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Dans un ghetto d'ivoire

Quelqu’un a laissé un vieux “Figaro littéraire” daté du 2 septembre traîner à la station Notre-Dame de Lorette, sur un banc à baquets. Profitons-en ! Je vais rester un peu. Quand je dis profitons-en, c’est pas rapport au “Figaro littéraire”, dans lequel y’a jamais rien à racler, pire que le “Le Monde des Livres”, non, c’est rapport à Notre-Dame de Lorette, une de mes stations préférées. Dans mon “Guide du Métro sexy”, je la place sans hésitations dans le Top 10 des stations les mieux fréquentées. Z’êtes toujours à peu près sûr d’y trouver une ou deux jolies gonzesses à reluquer. Et vu que c’est une petite station, l’ambiance est assez intime, pas comme à Franklin-Roosevelt ou La Motte-Piquet Grenelle, où l’on croise aussi de jolies gazelles. Bon, bien sûr, c’est le genre bobo-métro-boulot-dodo, ces filles, on peut pas tout avoir non plus, mais je n’ai parlé que de reluquer, voire de peloter un petit peu, et puis s’en va.

Menue de partout, un souffle de ventre et de tous petits tétons qui pointent sous une sorte de pyjama de jour blanc, l’atout majeur de cette poupée c’est sa cambrure, qui soulève à hauteur d’homme une mignardise de petit cul arrondi… Mon “Figaro” baissé au maximum, je laisse cette miniature me filer sous le nez avec un petit sourire au coin des lèvres… Quatre heures, c’est l’heure creuse, Notre-Dame de Lorette réprime un bâillement. Faute de mieux, j’entame la chronique d’Angelo Rinaldi (Angelo, quel prénom bandant !).

Ça commence par cette sentence absurde : « Où Francis Bacon – encore plus intelligent que Picasso – déclare-t-il à un ami, et peut-être davantage : “Et maintenant je voudrais vous demander de partir car je veux peindre votre absence” ? (…)» Il me faut deux minutes pour comprendre la phrase et puis je me marre. Tout seul dans la station, ça résonne. Ça y est, Rinaldi est touché par le syndrome de Dominique Fernandez : tout ce que font les pédés est mieux, ce sont les plus beaux, les plus intelligents, etc. Pourquoi Francis est-il plus intelligent que Pablo, ce qui au fond ne veut rien dire, à votre avis ? Eh bien mais c’est parce qu’il est pédé, bien sûr, tandis que Pablo, lui, n’est qu’un banal hétéro. Mmmouais, moi je préfère dire que Picasso, ça n’est que du talent gâché, et Bacon de la peinture gâchée, carrément…

Notez que souvent c’est comme ça que ça se passe : voyez les Bretons, les Juifs, le complexe d’infériorité se transforme souvent en complexe de supériorité. Le genre de complexe insupportable chez un minus habens, qu’il aime se faire enculer ou pas.

Commentaires

  • Oh bonté divine! pas un commentaire sur ce petit bijou de littérature, mon lapin... j'en crois pas mes pauvres yeux... j'y reviendrais.

  • En effet, c'est très drôle :D

  • Une vraie merde de note, vous voulez dire. Trente lignes pour dire que Rinaldi est un imbécile. Quel gaspillage ! Si vous vouliez me faire honte, c'est réussi.

  • Ca par contre, c'est encore plus drôle :D

  • Tu me mets à rude épreuve, mon lapin. Tu sais qu'hier était une journée dédiée aux bergers. Comme je m'étais levé à trois heures du matin, je n'ai eu aucun mal à assister à l'office de huit heures trente du frère Antonio, celui qui m'a confessé et qui donne une messe assez basse, avec peu de monde. J'y étais avec mon renard autour du cou vu qu'un petit vent frais me travaillait l'encolure. J'ai retenu le coup de la porte de la bergerie. Du coup, je me suis souvenu du petit poète juif converti au Christianisme et d'une de ses chansons. Et en me réveillant ce matin à trois heures idem, j'ai eu la révélation. Les voies du Seigneur, etc.
    Maintenant, j'ai pu relire Spendius en entier, tout est bien.
    Pour te punir je te recopie de mémoire un couplet de la chanson du Zimmerman en question:

    Truth is an arrow and the gate is narrow that is passes through
    He unreleased His power at an unknown hour that no one knew
    How long can I listen to the lies of prejudice ?
    How long can I stay drunk on fear out in the wilderness ?
    Can I cast it aside, all this loyalty and this pride ?
    Will I ever learn that there'll be no peace, that the war won't cease
    Until He returns ?

    (j'ai bien envie d'aller la chanter dimanche prochain mais je suis pas sûr que les paroissiens de Cimiez comprennent assez bien l'anglais pour en apprécier le sel. Peut-être qu'à Paris on trouve des chapelles plus anglophones, je verrais ça dans une dizaine de jours)

    PPS: je pars demain à Kiev pour trois jours, donc t'excite pas trop avec ton Spendius sinon je vais pas pouvoir suivre. Je compte sur toi pour calmer un peu le jeu. Et n'oublie pas de m'envoyer ton imèle, sacré nom d'une pipe!

  • hum hum...

  • Hum, hum, hum...

  • Mon imèle c'est xjassu@hotmail.com, mais je te préviens, c'est un vrai cerbère, il balance presque tout au milieu des spams, même les messages authentiques.

  • Je suis son totem, à Freudio.

    Tout le monde envoie ses emails, ces derniers temps! Bientôt, on se retrouvera tous en chat chez meetic!

  • Mon imèle à moi est une vraie tanche, il baille après l'amitié comme une secrétaire après son café de onze heure. Si Dieu le veut nous nous verrons bientôt, mon lapin (avec ou sans totem)!

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