"Je ne suis qu'un homme. Mais j'ai déjà vécu plusieurs vies à travers d'autres hommes, et de toutes leurs expériences, les pires comme les meilleures, j'ai su tirer des leçons. Parmi les habitants de l'Inde j'étais Bouddha, en Grèce Dionysos - je me suis incarné dans Alexandre et César, ainsi que le poète Shakespeare, lord Bacon."
F. Nitche (lettre à Cosima Wagner)
Nitche fait subir à l'histoire et à Shakespeare-Bacon le même traitement qu'il inflige à l'univers. Il n'en garde que ce qui le conforte.
Shakespeare est un historien trop prophétique pour confondre le moine-théologien du moyen-âge et son bagage philosophique platonicien avec l'apôtre Paul.
Plutôt que de se réincarner, Nitche aurait mieux fait, pour ne pas mourir bête, de lire ce que dit Bacon de ce sacré Dionysos. A savoir, fait historique, que c'est tout juste si Dionysos figure au panthéon des Grecs. Il semble que Dionysos fut trop humain pour ça.
Il semble que Nitche-Dionysos n'a pas lu "Jules César" non plus, ni d'autres pièces de Shakespeare les plus dissuasives pour la nation anglaise d'imiter le modèle romain, dont les chrétiens savent qu'il est le plus satanique. Tout l'effort de Shakespeare est de montrer que la culture chrétienne médiévale n'a rien de chrétien.
Bien sûr Shakespeare n'est pas plus "moderne" que Nitche, mais en principe il n'y a que les imbéciles et les spéculateurs qui le sont.