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  • Nabe contre Dieudonné

    ...et Finkielkraut contre Soral.

    C'est une belle affiche pour un pugilat télévisé, n'est-ce pas ? Qu'on ne dise pas que les responsables de programmation n'aiment pas ça, les débats animés. Or rien que le communiqué de presse de Nabe pour la parution de son bouquin a battu des records d'audience.

    Bien sûr ça poserait quelques problèmes protocolaires, A. Finkielkraut refuserait sans doute de se ranger du même côté de Nabe, à cause de l'odeur. Mais bon, on trouverait bien une solution protocolaire. Finkielkraut porterait une tenue de décontamination, ou Nabe ferait comme les papes sa contrition.

    C'est un peu vache de coller Finkielkraut dans le camp des "justes" : il est tellement nul ; Finkielkraut aime la rhétorique comme un perroquet éprouve le besoin de parler, ça ne veut pas dire qu'il y arrive.

    Mettons plutôt BHL ; mais BHL est trop malin pour se compromettre dans un pugilat avec le bas-clergé.

    Les politiciens ont de quoi être jaloux : leurs joutes verbales et leurs compétitions électorales n'intéressent plus que les journalistes, payés pour s'y intéresser. Le vaudeville avec des actrices ou des chanteuses est leur dernier atout pour faire de l'audimat.

    Mais ce débat n'aura pas lieu. Pas à la télé, qui est un sanctuaire. Il y a dans la nef des recoins obscurs où tel ou tel paria peut se faufiler grâce à un chanoine complaisant (F. Taddéi), et lapper ainsi quelques gouttes de la lumière glorieuse des saints...

    Mais pas question de débattre de l'existence de dieu au beau milieu de la nef, en plein sur le maître-autel. Le diable doit symboliquement rester à l'extérieur. Je dis "symboliquement", car il n'est aucune institution qui peut résister à Satan.

    Plus encore que par Soral & Dieudonné, c'est par les faux espoirs qu'elle entretient qu'une élite se fait désarçonner, c'est-à-dire par une puissance implacable et incontrôlable.

  • Contre Nabe

    D'abord, une précision : contrairement à Soral, Dieudonné ou Nabe, j'écris sous couvert d'anonymat. C'est une façon de procéder parfois stigmatisée pour sa lâcheté. Lorsque l'accusation vient du chef de l'Etat lui-même, plus entouré de gardes du corps qu'aucun souverain d'ancien régime ne fut, et entretenant des services de renseignement intérieurs coûteux - cette accusation prête à sourire. Le président de la République s'en est pris ainsi dernièrement à ceux qui, sur internet, menacent l'orchestration de l'opinion publique par quelques éditorialistes.

    Si les gangsters procédaient à visage découvert et envoyaient leurs portraits à la police, on se moquerait d'eux ; il en va de même pour la police de la pensée et ses opposants.

    Je déplore depuis longtemps l'attitude de M.-E. Nabe qui consiste à accepter les invitations à se produire à la télévision ; elles ont pour but de démontrer que la télévision est garante de la liberté d'expression, et que la dissidence n'a pas lieu d'être. Telles ces gazettes impertinentes, dont l'impertinence se limite à l'exhibition sexuelle carnavalesque, ou la dénonciation de tribunaux d'inquisition qui ne siègent pas en France.

    M.-E. Nabe s'attaque donc à Dieudonné et Soral, leur reprochant d'attiser le conspirationnisme ou le complotisme. C'est plutôt étonnant de la part d'un qui se dit chrétien, dans la mesure où l'aspiration à la vérité, par-delà les limites tyranniques ou légales assignées à cette aspiration, est typiquement chrétienne ou juive. Autrement dit, la loi n'explique rien pour un chrétien -elle ne débrouille pas la condition humaine-, par conséquent l'aspiration à la connaissance, contre sa nécessaire limitation par des raisons politiques, est une impulsion chrétienne. Aucun politicien, s'il a deux grammes d'honnêteté (et par conséquent ne procède sous des couleurs chrétiennes), ne prônera la transparence la plus complète, sachant qu'elle aurait pour effet la dissolution de l'ordre politique.

    A cause de ce mélange impossible de politique et de christianisme, l'Occident est une civilisation maudite. Maudite par qui ? Maudite par le conspirationniste Shakespeare.

    D'ailleurs M.-E. Nabe se dit lui-même le suiveur de L.-F. Céline ; or il a été donné à Céline, à cause de la guerre et comme ses victimes juives ultérieures, d'apercevoir l'Occident tel qu'il est, sans ses habits de lumière humaniste.

