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bernard thibault

  • Valeurs actuelles

    Les partisans de Sarkozy invoquent sa “légitimité démocratique” pour exiger que cesse la grève. Ils feraient bien plutôt de réclamer des tickets spéciaux pour circuler, comme ceux dont étaient munis les supporters de foot qui ont remplis le stade de Saint-Denis samedi dernier comme un jour de circulation normale pour applaudir la morne pièce qui s’y jouait, un match diplomatique entre l’équipe du Maroc et l’équipe de France B.

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    La “légitimité démocratique”, ce truc est bon pour les collégiens en cours d’éducation civique. Et encore, les banlieusards ça doit les faire ricaner, eux qui sont affranchis sur les “principes” du système dès le plus jeune âge.
    Sarkozy a été élu avant tout par des vieillards sur le slogan : « Travailler plus pour gagner plus. » Légitimité tu parles.
    On comprend que les cheminots de la SNCF se moquent bien de ces petits vieux et de leur vote sacré ; par le froid qu’il fait, c'est tout juste si elles se risquent dehors, les têtes chenues, alors question de botter les fesses aux cheminots, faut pas trop compter sur eux.
    Légitimité démocratique mon cul. Les bourgeois libéraux et leurs “valeurs actuelles” me donnent la nausée. Il n’y a pas de “légitimité” immanente, il n’y a que des rapports de force, "a fortiori" dans le système capitaliste.

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    Mettez-vous à la place de la poignée d’étudiants gauchistes bretons qui occupe le devant de l’amphi. À eux seuls ils ont défrisé naguère le panache du ministre Villepin en moins de temps qu'il n'en faut pour convoquer une AG de fumistes. L’“homme de commando” de Chirac a été obligé de se replier dare-dare avec toute sa panoplie napoléonienne.
    Pourquoi cette même poignée d’étudiants se priverait-elle de faire subir la même Bérézina-express à Fillon, voire à Sarko tant qu’à faire ? Le pouvoir, quand on y a goûté, il paraît qu’on ne s’en lasse pas.
    J’ai tendance à mettre libéraux de droite et libéraux de gauche dans le même panier de crabes, mais s’il fallait établir une hiérarchie je dirais que les libéraux de gauche sont quand même un peu moins cons. Dans le fond ils prennent moins la démocratie au sérieux que leurs homologues de droite, sans doute parce qu'ils savent qu'ils l'ont inventée de toutes pièces.

    En définitive, ceux qui ont le plus intérêt à un accord et à un redémarrage des trains, après avoir montré leur force, ce sont les dirigeants des centrales syndicales, Bernard Thibault en tête, qui a le cul entre deux chaises. Le problème c'est que la compromission avec le système est de plus en plus visible, y compris des syndicalistes de base, qui rechignent à obéir aux votes truqués et en organisent d'autres dans l'autre sens.
    Le syndicalisme "à l'allemande" dont Thibault, Sarko et le patronnat rêvent, comme Perrette de son pot-au-lait, n'est pas pour demain.