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Une page d'Histoire

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Déphilosopher, y'a pas de méthode plus efficace pour déphilosopher que de se plonger dans l'Histoire, la vraie. Et je recopie cette page, comme pour mieux m’en imprégner :

« Au XIIe siècle, prêtres et guerriers attendaient de la dame qu’après avoir été fille docile, épouse clémente, mère féconde, elle apportât dans sa vieillesse, par la ferveur de sa piété et par la rigueur de ses renoncements, quelque relent de sainteté dans la maison qui l’avait accueillie.

C’était le don ultime qu’elle offrait à cet homme qui l’avait toute jeune déflorée, qui s’était adouci dans ses bras, dont la piété s’était réchauffée à la sienne et qui avait à maintes reprises déposé en son sein le germe des garçons qui, plus tard, dans le veuvage, la soutiendraient et qu’elle aiderait par ses conseils à se mieux conduire.

Dominée certes. Cependant dotée d’une singulière puissance par ces hommes qui la craignaient et qui se rassuraient en clamant très haut leur supériorité native, qui la jugeaient toutefois capable de guérir les corps, de sauver les âmes, et qui s’en remettaient aux femmes pour que leur dépouille charnelle après leur dernier soupir fût convenablement apprêtée et leur mémoire fidèlement conservée dans les siècles des siècles. »


(Georges Duby, In : Les Dames du XIIe siècle)

C’est beau, bandant presque, on dirait du Pound. Mais où sont les dames du temps jadis, et les preux chevaliers bardés de métal et de cuir ?

Commentaires

  • Les preux chevaliers ont étés émasculés avec leurs épées, et le tout à été jeté au feu, l'un et l'autre étant les symboles des mâles décisions. Aux dames, ont a fait lire des conneries, et maintenant pour rien au monde elles ne rendraient leurs jupes et leurs talons aiguille contre la construction de l'avenir par l'éducation des enfants. Chacun le sait, c'était de toute façon une époque barbare.

  • T'as donc pas la télé ? Ils ont passé avant-hier "Le gardien du manuscrit sacré" qui correspond exactement à tes descriptions.

  • Regardez Garenne ... chaque fois que je m'aventure dans votre terrier, les vapeurs me prennent ...

  • Lapinos se prend pour une espèce de Sade chrétien, il aime bien mettre ses lecteurs - et lectrices - sur le gril ! N'est-ce pas Madame de ... ?

  • Duby ? C'est le même qui écrivait dans les Annales ?
    (je plaisante...)

  • Tu aimerais bien que les prêtres abordent le thème de la femme de cette manière, pas vrai, Lapinos?

  • Une jupe et des talons aiguilles, vous n'êtes pas le plus malchanceux, Madnumforce…

    Ce n'est pas que "j'aimerais bien" que les prêtres abordent le thème de la femme de cette manière, Gretel, mais qu'ils DOIVENT le faire, palsambleu ! Pour ce qui est de déblatérer en chaire sur le sexe des anges, n'importe quel philosophe de magazine féminin peut le faire à leur place !

    Tiens-toi bien, Gretel, j'étais invité à un mariage récemment. Bien que je préfère la chaleur et l'émotion des enterrements, devant l'insistance de mon pauvre vieux pote (paix à son âme virile), je me suis résigné à me rendre à cette cérémonie bourgeoise. Je m'apprêtai à fermer les yeux pour profiter de l'allocution trop enthousiaste pour être honnête de l'officiant et me reposer ainsi du voyage, quand il a eu cette phrase qui m'a pétrifié : « … et Alain (mon pote a la malchance de se prénomer Alain), reconnais Sybille comme ton épouse ET TON ÉGALE… » J'ai dû sortir prendre l'air, et pendant toute la journée j'en suis resté meurtri. « Comme ton égale » : mais qu'est-ce que c'est que cette idéologie, même dans les mairies ils n'osent pas dire ça !

    Là, j'aimerais bien, comme j'ai oublié la phrase exacte, qu'un Tarzan du ouaibe comme Sébas†ien me la retrouve. Il semblerait que ça soit une nouvelle mouture. Je veux être certain que j'ai pas fait un mauvais rêve.

    (Justine, "Il faut battre sa femme", c'est pas Sade qui le dit, mais Baudelaire. C'est pas un plaisir raffiné d'aristocrate désœuvré mais bien une nécessité - déjà au XIXe siècle.)

  • Toi, Lapin, tu reproches aux pretres d'tre trop modernes et moi aux notres d'etre trop traditionalistes, s'il pouvait y avoir un juste milieu!!

  • Qu'avez-vous fait à vos commentaires Garenne ? Je ne retrouve plus mes petits...

  • Les Dames du temps jadis sont aujourd'hui entre copines de boulot en train de mater le vendredi soir, une corona à la main, un spectacle de preux strip teasers bardés de fer et de cuir.

  • Sur le moment je n'ai pas trouvé votre commentaire très galant, Madame, et je l'ai supprimé. Je suis seul maître à bord après Dieu sur ce blogue et entend accorder dans ma vie de moins en moins d'importance aux conseils féminins.

    Avez-vous lu "Les Dames du XXe siècle" ? Je suis à peu près certain que ce livre est de nature à adoucir les mœurs féminins et que votre mari ne pourra que s'en porter mieux (Même si j'admets bien volontiers que vous êtes beaucoup plus douce que votre amie Nadine).

  • Lapin, la galanterie est le devoir d'un homme, pas d'une femme. Votre reproche sent le fumet féministe.

