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Table rase des valeurs actuelles

Sur le blogue de Patrice de Plunkett, démocrate-chrétien décadent en costard-cravate :

« (…) On remarque aussi que la seule véritable  - quoique modeste - offensive "créationniste" en Europe a été le fait de lobbies islamistes ; mais que les professeurs (censément catholiques) de Louvain se gardent d’y faire allusion. Je ne l’explique pas. Je le constate. »

Patrice de Plunkett, et plus largement toute la bande de journalistes libéraux de droite de "Valeurs actuelles", quand l'Eglise catholique est attaquée par l'intelligentsia en place, et c'est pas les occasions qui manquent, ils ne trouvent rien de plus courageux que de faire porter le chapeau à l'islam. Et par-dessus le marché, en l'occurence, de défendre l'université de Louvain-la-Ringarde.
On comprend en lisant le reste de sa bafouille que le brave petit soldat à plume du capitalisme P. de Plunkett adhère par principe, le doigt sur la couture du pantalon, au vieux bergsonisme XIXe, voire aux niaiseries de Teilhard de Chardin, et qu'il se croit moderne pour ça.
Déjà lorsqu'ils causent économie, ces pingouins libéraux, ça me laisse dubitatif, alors lorsqu'ils se mêlent de sciences, d'histoire, de politique ou de religion, on frôle l'attentat à la pudeur.
Je me rappelle, il y a quelques années, ce Plunkett expliquait, il donnait même des conférences pour ça, que l'agressivité des médias vis-à-vis de Rome et du catholicisme en général était due, non pas tant à l'hostilité des journalistes qu'à leur bonne foi, à leur ignorance de l'histoire des religions chrétiennes. T'as qu'à croire, Grégoire. La cravate ça aide aussi à faire sérieux quand on ne l'est pas. Un gugusse comme Plunkett, et il n'est pas le seul, quitte à bidouiller un peu les Evangiles pour réconcilier libéralisme et christianisme - au XXIe siècle ! - avant même que la dissidence soit prônée par Benoît XVI, il s'appliquait déjà à la désamorcer.

Commentaires

  • "On comprend en lisant le reste de sa bafouille que le brave petit soldat à plume du capitalisme P. de Plunkett adhère par principe,,"

    Si je reconnais au moins une chose à Plunkett, c'est qu'il n'est en RIEN libéral, sur plusieurs points, il serait même un de vos plus fervents supporters. Il faudrait que vous le lisiez plus souvent. Pour preuve, voici un petit billet que j'avais écris à son intention.

    Vous devriez le lire plus souvent avant de vous avancer ainsi...

    http://abimopectore.over-blog.com/article-12782202.html

  • Vous avez décidement quelque chose contre la cravate, accessoire pourtant essentiel de l'élégance masculine. C'est facheux, monsieur Lapinos...

  • A propos de cravate et d'élégance masculine, il y a aussi la cravate du rugby et celle du juge Lynch. Les deux n'ont aucune élégance et transforment le mot miséricorde (stade suprême de la justice - oserai-je le rappeler) en corde de misère et en misérable corde. Oui, le libéralisme, le capitalisme, le soviétisme comme la sociale-démocratie (si elle a jamais existé) ont une telle élégance...
    D'ailleurs ce siècle comme son précèdent n'est vraiment plus à la mode. (de chez nous ou d'ailleurs)
    La spiritualité attend encore son sauveur, sinon son tailleur... Ou son juge des élégances... (Putain !!! On n'est pas rendus hein !)

  • Plunkett, il fait partie de la bande de crétins qui prennent Sarkozy pour le messie, Polydamas. Il adhère apparemment complètement à la philosophie de Benoît XVI, mais ce n'est qu'une feinte, sa véritable religion c'est le capitalisme.

    Les libéraux sont peut-être laxistes sur les moeurs ou les idées, mais ça ne les empêche pas de se comporter comme des brutes dès qu'ils sentent que leur système est menacé.

    Entre Cohn-Bendit et Plunkett vous voyez peut-être un fossé, Polydamas, parce que vous êtes un idéologue, vous restez à la surface, moi je vois plutôt un pont, un fondement commun, un Pangloss de gauche et un Pangloss de droite.

  • Le 16 août, Benoit XVI condamna en des termes sans équivoques le matérialisme marchand. Aucune personnalité communément appelée de göche ou de droite libérale n'en fit la remarque. Révélateur à plus d'un terme...

  • @ le mouton à cinq pattes:

    Et le 18 Novembre dernier, il canonisa l'abbé de Rosmini, penseur du libéralisme expurgé de toute référence aux Lumières...

    C'est drole, la droite libérale n'en a pas parlé non plus. Conclusion, ils n'en ont rien à cirer de ce que peut dire le pape.

    http://abimopectore.over-blog.com/article-13806779.html

  • Polydamas, je surveille d'assez près la presse démocrate-chrétienne pour vous affirmer que Frédéric Ozanam y est célébré comme un grand penseur chrétien, ainsi que Mauriac.

    Il est vrai que les démocrates-chrétiens font flèche de tous bois, ils tablent sur l'ignorance de leurs lecteurs, et ils sont capables de célébrer aussi bien Veuillot, Bloy ou Huysmans qu'Ozanam. Comme le Vatican a béatifié simultanément Jean XXIII et Pie IX, une preuve de son désarroi. Rome n'indique plus la voie, elle tourne comme une girouette au gré du vent.

    Un type comme Plunkett se félicite de la mort de la politique chrétienne, c'est ça que j'appelle un "libéral". De plus avec Bergson et Ozanam, il a un siècle de retard, c'est donc un libéral "ringard", qui plus est.

  • Plunkett capitaliste ? On en lit de belles sur ce blogue. Le diable en rit encore, comme disait Muray.

    Il est vrai que Lapinos nous apporte la bonne nouvelle du marxisme, que notre bien aimé pape Benoit XVI étrille dans sa dernière encyclique.

    Mais que vous importe ?

  • De quelles "valeurs actuelles" croyez-vous qu'il est question en dehors des valeurs boursières et de fourguer des Rafales à Kadhafi ? Lequel et sans doute plus malin et moins lié que Sarkozy.

    Si le doute a été permis un instant, celui de Tocqueville, celui d'Ozanam, et la niaiserie philosophique subséquente à ce doute, il est assez clair désormais que la démocratie l'a emporté sur le christianisme.

    Fondamentalement je ne vois pas ce qui sépare un démocrate-chrétien, surtout lorsqu'il a une responsabilité médiatique comme Plunkett, d'un sarkozyste ordinaire. Ils se rejoignent au contraire dans leur haine de tout ce qui résiste aux idéaux philosophiques ringards du XIXe siècle.

    (À propos de Marx, Benoît XVI a récemment écrit qu'il "décrit de façon drastique l'aliénation de l'homme" et qu'il a "livré une image très concrète de l'homme qui tombe aux mains des bandits" ; c'est évidemment le jeu des démocrates-chrétiens de tout poil de faire l'amalgame entre Marx et tel ou tel régime d'inspiration marxiste, un peu comme si l'on assimilait les Évangiles aux télévangélistes yankis. Refrain connu.
    Je suis le premier à regretter, Alex, que Benoît XVI adopte une ligne diplomatique ambiguë et non une ligne politique, et qu'il soit difficile de dire de quel côté il penche concrètement, s'il soutient plutôt le parti des riches ou plutôt celui des pauvres.)

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