L'art joue le premier rôle dans ma conversion au communisme. Notamment cette démonstration d'Engels que le "génie artistique" est une utopie, et que c'est vouloir faire de chaque homme un artiste qui est humain et raisonnable. Démonstration d'Engels dont le plus petit artiste, à condition qu'il soit humain et non déjà démoniaque, éprouve la vérité. Je ne peux m'empêcher de faire part à un élève des Beaux-Arts de ce trait d'Engels, et il me répond immédiatement :
"- Bien sûr, c'est évident. Ton type a raison."
Le "système Picasso" a sa limite dans Picasso lui-même, dans l'idolâtrie que ses adorateurs lui vouent, fétichisme qui finit, après qu'il en a engrangé les avantages, par dégoûter le "Maître", qui ne maîtrise plus rien. Ce qu'un artiste désire plus que tout, c'est l'amour, non sa parodie conventionnelle, le fanatisme. Bien sûr je ne peux pas éviter la comparaison avec W.A. Mozart, espèce de petit crétin possédé par le génie de la musique.
S'il faut citer un équivalent de Hegel et de sa phénoménologie démoniaque en peinture, le nom de Manet s'impose, qui donne bien l'illusion du progrès. En algèbre, les exemples fourmillent ; vu que les sophismes d'Einstein sont trop grossiers, disons plutôt Poincaré ou tous les géomètres-experts contemporains de Hegel, persuadés, ces crétins, de surpasser Euclide.