Maigre bilan de l'année saint Paul. Présenté quasiment comme un marchand de tapis sarkozyste dans la gazette "néo-cons" "Famille chrétienne" (Père de la Menthière). Interview d'une universitaire dans la même revue, Marie-Françoise Baslez, occasion pour moi de corriger des erreurs historiques :
- Peut-on dire que la pensée des droits de l'homme a une dette envers le christianisme ?
- Certainement (...)
On comprend qu'il s'agit ici de cautionner la religion de l'Etat laïc à peu de frais. Si les Droits de l'Homme ont pu contenir un idéal révolutionnaire d'inspiration testamentaire, la critique historique de Marx selon laquelle les droits de l'homme s'arrêtent aux droits de l'homme égoïste dans la République laïque, cette critique est plus que jamais validée par les faits. Dérivé des droits de l'homme, le droit international est même devenu une arme au service de grandes puissances terroristes comme les Etats-Unis. Marx dénonce en outre l'iniquité de l'égalitarisme républicain, étranger de fait à la charité chrétienne prônée dans le Sermon sur la Montagne, qui abolit tout cadre légal, même si ce n'est pas dans l'intérêt des défenseurs du droit canonique romain de l'admettre.
Les Droits de l'Homme sont une sorte de mutation du décalogue sans rapport direct avec saint Paul. Ils trahissent la dette de l'idéal révolutionnaire de la fin du XVIIIe siècle vis-à-vis de la religion d'Etat judéo-chrétienne du XVIIe siècle qui a contribué à renforcer un légalisme chrétien peu évangélique.
- Est-ce qu'on peut dire que saint Paul est un communiquant au sens moderne ?
- Sûrement (...)
De plus en plus grossière la propagande qui cherche ensuite à faire de saint Paul un précurseur de Jacques Séguéla. Les néo-cons n'ont aucun scrupule ! Bien évidemment saint Paul ne disposait pas des moyens de communication actuels, qui sont tout sauf modernes puisqu'ils procèdent la plupart du temps du bourrage de crâne et du mensonge ; télévision et cinéma ont même été mis au service de la barbarie totalitaire et de sa violence décuplée, engageant jusqu'aux populations civiles, à tel point qu'on peut penser que l'image luciférienne animée à laquelle il est fait référence dans l'Apocalypse (ap. XIII "[...] Et il lui fut donné d'animer l'image de la bête [...]) c'est l'image cinématographique (qui présente en outre la particularité de n'être pas une "image" au sens d'"icône" ou de dessin, mais une simple réflexion.)
On peut même trouver scandaleuse l'absence de condamnation morale de la part du clergé chrétien de pratiques journalistiques ou "marketing" qui s'apparentent à la prostitution de l'esprit et au cynisme le plus dégradant. Plus sérieux que cette Marie-Françoise Baslez et la revue "Famille Chrétienne", il y a Balzac : "La liberté de la presse nous perdra". De fait la contribution des journalistes à la chienlit chrétienne n'est pas mince.