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Puritains & Libertins

Le libertinage ne peut se passer du puritanisme, et vice-versa ; c'est mécanique.

Pratiquement, Thérèse d'Avila n'a d'intérêt que pour Sade, et Don Juan fascine une nonne. L'intelligence de Molière est de renvoyer puritains et libertins dos-à-dos ; cette lucidité lui vaut la haine à travers les siècles de toutes les variétés de dévôts, et dieu sait qu'il y en a ! Pratiquement ce sont les deux chemins pour parvenir aux ténèbres que le marquis de Sade et Thérèse d'Avila tracent : l'éviscération ou la claustration.

Pratiquement, on pourrait définir la pensée française comme le double mépris du libertinage et du puritanisme qui, compte tenu du tempérament moderne, revient à peu près au bovarysme ou à la semaine du cinéma japonais à St-Germain-des-Prés. En fonction du revenu national, le libertinage ou le puritanisme aura plus ou moins de succès.

Merci Louis-Ferdinand Céline de n'être ni libertin, ni puritain, et de nous éviter l'ennui de toutes ces littératures néo-nazies d'après Schopenhauer, Nitche, Hegel ou Freud ! Le dégoût de la mélancolie est assez dissuasif du nazisme, selon moi.

(Dans une gazette destinée à entretenir le parisianisme, un pornocrate mi-gouailleur, mi-patenôtre, est sondé sur ses goûts littéraires profonds, et forcément précurseurs du "vidéo-club" ; suivi immédiatement d'un article sur les nonnes de Port-Royal, aussi vain et informatif que possible. On y apprend que ces nonnes se défendirent contre l'accusation d'hérésie en affirmant qu'elles étaient stupides. Même Chateaubriand n'a pas conçu une idée du christianisme aussi éloignée des évangiles que le jansénisme.)


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