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Satan dans l'Eglise

Les chrétiens qui ont accusé au cours de l'histoire la papauté ou l'Eglise romaine d'être la "synagogue de Satan", pointent parfois du doigt son immoralité ; c'est le cas de Dante Alighieri ou de Luther. D'autres, comme W. Shakespeare ou E. Swedenborg, ont mieux discerné que c'est le pacte avec le monde ou le sécularisme des Eglises chrétiennes qui entraîne la subversion du sens des saintes écritures. Shakespeare dénonce notamment Thomas More, dont la tentative de concilier le pouvoir politique et le christianisme ne pouvait qu'aboutir qu'à des formules ubuesques.

"Dans le christianisme, le temps a une importance fondamentale. C'est dans sa dimension que le monde est créé, c'est en lui que se déroule l'Histoire du salut, qui a son apogée dans la "plénitude du temps" de l'Incarnation et atteint sa fin dans le retour glorieux du Fils de Dieu à la fin des temps.

En Jésus-Christ, Verbe incarné, le temps devient une dimension de Dieu, qui est Lui-même éternel. Avec la venue du Christ commencent les "derniers jours" (cf. He, 1,2), la "dernière heure" (cf. Jn 2, 18), avec elle commence le temps de l'Eglise, qui durera jusqu'à la Parousie." Jean-Paul II

La théologie de l'avant-dernier pape est des plus ésotériques. C'est une théologie de coucou suisse dans un nid qui n'est pas le sien. C'est bien sûr dans la religion païenne que le temps a une importance fondamentale, ce qui explique notamment que le soleil ou la lune y sont pris pour des divinités supérieures. Les hommes, en général, vivent prisonnier du temps et des heures : "ultima hora necat" (la dernière heure tue) disaient les Romains.

Dans le christianisme seulement, l'étau du temps ou de la condition humaine est desserré, et une porte étroite ouverte. L'hypothèque de la mort fonde tous les clergés païens, dont le rôle est en quelque chose de préparer l'homme à sa fin pour servir l'ordre social. Plus un homme est haut placé dans la hiérarchie sociale, ou plus il a de loisirs, plus il a besoin de ces drogues qui font oublier l'instant fatidique où il faut retourner à la terre ; tandis que les hommes asservis au travail, eux, sont résignés à la marche inexorable du temps. C'est ce qui fait dire à Aristote que l'homme n'est pas fait pour travailler, doctrine peu germanique : il y a en effet quelque chose qui n'incline pas l'homme, contrairement à l'animal, à l'oubli complet de soi. L'homme n'est pas, contrairement à l'animal, doté d'une farouche culture de vie ou d'un instinct qui l'empêche de voir la mort en face.

Si les chrétiens espèrent la fin des temps, c'est précisément parce qu'elle coïncide avec la réunion du Christ et de son Eglise. Si Jésus-Christ s'est incarné provisoirement, ce n'est pas pour faire plaisir à l'homme, mais répéter à ses disciples que la chair est faible et qu'il n'y a pas selon cette voie commune de salut possible. C'est un avertissement terrible, car il réduit à néant toutes les espérances sociales ou religieuses, fondées sur la chair. L'antichrist Nitche voit plus juste que le pape, quand il observe que le christianisme est profondément antisocial. Il se trompe quand il accuse les chrétiens ou les juifs d'attenter à l'ordre social. Fondée sur la chair, les païens grecs avant Jésus-Christ le savaient déjà, l'ordre humain ou la civilisation a une faculté d'autodestruction.

Dire que le temps est une dimension de dieu est un décret sans conséquence sur dieu. Il n'a pour effet que de rapprocher artificiellement l'homme de dieu. Qui peut dire l'âge de dieu ? 


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