L'importance de la propagande, et donc des médias, dans la guerre moderne, est admise par tout le monde. D'une façon générale, depuis la nuit des temps, la culture est essentiellement militaire, faite pour mobiliser. Du point de vue culturel, la guerre est un événement majeur, et sans doute l'activité la plus féconde.
C'est le sens de l'expression : "Quand j'entends le mot culture, je sors mon revolver."
Un mouvement culturel ET pacifiste ne peut exister que sous la forme d'une poignée d'imbéciles manipulés. Homère peignait déjà les guerriers les moins subtils comme des hommes pétris de culture, et Shakespeare n'a pas eu à forcer beaucoup le trait pour faire du grand Ajax un crétin "hors pair".
La culture moderne répond à un phénomène moderne : tandis que les guerres du passé se passaient assez largement d'un prétexte, ou se contentaient de déclarer les symboles de la propriété "sacrés", "divins", etc., la culture moderne passe par de très nombreuses figures de style pour en arriver au même point. Le bouquin dans lequel S. Hutington met en avant cette idée redondante et pour ainsi dire primitive de "choc des cultures" est un véritable traité juridique de haine. L'homme moderne ne sait plus haïr/aimer simplement. De là l'impression que la culture moderne est fabriquée par des Lilliputiens.