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Au cinoche !

Le cinéphile nique sa mère. Si vous le lui dites, vous risquez de lui gâcher une bonne partie de son plaisir. Démystifier l'art ou la religion revient toujours à révéler l'inceste. C'est le thème central de bon nombre de pièces de Shakespeare, grand arracheur de masques et pourfendeur de résilles sacrées.

Il est probable qu'une partie du public contemporain de Shakespeare, populaire ou aristocratique, pouvait saisir les perches que le tragédien lui tendait pour l'aider à s'extraire du piège de la société. C'était avant qu'on invente le cinéma, afin de parfaire l'imbécillité du peuple et mieux le soumettre au sévice social quotidien.

Qui sait, si on avait indiqué le sens de lecture de Shakespeare à Hitler, grand cinéphile devant Satan, s'il n'aurait pas repris sa candidature au poste de restaurateur de la civilisation et viré sa cuti ? Car rien n'est écrit d'avance, sauf le destin et les scénarios de cinéma, ennuyeux comme les cimetières, mais où les chats aiment bien se prélasser pour se consoler de la vanité de leur existence.

Pourquoi des cimetières pour les animaux de compagnie, et pas des salles de cinoche ? Au moyen âge, c'est la domesticité au grand complet, hommes et bêtes confondus, qui était conviée à la messe.

Commentaires

  • Oui, tous au cinéma pour voir Anonymous de Roland Emmerich :

    http://www.dailymotion.com/video/xmv5xc_anonymous-bande-annonce-2-vf_shortfilms

    La réalité historique est un peu malmenée mais c'est spectaculaire.

  • - Pour savoir si le comte d'Oxford Edouard de Vere fut le véritable auteur des pièces signées Shakespeare, thèse que soutient ce film, mieux vaut lire une telle thèse (par J.T. Looney, 1920) ou les oeuvres de E. de Vere publiée sous son nom, afin de vérifier si elles ont une quelconque parenté spirituelle avec le théâtre de Shakespeare.

    - Il faut dire que le théâtre de Shakespeare est un antithéâtre, destiné à révéler aux possédés leur possession, et non à divertir le public ; le théâtre de Shakespeare est dont à l'opposé du cinéma, dont le but est d'augmenter la possession des possédés, à l'instar de la drogue ou de l'argent, qui possèdent le même pouvoir d'aliénation.

    - Les points de convergence théologique, astrologique, historique, en science physique, entre Shakespeare et le savant Francis Bacon sont nombreux. La science de ce dernier, virulent anticopernicien, n'a rien de banal et politiquement correct, et peut se reconnaître facilement. Son conseil de surveiller de près les mathématiciens, juristes, mécaniciens, bref tous les technocrates, n'a jamais été suivi.

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