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jansénisme

  • Notes sur le jansénisme

    Le jansénisme est une religion de moralistes.

    La critique janséniste vise juste en ce qui concerne les jésuites et les abus de pouvoir dont la « compagnie de Jésus » s’est rendue coupable au nom de Jésus-Christ.

    Ne pas rendre à Louis XIV ce qui est à Louis XIV, et à dieu ce qui est à dieu, mais confondre les deux autorités, voilà l’hérésie flagrante des jésuites. Ils se parent du nom de Jésus, mais Judas aussi a embrassé Jésus ostensiblement.

    Sur le plan de la foi, en revanche, le jansénisme se situe au niveau du ratiocinage ; pourquoi les œuvres ne mènent pas à dieu ? Mieux vaut lire les épîtres de Paul pour le comprendre.

    La tournure eschatologique de l’enseignement de Jésus et des apôtres, voilà ce qui rend les évangiles aussi difficile à admettre du point de vue moral. La fin du monde est une issue que le moraliste n’est pas disposé à accepter.

    La Bruyère est sans doute fin psychologue, plus utile que Freud car il sait rester modeste ; cependant La Bruyère est un chrétien qui ne tient pas compte du jugement dernier, c’est-à-dire un énergumène, aussi « honnête homme » soit-il.

    C’est le point de la prédestination, où conduit l’enseignement janséniste, qui permet de caractériser le jansénisme comme une religion de moraliste. En effet chaque homme est en effet plus ou moins prédestiné à être vertueux ; les hommes le sont plus que les femmes, du point de vue antique, tandis que l’éthique moderne, plus abstraite, suggère le contraire ; à certains hommes la vertu semblera une haute montagne inaccessible, à d’autres un promontoire qu’ils pourront atteindre.

    Or l’honnête homme ou l’homme vertueux n’est pas plus près de dieu ou du salut que le criminel disent les Evangiles.

    • Notons ici que les « moralistes chrétiens » sont cause que la vertu est devenue, au cours du temps, une notion très vague.
  • Contre Sainte-Beuve

    Ce qui intéresse Sainte-Beuve dans le christianisme n’est pas tant le Christ ou la Révélation, mais l’impact du christianisme sur la littérature, française notamment (cf. « Port-Royal »).

    Bien qu’il soit athée, cela n’empêche pas Sainte-Beuve de délivrer des certificats de christianisme, ou de les refuser à tel ou tel – Molière par exemple ; et, de façon plus étonnante, Bacon. De façon plus étonnante, car Sainte-Beuve lit en général les auteurs qu’il commente, or Bacon est explicitement chrétien, comme Pascal ou La Bruyère ; tout au plus peut-on reprocher à Bacon de prêcher une doctrine chrétienne hérétique, non pas d’être indifférent ou agnostique.

     Le cas de Molière est différent, car ce dernier ne prend pas position sur la doctrine. Cependant l’épisode de l’aumône faite au pauvre par Don Juan, dans la pièce éponyme, ne peut avoir été écrit que par un esprit chrétien, car elle met le doigt sur le problème de la charité telle que l’évangile le présente, différente de ce que l’on appelle aujourd’hui « solidarité sociale ». De surcroît, les évangiles présentent le monde, la société, comme l’enfer, et Molière fait de même : son misanthrope, son bourgeois vaniteux, et bien sûr son avare, sont possédés par l’esprit du monde ; Don Juan, quant à lui, est un peu plus libre, car il incarne le diable, c’est-à-dire la liberté de jouir sans entrave dont rêve le commun des mortels. Néanmoins Don Juan est mortel, par conséquent il n’est pas libre selon le point de vue chrétien.

    De façon presque comique, car fantaisiste, Sainte-Beuve distingue les chrétiens « durs » des chrétiens « doux ». Doux ou dur, il ne dit rien du Christ, qui est venu apporter la guerre et non la paix, sachant que face à la force de l’esprit de dieu, cette force que le Christ nomme « amour », le monde ne pouvait que se rétracter et entrer en convulsion.

    Quant à Honoré de Balzac, Sainte-Beuve le juge trop vaniteux pour être un converti sincère. Pour attester du manque d’esprit chrétien de Balzac, il cite un propos tenu dans une lettre : « Vous m’écrivez des merveilles sur le sujet du docteur disgracié [le janséniste Arnauld] pour avoir trop parlé de la Grâce. Ils sont étranges, vos docteurs, de parler des affaires du Ciel, comme s’ils étaient Conseillers d’Etat en ce pays-là, et de débiter les secrets de Jésus-Christ, comme s’ils étaient ses confidents. Ils en pensent dire des nouvelles aussi assurées et les disent aussi affirmativement que s’ils avaient dormi dans son sein avec saint Jean… A votre avis, ne se moque-t-on point là-haut de leur empressement et de leur procès ? ».

    Pourtant Balzac cerne parfaitement ici le défaut du jansénisme : une tournure sophistiquée que l’on ne retrouve pas chez saint Paul (qui discrédita le salut par les œuvres en se fondant sur les évangiles), ni même chez Luther ou Calvin.

