Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Stratégie artistique*

L’art contemporain fait constamment référence, de manière appuyée, à des “valeurs sûres” ; il y a ces classiques de la littérature pieusement rangés dans les vitrines du Pompidou, le titre emprunté à Céline par Anselm Kiefer, “Voyage au bout de la nuit” (“Guignol’s band” aurait mieux convenu, mais il ne faut pas surestimer la culture générale des bobos), les pastiches de Michel-Ange par Lapicque, etc.
Je me demande, est-ce que c’est pour méduser le public, ou bien juste pour avoir la scoumoune que Kiefer fait ça ? Une sorte de gri-gri ? Ou alors c’est une tradition de l’art contemporain, depuis le cours d’art plastique prononcé par môssieur le professeur Picasso sur Vélasquez…

*

C’est parce que Baudelaire avait l’amour de la peinture qu’il pouvait se permettre de critiquer, en des termes choisis, le peintre Gérome : « Il est impossible de méconnaître chez M. Gérome de nobles qualités, dont les premières sont la recherche du nouveau et le goût des grands sujet », et, plus loin : « La facture de M. Gérome, il faut bien le dire, n’a jamais été forte ni originale**. »

L’amour de Baudelaire pour la peinture entraîne une déception lorsqu’il décèle des carences ou des faiblesses chez un peintre. En général, d’ailleurs, Baudelaire s’avoue déçu par la peinture présentée aux Salons ; mais il n’abandonne pas pour autant, il se refuse à désespérer de l’art. Le même état d’esprit le pousse à propulser Delacroix, avec Rembrandt, Rubens, Puget, parmi les phares.

Le mépris des esthéticiens contemporains pour Gérome, les Catherine Millet, les Jean Clair, les Yves Michaud, pour ne citer que les plus médiatiques porte-parole d’une esthétique à la portée des caniches, ce mépris est tout différent. C’est d’abord du conformisme, une façon de se conformer à ce qu’ils ont cru comprendre du “message” de Baudelaire ; et puis, surtout, c’est une ruse grossière, mais qui fonctionne très bien, pour se faire valoir, eux et tout leur bazar, sur le dos de Gérome. Nains immodestes et insignifiants à qui on confie des responsabilités politiques.

*En hommage à Fernand Divoire, auteur méconnu, et pour cause.
**Ceux qui savent lire observeront que c’est sa “facture”, autrement dit son savoir-faire, que Baudelaire reproche à Gérome, tandis qu'il loue ses innovations.

Commentaires

  • Oui il faut faire cinq ans de Baux-Arts comme Julien Doré et ensuite se lancer dans la chansonnette pour avoir quelque chance de gagner sa croute (via la Nouvelle Star).

    Pourquoi au fait ne pas lancer une Star Ac pour les peintres et autres plasticiens ? Voilà une idée qu'elle est bonne et que les sociétés de télévision devraient reprendre ... évidemment c'est moins spectaculaire que des types qui ne savent pas lancer une note sans qu'elle soit fausse ou faire un pas de danse sans se casser la figure !

  • Jean Clair sur le même plan que Catherine Millet, c'est un peu comme Finki sur le même plan que BHL. Cette garenne est le lieu même de l'injustice.

  • Vous croyez qu'ils n'y ont pas pensé, Driout ? Mais la peinture est assez peu télégénique, et puis le niveau est très faible en France, beaucoup plus faible qu'en musique : on aurait du mal à trouver des candidats.
    (Vous n'avez pas dû lire Jean Clair, Denis, c'est un trissotin de première, quant à Finkielkraut la banalité de son propos n'a d'égal que son sectarisme.)

  • Il ne reste plus que la cuisine alors ... la vraie pas la cuisine politique, la seule chose qui reste encore française en France !

