Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

déphilosopher

  • Déphilosopher

    Ce qu'un marxiste peut reprocher à l'institution républicaine, c'est d'avoir remis au goût du jour la philosophie. La zizanie qui règne au sein des élites intellectuelles, et qui nous est présentée comme la liberté de débattre à la télévision de tout et de rien, cette liberté repose sur le préjugé philosophique moderne en faveur de l'éthique, alors même que l'éthique la plus sûre, c'est-à-dire la moins subjective, eut pour cadre les régimes les plus despotiques.

    En ce sens la critique marxiste est pratiquement aussi pure de tout projet de réforme sociale que la doctrine réactionnaire du surhomme proposée par Nitche. L'historien véritable est aussi éloigné du constat erroné de l'éternel retour du même, suivant une détermination naturelle, qu'il est éloigné de penser que les sociétés humaines peuvent être perfectionnées.

    Contre l'Etat et ses institutions les plus omnipotents, dont l'omnipotence n'a jamais bénéficié qu'à des élites libérales captieuses, Marx est donc dépourvu de parade politique. En revanche il indique qu'il est inutile de prêcher la régulation de l'économie par l'Etat, dont l'histoire enseigne qu'il n'a jamais eu vocation à défendre l'intérêt général, mais que la seule intention de défendre cet intérêt général lui est attribuée, comme elle fut attribuée à dieu autrefois.

    Les apôtres du libéralisme qui prônent la diminution de l'influence de l'Etat, ont à peu près la même idée de l'économie que les casques bleus ou les amateurs de jeux vidéos virils ont de la guerre.

    L'aliénation individuelle est proportionnelle à la puissance de l'Etat, dont les marchands de rêve, soi-disant "économistes", tirent le meilleur profit pour leurs entreprises personnelles. Le goût des drogues en tous genres est la manifestation de l'aliénation individuelle dans les régimes de droit totalitaire, où le discours laïc fait office de verrou et de garantie d'équité de la loi. La laïcité n'est que le service du dogme catholique rendu à l'Etat républicain.


  • Déphilosopher

    "Comme en son temps l'imprimerie, il n'est pas impossible qu'internet fasse éclore un nouvel humanisme."

    Martin Legros, philospophe de service.

    - Une des caractéristiques de la pensée humaniste est de nier que la technique constitue un quelconque progrès. De sorte qu'on ne peut pas fonder le slogan de la modernité sur l'humanisme, mais seulement sur la pure rhétorique. On pourrait citer cent exemples des préventions de l'humanisme contre la technique. Le meilleur est Francis Bacon, qui dans la "Nouvelle Atlantide" annonce toutes les inventions techniques futures pour mieux signifier qu'elles ne marquent aucun progrès de l'imagination humaine, où Bacon voit la meilleure ressource afin, pour l'homme, de triompher de la nature et de sa condition.

    Du même Legros :

    "Peut-il y avoir de bonnes raisons d'être plus touché par la destruction d'une oeuvre d'art que par celle d'une vie humaine ?"

    Comme on le supute, après quelques syllogismes sentencieux pour l'appuyer, la réponse de Legros est : "oui". Toute la barbarie démocratique est dans cette affirmation. La démocratie est sans doute elle-même le plus beau monument de rhétorique pharisienne, auquel on doit sacrifier autant de vies humaines que nécessaire. Ne croyez pas que les onctueux démocrates se soucient beaucoup de l'art primitif ; il ne leur sert qu'à alimenter leur propre primitivisme.

    On m'interrogeait justement, il y a peu, sur la dette diabolique que la société fait peser sur l'homme et qui a pour effet de l'inciter à aliéner sa conscience, à s'aimer moins qu'il n'aime la société, afin de perpétuer le sacrifice. La réponse est contenue dans l'absurdité de cette affirmation, qui illustre le point de vue social comme celui du démiurge. Ennemi de la démocratie et plus humaniste que tous les souverains pontifes démocrates réunis, Baudelaire constate que le progrès de la civilisation est, avant toute chose, le résultat de l'effacement des traces du péché originel. Sans le péché originel, il n'y a plus que la condition humaine, et puis c'est tout, les barbares peuvent fonder, religieusement, le principe de la banalité du mal. Comment comprendre, ensuite, que la créature humaine est, primitivement, l'oeuvre du diable, et ne peut échapper au déterminisme, si elle s'en tient au plan physique ? On le comprend parce que le raisonnement hypothétique et le raisonnement génétique sont semblables. L'hypothèse ou la condition est le mode primitif de raisonnement. Il n'y a dans toutes les idéologies ou doctrines sociales qui en découlent, qu'un simple volontarisme. L'âme elle-même est déterminée par le physique et la biologie, aussi soluble dans les rêves que la mécanique, les mathématiques ou la démocratie.