    A cette date, Balzac n’est peut-être pas encore officiellement converti, mais il a assez d’oreille pour entendre ce qui, dans la littérature chrétienne janséniste, sonne "étrange", c'est-à-dire faux.

  • Folie de la croix, folie des hommes

    On retrouve sous la plume de Sainte-Beuve («Port Royal», 1840) l’expression «folie de la croix» pour parler de l’exécution de Jésus-Christ.

    Sympathisant du mouvement janséniste hostile aux méthodes jésuites et à la théologie médiévale, Sainte-Beuve était et demeura néanmoins athée. Il est l’auteur d’une impossible étude du christianisme d’un point de vue extérieur, sous l’angle de la crise janséniste du XVIIe siècle, qu’il définit comme une tentative de réforme protestante interne à l’Eglise romaine. «Impossible étude» -car Sainte-Beuve ne pouvait l’ignorer, qui cite parfois les évangiles et saint Paul- le Messie des chrétiens a proclamé que «CELUI QUI N’EST PAS AVEC LUI EST CONTRE LUI».

    La casuistique laïque, qui dissocie artificiellement «vie publique» et «vie privée», par exemple, n’est pas sans rappeler le jésuitisme. Du point de vue chrétien authentique, il ne peut y avoir de posture neutre vis-à-vis de Jésus-Christ et de la parole de dieu. La thèse laïque apparaît donc comme une imposture, notamment dans sa version « démocrate-chrétienne », la plus cauteleuse.

    L’expression « folie de la croix » est malheureuse parce qu’elle est pleine d’ambiguïté. A qui attribuer cette folie ? Un chrétien répondra sans hésiter : - au clergé juif qui a comploté l’assassinat de Jésus-Christ, le Messie annoncé par les prophéties juives ; ou encore : - à la soldatesque romaine, qui a torturé et exécuté l'envoyé de Dieu.

    Du point de vue païen ou athée, qui est celui de Sainte-Beuve, la folie peut passer pour celle de dieu lui-même, qu’il ne comprend pas ou auquel il s’oppose. Du point de vue biblique, c’est-à-dire juif, puis chrétien, la folie est le propre de l’homme sans dieu ou bien idolâtre. L’idolâtrie contemporaine, du veau d’or ou de l’Etat, dont les régimes totalitaires font étalage, prouve que le point de vue chrétien n’est pas insensé, ni la prédiction des apôtres sur le règne de l’Antéchrist.

  • Le Jansénisme

    ...à travers les âges.

    Je m'inspire ici du titre d'un bouquin "Le XIXe siècle à travers les âges", rédigé par un journaliste pour lequel je n'ai aucune estime (P. Muray), étant donné le caractère "psychologisant" de ses essais.

    Avec le jansénisme, la France atteint son plus bas niveau artistique ou intellectuel, et le jansénisme est "psychologisant".

    Certains essayistes voient dans la pensée janséniste une cause de la révolution française. Historien plus sérieux que ces essayistes, Karl Marx démontre que la guerre civile n'a pas le sens univoque que les vainqueurs lui donnent après-coup. La théorie du progrès révolutionnaire est une mythomanie forgée par la bourgeoisie libérale, selon Marx, dont on constate qu'elle conserve son effet sur le plan de la propagande néocolonialiste.

    On peut en revanche poser le rapport de l'idéologie janséniste avec l'idéologie libérale. Bien qu'il soit célèbre par les grammairiens du XVIIe siècle, ou la théologie en forme de point d'interrogation de Blaise Pascal, le jansénisme persiste au XIXe siècle dans l'élite bourgeoise, après les carnages et les horreurs commises par Napoléon Ier.

    Une théorie aussi bouffonne que le "génie du christianisme" de Chateaubriand ne peut qu'être apparentée au jansénisme (Dans le prétendu "génie du christianisme", un esprit honnête discernera au contraire la nature particulière des crimes et génocides de l'Occident.)

    Sans doute le moins bête de tous, et dominant toute la pensée bourgeoise française de la fin du millénaire, Sainte-Beuve est aussi janséniste. L'admiration de Baudelaire pour Sainte-Beuve n'est pas injustifiée. Janséniste par calcul, Sainte-Beuve est celui qui a la meilleure connaissance de l'incohérence spirituelle du jansénisme, et qu'il n'a rien de chrétien. Pratiquement, Sainte-Beuve est conscient de l'opération de substitution de la psychologie à la spiritualité véritable opérée par l'idéologie  janséniste. Il est également conscient du caractère démoniaque du jansénisme, que Baudelaire a la franchise de ne pas cacher.

    Le jansénisme n'est pas propre à la France. Il correspond au besoin de chaque nation européenne de s'émanciper de Rome et constituer ainsi un culte national. L'athéisme officiel des institutions actuelles ne serait rien sans l'effort préalable du jansénisme pour vider le christianisme de son sens spirituel. La République athée éprouve-t-elle des scrupules à coordonner son action avec des régimes officiellement "démocrates-chrétiens" ? Bien sûr que non. Le gros avantage de l'éthique, c'est qu'elle est "à géométrie variable" : plus vous vous situez en bas de l'échelle sociale, plus l'éthique s'impose à vous.

