En vain je parcours le Dictionnaire amoureux du Louvre de Pierre Rosenberg - rien à en tirer ; vu qu'il est capable de distinguer à l'oeil nu un dessin de Pater d'un dessin de Watteau, ou un Lemoyne d'un Boucher, Rosenberg a la réputation, dans le "milieu", d'être un type sérieux.
Pourtant il n'hésite pas à colporter dans ce dico des billevesées aussi stupides que celle de Freud qui croit voir un vautour dans certain drapé de Léonard. Crétinisme absolu. Rencontre entre deux fétichistes.
Le plus significatif, c'est que Rosenberg ne gobe probablement pas lui-même le rébus débile de Freud, trop familier pour ça avec la peinture. Mais il éprouve quand même le besoin de mentionner ce gadget, étant donné que Freud, dont l'impuissance et le charlatanisme ont tout pour plaire à notre époque, Freud est la mode. Le gouvernement des préjugés : voilà à quel régime la critique est soumise.
Rosenberg n'est plus "antiquaire en chef" au Louvre, mais nul doute qu'il eût accueilli lui aussi avec l'enthousiasme d'un fonctionnaire, comme son successeur, les tartouillades d'Anselm Kieffer, que Sarkozy goûte fort aussi, doublées d'une logorrhée de circonstance sur la choa et les vilains nazis allemands, dont il n'est pas, lui, Anselm Kieffer, de la génération suivante qui porte des pin's démocratiques et ne se déplace pas sans ses certificats de bonne moralité, blablablablabla...
Qu'est-ce qu'un contemporain comme Anselm Kieffer va chercher au Louvre, dans ce mausolée un peu ringard, si ce n'est un peu de la crédibilité dont ses hénaurmes fientes sont totalement dépourvues ?
Qu'est-ce que prouvent les autodafés nazis, les autodafés soviétiques ? Ils prouvent que les nazis et les soviétiques n'étaient pas complètement indifférents à l'art.