Il n’y a pas de discipline plus noble que le pastiche. On s’y exerçait au lycée du temps où celui-ci n’engendrait pas que de moroses paraphraseurs voués au Prix Interallié, pour prendre un exemple récent (Beigbeder, lui, au moins, a une “gueule” - et c’est important quand on fait de la figuration, curieuse erreur de casting du jury que ce Zeller qui ne ressemble à rien…).
Peut-on vraiment comprendre Gréco tant qu'on n'a pas copié un des ses tableaux ? Vous me pardonnerez ce ton de professeur de littérature à Sciences-po pour parler pastiche, mais on aurait tort de prendre cet art à la légère.
Les règles en sont strictes. La recette exige avant tout d'assaisonner un écrivain de talent. Inutile de s’attaquer à Chloé Delaume, Amélie Nothomb, Yann Moix, ou autre Jean-Christophe Grangé, ils ne résisteraient pas à ce traitement : comment ferait-on la différence entre l’original et la caricature ? Jourde et Naulleau, faute de pouvoir pasticher Sollers, Angot ou BHL, ont dû se contenter de s’amuser avec leurs tics et leurs trucs.
Je reviens juste du Palindrome, ubuesque mais téméraire blogue qui publie des pamphlets de L.-F. Céline en faisant fi de l’indifférence générale pour la littérature (et de Lucette), où Raphaël Juldé et ses amis s’amusent aussi à pasticher Dantec (le mérite-t-il ?).
J'espère au moins qu’avant de s'atteler à la tâche, ces lascars ont invoqué les mânes du grand, du sublime Georges Fourest.
«Moi je voudrais que tout le monde,
connût sa "Négresse blonde"
et malheureusement (je le sais) il est encore
des tas de gens qui l’ignorent.
Il n’est pas de ces littérateurs
qui encaissèrent de forts droits d’auteurs.»
Commentaires
Bonjour,
J'ai un projet de livre. Voulez vous svp me mailer
brigetjones2003@yahoo.de pour vous expliquer plus en avant mon projet? Merci.
Bien a vous
Briget
Le pastiche comme postiche ?
Le véritable créateur s'avance toujours masqué avant de réaliser le grand casse.
Où il est parlé d'Assouline, chez qui vous traînez trop Lapinos, sans vraiment mordre...
http://stalker.hautetfort.com/archive/2004/11/20/saint_assouline_ou_le_verbe_de.html
Désolé de ne pas faire de la pub sur le propre blog d'Assouline mais ce dernier m'a... interdit de séjour.
Monsieur Talker, il vous faudrait un attaché de presse, voir des quatre par trois. Les choses, en l'état actuel, ne peuvent plus durer.
Assouline défend Céline, ADG, Tintin ; certes, il pourrait s'abstenir de s'ébaubir des gribouillages d'Alechinsky, des vanités de Malraux, des boursouffleries de Gracq, etc. mais compte tenu de sa position au "Monde", je trouve que c'est déjà pas mal.
Les prémices d'une castagne littéraire soufflaient sur la blogosphère. De bonnes vieilles odeurs de foire d'empoigne intellectuelle nous excitaient les nasaux. On s'en réjouissait, on s'en réjouissait, on s'en réjouissait.
Que pensez-vous du dernier opuscule du Nabe, mon cher Lapinos, dites-le nous absolument ?
Pour pouvoir lire le dernier Nabe, il faudra que je surmonte mon dégoût pour les dessins de Willem. Et puis de Nabe, on attend surtout la suite du Journal.
Moi aussi suis interdit de séjour chez Assouline, censeur très scrupuleux. Je contourne la censure par des ruses informatiques (de base), mais bon. J'aime le titiller sur son orthographe et sa conception particulière de la typographie française, parce que je ne supporte pas une pareille inculture en la matière (si mon fils de quinze ans faisait de telles fautes, je le renverrais bosser dans sa chambre). Mais Asensio a raison, le fond du fond, c'est son "style", affligeant, d'une médiocrité sans nom, préfabriqué, boursouflé des pires tics des billetistes de la PQR, à gerber de bassesse. A part ça, oui, il "défend" Céline, Simenon ou Hergé, mais n'est-ce pas parce qu'ils sont d'excellents prétextes à ses ressassements favoris...
Le plus marrant vient de se passer tantôt, chez Assouline (j'en parle chez lui, mais ça ne va peut-être pas rester !...).
Accablé par sa prose stupide en adoration devant le féminisme antédiluvien de S. de Beauvoir, je tentais une riposte désespérée en rameutant un esprit sain, et écrivais "Si tu vas chez les femmes, n'oublie pas ton fouet", et je signais "Nietzsche". Je pensais, dans mon innocence habituelle, que nul n'ignorait cet excipit génial d'un des chapitres du Zarathoustra.
Résultat : je reviens le lendemain, Assouline a fait disparaître le "commentaire" ! Je sais bien qu'avec Luc Ferry, Comte-Sponville et consorts, Assouline ne doit pas être "nietzschéen", mais de là à épurer au politiquement correct un auteur étudié en classes terminales...
Assouline a dû prendre Nietzsche pour un partenaire - au nom à coucher dehors - de Mme Robbe-Grillet...
Plus drôle encore, Assouline est vraiment impayable : il a maintenant censuré mon dernier commentaire sarcastique, et réintégré ma citation de Nietzsche d'hier !
Comme révisionniste, il se pose un peu là, le gars Pierrot !
Quel gugusse ! Enfin, il aura au moins ainsi lu une phrase de Nietzsche dans sa vie...
Juste pour dire que c'est Simone Veil, pas Simone Weil. La responsable du suicide démographique à la française n'a rien à voir avec l'aimable philosophe.
L.
Comme quoi l'on peut être une grande criminelle, et être saluée par la "bien"-pensance régnante comme une humaniste. Moi, cela me fait vomir.
C'est le moins qu'on puisse dire.
http://gianfranco-ramoser.hautetfort.com/
Gianfranco ramoser
Lorenzo, je m'en vais corriger ma faute. Merci.
Attention au jugement hatif et erroné: Simone de Beauvoir n'a pas écrit que des trucs féministes délirants dont tout le monde convient. Elle a pu etre a l'occasion une fine romanciere. Et oui !
nice blog, interesting themes,
John