Si les technocrates se contentent de sciences aussi paradoxales que les spéculations de Darwin ou Einstein, jusqu'à ériger le paradoxe en axe, et l'hypothèse en méthode, pour les plus débiles* de ces cornacs, c'est suivant une raison simple : les technocrates raisonnent en termes de moyens ; c'est-à-dire que le but qu'ils poursuivent est l'organisation ; or, de la nécessité pour l'homme de s'organiser surgissent tous les paradoxes, ainsi que Shakespeare, à travers le monologue de Hamlet, l'indique.
Et cette tragédie est le résumé de l'Occident moderne, si bien que celui qui ne l'a pas lue, toutes affaires cessantes doit le faire, qu'il vive à New York ou dans la forêt amazonienne, afin de comprendre la nature du pacte signé par l'Occident avec Satan pour faire durer le monde.
Ou encore : l'ordinateur, emblème de l'intelligence technocratique, signifie pour le véritable savant la connerie proche de celle du joueur d'échecs. Les économistes, représentatifs de la bêtise technocratique ultime, font le plus souvent confiance aux ordinateurs. L'économiste est comme un berger qui déciderait de faire garder son troupeau par un loup, sous prétexte que celui-ci est plus dissuasif qu'un chien. La prédation est le b.a.-ba de l'économie, que l'économiste de 2nde classe ignore, tandis que le majordome dans cette faction de suppôts de Satan, s'efforce de la dissimuler sous d'épaisses couches d'éthique judéo-chrétienne.
Ainsi le millénarisme technocratique qui prolonge le nazisme, en lui ajoutant un tour de clef, a-t-il pour effet d'occulter que la lutte à mort fait partie de l'organisation. Copernic, Galilée, Descartes, tous ces grands apôtres de la technocratie, qui ont reçu de l'industrie militaire le salaire de la peur, nous, chrétiens, avec l'épée de Shakespeare, allons leur trancher la gorge afin que l'enfer se referme définitivement sur eux. La métaphysique technocratique, complètement truquée et qui n'abuse que les idiots, exactement comme l'art contemporain, reflète d'ailleurs ce chaos organique.
C'est avec lucidité qu'Albert Dürer a placé les instruments et symboles de la technocratie aux pieds de Lucifer, dans sa gravure "Mélancolie". La mélancolie décrit en effet parfaitement l'humeur tiède du bourgeois engoncé dans le paradoxe, et qui se satisfait de cette lente crucifixion point trop douloureuse. Le bourgeois se doute qu'il est coupé de l'esprit : l'ennui qui le taraude en est le constant rappel, plus que n'importe quel signe.
Pour le moine chrétien, pas trop débile, la mélancolie devrait être une gifle qui l'extirpe de sa lâcheté et de son assoupissement spirituels. La mélancolie signifie bien l'emprise de la chair sur l'esprit, dont Dürer et Shakespeare nous avertissent, condamnant ainsi le bouddhisme et le monachisme occidental, que la morale puritaine ne peut rien. Car la morale ou l'éthique est l'esprit de la chair, le plus tiède et dépourvu de vocation spirituelle. Ne nous y trompons pas : lorsque Bacon-Shakespeare propose de s'appuyer sur la médiocrité pour s'élever vers dieu, c'est le même mépris qu'il exprime dans toute sa science et sa théologie pour la recherche du tempérament comme une fin spirituelle.
1/La technocratie est luciférienne ; 2/Elle se traduit chez ses adeptes par la mélancolie ; 3/La technocratie trouve la source de sa justification la plus ancienne en Occident dans le monachisme. Avouez que c'est beaucoup de vérités pour un seul Allemand ! Si Dürer n'a pas part au royaume de Dieu comme "Christ des Allemands", c'est que je suis moi-même aveugle et que le hasard providentiel des technocrates est l'esprit saint.
4/J'ajoute à Dürer, portier ouvrant sur le salut et l'apocalypse, que "la fin de l'histoire", terme préféré à la swastika par la garde de fer néo-nazie EST empreinte de mélancolie, attente au bord du précipice qui dure depuis deux mille ans et n'a rien à voir avec l'histoire véritable : toutes les idées dont se targuent les technocrates sont parfaitement innées. La technocratie occidentale se résume à la capacité d'exploitation. Elle est statique. Elle n'a rien élucidé. Perdant sa faculté d'exploitation, elle perdra avec tout crédit scientifique ou artistique. 5/Karl Marx a su discerner dans le boniment juridico-esthétique de G.W. Hegel le motif médiéval alchimique et luciférien. Ce qui ferme la porte des universités occidentales à Karl Marx, c'est sa capacité, comme Dürer, à nous replacer devant l'apocalypse et à pointer l'étoile sinistre qui brille au-dessus de la technocratie et des technocrates. Si Marx rejoint Balzac, c'est parce que celui-ci dit la même chose : le bourgeois vit sur un compte en banque ouvert pour lui par Satan.
Cette mélancolie et ce paradoxe technocratique, dont la croix est emblématique, symbolique de la question et de la torture que les Romains firent subir à Jésus-Christ accompagne l'autodestruction de ces traîtres : même leur rhétorique en subit les effets. C'est un noeud de mathématique et de droit si serré autour de leur nuque d'acier, qu'eux-mêmes sont obligés de le desserrer pour reprendre leur souffle. La technocratie qui s'est jetée dans le vide ne parvient pas à se remettre de n'y trouver aucun appui. Au lieu de résoudre l'univers à un point, c'est tout, elle tourne depuis mille ans autour du pot, et remet sans arrêt la grande tenture de ses illusions scientifique et artistique sur le métier, comme Pénélope fait et défait son ouvrage sans cesse pour gagner du temps. Le but véritable de la science technocratique est... le gain de temps.
Enfants, dégagez-vous du préjudice de cette science de vieillards pédérastiques ! Ne vous laissez pas aller aux charniers où ces chiens vous entraînent. Ne croyez pas dans leur capacité à régénérer quoi que ce soit ! Ils portent les marques de la dégénérescence, et la haine de tout ce qui n'est pas mou et servile comme eux les anime. A chaque génération, ils inventent un instrument de perdition pour égarer les hommes les moins lâches, avec la complicité des femmes, qui dans les actions et obligations des vieillards, trouvent le plus souvent un équivalent de leur moyen terme défectueux.
De l'inaptitude des vieillards à se suicider d'un coup sec, comme Judas, le monde entier souffre. Et pourtant, de quel dieu espèrent-ils la clémence pour leurs petites transactions sordides ? De Satan ? Mais Satan est comme la nature ou les femmes qui, ayant à peine cédé leurs droits, ont tôt fait de les reprendre...
(*je prends souvent Karl Popper comme exemple du sommet de bêtises et de mensonges atteint par la technocratie moderne ; on peut citer aussi le franco-ukrainien Georges Charpak comme instrument du diable).