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  • L'action des Gilets jaunes en 2025

    Je compare dans mon essai sur "Orwell & les Gilets jaunes" le mouvement historique de grève générale de 2019 à la révolution MAGA aux Etat-Unis. Si les Gilets jaunes sont disparates sur le plan idéologique, nombre d'entre eux ont conscience d'avoir débusqué "l'Etat profond", qui jusque-là était resté dans l'ombre. La force de Big Brother est d'être invisible selon G. Orwell, c'est-à-dire de ne paraître abusif ou totalitaire qu'à une frange infime de citoyens.

    Comparer n'est pas admirer, mais comprendre que le mouvement des Gilets jaunes est un mouvement révolutionnaire, comme le mouvement MAGA. La crise économique qu'affontent les Etats-Unis, aggravée par le bras de fer avec Poutine en Ukraine, ressemble à la crise que traverse la France, masquée par le commandement allemand de l'Union européenne, qui agit ostensiblement depuis 2020 comme l'Etat fédéral états-unien.

    D. Trump a des admirateurs en France parmi les Gilets jaunes, sans doute convaincus que sa volonté de redressement économique est la bonne. Pour un Gilet jaune marxiste, elle est vouée à l'échec : aucune révolution mieux que la révolution MAGA n'a fait éclater au grand jour la contradiction qui, selon Marx, entraîne l'économie capitaliste à s'autodétruire : en effet le programme économique de D. Trump consiste à essayer de revenir à un état antérieur du capitalisme.

    Même les plus trumpistes, s'ils sont honnêtes, devront reconnaître que l'entreprise politique de D. Trump en est à ses balbutiements. Remporter l'élection présidentielle est loin d'être une étape décisive ; la révolution MAGA n'est donc pas plus avancée que celle des Gilets jaunes. Les MAGAs se heurtent à la résistance pugnace de l'Etat profond états-unien, qui est sans doute très loin d'avoir dit son dernier mot. Les Etats-Unis n'ont jamais été un Etat-nation comme l'organisation communautaire le souligne, ce qui aggrave en cas de crise économique le risque de dislocation.

    La guerre civile qui tend les bras aux MAGAs n'est pas une option pour les Gilets jaunes, mais bien plutôt un comité de salut public représentant la classe moyenne. Si la bureaucratie capitaliste française est très étendue, bien au-delà des seuls fonctionnaires de police et du personnel de l'Education nationale (principal acteur du culte de Big Brother), elle ne représente qu'une minorité de Français éparpillés dans tous les partis.

    La pression des Gilets jaunes sur les partis d'opposition (RN et LFI) est telle qu'elle a entraîné la chute de Michel Barnier, puis de François Bayrou, et bientôt de Sébastien Lecornu. Depuis 2019 Le Pen & Mélenchon sont tenus de donner des gages à leurs électeurs qu'ils constituent réellement une force d'opposition ; leurs attermoiements au parlement de Bruxelles permet de douter de la réalité de cette opposition. La politique économique catastrophique de l'UE au cours des dernières années n'a rencontré aucune opposition réelle d'aucun parti.

    La nasse des Gilets jaunes se referme peu à peu sur E. Macron. Son projet de guerre, aux côtés du chancelier allemand F. Merz est, pratiquement, sa dernière chance de s'extraire de la nasse.

    Si les Gilets jaunes ne représentaient pas encore en 2025, une épée de Damoclès suspendue au-dessus de l'ensemble de la classe politique, non seulement le chef de l'Etat, l'Etat profond n'aurait pas mobilisé, sous la houlette du premier flic de France Retailleau, toutes les forces de police disponibles devant la menace d'une nouvelle grève générale.