Nous nous plaçons ici du point de vue de l'eschatologie chrétienne et des différents symboles féminins qui l'illustrent. Leur contradiction Adam/Jésus, Eve/l'Eglise-camp des saints, s'explique par le fait que la spiritualité chrétienne contredit la foi et la raison humaine.
La défense de l'Occident par le théologien luthérien Jacques Ellul, se double ainsi d'une tentative coordonnée de prouver que le message évangélique est "féministe". Reste à savoir si la féminité exacerbée de l'Occident, et notamment des peuples germaniques, se rattache au symbole positif de "l'épouse du Christ" ou de l'Eglise, ou bien au contraire à celui de la putain de l'apocalypse ?
On observe que, chez ce théologien, la primauté institutionnelle de l'Eglise romaine s'efface au profit des institutions démocrates-chrétiennes - d'où les efforts d'Ellul pour démentir l'affirmation marxiste d'un pacte entre le clergé et la bourgeoisie libérale capitaliste afin d'asservir les masses populaires.
- Un autre exemple illustré, plus français, celui d'un disciple d'Alain Soral, Sani. Je dis plus "français", car le féminisme est une idéologie importée d'Allemagne, qui trouve peu d'appui dans la pensée française en raison de son idéalisme débridé. Il est assez transparent que le féminisme fait avant tout le jeu du mercantilisme et de puissants laboratoires pharmaceutiques qui, sous couvert de défendre le féminisme, se sont servi des femmes comme de cobayes humains afin de développer de nouvelles molécules. Rien ne prouve que les femmes sont plus malheureuses en France que dans les pays où les femmes ont un net ascendant sur les hommes, comme les Etats-Unis ou le Japon, la Bretagne (je mentionne cet exemple à cause du lobby breton dans les médias).
Je cite Sani : "Le féminisme moderne méprise le rôle biologique de la femme, et veut en
faire un homme comme les autres, sans tenir compte de ses aspirations naturelles."
L'intérêt de déconstruire l'idéologie féministe est d'abord parce que le discours féministe est mis au service du néo-colonialisme des nations occidentales. Après avoir mis en avant ses "moeurs chrétiennes", l'Occident met en avant ses "moeurs laïques", parmi lesquelles le féminisme et l'émancipation des femmes.
Sani se place ici du point de vue misogyne nietzschéen, qui accuse l'idéologie moderne de détruire les valeurs de la civilisation au nom d'idéaux macabres et sans consistance.
De fait, le mépris affiché du rôle biologique de la femme est un emprunt au christianisme (S. de Beauvoir), dont la spiritualité est antisexuelle (l'idée de "liberté sexuelle" est une ruse capitaliste ou mercantile grossière), et PAR CONSEQUENT ANTISOCIALE ou anarchiste.
Autrement dit, le christianisme, dans son message évangélique, ne tient aucun compte de la différence biologique sexuelle ; mais, en toute logique, la chair n'ayant pas de vocation spirituelle dans le christianisme, les institutions sociales et la culture n'en ont pas non plus. C'est l'idéologie moderne totalitaire qui propose de fonder un ordre moral nouveau sur l'égalité des sexes, et non le christianisme. L'image de la civilisation et des nations dans la révélation chrétienne est presque symétrique de l'image fournie par Moïse dans le judaïsme des chars égyptiens à la poursuite des Hébreux.
- Le plus intéressant à noter, c'est que l'idéologie totalitaire, qu'elle soit nazie, stalinienne ou anglo-saxonne, est toujours élaborée selon ce schéma, à savoir : un élément de logique chrétienne, ou un symbole chrétien, mis au service d'une utopie morale ou politique, alors même que l'esprit évangélique s'oppose le plus radicalement à l'utopie morale ou politique, qualifiée de "fornication". La rhétorique démocrate-chrétienne est la plus éloignée possible du message évangélique - un mensonge absolu, et probablement la subversion la mieux adaptée à notre temps, c'est-à-dire la plus séduisante, et, dans ce sens, féminine. La misogynie et le culte de Zarathoustra/Satan/Prométhée vantés par Nietzsche sont sans doute plus esthétiques et plus féconds artistiquement, mais ils sont définitivement inadaptés à notre époque et son besoin politique massif de produits stupéfiants.