    On retrouve dans toutes les méthodes de subversion du christianisme par le clergé chrétien - le jansénisme n'est pas la première - la méthode psychologique ou spéculative. Le jansénisme a joué aussi le rôle historique de répandre en dehors des monastères des doctrines médiévales le plus souvent insanes.

    Afin d'échapper à leurs responsabilités, d'une manière qui semble presque la conclusion logique de l'élitisme tant elle est répandue aujourd'hui, alors que leur démission s'imposerait, les libéraux plaident encore que le libéralisme n'est pas une doctrine philosophique, mais une simple méthode (A. Comte-Sponville) (mensonge grossier qui revient à nier l'effort de très nombreux philosophes pour convaincre que la méthode libérale n'est pas un gangstérisme légal) ; le jansénisme possède lui aussi cette caractéristique d'être un discours de la méthode, et non une pensée véritable.

  • Satan et le Cinéma

    Le plus abject chez Adolf Hitler, c'est son goût du cinéma. Sans cette perversion, le nazisme et les Lumières françaises se confondraient presque, puisque le cinéma n'est autre que l'instrument moderne de manipulation des peuples.

    L'humanisme de l'Occident post-nazi est ainsi entièrement une cinématographie. Pour un Français, reconnaître le cinéma comme un art et non un culte, revient à admettre l'algèbre et les calculs de précision au rang de la science, c'est-à-dire en définitive à céder aux efforts de la bourgeoisie libérale pour faire coïncider la conscience humaine avec celle du robot ou du singe.

    Si la perpétuation de l'Allemagne nazie par les Etats-Unis demeure cachée au plus grand nombre, ce n'est pas quelques philosophes menteurs professionnels qui le permettent seulement, mais l'obstacle majeur à la critique que constitue le cinéma.

    Si les Français sont convertis au culte germanique systématiquement, ce n'est pas tant grâce à des sous-fifres comme François Fillon, mais en vertu du cinéma, artisan majeur de la barbarie moderne et exposé de la méthode totalitaire. Si le mépris du cinéma est demeuré en France (l'assimilation du cinéma à un art pour les grenouilles de bénitier n'est pas de mon seul fait), c'est bien en raison de l'esprit anticlérical français. Une de mes première haines contre le cinéma fut à l'encontre du métèque Louis de Funès et son massacre de Molière, rabaissé au rang de l'art espagnol. Cet acteur minable et manifestement en proie à l'aliénation mentale : c'est la vengeance de Sganarelle contre Molière. Et il y a des imbéciles pour se demander pourquoi on cause encore du jansénisme et de Port-Royal au XXIe siècle ? Tout simplement parce qu'il n'a jamais cessé de nuire, et favorisé dans un pays en principe hostile le mode de raisonnement spéculatif, qui sert désormais à justifier les crimes du libéralisme et à occulter l'histoire.

    Il s'agit exactement dans le jansénisme d'étouffer tout ce qui pourrait venir en aide à l'homme du peuple et lui ouvrir les yeux sur la conduite du clergé, son besoin de cinéma. Il y aura toujours un curé janséniste pour faire croire, par exemple, que le cinéma est un art populaire, alors qu'il véhicule exclusivement des valeurs élitistes.

  • Puritains & Libertins

    Le libertinage ne peut se passer du puritanisme, et vice-versa ; c'est mécanique.

    Pratiquement, Thérèse d'Avila n'a d'intérêt que pour Sade, et Don Juan fascine une nonne. L'intelligence de Molière est de renvoyer puritains et libertins dos-à-dos ; cette lucidité lui vaut la haine à travers les siècles de toutes les variétés de dévôts, et dieu sait qu'il y en a ! Pratiquement ce sont les deux chemins pour parvenir aux ténèbres que le marquis de Sade et Thérèse d'Avila tracent : l'éviscération ou la claustration.

    Pratiquement, on pourrait définir la pensée française comme le double mépris du libertinage et du puritanisme qui, compte tenu du tempérament moderne, revient à peu près au bovarysme ou à la semaine du cinéma japonais à St-Germain-des-Prés. En fonction du revenu national, le libertinage ou le puritanisme aura plus ou moins de succès.

    Merci Louis-Ferdinand Céline de n'être ni libertin, ni puritain, et de nous éviter l'ennui de toutes ces littératures néo-nazies d'après Schopenhauer, Nitche, Hegel ou Freud ! Le dégoût de la mélancolie est assez dissuasif du nazisme, selon moi.

    (Dans une gazette destinée à entretenir le parisianisme, un pornocrate mi-gouailleur, mi-patenôtre, est sondé sur ses goûts littéraires profonds, et forcément précurseurs du "vidéo-club" ; suivi immédiatement d'un article sur les nonnes de Port-Royal, aussi vain et informatif que possible. On y apprend que ces nonnes se défendirent contre l'accusation d'hérésie en affirmant qu'elles étaient stupides. Même Chateaubriand n'a pas conçu une idée du christianisme aussi éloignée des évangiles que le jansénisme.)


