Ne croyez pas les professeurs d'éthique juifs, chrétiens voire français qui s'avancent masqués derrière l'argument moral. Ce sont en réalité des logocrates égyptiens. Une poignée de gangsters vaut mieux qu'un comité d'éthique.
- N'ayez pas peur, lance Jésus-Christ à ses apôtres : c'est l'esprit le plus dissuasif de se laisser bercer par des berceuses éthiques. En effet, la comparaison est valable entre les fantômes et les personnes morales. C'est exactement la même sorte de foi, mêlée de raison, qui pousse les hommes à croire aux fantômes et aux personnes morales, grandes pourvoyeuses des cimetières. Le fantôme est une théorie de la personnalité juridique. Certaines institutions continuent de vivre par-delà leur mort ou la perte de leur pouvoir.
En somme la peur est la cause d'une grande créativité chez l'homme, qui est lâche dans son état normal, et qui trouve dans le moyen collectif de l'éthique une sorte de cuirasse. La valeur esthétique du moindre objet manufacturé se double d'une valeur éthique. La fonction de l'esthétique païenne est de rassurer. L'Egyptien Platon, au stade du déclin de la Grèce, qualifie de "beau" ce qui traduit la santé, la vie, et qui le rassure.
Contrairement au monde païen, où l'éthique est encouragée, et les hommes comme plongés dans le formol de leur vivant, le christ adjure ses apôtres de ne pas aller dans le sens de l'éthique. L'aliénation de l'homme par l'homme, à l'aide de l'éthique se nourrit en effet de la peur de l'homme. La folie est une sorte d'antichambre de la mort : le purgatoire.