    Donc le complot n'est pas seulement dans la bouche de Soral et Dieudonné, il est partout, et ce depuis des millénaires.

    Et ceux qui corroborent le plus la thèse du complot avancée par Soral et Dieudonné, ce sont ceux qui les empêchent de se défendre dans la presse et la télévision, et produisent des tirs d'artilleries médiatiques propres à ébranler les convictions les mieux ancrées dans la garantie de la liberté par l'Etat républicain et les représentants de la force publique. Aussi stalinienne soient la France et ses intellectuels, la méthode du procès en l'absence des principaux accusés risque d'apparaître vite comme suspecte à tous les actionnaires minoritaires du régime.

  • Contre Soral

    Je suis d'autant plus gêné de m'exprimer contre Alain Soral qu'il est de nouveau la cible d'un imbécile en la personne du violoniste Alexis Galpérine, petit-fils de Léon Bloy. La Licra, institution certifiée conforme à la République française néo-colonialiste, a demandé et obtenu (!) en référé la censure d'une partie du "Salut par les Juifs" de Léon Bloy. Et ne voilà-t-il pas que ce violoniste, sous le principal prétexte d'une consanguinité avec l'auteur du "Salut", au lieu de fustiger la Licra ou le juge des référés de Bobigny, préfère accuser Soral dans "Le Figaro" (28 nov.) de déshonorer son aïeul et sa famille en publiant Bloy.

    Il ne semble pas venir à l'esprit de ce Galpérine que le catholique Léon Bloy se distingue nettement du cochon démocrate-chrétien abonné au "Figaro", son veau, ses vaches, et ses couvées, ni que les lois et la justice du jour, en dépit qu'elles paraissent exprimer le respect des noirs, des juifs, et de toutes sortes de gens supposés inaptes à se défendre par eux-mêmes, sont d'abord les lois et la justice d'un Etat ploutocratique. Du riche, l'opprimé peut s'attendre à la même protection que l'agneau peut s'attendre du loup. 

    Malgré le soutien d'Emile Zola au capitaine Dreyfus, Bloy ne vit en Emile Zola qu'un hypocrite parvenu, prompt à tirer de la défense du populo des revenus pour s'acheter une villa cossue. En démocratie, comme partout ailleurs, les pauvres mangent les miettes qui tombent de la table des riches, et parmi ces miettes il y a des mots doux, dont l'antiracisme, qu'aucun esprit juste ne prendra au sérieux tant qu'il n'aura pas été mis fin au détournement des richesses de pays tiers par l'Occident, à quoi l'excédent de puissance des nations occidentales tient principalement - le racket à l'échelle internationale.

    Je me limite à dire pour cette fois que le "Salut par les Juifs" fut écrit dans un contexte d'abandon du judaïsme par de très nombreux juifs parvenus, au profit de l'idéologie dominante, dans un souci d'intégration à la République ; un contexte très différent de celui où nous sommes, de "fierté juive retrouvée", manifestation d'un patriotisme dépourvu de lien avec la religion de Moïse. 

    Les jugements de la Licra et du juge de Bobigny relèvent donc du relativisme absolu, c'est-à-dire de l'arbitraire que l'on peut craindre en général de la part d'un tribunal d'inquisition. Les conventions morales d'aujourd'hui, Bloy ne pouvait s'y plier par avance. Si le geste de Soral permet de mettre en lumière le caractère ubuesque de la justice moderne, c'est tant mieux.

    Si le propos de Bloy est condamnable, il ne peut l'être qu'au regard des évangiles, dont la conformité est impossible avec la justice humaine (c'est précisément la raison du caractère particulièrement inique des tribunaux ecclésiastiques d'inquisition, et de toute justice rendue au nom de prétendues "valeurs judéo-chrétiennes"). Il est une image de la justice des hommes rendue au nom de Dieu dans les évangiles, c'est celle du sanhédrin condamnant le prophète Jésus-Christ à mort. Le jugement du procurateur de Judée Ponce-Pilate eût peut-être été équitable, si les tribunaux religieux ne lui avaient pas forcé la main. De là vient que les chrétiens sont portés à prêter à la collusion de l'ordre moral et du pouvoir politique une sinistre signification.

    Probablement l'étrange répétition de ce phénomène dans l'histoire, à savoir la prétention de l'Eglise catholique romaine, puis de l'Occident en général, à dire le droit au nom de Dieu, et donc à inventer de toutes pièces cet ordre divin, ce phénomène n'est pas sans rapport avec le bouquin de Léon Bloy, ni avec Alain Soral lui-même.

