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  • No Problem Play

    - Un certain nombre de pièces de W. Shakespeare sont dites "problématiques" ou "énigmatiques". Mais ce n'est pas Shakespeare qui manque de simplicité, ce sont les universitaires qui tentent de l'interpréter qui sont débiles ou tordus, qui sont des "stylistes", tandis que Shakespeare se moque du style.

    - W.S. sait parfaitement que le langage est l'instrument favori des habiles pour étrangler les plus faibles parmi les hommes. A l'aide du langage, des mondes qui n'existent pas, infernaux ou paradisiaques, sont fabriqués par les élites afin de se débarrasser d'une partie du genre humain, selon l'usage des oubliettes dans les châteaux-forts autrefois.

    - W.S. le sait, ainsi que tous les chrétiens : "Ce qui sort de la bouche de l'homme est ce qui souille l'homme." Par conséquent : Shakespeare N'EST PAS UN AUTEUR BAROQUE. L'affirmation contraire, d'un prétendu spécialiste, doit conduire à le déconsidérer complètement. Il y a des édifices élevés par de soi-disant chrétiens, comme les cathédrales, le requiem de Mozart, les thèses juridiques de Thomas More, le théâtre de Claudel, etc., et bien des choses plus subversives encore, qui n'ont aucun fondement dans les saintes écritures, mais dans la religion païenne "anthropologique", c'est-à-dire essentiellement juridique et mathématique : par l'homme, pour l'homme, selon l'homme ; pour être plus précis : SELON l'élite, car c'est elle qui, dans le cadre juridique, impose systématiquement sa définition démoniaque de l'homme au reste des hommes.

    Comprendre Shakespeare, cela commence par comprendre que le christianisme n'est pas une religion anthropologique, et que Shakespeare s'applique de toutes ses forces à réduire à néant cette idée, typique de l'apostasie du clergé romain.

    - La méthode de Shakespeare est empruntée à Homère et aux tragédiens grecs, délibérément. En effet Homère, contrairement à Socrate, Platon ou Aristophane, n'est pas un anthropologue. Shakespeare sait reconnaître dans les religions antiques celles qui dérivent du culte égyptien abhorré des juifs. Non seulement Homère n'est pas anthropologue, mais il combat l'anthropologie.

    - Qui ose mêler la science juridique à la théologie, commet le crime le plus grave contre l'Esprit, puisqu'il commet le péché qualifié de "fornication" dans l'évangile, qui consiste non pas dans le coït ou l'acte de débauche physique du sodomite, mais dans l'exaltation de la chair. L'extrême fermeté de Shakespeare à dénoncer le monachisme s'explique ainsi : il est, dans l'ère chrétienne, une des principales sources, à côté de l'islam, de la subversion du christianisme.

    - La difficulté à saisir et apprécier les pièces de Shakespeare, non pas de l'érudit ou de l'expert cette fois, mais du grand public, vient de l'environnement culturel, et de ce que, pratiquement, depuis le XVIIe siècle, la méthode de Shakespeare n'a plus été employée, de retourner ainsi que le fait Hamlet, le divertissement contre lui-même, d'interpeller le spectateur ou le lecteur, à un moment où il s'adonne à l'activité humaine la plus dégradante, qui fait de lui une sorte de sous-homme. L'habitude s'est perdue depuis des siècles de divertissements qui ne procurent pas le divertissement ou ne visent pas à conforter le spectateur ou le lecteur dans ses préjugés. Il faut comprendre Shakespeare comme le contraire du cinéma.

    En outre, si Shakespeare s'adresse à un public qu'il veut ramener au sens chrétien authentique, très éloigné des billevesées médiévales et de pratiques rituelles païennes sous l'apparence chrétienne, ce public n'est pas tenu dans l'ignorance absolu de la lettre et de l'esprit des évangiles comme il est aujourd'hui, à commencer par les milieux démocrates-chrétiens, véhiculant une idéologie plus trompeuse encore que le nazisme ou le marxisme-léninisme. Une idéologie qui cherche à persuader de ce mensonge hénaurme qu'il y a quelque chose de chrétien ou d'évangélique dans la démocratie. La perfidie de ce milieu est telle, en France, d'ailleurs, qu'il n'y a pratiquement aucun penseur français à chercher à tromper délibérément le peuple en lui faisant croire que la démocratie est autre chose qu'une démagogie. Tel, comme Tocqueville, a pu sincèrement croire qu'il pouvait en être autrement, pour reconnaître s'être trompé ensuite. D'ailleurs, en tant qu'historien, Tocqueville est dès le départ complètement ignorant, et en ce sens plus proche des Allemands ou des Américains dont la conscience exclut quasiment l'histoire, dont le nationalisme est pratiquement un négationnisme.

    On pourrait résumer la distance qui sépare le grand public de Shakespeare, à ceci que le grand public aujourd'hui ignore ce qui sépare le paganisme du christianisme, y compris quand ce public est chrétien. Mais la vérité, pas plus que dieu, n'a besoin d'être comprise par l'homme pour perdurer. Donc Shakespeare demeure, et son message jusqu'à la fin des temps, qu'il s'agit pour Shakespeare de provoquer, contrairement à l'occupation favorite du clergé, en quoi il se fait complice décisif des charniers humains, qui consiste à faire durer le monde : à maintenir la pyramide des désirs humains en place coûte que coûte. Chaque mensonge pour Shakespeare a pour rançon la combustion de tonnes de chair humaine. Ne demandez pas à Shylock ou Polonius de traduire Shakespeare convenablement.

    - Un exemple : "Roméo & Juliette" : par cette pièce Shakespeare illustre comment et pourquoi les clercs catholiques, au moyen-âge, ont introduit la fornication au coeur de l'édifice social. Comment, sous prétexte de christianiser des institutions païennes, le clergé a rendu païen le message évangélique, conduisant en enfer les innocents qui leur font confiance, au lieu de les conduire au paradis, selon leurs belles bannières et slogans. Qui ignore tout des évangiles aujourd'hui, ne pourra reconnaître dans l'amour de Roméo pour Juliette, et vice-versa, sous des prénoms choisis par Shakespeare pour leur connotation païenne, et non comme le fait Claudel par goût des pommes de terre, la traduction de ce qui est dit "fornication" dans le nouveau testament.

    - Le spectateur moderne croit qu'on lui propose une pièce psychologique, alors qu'elle est historique. Shakespeare peint un couple de possédés, dont seule l'imbécillité est typiquement moderne, persistante dans l'ignominie de l'homme moderne, son habileté particulière à assassiner par derrière, - typiquement cléricale ou féminine.

    Aucun historien n'est moderne, et surtout pas Shakespeare, qui domine largement tous les historiens de l'Occident. Ce que dit l'historien n'a de valeur qu'à présent. Dans son histoire prophétique, Shakespeare a aussi prévu la cacophonie de l'université, et que de ce lieu d'aisance sortirait le principe divisionnaire de la race de fer. Hamlet reverra Fortinbras, et ce jour-là leurs positions seront inversées.