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Le goût démocratique

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Je suis dégoûté. En finale de l'élection de Miss France 2007, il y avait cinq brunes… Cinq sur cinq ! Pourtant, d'Artois, de Flandre, du Dauphiné, il y avait de jolies blondes. Et toutes ces brunes étaient décharnées, de véritables épouvantails à bites.

Je vois qu'une explication : ça doit être surtout des gonzesses qui participent au vote. Les mecs doivent pas oser, ça foutrait trop le bordel dans leur couple. Et une gonzesse vote pour celle qui lui ressemble le plus, ou pour celle à qui elle aurait aimé ressembler. D'où cette sélection de physiques de cadres entremetteuses chez Total ou à la concession Peugeot de Bormes-les-Mimosas.

Sinon je me demande si Madame de Fontenay est toujours une fervente supportrice d'Arlette Laguiller, dont elle manquait rarement de faire l'éloge naguère (au plan moral) ? Cette idée d'"Internationale des coincées du cul" était pourtant très très prometteuse.

Commentaires

  • On ne peut pas sérieusement vouloir ressembler à une miss France, si ?

  • Il paraît qu'il y avait une sourde-muette parmi les Miss, mais quelle différence cela faisait avec les autres ?

  • Hélas, on oblige les miss France à être grandes et maigres. Pour qui ne connaîtrait pas bien la France, il faut savoir, Jeanette, que les miss France sont plutôt moins bêtes que la moyenne des Français, quoi qu'on dise.

    L'autre jour, Vincent Delerm, chanteur pour instituteurs, en mal de noble cause à défendre, critiquait le principe même de ces concours de beauté, arguant que les belles filles feraient mieux d'avoir honte de cet avantage indûment octroyé par la nature !! Tu situes peut-être un peu mieux le niveau intellectuel des Français, Jeanette, sachant que ce Delerm est presque considéré dans notre pays comme un philosophe !

    La jolie miss (celle-ci l'était) à qui Delerm reprochait sa beauté n'a pas eu de mal à le rembarrer.
    L'injustice elle est plutôt dans le fait qu'un fils à papa comme Delerm, à peu près dépourvu de talent et doté d'un filet de voix, passe pour une sorte de nouveau Brassens.

  • C'est vrai qu'une belle pouliche polonaise c'est plus appétissant! L'esprit du lebensborn s'est perdu...

  • Lapin,
    Pour une fois j'approuve quasi totalement vos propos (cf ci-desssus)

  • En tant que philosophe démocrate, Tlön, je ne suis pas sûr que vous perceviez bien qu'il est plus constructif de votre part de me contredire sur tel ou tel point que de me décerner de temps à autre un agrément. Soyez un peu marxiste, bordel, et laissez votre existentialisme décadent au vestiaire !

    Vous avez dit qu'un beau jour vous avez cessé de lire "Libération" pieusement comme un bobo. C'est la preuve que vous êtes capable de faire des progrès. Ou alors c'était "Libé" qui avait diminué en qualité ?

  • Delerm? Je ne sais pas pour qui il passe auprès de qui, toujours est-il que les quelques amis qui l'aimaient bien à ses débuts, alors qu'il ne se vendait pas encore aussi largement et pouvait éventuellement passer pour novateur (même s'il chantait de la daube avec une voix de casserole fêlée) ont complètement viré de bord et lui casse du sucre sur le dos. Bien évidemment je ne rate jamais une occase de dire que je le hais depuis le début, mais en même temps je n'ai pas de mérite, je déteste la chanson française.

    Bon et puis pour le reste, je ne sais pas, peut-être que c'est parce que je n'ai pas la télé, mais je pense que les magasines et les affiches en 4x3 dans les rues pour des parfums de luxe ont beaucoup plus d'influence que les miss France sur les jeunes filles. En bref, je suis d'accord avec Jeanette, les miss ne font pas plus rêver les femmes que les hommes.

  • Tes potes sont réalistes, Pim, Delerm avait du talent pour une ou deux chansons, et on veut nous l'imposer pour trente-six albums… et on lui demande son avis sur la politique… C'est le syndrome Patrick Bruel. En un sens, heureusement qu'il y a des miss muettes et des chanteurs quasi-muets (Johnny H.).

    Le Français n'est pas une langue musicale, il nous est donc difficile de concurrencer les Anglo-saxons dans le domaine de la chanson. Les Beatles ont cartonné avec des paroles complètement niaises, juste grâce à leurs mélodies.

    Le problème de la France actuellement en ce qui concerne les paroles de chansons, c'est qu'elle se situe au carrefour de toutes les idéologies abêtissantes.

    Au-delà de ça, c'est le capitalisme qui s'accommode mal de l'art, y compris poétique, parce qu'il s'intègre mal dans le processus économique contemporain de la production de gadgets. Marx parle de fétichisme des marchandises ; il y a parallèlement une gadgétisation de l'art… pour le plus grand plaisir des bobos et le plus grand dégoût des aristocrates.

  • Justement il n'est pas impossible que certains électeurs qui ne sont pour le coup ni des aristos, ni des bobos, se laissent influencer par les opinions politiques de Johnny.

    Et sinon, euh... Nonon, Delerm est une grosse nouille molle, il chante très mal, et ses paroles ont toujours été insipides, comme les bouquins de papa. Maintenant comme je t'en avais fait part dans l'une de tes notes sur Renaud, effectivement le français souffre à la mise en musique, non pas parce que la langue n'est pas musicale, mais simplement parce qu'elle n'est pas rythmique. Y'a qu'à voir, les seules chansons que j'apprécie vraiment sont celles de Gainsbourg (mais quel compositeur!), et certaines de Nougaro (et sans chauvinisme). Mais le français ne souffre pas tant en opérette je trouve, par contre pour le rock c'est une catastrophe.

