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Vous avez dit funèbre ?

Dans le genre funèbre, j'allais oublier Mgr Lustiger. On a dit que c'était un homme d'action ; admettons, mais pour le reste, ses sermons - de deux pages dans Le Figaro, ou d'une plombe à la télé -, étaient parfaitement imbitables. C'était tout sauf un écrivain, un artiste. Aucune dynamique dans ce qu'il disait, il arrivait à condamner l'avortement et en même temps à ne pas vraiment le condamner, par exemple. Et puis si "lustig" veut dire "gai", en voilà un qui ne méritait pas son nom ! Il est vrai que les noms juifs, la plupart du temps, étaient des sobriquets ; on peut imaginer qu'il a été attribué à un ancêtre du cardinal particulièrement peu porté sur la gaudriole, par dérision.

Un prêtre libanais a témoigné qu'il était très gentil. Il faut avoir le culot d'un Libanais pour oser dire ça ! Son tempérament irrascible, au contraire, était connu dans tout Paris. Ce n'est pas une critique de ma part, juste un constat. "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" : au train où ça va, il sera bientôt considéré comme "fachiste" d'annoncer de la pluie ou de la grêle à la météo.

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On a beaucoup glosé sur la réconciliation des catholiques et des Juifs, que Mgr Lustiger aurait permise : poudre aux yeux, évidemment. En ce qui concerne les préjugés antisémites, évidemment on ne les efface pas avec quelque discours théologiquement nébuleux sur la choa.
La vérité, c'est que la pression médiatique interdit l'antisémitisme. Tant que cette pression durera, la fiction selon laquelle les rapports entre catholiques et Juifs sont bons, cette fiction durera ; après, eh bien après ça sera mieux ou pire. La campagne de Sarkozy a montré à quelle vitesse les discours officiels peuvent changer. Ce fut une leçon pour la gauche. Une bonne partie des journalistes, qui jusque là professaient des opinions de gauche, pensant que Sarkozy était le bon cheval, ont adapté leur discours au candidat Sarkozy. Et on peut penser que le jour où Sarkozy sera affaibli, les baveux tourneront leur veste une fois de plus.

En ce qui concerne les raisonnements catholiques antisémites cette fois, les arguments de Léon Bloy ou de Simone Weil, par exemple, et leurs pendants anticatholiques, Mgr Lustiger ne les a pas approfondis. Autant dire que ses discours ont été des discours de circonstance. « Vanité des vanités… » : la théologie est parfois (souvent ?) d'une vanité extraordinaire.
D'ailleurs Mgr Lustiger ayant des parents Polonais, c'est sur l'antisémitisme des Polonais qu'il était qualifié pour parler précisément, l'antisémitisme des parents de Jean-Paul II, par conséquent, pas sur l'antisémitisme de mes parents ou de mes grands-parents.

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