à la profondeur où elle est enterrée. L'odeur de caoutchouc brûlé de la ligne 4, pour moi c'est celle-là l'odeur de Paris vu que lorsque j'étais môme mon père m'emmenait de Normandie en excursion jusqu'à la capitale visiter un oncle excentrique qui créchait près de la ligne 4.
Mais l'autre jour, je dois dire que c'est le bruit qui m'a frappé, pas l'odeur, tandis que je fermais les paupières pour me recueillir un peu et prier pour l'humanité décadente transportée cahin-caha d'un point inconnu à un autre. Je ne sais pas où ils vont, mais je le sais mieux qu'eux. Un bruit de bottes. Toutes ces femmes en bottes, c'est plus qu'inquiétant : effrayant. C'est le retour de la Gestapo, une Gestapo sans couilles, mais peu importe, le poison est aussi efficace que la matraque ou le fusil.
Toutes ces valeurs actuelles nazies, de mon strapontin, sont presque palpaples : républicanisme laïc, nationalisme, avortement, évolutionnisme, automobile, gadget technologique, cinéma, transpirent de tous les pores de ces mecs, de ces gonzesses, de ces gonzesses-mecs et de ces mecs-gonzesses...
Lorsqu'une bobo de trente ans me sourit, je lui rends un sourire gêné. Beauté d'un jeune musulmane voilée qui accepte mon hommage en baissant les yeux. Je suis peut-être plus isolé qu'elle dans cet âge de ferraille ?
Commentaires
Bravo, Lapinos !
Je n'interviens pas souvent mais là, c'est du tellement ressenti, du tellement éprouvé... Pantalon ou bottes, on ne voit plus une paire de jambes féminines dans le métro — ou autre lieu public.
Noter. L'oncle Ho avait ses "amazones" réunies en "brigades d'amour" destinées à contaminer et immobiliser le Corps expéditionnaire. (1/7 du CE était, de ce fait, hors d'état de combattre). Le monde moderne a ses "couillettes" en bottes. (Je ne sais quel pourcentage d'hommes est mis hors d'état de combattre.)
Les bottes ce sont des jambes. N'empêche je suis content du soutien de ma païenne préférée.
Jeanne d'arc portait des bottes
et je trouve ça plus sympa que les talons aiguilles de putes
Vive Courège !
Là, Lapinos, vous atteignez des sommets ! Je ris encore ! Vous êtes sérieux ? Sans doute ce bruit de bottes vient-il de ce que ces dindes marchent au pas de l'oie... blanche, forcément ! Vous devriez cessez d'étudier les valeurs (sic)nazies en regardant la "traversée de Paris" !!
Bref, continuez à prier pour l'humanité décadente, vous en avez bien besoin !
Antoine, votre point de vue est celui d'un paysan auvergnat : sûr que les bottes en caoutchouc ne font pas le même bruit.