  • Evangile de Judas

    Le socialisme en général, non seulement le nazisme, est l'idéologie la plus contraire au christianisme ; car comme Jésus le rappelle plusieurs fois, son royaume n'est pas de ce monde, et le socialisme est l'utopie politique qui se rapproche le plus de cette impasse ; compte tenu de la Genèse et de la fascination exercée sur Adam et Eve par la morale, dichotomie à l'infini, cette voie-là ressemble à une rechute.

    En outre, le communiste Paul Lafargue a souligné toute l'hypocrisie de la "doctrine sociale de l'Eglise", instrumentalisation du christianisme au profit des cartels, plus ignoble encore que la soumission du clergé médiéval à certains principes féodaux païens.

    Au-delà de la sainte diatribe de Lafargue, le chrétien observera que le socialisme chrétien du XIXe siècle coïncide avec l'éradication de la foi dans l'activité de Satan dans le monde, sans laquelle il n'est pas de christianisme, encore moins de christianisme combattant (mais éradication nécessaire au socialisme). Baudelaire, possédé et reconnaissant cette possession, est plus proche du christianisme que les papes catholiques et leur foutue doctrine sociale.

    La séduction du socialisme sur de nombreux chrétiens voire de nombreux juifs en Allemagne (le père de Marx) et en Russie s'explique facilement par le fait que l'anthropologie fondatrice des utopies socialistes est d'origine "judéo-chrétienne". C'est très net dans la doctrine nationale-socialiste de Hegel. L'athéisme socialiste moderne est ainsi plus proche du christianisme qu'il ne l'est du paganisme antique. Diderot est le seul penseur des Lumières qui peut être qualifié d'athée à bon droit, et c'est chez lui que la transition du jansénisme hérétique aux valeurs libérales est la plus flagrante.

    *

    J'entendais récemment un journaliste incompétent (de plus) s'étonner que l'"économiste" français Maurice Allais soit à la fois "socialiste" et "libéral". Mais si M. Allais n'était pas "socialiste" ET "libéral", il ne serait qu'un crétin de journaliste. Il n'y a aucune raison, ni économique, ni historique, ni scientifique, d'opposer le socialisme au libéralisme (seule la propagande cinématographique le permet).

    L'application de la doctrine libérale est tributaire depuis le début d'un Etat central fort. Les Etats-Unis sont une nation à l'échelle d'un continent ! (Compte tenu que son économie n'aurait pas été viable sans la main-d'oeuvre mexicaine "libre" de lois excessivement tatillonnes.) il n'est par ailleurs aucun Etat socialiste centralisé qui soit parvenu à se soustraire au mercantilisme libéral : ni l'Allemagne nazie, ni l'URSS.

    Socialiste et libéral Maurice Allais, comme son confrère Jacques Attali et les trois-quarts des dirigeants de la planète. Point commun du libéralisme et du socialisme, qui ne devrait pas manquer d'inspirer le dégoût aux chrétiens : le fait de présenter la guerre comme un moyen de libération.

    En fait de chrétiens "libéraux ou socialistes", de Léon XIII à Frédéric Ozanam en passant par Montalembert, Chateaubriand, toute la cohorte des vieilles chouettes pédérastiques, il n'y a que des suppôts de Satan prônant l'évangile de Judas.

  • Synagogue de Satan

    Léon Bloy, facteur évangéliste en butte aux sacristains de plus grosses sectes, oppose le chrétien virtuel libéral au chrétien réel du moyen âge. Il s'est gouré d'un siècle ou deux. La Renaissance exprime une spiritualité bien plus haute, beaucoup mieux délestée du monde. Dante Alighieri qu'on peut prendre comme l'antichambre, ne s'occupe plus de faire la police comme Thomas d'Aquin avec sa loi morale naturelle, venue d'on ne sait trop quel prêtre païen, thèse qui fera florès dans les travées de la Synagogue de Satan (on peut être sûr que les cinquante versions de la loi morale naturelle ont toutes une origine égyptienne ou persane).

    Comment Dieu peut-il préférer un pilier de bistrot la plupart du temps furibond, en faire son ange plutôt qu'un de ces curés bien peignés, aussi homosexuels que possible pour se conformer aux voeux des dames patronnesses ? Mystère vicieux. Par les temps qui courent, Karl Lagerfeld ferait-il pas un excellent pape au cas où l'actuel viendrait à se suicider à la tâche ? Karl a un très long col et communique avec l'excellence et l'onction d'un tartuffe planétaire.

    Est-ce à l'alcool qu'il faut attribuer la confiance de Bloy dans la plume empoisonnée de Joseph de Maistre ? Même passion que Baudelaire. La rhétorique germanique, vomie d'un bloc par Bloy, a ceci de préférable pour un chrétien qu'elle est évidemment satanique : l'ennui de cette musique de chambre suffit à traduire d'où vient cette gnose ésotérique. Pas besoin d'avoir vu la carte du parti nazi d'Heidegger ni l'uniforme d'Ernest Jünger pour se douter en l'entendant que c'est une de ces brutasses sorties de la forêt noire qui prennent les Grecs pour des Romains, Aristote pour Epicure, Jésus pour Dionysos, la violence animale de la femelle pour le courage viril : "Grossartig! Wunderbar!!" Nitche a ceci de confortable pour l'industriel rhénan reconverti dans la chimie pure et 100% démocratique qu'il n'exprime RIEN hors de la métaphysique du tube digestif.

