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kant

  • Reader digest

    Petit bouquin publié en commun par le primat des Gaules Mgr Barbarin et le philosophe kantien Luc Ferry. Comme la théologie proposée dans ce bouquin n'est pas à proprement parler satanique comme celle de Jean Guitton ou de Fabrice Hadjadj (journaliste au "Figaro" et qui pousse le judéo-christianisme, non sans un certain brio qui rappelle Guitton, à son point d'absurdité ultime), j'en propose un résumé (amélioré) :

    - La Charité domine sur les autres vertus théologales que sont l'Espérance et la Foi, qui tendent à s'abolir ou à se concentrer dans la Charité jusqu'à l'unité de l'amour. Dieu est amour, "ontologiquement", et cet amour n'est pas une relation humaine. L'Espérance et la Foi en revanche sont inscrites dans le temps, autrement dit "virtuelles". La trinité chrétienne se comprend en termes de potentiel et concerne le Salut. Probablement Thomas d'Aquin est-il gêné par le dualisme de la doctrine platonicienne pour dégager clairement le sens virtuel de la trinité. Poussé à la gnose par Platon. Mais Kant bien plus encore que Thomas d'Aquin !

    Fort bien, l'explication (historique) du paradoxe Dieu unique/Dieu trinitaire. Le seul "hic", c'est qu'elle remonte au XIIe siècle. Elle est déjà contenue dans la théologie paulinienne de Joachim de Flore ! Quelle spirale !

    J'ouvre à cet égard une parenthèse pour dire que le polythéisme grec n'est pas lui-même étranger à l'idée de potentiel historique contenue dans la trinité chrétienne, dans la mesure où on voit bien que chacun des douze dieux olympiens a une fonction, et de plus en plus précise.

    Comment donc expliquer par ailleurs que Mgr Barbarin comme Luc Ferry soient parmi les défenseurs les plus ardents de la religion laïque et de ses principes judéo-chrétiens fondamentalement antitrinitaires ? Religion si peu historique qu'on discernerait assez aisément son caractère spirituel luciférien si même elle n'avait servi encore de prétexte à des hécatombes.

    Il faut pour tenir ce double langage d'une théologie orthodoxe et classique, et en même temps s'acoquiner avec l'esprit du monde, beaucoup de lâcheté et d'hypocrisie de la part de Ferry et de Barbarin. Ils feignent d'ignorer que le combat spirituel est inséparable de la vision historique de la trinité dont ils dissertent.

     

  • Jésuitisme dominicain

    Réédition d'un bouquin du grand médiéviste Etienne Gilson (Vrin). Gilson c'est de la balle à côté de ce que des raseurs comme Gauchet et la clique des branleurs démocrates-chrétiens de l'école de Francfort (je pèse mes mots) sont capables de débiter comme tautologies.

    Lire Gilson, c'est l'assurance d'être entraîné très loin des prêchis-prêchas de son curé progressiste, charismatique ou lefèbvriste, pour ne vexer personne.

    Préface hypocrite d'un dominicain, le père Humbrecht, qui feint de trouver étrange que Gilson n'ait pas plus tôt été réédité. Etant donné l'hostilité des libéraux qui tiennent l'Eglise depuis le dernier concile environ, l'exclusion de la scolastique n'a rien d'étonnant. Comme le démontre Gilson, E. Kant, fréquemment cité par Benoît XVI, est un adversaire de la scolastique (qu'il croyait améliorer, cet impuissant).

    D'autre part ce dominicain, Humbrecht, a lui-même collaboré à l'une de ces gazettes démocrates-chrétiennes, en cheville avec Le Figaro, qui sous couvert de christianisme diffuse la plus basse philosophie, des naiseries du bourgeois Frédéric Ozanam à celles de la petite dinde Jeanne Arendt, avec si possible une dose des imbitables sermons du pasteur Ellul, pendant que les enfants regardent "La petite maison dans la prairie" pour parfaire leur catéchisme.