    Concernant la gadgétisation de l'art, suis pas d'accord avec toi, enfin pas tout à fait. Ce que j'observe surtout c'est que la France a des complexes vis à vis de la commercialisation de l'art, d'une certaine culture. ça va te faire bondir mais dans leurs domaines Britney Spears (son dernier album) et Justin Timberlake font ce qu'il y a de meilleur sur le marché, c'est un produit, certes, mais il est parfaitement bien gaulé et je comprends qu'il se vende.
    (Idem pour le cinéma d'ailleurs Slothorp en parle dans sa dernière note, je suis complètement de son avis.)

  • Mettons tes boutades sur Britney Spears et Slothorp de côté, si tu veux bien.
    Il se trouve que le cinéma est justement l'art capitaliste de référence et qu'il ne peut échapper aux contraintes du capitalisme que par miracle. Les lois actuelles du marché tendent à effacer tout ce qui dépasse, à l'élaguer à la hauteur du consommateur moyen, qui ne cesse de décroître consécutivement. Du hamburger aux toiles de Pollock, on produit du "facile à fourguer".

    J'insiste pour la musicalité, parce qu'en ce qui concerne le rythme, c'est moins évident, il y a des auteurs-compositeurs français qui sont capables de jouer d'une sorte d'antirythme qui est encore un rythme. Tu cites Gainsbourg, on pourrait citer Brassens, sans beaucoup de musicalité, mais avec un rythme très particulier. Nougaro quant à lui n'est qu'un interprète de la musique de Legrand, il me semble.

  • D'abord, qui a cafté pour la pouliche polonaise ? Qui ?

    Ensuite, Delerm. Moi, j'aime bien ce que j'en connais.
    C'est-à-dire l'album d'il y a un ou deux ans, tout à fait écoutable. Maintenant, de là à le taxer de grand chanteur peut-être pas ; de philosophe, j'espère pour lui que non.

    Il y a une sorte de courant détestable chez les "intellectuels" à s'affirmer par ce qu'ils détestent et à cracher sur le "commercial" ou le "populaire". On peut faire la distinction entre le distrayant et le génial. Les deux n'ayant d'ailleurs pas la même voccation : Ainsi, je lis Proust et Stephen King, regarde des séries américaines et du cinéma d'auteur, écoute Shakira et Gainsbourg et je préfère avoir des goûts honteux que de me priver du plaisir qu'ils me procurent.

  • Vocation, avec un c, même.

  • Bof Lapin, on peut l'aimer pour plein de choses, même si personnellement je ne suis pas fan de sa musique, je préfère les lire, ses textes, mais Brassens n'a pas tellement joué avec le rythme des mots justement. Contrairement à Nougaro, qui n'est pas qu'un interprète de la musique de Legrand, et quand bien même, peu importe, l’essentiel c’est qu’il ait joué des consonances et de la rythmique des mots pour les adapter à la musique. (Moi qui suis fan de musique de film, Legrand est celui que j'aime le moins tiens justement, mais c’est affaire de goût là).

  • Et bravo Jeanette! Je suis de tout coeur avec toi.
    (Sauf pour Delerm mais est-ce utile de le préciser)

  • On est bien d'accord, Jeanette, que c'est la disproportion qui me gêne, pour Delerm, quand on compare le manque d'envergure du gugusse à la place qu'on lui accorde en France. Je suis sûr qu'en Belgique c'est différent.

    En revanche je ne mélange pas le commercial et le populaire. Le matraquage publicitaire pour vendre telle ou telle musique ou littérature, c'est différent de la musique folklorique ou de la littérature folklorique. D'autant plus que le marketing est indissociable aujourd'hui d'une coloration morale démocratico-humanitaire propre à dégoûter n'importe qui d'un tant soit peu individualiste.

    (Difficile de causer musique sur un blogue, Pim. On se comprend pas. Je parle d'accents toniques, le français en est dépourvu ou presque, et toi tu me causes de la rythmique propre des mots de la langue française. Dans le cas de Nougaro, je crois qu'il plie les mots à la rythmique de la musique de Michel Legrand. En dehors de son timbre et de ses gestes, je ne suis pas sûr qu'il apporte grand-chose.)

  • (peuh!)

  • Bon ben te vexe pas, disons que Nougaro c'est un truc un peu spécial, avec un musicien derrière, c'est déjà pas facile de causer musique ici, alors il me semble préférable de comparer des choses comparables, des auteurs-compositeurs de chansons françaises entre eux. On aurait pu parler du rap, aussi, les Africains ont un sens du rythme plus développé, j'aime bien ce que fait Diam's par exemple, qui est plutôt persane, je crois, mais pour les paroles ça manque d'une queue et d'une tête.

  • Bah non mon Lapinou je suis pas vexée, je désapprouve laconiquement, c'est tout. Diams je connais pas trop, mais si un jour t’as envie de te pencher sur ce type de musique, je te conseille d’écouter "L’école du micro d’argent" d’I AM. Bien foutu musicalement et des paroles pas bêtes du tout.

  • J'aime bien Ménélik aussi, et puis Amadou et Mariam, mais ça c'est plutôt des ballades, ça swingue pas mal, Nougaro a beau essayer, comme Montand, beuh, il leur manque les gènes.

    Au fait, j'y repense, je sais pas où j'avais la tête, comment j'ai pu omettre, vu ton caractère de tête de mule anticléricale de te conseiller de lire Alphonse Allais ("Œuvres anthumes" ou "posthumes") ou Jarry, "Le Surmâle". Ça devrait te décaper l'idéologie en douceur, sans que tu t'en rendes compte.

  • ok, merci Lapin (même si mon idéologie est tout à fait propre)

  • Oui, l'idéologie c'est toujours immaculé.

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