    De Maistre a ceci de séduisant pour un esprit français qu'il ne se contredit pas d'un chapitre à l'autre et ne tente pas de faire passer l'ésotérisme pour le langage de Dieu. Son truc c'est plutôt le style. Bloy s'est tard rendu compte de sa méprise (1906) : "Je suis bien revenu de Joseph de Maistre (...)." Erreur compensée immédiatement par : "Nous pourrions nous trouver demain en présence d'un cas de possession universelle." Vision que Marx a exprimée plus tôt et de façon plus grecque en parlant d'attentat universel contre la réalité.

    *

    On peut trouver ultérieurement dans la longue confession de Bloy l'explication de son erreur, si on ne se satisfait pas de celle de son dilettantisme.
    "Non seulement je ne suis pas historien, mais j'ignore l'histoire. Il faut voir en moi une sorte de rêveur, de visionnaire, si vous voulez, mais rien d'autre. Que pourrais-je dire des Jansénistes dont le nom seul me donne des convulsions ?" (1913)

    Tout Bloy est dans cette phrase qui le situe au niveau de Dante. C'est le défaut de science qui l'a empêché de comprendre que de Maistre est beaucoup plus noir que Baudelaire, d'une part, et très proche de l'égotisme janséniste qu'il abhorre d'autre part, cette sorte de judaïsme chrétien qui n'exclut même pas l'antisémitisme.
    Fréquemment de Maistre s'exprime au nom de Dieu pour dire n'importe quoi : seul le diable peut permettre de jurer de Dieu comme ça. Ensuite la plus grande spiritualité de la Renaissance se traduit par la destruction du rêve et du hasard, idoles du fainéant ou de la femelle érotomaniaque. Le rêve tisse l'étoffe du néant, tandis que la vision la déchire.

  • Anges et Démons

     

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    A l'intérieur du christianisme congénital, l'éloge du cinéma non seulement en tant qu'art, alors qu'il n'est qu'un procès politique, mais en tant qu'instrument d'évangélisation (!), alors que le cinéma ne fait qu'exciter les pulsions sexuelle et de mort, indissociables pôles électriques que la religion ou la politique doivent contrôler pour conserver son empire sur l'individu comme sur une marionnette.

    Autant la sagesse grecque véritable, celle qui n'est pas géométrique, vise à se connaître soi-même, par le biais de l'art, autant la cinématique existentialiste est instrument de schizophrénie.

    Mais l'éloge par le pape Pie XII de ce moyen de propagande totalitaire qu'est la télévision, éloge en tant qu'"instrument de paix", un tel degré de criminelle bêtise dont on retrouve la trace dans les encycliques de l'Evêque actuel de Rome, ne doit pas surprendre. L'Eglise romaine a fourni en effet aux nations modernes de nombreux modèles d'organisation politique et schémas de développement. On peut citer par exemple :

    - la franc-maçonnerie chrétienne, non pas seulement celle, tardive et théorique, anachronique de Joseph de Maistre, mais effective du cardinal Wolsey en Angleterre, stigmatisée par Shakespeare, et qui préfigure celle de Richelieu en France ;

    - on peut citer la propagande également, que les publicistes modernes n'ont pas inventée, et qui est la cornue où le message évangélique est subverti au point de devenir : "C'est un devoir chrétien de voter." (Card. Barbarin), slogan parfaitement satanique dans la mesure où son auteur ne s'engage pas seul, mais le Christ avec lui, avec une impudence extraordinaire, au service de ses petites intrigues politiciennes ;

    - le discours physiocratique libéral, simple émanation de l'animisme janséniste (les spéculations de Darwin poussent sur le terrain puritain) ;

    - la mécanique du droit romain, "empruntée" par Hobbes à l'Eglise romaine à l'agonie pour en doter son "Léviathan" moderne. Les traces de politique chrétienne sont encore visibles au stade de la philosophie nationale-socialiste de G.W.F. Hegel. A l'intérieur de cette cathédrale de tessères et de notions (qu'on n'ose plus enseigner en Allemagne, l'élite allemande sachant parfaitement l'accointance de la foi laïque hitlérienne avec les principes hégéliens, à tel point que Marx a décrit l'existentialisme comme la religion de la bourgeoisie libérale - qui de Sartre à Ratzinger ou H. Küng, en passant par T. Adorno, Balibar, Heidegger remportant la palme de l'ésotérisme, s'est développée comme un ténia.)

    *

    Il est donc logique que les derniers pans sclérosés de l'Eglise au sein de laquelle on vit sous l'empire d'une histoire fantasmée, ces derniers bataillons s'accrochent à des "valeurs actuelles" sataniques. La démonstration de J. Duquesne, extérieur au christianisme puisque coupé de toute référence évangélique, que l'Eglise romaine a escamoté le diable, cette démonstration suffit à comprendre que Satan s'est installé dans l'architecture romaine, suivant une lente progression.

