Sahra Palin, la colistière de MacCain, devrait être félicitée pour ses prises de position contre l'avortement. Surtout par un communiste. Le communisme est du côté de la vie contre la mort. Karl Marx lui-même a eu sept enfants avec Jenny von Westphalen dans des conditions précaires, à une époque où l'aide sociale n'existait pas, où il était traqué par toutes les puissances européennes, ce qui est une belle preuve de positivisme.
Le "hic" c'est que Sahra Palin incarne l'hypocrisie profonde du régime yanki. Car c'est bien de la morale yankie puritaine que vient l'avortement à l'échelle industrielle, l'élimination de centaines de milliers de vies chaque année. Ce n'est pas l'Iran ou les Talibans qui ont inventé et mis en oeuvre les moyens de ce sacrifice humain dantesque. Ce crime contre l'humanisme est indissociable de l'"American Way of Life" importé en France à partir de Mai 68 (Alain Geismar : "Ce que nous voulions, c'est des ordinateurs comme sur les campus américains.") - et à partir du Concile de V2 dans l'Eglise.
Sahra Palin est également une adversaire déclarée de la pornographie. Et là, c'est encore la même chanson, la prostitution à l'échelle industrielle est indissociable du puritanisme yanki. L'une se nourrit de l'autre et "vice versa". L'économie yankie, en particulier ce qu'on a appelé la "bulle internet", fut tributaire de l'exploitation barbare de centaines de milliers de jeunes femmes russes, hongroises ou tchèques, pour répondre au besoin des pays occidentaux en cinéma porno. Comme l'avait anticipé Marx, la prostitution est parfaite lorsqu'elle est pure relation humaine tarifée, abstraction faite de la chair. Et le cinéma est le vecteur idéal de la prostitution capitaliste. A tel point qu'il semble n'avoir été conçu que pour cette fin.
Il n'y a rien d'inconséquent à s'opposer à la fois aux Etats-Unis de Sahra Palin ET à l'idéologie hypocrite des bobos français.