  • "Trissotin" pour Jean Clair, ça n'est pas faux, mais c'est tout de même exagéré. Je me souviens de l'entretien, plutôt intéressant, qu'il avait accordé à "Krisis", la revue d'Alain de Benoist (et vecteur espéré, quoique toujours infructueux à ce jour, de l'entrée en grâce de ce dernier auprès de la Gauche dure), et de la levée de boucliers qui s'en était ensuivie - la polémique portait moins sur les propos tenus que sur le médiat choisi. Jean Clair avait alors manifesté une dignité au-dessus de la moyenne, face à la meute des pitbulls.

    La même remarque vaut pour Finki, lequel est courageux. Il n'est guère sectaire, mais même s'il l'était, ce serait un défaut que vous ne sauriez lui reprocher, Lapitbullinos...

  • Le seul moyen qu'a le pouvoir de se venger du génie c'est d'encenser la médiocrité, dixit Balzac...
    (nains immodestes peut-être mais surtout redoutables "kulturistes")

    A quand un topo sur l'amour de Baudelaire pour le baroque Lapin?

  • - En ce qui concerne Jean Clair, il y a des imbéciles très "dignes". Il y en a même pas mal.

    - En ce qui concerne Finkielkraut, pardon mais moi je défends des journalistes comme Nimier qui sont tout sauf "sectaires" et qui ont rendu des services à droite à gauche. Songez que Nimier a même rendu service à cet anarchiste de pacotille de Charlie-Hebdo, Siné, ex-publicitaire amoureux de Genet. C'était peut-être exagéré de la part de Nimier ? Mais les gens qui ont du cœur, c'est parfois difficile de les arrêter.
    Finkielkraut, lui, au "Monde", il disait à ses potes de la direction : "Si Untel écrit dans ce n° du "Monde", moi je n'écrirai pas."
    Que ce type se soit tout d'un coup avisé que l'islam était sans doute une menace pour Israël, ce qui est loin d'être prouvé car la politique yankie pourrait bien être pire, et du coup se mette à tenir un petit discours conservateur et moralisateur à deux balles qui plaît aux parents d'élèves sarkozystes, ça n'enlève rien à sa "ladrerie intellectuelle", largement établie par sa propre prose.
    Courageux ? C'est une plaisanterie, ce type a peur comme de son ombre qu'on dise qu'il est de droite.

  • Je crois profondément que l'évolution de Finki n'est pas seulement due à la géopolitique. Il arrive que les gens changent. Lui, en vieillissant, il se bonifie. Comment pouvez-vous ne pas ressentir cela ?

    Quant à son courage, il faut reconnaître que son soutien à Renaud Camus a fragilisé sa position de pouvoir médiatique, et que ses commentaires suite aux émeutes variées (CPE, banlieues) ont failli le faire chasser de France Culture (et je précise bien qu'il ne s'agit pas ici de rumeurs préventivement répandues par l'intéressé criant à la persécution, peut-être par atavisme). Au prochain épisode, il saute. J'ajoute que cela fait bien longtemps que les journalistes du "Monde" sont devenus ses ennemis.

    Concernant Roger Nimier, l'anecdote sur Siné est touchante, mais il est difficile de ne pas être effleuré par la pensée suivante : pendant qu'il s'occupait de conneries de cet ordre, Roger Nimier négligeait l'éducation de sa fille (la transmission de certaines valeurs, par exemple, dont l'honneur, au hasard) ...

  • Renaud Camus, c'est cet amateur d'art contemporain homosexuel et au talent d'écrivain discutable, c'est bien ça ? Je me demande bien contre quoi ou contre qui il a fallu le défendre ? Le Pen ?

    (Vous prenez Nimier pour une nounou ou quoi ? Nimier a fait ce qu'un père peut faire de mieux pour ses enfants, il leur a donné des raisons objectives de l'admirer. Maintenant quoi que fasse un père pour ses enfants, il y a la liberté, n'est-ce pas ? Ce n'est pas à un fils de Luther que je vais apprendre ça…)

  • http://perso.orange.fr/renaud.camus/affaire/pean.html

    http://www.nouveau-reac.org/links.htm

  • Ah oui, "nouveau réactionnaire" si on considère que Sarkozy est réactionnaire…

Les commentaires sont fermés.