  • Le Diable dans l'Eglise

    Le journaliste Jacques Duquesne est l'auteur d'un livre-enquête sur le diable dans l'Eglise. N'importe qui peut faire le constat comme Duquesne que le "diable" a été "évacué" de la théologie catholique (en lisant les dernières encycliques papales), ou ramené au rang de vague concept. L'idée en revanche qu'on puisse être "chrétien et capitaliste", comme Duquesne, longtemps directeur de L'Express, gazette qui n'a pas grand-chose à envier au "Figaro" pour ce qui est de l'asservissement aux banques et aux industriels de l'armement, cette idée est d'autant plus contestable que le caractère satanique du capitalisme apparaît de plus en plus clairement aux yeux du grand public à travers le rideau de fumée médiatique.

    Car Duquesne se réjouit bien sûr de cette occultation du diable par le clergé (Mon propre message sur le blogue de l'abbé D. Letourneau, lui reprochant de se moquer du diable, a été censuré.)

    A votre avis, Tartuffe croit-il plus au diable que Jacques Duquesne ? Non, et pour cause, le jansénisme qui constitue une des cibles favorites de Molière (Tartuffe mais aussi Sganarelle) est une étape décisive dans l'occultation du diable.

    Avant de préciser pour quelle raison le jansénisme* évacue le diable, rappelons que tout théologien un minimum sérieux et ne cherchant pas à accommoder coûte que coûte l'Evangile à l'esprit du monde capitaliste comme Duquesne (le prix d'une telle trahison est sans doute hors de portée de la bourse d'un quelconque multimilliardaire) ou la clique des démocrates-chrétiens gaullistes du "Figaro" et apparentés ("Famille Crétine"), tout théologien sérieux sait qu'on ne peut être chrétien sans croire au diable. Celui-ci est en effet présent du début à la fin du Nouveau Testament auquel les chrétiens accordent une réalité historique (contrairement à Michel Onfray, par exemple, qui émet publiquement des doutes sur l'existence de Jésus).

    (A SUIVRE)

    *Il y a différents types de jansénistes. Même des jansénistes qui ont fini par se tourner vers l'apocalypse comme l'abbé Grégoire. La distance entre Bossuet et Blaise Pascal est assez grande (Voltaire cite dans son "Dictionnaire philosophique" un passage de Bossuet dans lequel celui-ci introduit l'apocalypse, ce qui n'est guère compatible avec le jansénisme, comme on verra un peu plus loin.) C'est un des aspects des Lumières et de la Révolution française dissimulés par le révisionnisme républicain ET démocrate-chrétien : la polémique jansénistes "sécularistes"/contre "millénaristes" est sous-jacente au débat intellectuel, même si Voltaire ne se réfère pas sans cesse comme Shakespeare ou François Bacon aux textes prophétiques juifs, grecs et chrétiens. Je prends donc le jansénisme au sens où Sainte-Beuve l'a caractérisé de façon pertinente à défaut d'être concise (La spéculation théologique est elle-même une caractéristique du jansénisme dans lequel Sainte-Beuve se drape lui-même, prouvant ainsi la permanence du jansénisme bien au-delà de la secte de Port-Royal-des-Champs.)


  • Sermons gagnants

    Le succès d'Eric-Emmanuel Schmitt, tant au cinéma qu'au rayon "livres", ne faiblit pas. Comme j'ai pu moi-même constater, c'est surtout auprès de la gent féminine qu'il se vend comme des petits pains. Comme quoi le magnétisme du curé sur les gonzesses n'est pas qu'un truc d'ancien régime. Succès de Schmitt en Allemagne aussi, nation où la féminité est plus exacerbée encore chez les hommes que chez les femmes, comme dans toutes les populations où le goût pour le droit et les mathématiques, marqueurs de l'animisme, est débordant. Il y a tout lieu de penser que le premier langage humain écrit fut un langage mathématique, et que l'écrit a progressé ensuite contre l'arithmétique et les mathématiques.

    J'avoue ne connaître moi-même la teneur des sermons de Schmitt que par des échos. Pas question de regarder un film d'après Schmitt, même pour me faire une idée. Et au bout de quelques paragraphes, j'ai des troubles de la vision, toutes les lignes se superposent pour n'en former plus qu'une seule.

    Cependant E.-E. Schmitt est l'auteur d'une définition parfaite de la démocratie-chrétienne, c'est  : "L'Evangile selon Pilate". Dont on pourrait imaginer une suite encore plus audacieuse : "L'Evangile selon Caïphe".

    Un type étiqueté "catholique" mais qui n'a jamais sans doute entendu parler de la "synagogue de Satan" (Ap. II et III), n'a pas hésité il y a quelque temps à me vanter sur un blogue les vertus de cette secte juive. D'après le "Dictionnaire du Nouveau Testament" du Chanoine Crampon (base de connaissance assez solide comparée à ce qu'un curé moyen est capable de proférer comme conneries aujourd'hui), la secte pharisienne se serait en partie constituée en réaction à l'hellénisme menaçant d'envahir la religion de Moïse.

