Interviou de Mgr Fellay dans le quotidien Présent (21 juillet) :
- Vous n’allez pas réagir à la publication du Motu proprio de Benoît XVI [autorisant la messe en latin] ?
- Si ! En remerciant, et en reconnaissant la beauté du geste. Voilà ! Que voulez-vous de plus ?
Je tenais Mgr Fellay, après avoir lu certains de ses libelles contre Vatican II pour un théologien, un philosophe, bref un idéologue patenté. Je dois dire qu’en l’occurrence, il fait preuve de bon sens politique. Le motu proprio est en effet un non-événement, surtout pour le chef d’une petite armée de prêtres qui disent DÉJÀ la messe en latin.
Mgr Fellay vient donc juste de remporter une petite victoire, symbolique, sur les détracteurs de Mgr Lefebvre. Pourquoi irait-il après cette victoire se soumettre à des adversaires, qui, en France, l’attendent non pas comme le fils prodigue, ce qui dans leur mentalité serait logique, mais qui l’attendent, lui et ses soldats, comme des parias, des fachistes en soutane ?
Ça serait bien bête de réagir sentimentalement au motu proprio de la part d’un chef qui a la responsabilité d’un groupe.
À la fin de l’interviou, Mgr Fellay ne peut s’empêcher, l’homme est ainsi fait, sans doute, de retomber dans un propos idéologique :
« Nous savons que la ligne actuelle est issue de la philosophie allemande, elle voudrait déboucher sur une synthèse au sens hégélien du terme. C’est la question à laquelle aboutit le pape actuel, une conclusion qui est franchement explosive pour l’intelligence (…). »
Il est vrai que la philosophie allemande, très en vogue actuellement, est une des philosophies les plus vaines que l’Occident ait produite, qui ramène à ce que le Moyen-âge a produit de moins lumineux. Mais Hegel est certainement un des représentants les moins bêtes de la philosophie allemande. Comme parangon de crétinisme, il eût fallu plutôt citer Kant ou Nitche.
D’ailleurs l’accusation va mal à Benoît XVI, car celui-ci fait au contraire des efforts pour s’extraire de la philosophie allemande (Toujours enseignée dans les séminaires français, néanmoins, à ma connaissance.) et se tourner vers la pensée dynamique grecque.
Pour ce qui est de la dialectique elle-même : le problème n’est pas de synthétiser ce que les deux courants liturgiques ont de meilleur, comme le cardinal Ratzinger avait tenté de le faire dans un ouvrage sur la liturgie, le problème n’est pas cette synthèse en elle-même, mais le fait qu’elle est actuellement impraticable.
Cette affaire illustre à quel point un regard marxiste plus lucide est indispensable lorsqu’on veut avoir un regard critique. Dans le cas de Mgr Fellay, comme dans le cas de la majorité des évêques de France qui lui sont hostiles, ce sont des raisons théologiques qui sont mises en avant pour refuser la réunification, que Benoît XVI, semble-t-il, assez naïvement, voudrait leur imposer (En politique il ne faut jamais imposer ce qu’on n’a pas les moyens, loin de là, d’imposer.) Or, derrière ces raisons théologiques, on voit nettement se profiler des raisons matérielles, des questions de pouvoir.
Marx a raison de redonner dans sa dialectique la primauté à la réalité par rapport à l’idée qu’on s’en fait.
Cette dialectique est à rapprocher des paroles de Jésus-Christ selon lesquelles il est venu sur terre pour les pécheurs ; aussi de ses paroles selon lesquelles l’esprit est fort mais la chair est faible. En s’adressant à ses fidèles comme s’ils étaient de purs esprits, ce qu’a fait l’Église protestante, elle les a livrés au monde, presque tous. Qu’ont fait les prêtres conciliaires ? À peu près la même chose. Or, qu’est-ce que le “monde” pour un catholique révolutionnaire et baudelairien ? Le domaine de prédilection du diable.
Commentaires
Au secours ! Les Simpson débarquent ...
Sur l'hypocrisie capitaliste, je vous conseille plutôt "South Park" en dévédé (v.o.). Les Simpson, c'est un tantinet démodé.
Parfois vous me faites penser à ce vieux barbon de Matzneff, Driout, qui pour avoir l'air "dans le coup", sacrifie au jeunisme sans être vraiment "à la page".
L'homéritude est une sentiment qui t'échappe complètement ...
Il y a quand même des passages pas trop mal dans les simpsons, Lapin...