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  • Phidias, Raphaël et Millet

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    Je ne conteste pas l’autorité de Catherine Millet dans le domaine du cul, de la bite et du vagin. Je n’exclus même pas d’approfondir ma connaissance des mœurs contemporaines en feuilletant son autobiographie dessalée quand j’aurai fait le tour d’auteurs plus urgents.
    Mais je vois en rayon que Catherine Millet a aussi pondu un petit traité sur l’art contemporain. Un point de vue ontologique, j’imagine… Ça sent la thèse à plein nez : débandade, donc. Madame doit avoir une maîtrise d’histoire de l’art, ce genre de papelard qui vous pose une gonzesse. Comme quoi baiser et étudier c’est pas incompatible.

    Sans trop s’attarder, mais comme le bouquin est juste à portée de main, allons-y, disons que le discours de C. Millet a le mérite d’être moins obscur que celui de Jean Clair. Pour C. Millet, les adversaires de l’art contemporain, eh bien ce sont tout simplement des fachistes. Eh bé, comme ça au moins c’est plus clair. Transparent, même. On peut presque deviner dans quelle fac Catherine Millet a appris l’art contemporain de tenir des raisonnements aussi limpides.

    On sait bien d’où vient la force de pénétration des idées de gauche dans la société audio-visuelle et pourquoi elles se transportent aux quatre coins de la planète à la vitesse de la lumière.
    L’égalité, le progrès, le suffrage universel, le féminisme, les cimetières pour chien, le mariage des homos, c'est parce que ces idées sont stupides qu'elles sont parfaitement adaptées au monde moderne. C'est plus facile de faire gober au plus grand nombre que ces niaiseries sont frappées au coin du bon sens.
    Au bon sens traditionnel, tiré du fruit de l’expérience transmise de génération en génération, on a substitué le bon sens moderne, de gauche, dont le but est de faire le maximum d’écho dans la caverne démocratique, peu importe si c’est complètement idiot et si ça provoque des éboulements.

    Prenez l’idée coulante de métissage, par exemple : c’est du niveau du raisonnement d’un gosse qui, voulant faire un bon gâteau, pense qu’en additionnant un maximum d’ingrédients délicieux, il obtiendra le meilleur résultat. Mais cette idée de métissage est néanmoins typiquement le genre d’idée propre à séduire des types comme Fogiel, Ardisson, Ruquier… et leur public.