    Si Crampon dit vrai, nul besoin de pharisaïsme aujourd'hui puisque le jansénisme et la théocratie ont éradiqué peu à peu à partir du XVIIe siècle tout "hellénisme" du catholicisme. Autrement dit, Schmitt et les sermons béni-oui-oui ont remplacé Dante et Shakespeare.

    Eradication complète de la mythologie grecque, comme on peut s'en rendre compte en lisant Dante ou Shakespeare. Mais éradication complète aussi d'Aristote, dont la science ne souffre pas d'être amalgamée avec les théories médiatiques et primaires de Pythagore, les mathématiques milésiennes - Pythagore que jansénistes et puritains ont lui aussi largement contribué à ressusciter ; éradication si complète que Joseph Ratzinger passe par la théorie des ensembles pour expliquer la charité à ses ouailles. Tel spécialiste de Pythagore estime d'ailleurs que sa secte rencontra beaucoup de succès auprès des femmes et des mères de famille ; c'est exactement ce qu'est devenue la secte démocrate-chrétienne en France : une religion de mères de famille où les hommes ne sont pas les bienvenus. Surtout s'ils conchient la guimauve chrétienne d'Emmanuel Schmitt.

  • Philologie

    Pour dire si j'ai souffert d'une éducation janséniste étant gosse : j'ai eu un maître qui nous enseignait :

    "- Ne dites pas 'con' ou 'connard', vous ne savez même pas ce que ça signifie ! ça signifie 'le sexe de la femme'". Sans solution de remplacement, les meilleurs élèves de la classe en déduisaient qu'il ne fallait se scandaliser de personne, prendre le con pour un tabernacle ou dire : "Vas-donc te faire voir, eh, SEXE DE LA FEMME !".

    Et "crétin" vient de "chrétien" par usure.

  • Torture et musique

    Plus facile à dissimuler, la torture "spirituelle" par la musique est désormais privilégiée par les tortionnaires de l'armée des Etats-Unis. On se souvient aussi naguère du siège du QG du dictateur Noriega à l'aide de haut-parleurs.

    Quelques compositeurs de musique populaire ont protesté contre cet usage de leurs morceaux. Mais mettre la musique au service de la torture n'est pas la détourner fondamentalement de son usage. C'est au contraire l'idée de "musique sacrée" qui constitue un formidable bond en arrière, notamment au XVIIe siècle européen, vers le tribalisme et les valeurs militaires. L'idée de musique "de chambre" ou de musique romantique douce sont probablement les idées de la musique les plus sottes qu'on puisse avoir.

    La musique excite l'illusion du temps et fait perdre ainsi plus ou moins vite la notion de la réalité. Le sentiment de basculer peu à peu dans une spirale infernale terrorise le supplicié. A l'aide du cinéma, qui possède les mêmes propriétés algébriques que la musique, en diffusant des films en boucle, l'armée US pourrait parvenir à un résultat équivalent.


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    La démonologie traditionnelle chrétienne associe la musique au diable ; la démonologie grecque la relie à Poséidon, dieu marin des abysses et persécuteur d'Ulysse. Les Grecs selon Platon vainquirent non seulement Troie, la mère des nations chrétiennes, mais avant eux les Atlantes. 

    François Bacon (alias 'Shakespeare'), à la fois le plus grand savant de la période moderne, helléniste distingué, situe l'Atlantide en Amérique (une cité engloutie a d'ailleurs été découverte au large de Cuba qui pourrait correspondre).

    C'est sans doute parce que la France est une des nations occidentales où la musique a été le plus profondément extirpée, avant la période de déclin janséniste, qu'il est plus facile à un Français de comprendre ce qu'un croyant musulman peut éprouver lorsqu'il est violenté par des tortionnaires yankis à l'aide de musique instrumentale. L'islam comme le judaïsme ou le protestantisme est au demeurant une religion qui n'a pas, en dépit d'Averroès, abjuré la musique ; ces croyants musulmans doivent donc éprouver en outre un sentiment de trahison et que l'esprit les abandonne.

    Le culte rendu par les nazis à la musique les aurait probablement empêchés d'utiliser ce moyen de torture. Comme quoi la musique n'est pas un outil de mesure complètement inutile.

  • G20 revisited

    Le compte-rendu du G20 avant le G20 par Paul Lafargue :

    "Capital, mon Dieu et mon Maître, pourquoi m'as-tu abandonné ? (...)

    N'ai-je pas vécu selon ta loi ? Mes actions n'ont-elles pas été droites et légales ?

    Ai-je à me reprocher d'avoir jamais travaillé ? N'ai-je pas pris toutes les jouissances que permettaient mes millions et mes sens ? N'ai-je pas tenu à la tâche nuit et jour, des hommes, des femmes et des enfants tant que leurs forces pouvaient aller au-delà ? Leur ai-je jamais donné mieux qu'un salaire de famine ? Est-ce que jamais je me suis laissé toucher par la misère et le désespoir de mes ouvriers ?

    Capital, mon Dieu, j'ai falsifié les marchandises que je vendais, sans me préoccuper de savoir si j'empoisonnais les consommateurs ; j'ai dépouillé de leurs capitaux les gogos qui se sont laissé prendre à mes prospectus. (...)

