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Le pape antéchrist

Il ne faut pas s'étonner de la substitution de discours sociologiques creux au message évangélique, à l'intérieur même de ce qui se donne l'apparence d'une Eglise chrétienne. Le Messie a mis en garde ses apôtres contre les faux prophètes s'exprimant en son nom. L'apôtre Paul dément l'argument totalitaire du progrès continu de l'humanité, en nous avertissant contre la montée en puissance de l'antéchrist au cours de l'histoire.

Dernièrement, le nouvel évêque de Rome appelait à une journée de jeûne contre les opérations militaires prévues par le pacte Atlantique en Syrie : on se demande pourquoi ce tartuffe ne retire pas plutôt l'agrément de son officine aux clercs catholiques romains chargés de donner du coeur à l'ouvrage à certains militaires actifs au sein du pacte Atlantique, et qui osent ainsi dévoyer le message de paix du Messie des chrétiens.

La même tartufferie est au coeur des repentances de l'Eglise romaine en raison de sa passivité au cours du dernier conflit mondial. On nage en plein athéisme, c'est-à-dire en plein délire anthropologique, puisqu'il s'agit là de toute évidence d'une opération de blanchiment éthique de la société civile occidentale.

Le discours sociologique de l'évêque de Rome et de ses sbires démocrates-chrétiens en France, afin de défendre la "famille chrétienne", c'est-à-dire une institution païenne christianisée il y a plus de mille ans dans des circonstances morales et politiques incomparables avec celles de l'Occident impérialiste aujourd'hui, ce discours est scandaleux à divers titres ; il l'est d'abord en tant que subversion et occultation du message évangélique authentique.

L'évêque de Rome déclare vouloir que soit mis en évidence "le lien unissant le bien commun à la promotion de la famille fondée sur le mariage, au-delà des préjugés et des idéologies". Il ajoute : "En tant qu'Eglise, nous proposons une conception de la famille qui est celle du livre de la Genèse, de l'unité dans la différence entre homme et femme. Dans cette réalité, nous reconnaissons un bien pour tous, la première société naturelle, comme elle est aussi reconnue dans la Constitution de la République italienne."

La vérité est qu'il n'y a rien dans le Nouveau Testament qui fonde la gnose sociologique du dernier pape romain. D'une manière générale, on peut être sûr que "ce qui est reconnu dans la Constitution de la République italienne", comme dit ce pontife lèche-botte, s'apparente à ce que les chrétiens nomment "antichristianisme", et dont le parti démocrate-chrétien s'est arrangé pour faire disparaître la notion. Un enfant de choeur sait ce que le pape des bonnes femmes catholiques romaines ignore : à savoir que le Messie n'a cure de l'agrément de Ponce-Pilate.

Si l'on remonte ne serait-ce qu'une cinquantaine d'années en arrière, on s'apercevra que les théologiens catholiques romains étaient gênés pour accorder au mariage chrétien plus que la valeur d'un demi-sacrement, notamment en raison de ça : "Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je suis venu apporter, non la paix, mais le glaive. Car je suis venu séparer le fils de son père, la fille de sa mère, et la bru de sa belle-mère ; et on aura pour ennemis les gens de sa propre maison." (Mt X, 34-36)

En dépit des mensonges du pape, les évangiles n'attribuent à l'homme aucune vocation sociale. Le chrétien sait qu'elle serait nécessairement mondaine et macabre, impliquant la négation du péché originel. A cet égard, on note l'interprétation délirante de la Genèse par le pape : elle est systématique au cours de l'histoire de l'Occident de la part des clercs subversifs qui tentent d'attribuer au christianisme une vocation sociale. Ils font d'une fable scientifique une fable moralisatrice, pour tenter de contourner le problème que le message évangélique pose aux pharisiens, dans la mesure où il abolit le plan légal et éthique, au nom de l'esprit de dieu et de la parole divine. On peut qualifier le "judéo-christianisme", en tant qu'amalgame, de pharisaïsme ; ce syncrétisme, qui a pour effet d'ôter la dimension historique ou prophétique au christianisme, est la religion de la synagogue de Satan, expression où demeure gravée jusqu'à la fin des temps la tentative de Satan de se faire passer pour dieu aux yeux du monde, à l'aide de clercs corrompus. Ce "judéo-christianisme" est d'ailleurs l'essence de la modernité, c'est-à-dire de la tentative mondaine de mettre fin à l'histoire.

On note d'ailleurs l'extrême hypocrisie du parti démocrate-chrétien et de ses chefs à prétendre incarner la défense de la civilisation, alors même que la démocratie-chrétienne est une des complices les plus actives de la décadence de l'Occident.

 

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