Sur la chaîne de télé KTO, relais de la propagande romaine en France, le directeur de la rédaction de "Famille-chrétienne", Aymeric Pourbaix, fait grief à la religion musulmane de mélanger les choses d'ordre spirituel avec les questions d'ordre temporel.
Précisons que "Famille chrétienne" est une gazette méprisable de bonnes femmes soi-disant chrétiennes qui fait l'apologie de la télévision et de la culture de vie païenne sous l'étiquette chrétienne. Elle représente une grave menace pour les enfants qui y sont exposés. En effet, tandis que Jésus dit : "Laissez venir à moi les petits enfants !", télévision et culture de vie réduisent à néant les gosses.
Néanmoins A. Pourbaix a raison de s'opposer ainsi à l'islam ; les chrétiens ne peuvent servir deux maîtres : dieu et la société. Les choses du monde sont décrites par le Christ et ses apôtres comme sataniques. Le "temps est un assassin", rappelle le héraut chrétien Shakespeare, et la mort le fruit du péché selon l'apôtre Paul.
La seule bonne raison d'un chrétien de combattre spirituellement l'islam est le caractère moral ou éthique du coran, qui traduit l'influence du temps. Jésus combattit de même les juifs, pour la même raison d'une spiritualité juive rabaissée par le clergé juif au niveau de l'éthique. Pour le chrétien, il n'y a pas de vérité éthique ; le temps est cause de tous les relativismes.
A quoi tient l'intense tartufferie d'Aymeric Pourbaix ? Juste avant de repousser l'islam justement, il faisait l'éloge de la "doctrine sociale" de Benoît XVI ! Ainsi, les catholiques romains pourraient se permettre ce qu'ils critiquent dans l'islam, se vautrer dans le lit du monde ? Y compris lorsque celui-ci revêt toutes les apparences d'un marécage fangeux ? Quel langage de vipère !
Exactement au même niveau que l'islam, l'Eglise romaine se retrouve dans la position de justifier hypocritement l'éthique libérale dominante, ou bien de suggérer en vain, pour les quelques personnes sincères et non directement subventionnées par la puissance publique, une réforme morale impossible.
L'éthique démocrate-chrétienne de Benoît XVI est la cousine germaine de l'éthique nazie de Hegel, Heidegger ou Arendt, que l'esprit de résistance français verra naturellement comme de nouveaux Pangloss, non pas soucieux de vérité, mais actifs dans la justification du crime social pour le bénéfice d'une élite cléricale. Dans une perspective analogue de justification personnelle, l'antichrist Nitche a au moins le mérite de parler d'éthique "au nom de Satan" et non de dieu ou du Christ.
Récemment les assassinats perpétrés par l'armée yankee néo-nazie en Afghanistan nous ont valu, de la part de la sinistre chancelière Hillary Clinton une stupéfiante remarque : le fait pour les soudards de la nation yankee d'uriner sur les cadavres de leurs victimes, a déclaré cette vieille sorcière "n'est pas éthique". Voyez l'usage de l'éthique néo-nazie ou démocrate-chrétienne : elle est d'abord faite pour permettre à l'élite d'échapper à sa responsabilité. Secundo, elle place l'honneur au-dessus de la vie, dans un contexte de "culture de vie païen".
A ce stade il me semble facile de comprendre pourquoi Emmanuel Swedenborg interprète la "bête de la terre" comme la figuration de cette éthique monstrueuse dans l'apocalypse de Jean. Les musulmans sincères doivent comprendre que la morale, petit serpent au début, a vocation à s'enrouler, anneau après anneau, tout autour de la terre.
L'éthique est en effet la formule de l'iniquité ou du mensonge universel, justification de l'homme par l'homme, ou encore métaphysique technocratique truquée (Einstein), derrière laquelle l'homme ne voit pas la main de Satan, en dehors de quelques rares exemples comme Baudelaire ou Nitche.