"Amor fati" ou l'amour du destin. Cette devise résume tous les blasons de toutes les aristocraties du monde, et pourrait être peinte en lettres d'or sur chacun d'eux. L'aristocrate chrétien est frappé d'une aliénation mentale particulière, qui le pousse à se mettre au service des causes les plus absurdes. Shakespeare a bien vu ça (Richard II).
L'antichristianisme est une voie pour Nietzsche, "aristocrate de sang pur polonais" (sic), afin d'éviter de sombrer dans la folie.
Dans la version élitiste de l'histoire selon Nitche, il est nécessaire que le Messie ne soit pas ressuscité. D'où il invente cette idée de vengeance des apôtres, dirigée contre les princes de ce monde, qui ont assassiné le Messie. Shakespeare tient compte en revanche pour écrire son histoire de la révélation.
Nietzsche invente une histoire de l'art et de la Renaissance, reprise par les conservateurs de musée, notamment français, les plus incompétents. Invention de Shakespeare baroque ou pré-romantique. L'art baroque est plus païen que l'art de la Renaissance. La contre-réforme soi-disant catholique convoque tous les effets fascinants de l'art, afin de contrer Luther. Elle mène tout droit au Grand Siècle satanique. Inconséquence de Nietzsche, qui ne reconnaît pas dans l'art baroque et la musique une tentative plus sournoise, mais similaire à la sienne, de reléguer le christianisme dans le décors. Au moins on ne trouve pas chez Nietzsche cette plaisanterie de "l'invention de la perspective par la Renaissance". Nietzsche est conscient que le perspectivisme est le contraire du réalisme. Il réclame pour la politique la perspective minimum. Les grandes perspectives sont celles des peuples masochistes.
Encore une erreur de Nitche, l'art "dionysiaque" ; il ne voit pas que c'est l'art le plus décadent. Les Romains sont dionysiaques, remettent la psyché au goût du jour. Les Grecs sont beaucoup plus matérialistes.