     

  • Saint Hegel

    Le "sein" et le "dasein" : qui n'a eu affaire un jour à ce fétiche brenneux inventé par Hegel pour distraire les cons ? C'est un truc de pasteur protestant emprunté à Kant. Kant et Hegel sont deux de ces types qu'on peut voir dans une croûte de Rembrandt, autour d'un cadavre, affairés à le découper en petits morceaux pour tuer le temps.

    Un pasteur protestant qui essaie de comprendre cette phrase : "Je suis Celui qui est." Saint Hegel : tout sauf la Charité.

  • MON JOURNAL DE GUERRE

    Il n'est pas paradoxal de dire que la femme est un homme sans intuition étant donné que l'intuition est inséparable de la logique. En quelque sorte, l'intuition, c'est la chair de la logique. Toute la philosophie médiocre d'E. KANT vient de là, du désir passionné d'un penseur femelle d'être fécondé par l'intuition.

  • FRENCH ATTACKS

    THERE IS NO PARADOX WHEN I SAY THAT WOMAN IS 'A MAN WITHOUT INTUITION' -JUST BECAUSE YOU CANNOT CUT INTUITION FROM LOGIC. IN A WAY INTUITION CAN BE SEEN AS THE 'FLESH OF LOGIC'.

    FUTILE PHILOSOPHY OF E. KANT IS COMING FROM THE DESIRE OF A FEMALE THINKER TO BE FECUNDATED BY INTUITION.

  • Marx, le retour ?

    Il paraît que les Français, sur le plan économique, sont en train de devenir marxistes. Ils redoutent une crise boursière ou un krach pétrolier majeur et ça freine leur élan. Diantre !

    Pour parer à cette mauvaise humeur, l’expert-comptable Elie Cohen est dépêché dans les médias pour prêcher la bonne nouvelle libérale. Certes, dit-il, l’économie connaît de nombreux krachs, cinq en cinq ans, mais au bout du compte l’économie ne s’en porte que mieux, le volume des transactions ne cesse de croître tout compte fait.

    Je ne peux m’empêcher d’observer que le libéralisme, comme le jansénisme, a un caractère miraculeux. L’expression de “manne pétrolière” est significative. Dieu veille sur le monde capitaliste comme il a veillé sur le peuple juif au cours de sa traversée du désert.

    Bien sûr les chiffres et les courbes d’Elie Cohen ne prouvent rien sur le plan économique. Le volume des transactions boursières n’est pas un indicateur fiable de “santé” économique. Ce n’est pas parce qu’on vit au-dessus de ses moyens qu’on est riche. Les véritables bilans économiques sont historiques et non pas comptables, a posteriori et non a priori.
    Plus généralement les soi-disant économistes libéraux réfutent Marx sur la plus-value ou l’argent en arguant que l’équation de Marx comporte des failles, qu’il n’a pas pris en compte certaines inconnues. Alors que l’effort de Marx est précisément de démontrer que l’argent, le travail et la plus-value ne peuvent pas se mettre en équations mathématiques, que la loi de l’offre et de la demande n’est pas une loi mais une vue de l’esprit réductrice.
    Théoricien du “marketing” et prophète de son développement outrancier, Marx est le premier à indiquer que la valeur d’un bien est soumise à des variations qu’il est impossible de mesurer précisément.

    *

    Le raisonnement totalitaire kantien est conçu de telle façon qu’il évacue la réalité.
    L’exemple de fiasco algébrique le plus célèbre, ce sont les extrapolations de Malthus. Sur lesquelles Darwin repose. Il ne serait pas difficile de démontrer que le racisme national-socialiste, comme la morale laïque antiraciste actuelle, sont fondées sur des calculs mathématiques qui n’ont rien de scientifiques.
    Malgré leur nullité, Malthus, Darwin et Kant continuent de régner dans l’université et les médias laïcs et capitalistes.
    (Là encore on retrouve Pascal et ses probabilités insanes.)

