Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Tour de France

Un crétin à la radio : "Le public du Tour de France n'a pas conscience du dopage." Il est probable que c'est dans les milieux populaires qu'on a le mieux conscience que toute la France vit sous le régime du dopage, et non seulement quelques fanatiques coureurs cyclistes.

Quelques tartuffes prêchent la moralisation du football et prétendent qu'on peut éduquer la jeunesse des banlieues à l'aide du sport. Mais le dopage et la tricherie sont inhérentes à la compétition ; celle-ci est le ressort de la politique moderne, et Machiavel qui met à jour le caractère diabolique de la morale et de la politique, démontre que dans ces domaines "la fin justifie les moyens". Plus précisement, en politique, la fin et les moyens sont confondus. Pour résumer le totalitarisme ou le régime technocratique où nous sommes, on peut dire que c'est un pur mobile, dont le but se perd dans les ombres et le brouillard informatique des mathématiques sentencieuses, totalement artificiels. C'est en ça que le régime républicain est avec le régime de Louis XIV qu'il prolonge, le plus étranger à l'esprit français. C'est-à-dire que les meilleurs esprits français ont réagi et réagissent à ces régimes d'oppression, strictement mécaniques. Sans eux la France serait un pays entièrement composé de bonnes femmes allemandes identitaires, comme Madame Bovary ou François Fillon.

Un régime dont les buts artistique et scientifique trahissent les moyens, quand ces buts sont assez abstraits pour refléter la mécanique qui les anime de façon flagrante, ce régime-là est moderne ou totalitaire, et revient aux formules du même genre, les plus anciennes. L'Egypte antique renaît de ses cendres, à tel point que tout ce qui est dit "moderne", c'est-à-dire adapté aux exigences éthiques ou politiques du moment, comporte un hommage plus ou moins discret à l'Egypte antique. On repère dans la technocratie moderne, outre l'obsession de l'éthique, la formule magique du mysticisme égyptien, entièrement hypothétique ou religieuse, et déjà réfutée par les savants grecs matérialistes jadis. Ceux-ci la décrivent comme une métaphysique truquée, celle de l'espace-temps, qui ne fait que prolonger la physique de façon virtuelle ou abstraite, sans jamais résoudre le paradoxe ou l'absurdité de la physique, autrement que par des solutions elles-mêmes paradoxales. Autrement dit, la métaphysique technocratique n'est qu'une biologie ou une anthropologie, tandis que la logique juive, grecque ou chrétienne contredit le régime des choses virtuelles ; la condition où nous sommes est certes hypothétique, mais elle n'implique pas que l'univers entier le soit, comme doté d'une âme qui, de façon magique, assurerait sa métamorphose ou son renouvellement dans le temps. Exactement comme les Egyptiens se trouvaient dans l'impossibilité de définir le "grand architecte de l'univers", autrement que par un mécanisme tout à fait abstrait ou relatif, les technocrates modernes ne peuvent préciser à quoi mène leur éthique de chiens sentencieux et la compétition qui la détermine, s'exposant ainsi au respect des seuls imbéciles, à qui on jette un os et qui s'empressent d'aller le chercher.

Le régime de la compétition généralisée, et donc de la tricherie et du bluff, est plus facilement observable dans les milieux populaires que dans les élites captieuses (au point d'inventer "la propriété intellectuelle", qui consiste à piller l'art populaire avant d'y apposer des scellés), parce que les conséquences dramatiques de la compétition sont plus sensibles dans ces milieux, et par conséquent la tartufferie qui consiste à prétendre conciliable humanisme et compétition. De même, sans les moyens extraordinaires de propagande dont elles disposent, les élites françaises parviendraient sans doute difficilement à convaincre les Français de l'utilité des foyers de guerre allumés par des représentants d'une élite française autocratique dans des pays dont cette élite a auparavant consolidé les tyrans, afin de détourner l'attention de leur propre gabegie (toutes initiatives dont on devine qu'elles sont encore strictement conditionnées par la compétition).

L'idée que tous les coups sont permis dans le monde des affaires et de la compétition économique, y compris de réduire une partie de la population en esclavage sous un prétexte noble tel que "Le travail rend libre", cette idée est facilement compréhensible du plus grand nombre, qui nourrit peu d'illusions dans ce domaine. Cependant le monde du sport, qui n'est qu'un allégorie du socialisme, comme les tournois de chevalerie contribuaient à mettre en valeur les idéaux aristocratiques dont Shakespeare s'est employé à démontrer le caractère démoniaque, la compétition sportive doit s'efforcer de paraître honorable, et y parvient un peu mieux que le monde des affaires. La raison en est que le sport a un rôle de blanchiment de la compétition. Il correspond à ce que Nitche prône sous le vocable de "morale pure", quand Marx le condamne comme l'opium du peuple. On verra naturellement l'élite s'attacher à défendre la compétition sportive, aussi débile soit elle, parce que la morale pure est toujours l'ultime argument d'une élite pour convaincre de son utilité quand elle a perdu son efficacité, à quoi tient sa seule légitimité réelle. Ou plutôt faut-il dire que la compétition sportive est l'antépénultième argument, puisque la solution finale est la guerre, à laquelle le peuple est exposé par le mouvement macabre de son élite. Le monde n'est pas complexe ou opaque, mais c'est le dessein de l'élite de le rendre tel, car la vérité résout le monde au néant, et donc les élites qui soutiennent le monde à l'instar des titans, ennemis primitifs de dieu.

Les commentaires sont fermés.