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Voltaire et Shakespeare

Le grand mérite de Voltaire est d'avoir exhumé Shakespeare, dont le Grand Siècle alchimique avait naturellement tenté l'enfouissage, plus soucieux de la poule aux oeufs d'or que de vérité.

Il tenta ensuite de l'imiter, en vain, bien qu'il fut mieux prédisposé pour ce faire que le gros tailleur de pipes pour dames Stendhal.

Pour finalement  le trouver "sauvage". Marx le faisait apprendre par coeur à ses filles chéries : le tragédien le moins pollack ou boche du monde. Laura et Eléanor se sont suicidées. "Triste fin !", dira-t-on. Mais il n'y a pas de triste fin selon Shakespeare ; il y a une fin, et puis c'est tout, puisqu'il n'y a pas d'ordre social, mais le chaos dissimulé avec soin par les pharisiens.

La sauvagerie de Shakespeare est contre la société. Car qui prendrait des gants avec le minotaure ? Shakespeare est effrayant surtout pour ceux qui cultivent la vie, portant sur la société le même regard qu'un nourrisson sur sa mère, ou un jeune homme amoureux sur sa Cunégonde, et qui fait naître l'espoir de tas de mondes virtuels.

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