    *

    L’apôtre Guy Sorman procède d’une façon encore plus primaire pour démontrer la supériorité économique du capitalisme. Il évacue systématiquement de son raisonnement les guerres qui ont ensanglanté l’histoire de la société industrielle depuis le XIXe siècle. Les historiens ont pourtant bien montré que la concurrence industrielle a joué un rôle majeur dans le déclenchement des conflits naguère, comme elle en joue un dans ceux qui se préparent.
    La prolifération nucléaire fait avant tout peser une menace sur l’économie yankie. Les Etats-Unis ont-ils vraiment le choix de faire la guerre ou pas à l’Iran ? S’ils ne la font pas, ils perdront leur monopole nucléaire ; s’ils la font, ils risquent de prouver une nouvelle fois leur impuissance militaire. La solution intermédiaire qui consisterait à faire bombarder l’Iran par Israël comporte elle aussi un danger énorme.
    Hitler voyait bien les conséquences que la rupture du pacte germano-soviétique pourraient avoir, il était au fait des déboires de Napoléon ; mais l’annexion des champs de pétrole russes était une nécessité pour l’industrie allemande, gourmande en matières premières comme en main-d’œuvre.

    La diabolisation de Hitler et de Staline, la glorification simultanée des gentils capitalistes yankis ou gaullistes, toutes ces histoires qu’on enseigne aux enfants dès le plus jeune âge au lieu de l’histoire réelle n’ont pas pour but la pacification des esprits mais la justification des entreprises destructrices capitalistes. Sans les industriels et les banquiers allemands, pas de Hitler ; sans la guerre de 14-18 pas de Lénine. Les soviétiques n’ont pas inventé le lavage de cerveau.

  • Pourquoi Marx ?

    À propos de la convergence du catholicisme avec la doctrine marxiste, trois remarques supplémentaires :

    - Il ne vient à personne l’idée de dénoncer la collusion de la pensée chrétienne avec Platon, Aristote, Nitche, Maurras, Kant, etc., a priori. Le pape cite lui-même Kant comme un visionnaire, dont Péguy a au contraire souligné l’ineptie.
    Des maisons d’édition se revendiquant clairement catholiques publient même des biographies de Nitche où l’auteur n’hésite pas à étaler sa sympathie pour l’inventeur de la morale du super-héros. Michel Onfray, nitchéen médiatique, spécialisé dans l’anticléricalisme, n’en a pas moins reçu dans sa Normandie natale une éducation démocrate-chrétienne exemplaire, avant d’être initié aux arcanes de la philosophie par Lucien Jerphagnon. Bien sûr, s’agissant de la repentance de l’Eglise catholique, Onfray préfère la position de l’Inquisiteur à celle de l’accusé ; ça peut se comprendre de la part d’un super-héros comme lui, “best-seller” édifiant (il prend sur la couverture de ses bouquins une pose de super-héros laïc qui n’a peur de rien et surtout pas du ridicule.)

    *

    S’il fallait décerner la palme du paganisme à l’un de ces auteurs, Platon ou Nitche l’emporteraient évidemment sur l’auteur du Capital, loin, très loin de l’”éternel retour” ou de la mythologie de Platon. Alors pourquoi Marx ? Est-ce un hasard ?

    - Secundo, cette convergence entre le communisme et le catholicisme est d’abord contestée par des catholiques qui ignorent à peu près tout du marxisme. Benoît XVI a-t-il connaissance du rejet du césarisme par Marx ?
    Ou contestée par des marxistes qui ignorent à peu près tout de la doctrine catholique. Ce versant-là est plus intéressant, dans la mesure où Marx lui-même, s’il avait une bonne connaissance de l’Ancien et du nouveau Testament, voit la religion chrétienne à travers le prisme de Feuerbach, c’est-à-dire de la théologie protestante, même si Marx rejette en définitive la démonstration générale de Feuerbach, après un examen approfondi. Feuerbarch fonde d’ailleurs la morale laïque bien plus sérieusement que Nitche ou les divers existentialistes.