    Mais, Seigneur, se peut-il que tu frappes si impitoyablement un homme qui n'a jamais désobéi à un de tes commandements ?

    Mais c'est mal, c'est injuste, c'est immoral que je perde les biens que le travail des autres avait si péniblement amassés pour moi.

    Les capitalistes, mes semblables, en voyant mon malheur, sauront que ta grâce est capricieuse, que tu l'accordes sans raison et que tu la retires sans cause.

    Qui voudra croire en toi ?

    Quel capitaliste sera assez téméraire, assez insensé pour accepter ta loi, - pour s'amollir dans la fainéantise, les plaisirs de l'inutilité, si l'avenir est si incertain, si menaçant, si le vent le plus léger qui souffle à la Bourse renverse les fortunes les mieux assises, si rien n'est stable, si le riche du jour sera le ruiné du lendemain ?

    Les hommes te maudiront, Dieu-Capital, en contemplant mon abaissement ; ils nieront ta puissance en calculant la hauteur de ma chute, ils repousseront tes faveurs.

    Dieu farouche, Dieu aveugle, Dieu stupide, prends garde que les riches n'ouvrent enfin les yeux et ne s'aperçoivent qu'ils marchent insouciants et inconscients sur les bords d'un précipice ; tremble qu'ils ne s'y jettent pour le combler, qu'ils ne se joignent aux communistes pour te supprimer !

    Mais quel blasphème ai-je proféré ? Dieu puissant, pardonne-moi ces paroles imprudentes et impies.

    Tu es le maître, qui distribue les biens sans qu'on les mérite et qui les reprend sans qu'on les démérite, tu agis selon ton bon plaisir, tu sais ce que tu fais.

    Ô Dieu doux et aimable, rends-moi tes faveurs : tu es la justice et, si tu me frappes, j'ai dû commettre quelque faute ignorée. (...)"

    "Lamentations de Job Rothschild, le capitaliste", 1887.

    L'actualité de ce texte n'est pas la seule chose remarquable. Bien que Lafargue ne soit pas un historien et un savant comme son "beau-père" K. Marx, il a su parodier intelligemment le ton janséniste dans son pamphlet.

    De fait, avant que la religion capitaliste telle que nous la connaissons ne devienne un refuge d'hypocrites et d'ignares diplômés, le jansénisme réduisit Dieu à une marionnette. Car les fils de la "grâce" (devenue l'"aléa", le "hasard" dans la religion laïque) ne relient pas l'homme à Dieu mais enchaînent Dieu à des martingales terrestres. Blaise Pascal a d'ailleurs parié sur Dieu comme on parie sur un cheval de course ou la remontée du cours boursier. On peut dire que les railleries de Diderot et de Voltaire, Pascal les a plus que méritées ! Si Voltaire avait pris la mesure de la débilité profonde et concordante avec sa théologie des travaux "mathématiques" de Blaise Pascal, rétrograde "carreur" de cercle, il aurait été plus sévère encore.

    - Qu'on note ceci : ramener le christianisme au problème de la Foi, est une manière pour Blaise Pascal de saboter perfidement la Charité. C'est-à-dire de briser la dynamique chrétienne. L'esprit du monde n'a jamais quitté Pascal, en réalité, qui n'est qu'un poseur, le produit de son époque. Précision : la théologie dite "millénariste", celle de Bacon-Shakespeare par exemple, est combattue actuellement par l'ensemble du clergé catholique ou quasi, QUI NE VEUT PAS EN ENTENDRE PARLER. Lorsque le pape accuse François Bacon d'être le père de la science "prométhéenne", c'est, au choix : un menteur ou un ignorant. Le cardinal Barbarin, devenu pape sous le nom d'Urbain VIII, en soutenant l'arriviste G. Galilée et ses tours de passe-passe algébriques a certainement oeuvré beaucoup plus pour la mécanique et la science prométhéenne que François Bacon ou Karl Marx.

    Or la perfidie de Blaise Pascal, la religion capitaliste en "hérite" qui de son côté ramène l'économie au niveau des équations et des principes comptables et abolit ainsi l'examen des conditions de l'activité économique réelle.

    Baudelaire, assez éloigné du communisme, est pourtant assez concret pour souligner que l'honnêteté du commerçant n'est même pas l'honnêteté, elle est simplement le bon sens. Ce que les prêtres capitalistes n'héistent pas à présenter comme "neutre sur le plan moral" n'est autre que le crime.

    Que penser d'un clergé catholique qui a entériné en France récemment sans broncher la généralisation du boursicotage et donc de L'ENRICHISSEMENT "SANS CAUSE" !? Si ce n'est qu'il se vante de n'être pas matérialiste, à l'instar du Job Rothschild de Lafargue, pour mieux se livrer aux mêmes calculs crapuleux qu'un banquier.

    Un chrétien qui croit que l'enrichissement peut ne pas avoir de cause n'est autre qu'un possédé, sans l'ambiguïté de Baudelaire, un innocent les mains pleines de sang.