  • Ah, Lapin, la douceur est la vertu féminine par excellence, celle à laquelle toute femme se doit d'aspirer de toute son âme, la clé de son pouvoir et de sa liberté. Mais, comme la foi, qui peut dire qu'il l'a en abondance ? (Je ne sais pas si vous avez raison, je n'en suis pas sûre, mais vous m'avez bien fait rire là tout d'un coup, et je vous en remercie.)

    Votre histoire de philosophie/théologie et cette lecture que vous proposez aujourd'hui me ramènent à ceci : le style est au dessus du raisonnement, en écriture, et ce qui est beau et bon (et réciproquement). C'est mon critère. Il ne faut pas lire ce qui a l'air écrit avec les pieds. Or une très large part de la grande philosophie, celle des systèmes, est illisible pour qui ne souffre pas la laideur, la pesanteur.

  • Et non Kamarad certaines sont encore dans leurs cuisines!

  • Je suppose que Dame des Charbinieres est deja mariee ; pour le plus grand bonheur d'un homme qui ne doit pas avoir conscience de sa chance. Vous n'etes pas drole Dame, vous etes rare !

  • Hélas , M. du Terrier , j 'ai peu ou prou entendu la meme dégueulasserie dans la bouche d'un clerc Nantais , il y a peu :
    Machine , je vous souhaite plein de bonheur , puisque vous etes l'égale de Machin ... Quand donc , merde , remplacerons nous égalité par Equité ??? Ma belle n'a jamais été mon égale - et moi non plus , eut égard à mes défauts et à ses qualités , mais l' Equité règne dans notre couple depuis ... Haaa non je le dis pas , je vais passer pour une vieille croute ...

  • Vous allez finir civet Garenne, j'en ai peur. Vous nous proposez quoi pour arroser cette recette Isabelle ?

  • Slothorp, quand je disais que les philosophes n'ont pas d'humour...

    Je constate que vous êtes la seule à avoir compris ma petite déphilosophie, Nadine, la différence entre l'existence et la vie (l'audace). Je vous reprends juste sur une expression, le philosophe n'écrit pas avec ses pieds mais avec sa tête.

    Hélas, ma déphilosophie n'était pas faite pour vous, Nadine, car les femmes, à quelques monstres près, même lorsqu'elles font beaucoup d'efforts pour "exister", gardent toujours les pieds sur terre. La plus folle des féministes ne sera jamais aussi folle qu'un féministe de sexe masculin.

    (Tarzan est parti en vacances ou quoi ?)

  • Il se la coule douce, oui ! Régime de bananes et calins en tous genres ...

  • T'accuses, t'accuses mon petit Lapin, mais regarde ce bon Benoît XVI veut remettre en honneur la messe en latin et tout de suite des évêques enragés - français - parlent de subversion !

  • J'ai été pris en otage par une bande de guérilleros marxistes. Ils protestent contre l'éviction d'Yves Daoudal de la catégorie des mohicans. Ils menacent de m'ôter la vie si vous ne revenez pas sur votre décision. Ayez pitié de moi, Lapin.

  • C'est ça que vous trouvez drôle : "sur le moment je n'ai pas trouvé votre commentaire très galant" ? Non, c'est vrai, on étouffe de rire, c'est à pouffer comme un vieux schnock, à se décoller les poumons, le cul tapé par terre. Sinon, vous n'allez pas me croire, mais je ne suis pas philosophe.
    Par pitié ne me répondez pas, j'ai trop peur de mourir de rire. Pensez, je suis encore si jeune et vous êtes si amusant !

  • Non Garenne, je n'ai pas lu le livre dont vous parlez. Donnez m'en les références je vous prie car je ne les trouve pas. Quant à être galante... Je ne m'appelle pas Marie, moi, Monsieur !

    Ah, Sébastien, Garenne et ses petites cases ... Dire que j'étais bobo naguère ... C'est un mystère que je n'ai jamais pu élucider...

  • Hors de portée de vos neurones à griller le pain et la brioche sans discernement, à déterrer, à écorcher et à rotir ad libitum, aristocrate-ment et lestement , noblesse oblige...

  • Que voilà un commentaire intéressant... On voit une particule et hop, on dégaine sa guillotine de poche. Vous êtes très drôle Monsieur !

  • "C'est un mystère que je n'ai jamais pu élucider..."

    Il n'avait pas de case pour aristocrate-bohème, alors il vous a rangée avec les bourgeoises. Je comprends que vous ayez été outrée.

    Révérence, Madame.

  • J'avoue, Madame, ma stupéfaction : vous ne connaissez pas Duby et ses "Dames du XIIe siècle" ??? N'êtes-vous entourée que de philosophes ?
    (Trois tomes en poche, trois heures de lecture par tome environ, à ne surtout pas acheter à la Fnac dont le dessein secret est d'achever la littérature - dépaysement assuré - je vous l'offrirais volontiers pour vos étrennes si mon geste ne risquait pas de passer pour de l'insolence.)

  • Garenne, mon ami ! Reprenez-vous ou plutôt, relisez vous ! Vous me parliez des "dames du XXème siècle" et non du XII ... Ne sachant encore lire dans les entrailles de Lapin, je ne pouvais deviner votre exacte pensée...

    [et toc !]

  • Ces Dames existent encore!
    Drôle et rare pour sûr !

  • Ah, c'était donc ça… Rien à voir en effet entre les Dames du XIIe et celles du XXe - même dans le XVe ou le XVIe.

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