    - Enfin, il convient de remarquer que le communisme a été perverti par la même hérésie que le catholicisme au cours du XXe siècle, à savoir la religion laïque. Ce sont les principes laïcs, admis par une large majorité de communistes en Europe de l’Ouest qui ont ôté au communisme son caractère révolutionnaire et scientifique. Exactement comme l’intrusion de principes laïcs dans la doctrine catholique, malgré le syllabus de Pie IX et le combat d’écrivains comme Bloy, Péguy, Claudel, Chesterton, Waugh… a eu pour effet de transformer le christianisme en césarisme. Les démocrates-chrétiens continuent d’aller à la messe, de faire des retraites de Saint-Ignace, d’analyser les textes sacrés, mais pour le reste, beaucoup, en purs esprits s’en lavent les mains, quand ils n’apportent pas carrément leur soutien à l’Etat laïc, affirmant contre la lettre et l’esprit que le devoir d’un chrétien est en toutes circonstances… de payer l’impôt à César.

    *

    De la même façon que la religion laïque est fondée sur sa propre négation désormais, à savoir l’affirmation de sa “neutralité” (de l’usage du kantisme dans le fanatisme…), la religion démocrate-chrétienne est fondée sur sa propre négation elle aussi : le passage de l’Evangile de Matthieu où Jésus, en présence des Pharisiens, recommande de ne pas rendre un culte à César - d’une façon qui semble inaccessible à l’entendement de ces pharisiens, entre parenthèses.
    Le manifeste du Parti communiste en particulier, et Marx en général qui démystifie l’Etat, est plus conforme que la religion démocrate-chrétienne à l’évangile de Matthieu.
    On pourrait rétorquer que Marx, s’il s’oppose à la religion de l’Etat, critère qui permet de distinguer un régime totalitaire d’une dictature, fonde une religion de l’homme pour l’homme. Ça serait inexact ; Marx fonde une religion de l’“humanité”. L’histoire récente montre que cette religion de l’“humanité” s’oppose à la religion libérale des “Droits de l’homme”. En niant Dieu, serait-ce en passant par l’angélisme philosophique de Kant ou le “pari de Pascal” (Péguy a fait le lien entre les deux sophistes), on finit par nier l’homme. En réaffirmant l’humanisme, Marx peut-il nier Dieu ? Le fait est qu’il ne le nie pas. Ce que Marx nie, c’est l’aptitude de la religion à mettre en valeur la Vérité.
    Même si la volonté de restaurer l’esprit scientifique et artistique dans l’Eglise sous-tend en partie le récent concile de Vatican II, le moins qu’on puisse dire c’est que cette volonté a échoué ; le style gnostique des actes du concile le prouve. Cet échec est le même que celui de Mai 68. Cet échec a un nom : victoire du libéralisme, ou de l'angélisme.

  • Marx, Antigone et les crétins

    Le mérite revient à Marx d'avoir démontré de façon drastique comment, en fait, la laïcité est la religion de l'Etat totalitaire (In : Critique de l'Etat hégélien). Il fait voir en quoi la mystique de Hegel est une illusion (elle-même issue des ratiocinages gnostiques de Kant). Evidemment on aurait tort de croire que Marx s'attaque au penchant naturel de l'homme à s'organiser, à concevoir des critères et une hiérarchie. Tout au contraire, la religion laïque est pour Marx facteur d'abrutissement, un opium plus fort que n'importe quel autre, destructeur au bout du compte de tout art, de toute science et de toute politique - en un mot de toute spiritualité.