    L'ambiguïté d'Alain Soral est la même que celle de Léon Bloy ; ce sont tous les deux des anticléricaux-cléricaux, des dissidents face à un ordre moral dominant hypocrite, qui en appellent à un ordre plus juste. A cet égard, il ne fait aucun doute que Bloy aurait préféré être cité par Soral plutôt que par les actionnaires démocrates-chrétiens du "Figaro", immonde torchon du point de vue catholique. Bloy était du reste assez bien informé du christianisme, pour savoir que la filiation naturelle invoquée par A. Galpérine, est le dernier argument qu'un chrétien peut invoquer.

    C'est l'invocation de cet ordre plus juste qui, de la part de Bloy ou Soral, est contestable et doit être contestée du point de vue chrétien. Le Messie a dissuadé ses fidèles apôtres d'attendre une quelconque récompense dans l'ordre temporel, sur le plan moral ou politique. La doctrine des derniers évêques de Rome est, à cet égard, parfaitement diabolique au regard de la parole divine, en particulier celle de Karol Wojtyla quand il affirme l'importance du temps dans le salut de l'homme. C'est bien sûr en faveur du monde que joue le temps, ce qui explique que le Messie explique à ses apôtres que l'avènement de l'Eglise est pour bientôt.

    On note d'après son Journal que Léon Bloy s'intéresse de près à l'histoire, mais il ne remarque pas ou peu le rôle actif de l'Eglise catholique afin d'étouffer l'histoire au profit d'une théorie impossible de la culture chrétienne et du droit chrétien, c'est-à-dire de l'idée d'un christianisme civilisateur, la plus éloignée du "salut par les juifs" et des épîtres de saint Paul, qui ne cesse de répéter l'accomplissement par le Messie de la promesse contenue dans la loi de Moïse. L'apôtre Paul est beaucoup moins "romain" que les catholiques romains, et c'est ce qui explique la haine de Nitche vis-à-vis de Paul. Celui qui parle au nom de Satan a conscience du danger que représente le catholicisme véritable pour l'ordre providentiel satanique.

    La culture catholique médiévale idéale de Bloy, Soral ou J. Ratzinger est un mirage, dont les tragédies de Shakespeare dissipent entièrement l'illusion. L'entreprise de démolition par Sheakespeare de la culture occidentale judéo-chrétienne ne fait pas de lui un athée. Ce que vise Shakespeare-Bacon, ce n'est pas le christianisme, mais son dévoiement sous la forme de la "culture" ou de l'art prétendument chrétien, qui contient les germes d'un totalitarisme et d'un mal qui, contrairement au propos de la philosophe nazie Hannah Arendt, n'a rien de "banal". La banalité du mal n'est concevable que du point de vue néo-païen technocratique, c'est-à-dire celui dont est issu la violence moderne et la culture de masse. L'exceptionnelle régression de l'Occident dans la guerre civile n'a rien de banal, si l'on se place du point de vue de l'histoire, et non celui de la morale moderne relativiste d'Hannah Arendt.

    - Outre l'étrangeté de la doctrine d'Alain Soral, au regard du message évangélique (ésotérisme que l'on peut soupçonner d'être intentionnel, comme celui de Dante Alighieri), tandis qu'elle résulte chez Léon Bloy de l'influence néfaste de la doctrine maçonnique de J. de Maistre, il y a dans son propos touchant la politique internationale une affirmation qui laisse sceptique. Le pacte entre l'Etat d'Israël et la superpuissance technocratique américaine n'est-il pas d'abord un danger pour les juifs ? C'est la peur qui incite essentiellement à se fier aux institutions d'une nation plutôt qu'à Dieu, à désirer la sécurité plutôt que la liberté. Or la peur est mauvaise conseillère. L'enrichissement fut le facteur principal de la banalisation et de l'intégration des juifs aux valeurs prussiennes de la Mitteleuropa - non seulement l'argent ne les a pas protégés, mais la sagesse juive fait au contraire valoir que l'argent peut être une plaie (cf. Ecclésiaste).

    (C'est même une plaisanterie de faire interdire Drumont, alors que les très racistes Kant ou Montesquieu sont au programme des études universitaires. Montesquieu justifie l'esclavage des nègres par la nécessité de pouvoir se procurer du sucre moins cher ! Et il faut s'empresser d'ajouter que cet aveu est beaucoup plus honnête de la part de Montesquieu que les opérations militaires afin de se procurer du pétrole ou de l'uranium au meilleur prix, au nom des droits de l'homme.)




