Encore une fois les derniers qui reprocheront à Jean-Marc Rouillan d'avoir assassiné Georges Besse, c'est les centaines de milliers de victimes de l'industrie automobile et du pneu Michelin au cours des dernières décades.
Le reproche qu'un communiste comme moi ferait plutôt à Rouillan, c'est d'avoir assassiné un industriel en faisant usage d'une arme de fabrication industrielle. Ces armes ont précisément pour but de déresponsabiliser ceux qui s'en servent, comme tout ce qui est issu du processus industriel.
Ainsi un pilote d'avion de chasse français déchargera ses bombes sur un village afghan avant de retourner boire un coup avec ses potes, comme si de rien n'était. Si les guerres d'avant le capitalisme et la polytechnique duraient moins longtemps, c'est aussi parce que les mecs la faisaient pour de bon. Il est vrai que Rouillan, je crois, a déchargé son arme à bout portant. Il a osé regarder sa victime en face.
Commentaires
Il me semble que c'est une des deux femmes du commando qui l'ai assassiné. Il n'était même pas sur les lieux.
Dans ce cas il a d'autant plus de mérite à assumer son crime. Le pire, d'un point de vue communiste, ce sont les criminels qui n'assument pas leur crimes : le fameux "responsable mais pas coupable", ou le discours sur les Droits de l'Homme pour mieux dissimuler des monceaux de cadavres, le procès des lampistes de Nuremberg pour mieux exonérer le capitalisme, etc.
Vous vous insurgez contre les méchants Français qui tuent de gentils Afghans, n'est-ce pas ? Ah, les méchants, les méchants. En plus, ils utilisent la vilaine technologie pour tuer vilainement, dans la déresponsabilisation la plus complète. Quels vilains ces Français. Je suis sûr que vous avez pleuré.
Ce qui est à pleurer c'est la bêtise qu'il faut à un soldat de l'armée française, officier ou subalterne, pour partir en Afghanistan sous prétexte d'y LUTTER LE TERRORISME alors qu'il s'agit de préserver là-bas les intérêts stratégiques de l'industrie occidentale, son monopole atomique, de maintenir le Pakistan sous surveillance.
C'est un combat perdu d'avance. Autant de soldats afghans formés au maniement des armes par l'armée française, autant de futurs terroristes ou de soldats ralliés aux Talibans pour dégommer les crétins yankis et leurs alliés demain.
Alors si Fillon ou son ministre de la Guerre Hervé Morin se faisaient dégommer par un terroriste, je crains que ça ne me fasse ni chaud ni froid. Lorsqu'on mène une guerre économique cynique, comme Georges Besse ou Fillon (dois-je rappeler aussi le nombre d'ouvriers qui se suicident tous les ans dans l'industrie automobile ?), il faut s'attendre à des dommages collatéraux. Les bourgeois meurent aussi, ça peut en scandaliser certains, mais c'est comme ça.