    Ce qui confirme la démonstration de Marx que la religion laïque mène au totalitarisme, c'est que bien peu d'adeptes de la laïcité aujourd'hui ont une notion à peu près claire des principes de Hegel, pourtant le plus solide théoricien de l'Etat divin. Ni même une notion claire de Feuerbach, le plus solide théoricien de la morale démocrate-chrétienne. Il est vrai qu'en France on a tendance à tout ramener aux Lumières, à Voltaire et à Rousseau, bien que le premier ait plutôt été inspiré par le régime de la monarchie constitutionnelle anglaise, qui n'est pas une théocratie laïque, et que le second ne soit en aucun cas un athéologien comme Feuerbach ou un admirateur de l'Etat-Dieu dirigé par un homme providentiel comme Hegel (On imagine mal Rousseau admirateur de Bismarck, Napoléon ou Hitler).

    Balzac de son côté a bien compris que le XIXe siècle et la société civile bourgeoise naissante qu'il a si bien peinte en humaniste, est non seulement marquée par la haine de Dieu mais également par la haine du siècle de Louis XV et de ses Lumières. Rousseau et Voltaire n'ont pas été enterrés, bien sûr, mais ils survivent à l'état de fétiches, comme Baudelaire et Balzac dans le petit musée de Proust. Au mieux on peut dire que Proust est un fétichiste qui a le bon goût de ses fétiches, comme l'égocentrique Sollers aujourd'hui. Mais ce fétichisme n'a pas grand-chose à voir avec le contenu de Voltaire, Rousseau, Balzac ou Baudelaire.

     

  • Créationnisme

    L'épistémologie c'est la fin de la science, la queue de la comète.

    Je propose la métaphore suivante afin de mieux comprendre le principe, l'épistémologie qui gouverne la science évolutionniste. C'est comme un inspecteur de police qui serait confronté à un suspect, sur le point d'avouer, lorsque son adjoint introduirait tout à coup dans la salle d'interrogatoire cinq nouveaux suspects, avec des mobiles et des alibis différents. À son commissaire qui l'interroge sur les progrès de l'enquête - vu que les médias exigent des nouvelles fraîches -, cet inspecteur répond : « On avance, chef, rendez-vous compte, on a pas moins de cinq nouveaux suspects ! » Mathématique, n'est-il pas ?

    Les créationnistes yankis se sont parfaitement insérés dans la lacune de la théorie "néo-darwinienne". Ils sont utilisés comme repoussoir par les évolutionnistes, mais en réalité les hypothèses sont exactement les mêmes. D'ailleurs le créationnisme est illustré depuis des lustres par Spencer, par Bergson, sans que ça choque aucun journaliste.
    Les créationnistes yankis mettent en lumière la fin de la pseudo-science du plagiaire Darwin et de l'épistémologie impotente de Kant ou de Popper. Voilà ce qui met en rage les néo-darwiniens.
    Les créationnistes sont aussi indispensables aux évolutionnistes pour exister que les racistes sont utiles aux antiracistes. Ou que la droite libérale à la gauche libérale. On est en présence, non pas d'une dialectique mais d'un raisonnement binaire manichéen. Hegel et Marx n'ont rien à voir avec ces palinodies, avec le scandale qui consiste à désunir la politique, la science et la poésie, pour mieux les anéantir par le raisonnement philosophique.

    La palme du crétinisme mathématique, je la décerne à l'évolutionniste Stephen Gould, en tête de gondole à la Fnac. Car il n'y a pas de hasard. Du point de vue scientifique, même le fanatisme religieux laïc de l'évolutionniste Richard Dawkins est préférable car, au moins, lui n'est pas détourné de son objectif par une tonne de démagogie niaise. Le fanatisme est un humanisme.
    Du moins c'est un fait historique que nul prétexte n'a fait plus de victimes que le prétexte de défendre la démocratie ou celui d'instaurer la paix et les droits de l'homme dans le monde entier, de faire respecter le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Un prétexte qui continue de faire des victimes par centaines tous les jours.