  • Misogynie & apocalypse

    Nous nous plaçons ici du point de vue de l'eschatologie chrétienne et des différents symboles féminins qui l'illustrent. Leur contradiction Adam/Jésus, Eve/l'Eglise-camp des saints, s'explique par le fait que la spiritualité chrétienne contredit la foi et la raison humaine.

    La défense de l'Occident par le théologien luthérien Jacques Ellul, se double ainsi d'une tentative coordonnée de prouver que le message évangélique est "féministe". Reste à savoir si la féminité exacerbée de l'Occident, et notamment des peuples germaniques, se rattache au symbole positif de "l'épouse du Christ" ou de l'Eglise, ou bien au contraire à celui de la putain de l'apocalypse ?

    On observe que, chez ce théologien, la primauté institutionnelle de l'Eglise romaine s'efface au profit des institutions démocrates-chrétiennes - d'où les efforts d'Ellul pour démentir l'affirmation marxiste d'un pacte entre le clergé et la bourgeoisie libérale capitaliste afin d'asservir les masses populaires.

    - Un autre exemple illustré, plus français, celui d'un disciple d'Alain Soral, Sani. Je dis plus "français", car le féminisme est une idéologie importée d'Allemagne, qui trouve peu d'appui dans la pensée française en raison de son idéalisme débridé. Il est assez transparent que le féminisme fait avant tout le jeu du mercantilisme et de puissants laboratoires pharmaceutiques qui, sous couvert de défendre le féminisme, se sont servi des femmes comme de cobayes humains afin de développer de nouvelles molécules. Rien ne prouve que les femmes sont plus malheureuses en France que dans les pays où les femmes ont un net ascendant sur les hommes, comme les Etats-Unis ou le Japon, la Bretagne (je mentionne cet exemple à cause du lobby breton dans les médias).

    Je cite Sani : "Le féminisme moderne méprise le rôle biologique de la femme, et veut en
     faire un homme comme les autres, sans tenir compte de ses aspirations naturelles."misogynie,apocalypse

    L'intérêt de déconstruire l'idéologie féministe est d'abord parce que le discours féministe est mis au service du néo-colonialisme des nations occidentales. Après avoir mis en avant ses "moeurs chrétiennes", l'Occident met en avant ses "moeurs laïques", parmi lesquelles le féminisme et l'émancipation des femmes.

    Sani se place ici du point de vue misogyne nietzschéen, qui accuse l'idéologie moderne de détruire les valeurs de la civilisation au nom d'idéaux macabres et sans consistance. 

    De fait, le mépris affiché du rôle biologique de la femme est un emprunt au christianisme (S. de Beauvoir), dont la spiritualité est antisexuelle (l'idée de "liberté sexuelle" est une ruse capitaliste ou mercantile grossière), et PAR CONSEQUENT ANTISOCIALE ou anarchiste.

    Autrement dit, le christianisme, dans son message évangélique, ne tient aucun compte de la différence biologique sexuelle ; mais, en toute logique, la chair n'ayant pas de vocation spirituelle dans le christianisme, les institutions sociales et la culture n'en ont pas non plus. C'est l'idéologie moderne totalitaire qui propose de fonder un ordre moral nouveau sur l'égalité des sexes, et non le christianisme. L'image de la civilisation et des nations dans la révélation chrétienne est presque symétrique de l'image fournie par Moïse dans le judaïsme des chars égyptiens à la poursuite des Hébreux.

    - Le plus intéressant à noter, c'est que l'idéologie totalitaire, qu'elle soit nazie, stalinienne ou anglo-saxonne, est toujours élaborée selon ce schéma, à savoir : un élément de logique chrétienne, ou un symbole chrétien, mis au service d'une utopie morale ou politique, alors même que l'esprit évangélique s'oppose le plus radicalement à l'utopie morale ou politique, qualifiée de "fornication". La rhétorique démocrate-chrétienne est la plus éloignée possible du message évangélique - un mensonge absolu, et probablement la subversion la mieux adaptée à notre temps, c'est-à-dire la plus séduisante, et, dans ce sens, féminine. La misogynie et le culte de Zarathoustra/Satan/Prométhée vantés par Nietzsche sont sans doute plus esthétiques et plus féconds artistiquement, mais ils sont définitivement inadaptés à notre époque et son besoin politique massif de produits stupéfiants.