C'est beau une voiture qui brûle la nuit (je n'ai pas de voiture, je laisse ça aux fainéant nazis, entraînés à tuer au nom du travail). Les ruines de la civilisation sont souvent plus belles que la civilisation ; c'est la beauté de la charogne. Certains peintres le savent, comme Hubert Robert.
C'est encore plus beau une bibliothèque qui crame, même si ça brûle beaucoup moins bien. De tous les fétichismes, c'est le fétichisme de la culture le plus macabre et dangereux, qui tue largement. La science, oui ! La culture ? Le diable emporte la culture, entièrement thérapeutique.
André Breivik nous a rappelé récemment de quoi les défenseurs de la culture sont capables. Le goût féminin du néant est caché dans la culture.
Les riches pensent que les objets vils, en toc, ceux qu'on trouve dans les supermarchés, sont plus facilement assimilables à la merde. En réalité le fétichisme ou la relégation de l'homme au niveau de l'identité ou de la fonction ne s'appuie pas sur la merde en plastique, mais bien sur le cinéma, les objets raffinés de culture, les oeuvres d'art abstrait qui ne veulent pas dire leur secret au populo, et dont les vitrines des possédants sont pleines. Le cinéma contredit absolument la tragédie. Tout dans le cinéma est fait pour justifier de façon mystique la propriété.
Maintenant que les livres sont numérisés, hélas l'autodafé ne servirait à rien. On voit que ce travail a été fait par des bibliothécaires, d'ailleurs, des fonctionnaires de la culture tels que Georges Orwell les décrit : ils ont TOUT numérisé, ces cons, même les livres idiots. La critique est aussi malvenue dans un monde totalitaire de cinéphiles qu'un virus dans un sanatorium.
Vandalisez, mes frères, n'hésitez pas, un homme fort résiste mieux qu'une civilisation entière. Le Christ l'a prouvé : pharisiens et juristes romains réunis, les mêmes qu'on a aujourd'hui, ont étouffé de leurs propres valeurs. Les vieillards se lamentent sur la civilisation : laissez-les ! leurs âmes lui appartiennent, comme le foetus appartient à sa mère. La civilisation n'est qu'un gigantesque tombeau dont les vieillards s'arragent pour garder l'office secret aux jeunes gens, afin de les inciter au sacrifice, avec l'assentiment des femmes.