  • Revue de presse (X)

    Interviou de Mgr Fellay dans le quotidien Présent (21 juillet) :
    - Vous n’allez pas réagir à la publication du Motu proprio de Benoît XVI [autorisant la messe en latin] ?
    - Si ! En remerciant, et en reconnaissant la beauté du geste. Voilà ! Que voulez-vous de plus ?
    Je tenais Mgr Fellay, après avoir lu certains de ses libelles contre Vatican II pour un théologien, un philosophe, bref un idéologue patenté. Je dois dire qu’en l’occurrence, il fait preuve de bon sens politique. Le motu proprio est en effet un non-événement, surtout pour le chef d’une petite armée de prêtres qui disent DÉJÀ la messe en latin.
    Mgr Fellay vient donc juste de remporter une petite victoire, symbolique, sur les détracteurs de Mgr Lefebvre. Pourquoi irait-il après cette victoire se soumettre à des adversaires, qui, en France, l’attendent non pas comme le fils prodigue, ce qui dans leur mentalité serait logique, mais qui l’attendent, lui et ses soldats, comme des parias, des fachistes en soutane ?
    Ça serait bien bête de réagir sentimentalement au motu proprio de la part d’un chef qui a la responsabilité d’un groupe.

    *

    À la fin de l’interviou, Mgr Fellay ne peut s’empêcher, l’homme est ainsi fait, sans doute, de retomber dans un propos idéologique :

    « Nous savons que la ligne actuelle est issue de la philosophie allemande, elle voudrait déboucher sur une synthèse au sens hégélien du terme. C’est la question à laquelle aboutit le pape actuel, une conclusion qui est franchement explosive pour l’intelligence (…). »
    Il est vrai que la philosophie allemande, très en vogue actuellement, est une des philosophies les plus vaines que l’Occident ait produite, qui ramène à ce que le Moyen-âge a produit de moins lumineux. Mais Hegel est certainement un des représentants les moins bêtes de la philosophie allemande. Comme parangon de crétinisme, il eût fallu plutôt citer Kant ou Nitche.
    D’ailleurs l’accusation va mal à Benoît XVI, car celui-ci fait au contraire des efforts pour s’extraire de la philosophie allemande (Toujours enseignée dans les séminaires français, néanmoins, à ma connaissance.) et se tourner vers la pensée dynamique grecque.
    Pour ce qui est de la dialectique elle-même : le problème n’est pas de synthétiser ce que les deux courants liturgiques ont de meilleur, comme le cardinal Ratzinger avait tenté de le faire dans un ouvrage sur la liturgie, le problème n’est pas cette synthèse en elle-même, mais le fait qu’elle est actuellement impraticable.

    *

    Cette affaire illustre à quel point un regard marxiste plus lucide est indispensable lorsqu’on veut avoir un regard critique. Dans le cas de Mgr Fellay, comme dans le cas de la majorité des évêques de France qui lui sont hostiles, ce sont des raisons théologiques qui sont mises en avant pour refuser la réunification, que Benoît XVI, semble-t-il, assez naïvement, voudrait leur imposer (En politique il ne faut jamais imposer ce qu’on n’a pas les moyens, loin de là, d’imposer.) Or, derrière ces raisons théologiques, on voit nettement se profiler des raisons matérielles, des questions de pouvoir.
    Marx a raison de redonner dans sa dialectique la primauté à la réalité par rapport à l’idée qu’on s’en fait.
    Cette dialectique est à rapprocher des paroles de Jésus-Christ selon lesquelles il est venu sur terre pour les pécheurs ; aussi de ses paroles selon lesquelles l’esprit est fort mais la chair est faible. En s’adressant à ses fidèles comme s’ils étaient de purs esprits, ce qu’a fait l’Église protestante, elle les a livrés au monde, presque tous. Qu’ont fait les prêtres conciliaires ? À peu près la même chose. Or, qu’est-ce que le “monde” pour un catholique révolutionnaire et baudelairien ? Le domaine de prédilection du diable.